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Surdité face au bruit,
Rêve de silence,
Légèreté.

Mon nom est Makkura et je suis né non loin des abords d'Ombreuse dans un petit village nommé Chaltar. Chaltar était une petite bourgade dune cinquantaine d'habitants se connaissant tous et avec des talents différents. Edmont le forgeron, Sylviane l'herboriste, Daisgan l'aubergiste...Et au milieu de ces personnes trônait mon père. Fier bucheron de père en fils, il était pour beaucoup dans ce village un chef et un homme sur qui l'on pouvait compter dans n'importe quelles situations. Kershan, c'était son nom. Grand et les épaules larges, c'était un vaillant homme qui se levait avant le soleil et se couchait après sa déclinaison, il fournissait à tout le monde matériaux de construction bois de chauffage et sculptait du mobilier de temps en temps. De ses yeux verrons il savait reconnaître le bon bois et les bons gars comme il disait souvent.
"Les yeux d'un homme ne peuvent mentir "
Je mme rappelle de sa longue barbe et qu'il mettait une tête de plus au plus grand des hommes du comté, un homme grand par la force et par l'esprit. Ma mère Viniassa elle, était tisserande comme sa mère et la mère de sa mère avant elle. Plutôt petite et mince, les yeux bleus azur et une longue chevelure d'ébène cascadant jusqu'au milieu de son dos, le tout orné dune tresse simple arpentant  les fils de nuit. Elle tissait tous les jours des tapis, serviettes et vêtements pour les enfants surtout qu'elle échangeait contre de la nourriture pour subvenir aux besoins de ma  soeur et moi. Ma grande soeur, Algane était semblable a ma mère sauf qu'elle, avait les yeux verts émeraude. Les garçons du village s'arrachaient son regard, espérant être celui qui lui ravirait le coeur.
Pour ma part, ma vie était bien simple, je partais soit avec mon père avant le soleil ou alors je partais seul dans la forêt, escaladant chaque jour un arbre différent, toujours plus haut, toujours plus rapide. Et de toute façon je faisais ça avec mon père aussi.
Le danger dans tout ceci? Et bien chaque jour je me rapprochais d'Ombreuse, faisant fi des avertissement  de mes parents et des légendes qui circulaient sur son sujet. Lorsque j'eus douze ans, j'ai mis pour la première fois les pieds dedans, et la une sensation indescriptible me broya l'estomac.
Peur.
Pour la première fois de ma vie je ressentais la vrai peur, celle qui vous tord les tripes, vous broye les jambes et vous coupe le souffle. Tout était ténèbres et silence absolu, un silence non pas paisible mais pesant, un silence qui signifiait
"Je te vois."
Un craquement, un autre. Je me suis mis  à courir et a sortir de la forêt le coeur battant si rapidement que je croyais qu'il sortirait de ma poitrine pour respirer un seul instant.
Derrière moi une présence me suivait, une ombre sans lumière, sans réalité, juste une ombre.
Ombreuse.
C'était elle qui m'avait jouer un tour j'en avais la certitude, le coeur encore battant la chamade, le souffle court, je pris la décision de sauter dans l'arbre le plus proche et de m'y asseoir pour réfléchir. La forêt m'avait testé, m'avait donne une leçon, moi le prétentieux qui ne croyait pas en elle,en une seconde elle m'a remis dans le bon chemin, celui de croire ses légendes.

Les années passèrent et mes escapes se faisaient plus longues, plus intenses pour moi, les arbres m'appelaient de plus en plus haut et de plus en plus loin. J'aidais maintenant mon père pour la coupe du bois, il m'enseigna comment économiser mes forces dans les mouvement répétés de la hache et comment faire tomber un arbre de manière précise pour le débiter correctement.
Comme une machine je suivais les indications de mon père, maniant bientôt la hache de bucheron comme lui, enfin avec la même assurance. Néanmoins, plus je serrais le manche de l’outil, plus je comprenais qu’elle n’était pas faite pour moi, il manquait quelque chose…
Souplesse.
Cette arme ou outil manquait de souplesse, elle n’était pas taillé pour moi je sentais que j’atteindrais mes limites avec et qu’elle ne pourrait pas m’accompagner à la cime de ses victimes. Dès que les journées étaient finies je partais vers Ombreuse, je regagnais peu à peu la ténébreuse forêt pour conquérir mètre après mètre les nombreux arbres qu’elle recelait, travaillant de plus en plus mon corps et la légèreté que je recherchais. Je mettais fixé un but : celui de voler d’un arbre à l’autre, en m’élançant de leur point culminant. C’est avec cette idée en tête, que du haut de mes quatorze ans, je suis reparti vers le village et que j’y rencontré une personne que laisserait une rivière pourpre dans mon âme.
Lorsque j’eux atteint le patelin de maison, la plupart des villageois étaient sur la place publique en train d’observer une personne. Cette personne faisait de grand gestes de mains et d’elles, jaillissaient des gerbes de feu, de feuilles, le tout tourbillonnant dans une danse brûlante. L’homme de taille moyenne et de corpulence plutôt fine était vautré dans un épais manteau multicolore.
M’approchant pour observer le magicien, le regard émerveillé, j’entendais des hommes prononcer le mot Dessinateur.

De retour chez moi, je me mis à demander à mon père ce qu’était ce mot. Il m’expliqua en détails ce qu’était le Dessin et les hommes qui le pratiquaient. M’expliquant que l’homme était un artiste itinérant nommé Uzul, qui utilisait son art pour gagner sa vie. L’esprit plein de question, je me suis endormi, en rêvant aux cimes du lendemain
Le lendemain de retour de mon tour dans les bois, une scène des plus macabres m’attendait. Ce qui me frappa en premier fut l’odeur, une odeur de viande trop grillé mais, dans une quantité trop importante. La deuxième chose fut les flammes. La troisième ? Les corps.
La place du village était recouverte de flammes, des dizaines de corps étendus dans des poses improbables, des cris muets s’échappant des cadavres. Des larmes coulèrent de mes joues, seulement étaient-elles dues à la fumée ou à la tristesse. La dernière chose qui me frappa était la personne debout au centre des décombres de maison et des corps sans vie. Un homme dansant, comme son tour de hier, un homme ricanant et riant de plaisir au-dessus des vies arrêtaient trop vite. Uzul. D’un coup il se retourna vers moi, souriant de toutes ses dents et disparut comme par magie. Courant dans les décombres pour trouver mes parents et ma sœur, je m’essoufflais, la fumée encrassant mes poumons. Puis d’un coup je les aperçus, positionné dans une posture des plus affreuses, leurs corps à moitié calciné.
C’est cette image que je garde en tête depuis deux ans et qui hante mes nuits et mes jours. Chaque matin je me réveille avec la colère et c’est elle qui me berce le soir, je me mets à danser la valse avec elle, oubliant même le sens du mot maitrise de soi, je rentre dans une colère noire, ne pensant qu’à une chose : Uzul.