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[Automne CC+4] Cicatrices et dents acérées (Kanjou/Aeterna)
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Kanjou Uzumaku
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Kanjou Uzumaku
Terrien



29.09.16 20:22
https://ewilan.forumactif.fr/t2894-journal-de-bord-kanjou
Alors que le Soleil était encore haut dans le ciel et que les nuages ne semblaient pas vouloir en atténuer les rayons, évitant soigneusement de rencontrer sa route, le trentenaire plissa les yeux pour focaliser son regard sur la forme perceptible à l'horizon : *On peut vraiment voir l'Arche depuis cet endroit ?*
L'Arche ne représentait rien de nouveau pour Kanjou ; il avait vécu à Al-Jeit peu après sa majorité, avait arpenté les belles rues pavées de la capitale impériale maintes fois, ainsi que les couloirs interminables de l'Académie où il avait vu éclore sa dix-neuvième année. Malheureusement, cette fleur s'était avérée pleine d'épines et il se souvenait encore de leurs piquants, l'ayant poussé à l'exil.
Pourquoi ce besoin d'y retourner aujourd'hui ? Il n'était pas homme à avoir des regrets ; au pire, cette expérience l'avait fait mûrir et l'avait rendu plus fort, moins naïf. Il ne voulait simplement pas que le souvenir de la capitale demeure éternellement baigné dans les ténèbres, alors qu'il avait sous les yeux la confirmation que c'était la beauté qui la caractérisait le mieux, en la présence de l'Arche, toujours fièrement debout à l'horizon après toutes ces années, ces millénaires.
Poursuivant sa route, il entama un chant ; voix d'une douceur insoupçonnée pour quiconque s'arrête sur ses traits tirés par la fatigue et sa barbe hirsute qu'il n'avait pas eu l'occasion de raser depuis son départ trois jours plus tôt :

And I want a moment to be real ♫
Wanna touch things I don't feel ♪
Wanna hold on and feel I belong ♫♪

Une brise légère lui répondit, emportant au vent ses paroles et ébouriffant ses cheveux blonds. Fermant les yeux, l'homme releva le menton pour respirer à plein poumons l'air frais qui s'offrait à lui. Deux iris d'un vert végétal réapparurent et se fixèrent sur un oiseau qui volait en petits cercles au-dessus du vagabond. Un sourire sur les lèvres, le voyageur leva le bras droit, index tendu où atterrit avec légèreté le volatile, qui lui aussi chantait dans sa langue mystérieuse.

- Quel drôle de rythme tu as, petit enfant du Ciel, lui souffla l'homme. Va, retourne vers les tiens, la vie solitaire n'est pas faite pour tout le monde.

Et alors que ses ailes battaient pleines d'énergie en direction d'Al-Jeit, c'étaient des bruits de sabots qui parvinrent de cette même direction aux oreilles de Kanjou...
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29.09.16 22:07
Aeterna ouvrit un œil, et s'étira tranquillement. Brusquement elle se redressa, s'asseyant sur la large branche qui lui avait été fort utile sur sa branche. Il y avait des réflexes qu'elle n'avait pas perdus, comme celui de se réveiller toujours vite. Ça lui rappelait son maître.
Huring avait fini par lui faire croire que les Marchombres pouvaient se passer de sommeil, à force de sorties nocturnes qui terminaient plus souvent en entraînements diurnes qu'en bonne grasse-matinée. Quand elle avait son après-midi de libre elle le commençait généralement par une bonne sieste, qui se trouvait invariablement achevée par son maître. Il trouvait toujours un moyen de la mettre debout, et habituellement quand elle choisissait une grosse branche d'arbre pour être tranquille elle se faisait déloger par un lancer de pomme habile. Voilà qui lui avait fait passer l'habitude des réveils en douceur, et expliquait son brusque retour à la réalité.
S'il y avait une chose qui ne lui était pas passée cependant, c'était l'amour des défis, des sorties, des entraînements, et du dépassement de soi. Et là, elle avait une idée.
Elle avait envie de courir.
Loin, vite, elle avait envie de se dépenser, de sentir le vent sur sa peau. La veille elle avait voulu s'éloigner de la ville, aujourd'hui elle y retournait plus ou moins. La destination l'importait peu finalement, ce qu'elle voulait c'était avant tout le voyage et le mouvement. Elle était bien sur son arbre, mais les opportunités ne viendraient pas des feuilles. Profiter de la vie, s'y plonger, c'était aussi ne pas attendre les choses mais les provoquer. C'était la spécialité de la Marchombre.
Descendre de l'arbre ne lui prit pas dix secondes, il fallait dire que la notion de défi était tout à fait absente pour le coup. Vérifiant qu'elle n'avait pas égaré une partie de ses maigres possessions, elle se remit sur le chemin et se mit à marcher.
Puis elle accéléra. Encore. Encore, elle se mit à courir. Un sourire un peu béat se glissa sur ses lèvres, et ses yeux vert pétillaient de vitalité. La journée était bien avancée mais le Marchombre se rit des heures, il danse avec les étoiles et court avec le soleil. C'était le cas de le dire.
Aeterna était vraiment jolie comme ça. On en oubliait la si grande cicatrice de son visage, marque de sa traîtrise. On ne pouvait plus voir que la joie et la plénitude, l'Harmonie qui émanait d'elle. Elle aurait d'ailleurs pu courir encore longtemps avant de s'arrêter mais l'occasion se présentait enfin à elle. Sa petite course personnelle fut interrompue par la découverte d'un cheval tout à fait abandonné au milieu de la route.
La demoiselle aux cheveux blancs s'arrêta, avant de s'approcher tout doucement de l'animal. Le regardant d'un air calme, avançant bien en face pour ne pas le prendre par surprise et provoquer sa fuite. Le pauvre ne semblait pas tellement effrayé ni sauvage et se laissa rejoindre relativement rapidement. Il n'y avait cependant aucune trace de son propriétaire.
La Marchombre tendit l'oreille, mais pas seulement : chacun de ses sens en éveil cherchait à déceler dans le paysage une trace de vie. Elle fit quelques pas, en cercle, autour du cheval, s'éloignant progressivement, mais elle ne trouva toujours aucune trace du possesseur de l'animal. Il n'y avait pas la moindre trace de blessure sur la selle ou le tapis, et le cheval n'était même pas essoufflé ou agité. Il devait être là depuis un moment.
Voilà qui l'occuperait sans doute : la Marchombre décida de poursuivre sa route retour vers Al-Jeit dans le but de s'informer sur le maître dudit cheval. C'était une belle bête, il n'avait pas dû passer inaperçu dans les écuries.
Et dire que les Marchombres avaient parfois des réputations de voleurs ! Tout ça à cause de quelques renégats, certes, mais certaines personnes se sentaient réellement en danger en leur présence, ce qu'Aeterna ne souhaitait absolument pas. Elle, elle préférait rendre service. Et rendre ce cheval à son propriétaire si c'était possible.
Elle prit donc la route, en marchant cette fois. La balafrée tenait l'étalon -puisque visiblement il s’agissait d'un mâle – par la bride et suivait le tracé exact du chemin. Peut-être que son maître se manifesterait-il ?
En tout cas, elle aperçut assez rapidement quelqu'un. En s'approchant encore, Aeterna put remarquer qu'il semblait plus vieux qu'elle. Il était blond, avec une bonne carrure qui convenait sans aucun doute à un cavalier. Peut-être était-il le possesseur de l' étalon ?

-Bonjour !
Lança-t-elle d'un air joyeux et décontracté.

La Marchombre acheva de traverser les derniers mètres qui la séparaient d'une distance de conversation normale, avec la démarche féline caractéristique des siens. Il se dégageait toujours d'elle cette aura de tranquillité mêlée pourtant de vivacité qui rendait souvent le premier contact avec un Marchombre assez indescriptible. La demoiselle ne s'en rendait plus vraiment compte.

-Ce ne serait pas ton cheval par hasard ? Je l'ai trouvé là bas, sans personne.
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Kanjou Uzumaku
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Kanjou Uzumaku
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30.09.16 2:29
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- Bonjour !

Une femme accompagnait le cheval qu'avait entendu le vagabond ; elle était belle, de bonne taille, dotée de longs cheveux blancs et d'un regard émeraude envoutant.

- De même, répondit Kanjou en une courbette.

Mais c'est lorsqu'elle se mit en mouvement que la magie opéra ; l’œil avisé de l'Alavirien s'illumina, tandis que la demoiselle semblait glisser jusqu'à sa hauteur. Il avait bien sûr aperçu quelques Marchombres durant les longues excursions de sa vie passée à arpenter les routes, mais jamais d'aussi près et jamais se déplaçant "vers lui". Il ne saurait vraiment dire si elle se mouvait ou si c'était lui qui était aimanté vers l'avant. Elle s'était retrouvé à deux pas de lui plus vite qu'il ne l'aurait cru et l'effet de surprise l'extirpa de sa torpeur ; juste à temps pour entendre sa question :

- Ce ne serait pas ton cheval par hasard ? Je l'ai trouvé là bas, sans personne.

L’œil encore brillant, l'homme s'exclama en tapant des mains :

- Ma-gni-fique ! Ahahah ! Tout simplement magnifique ! Devant l'air hébété de la Marchombre, il précisa : Cette démarche ! Cette grâce ! Ce regard ! Vous êtes un univers personnifié d'une rare beauté vers lequel semble être attirées les choses pures de la vie. Voyez plutôt ce cheval, qui d'après vos dires ne vous connaît pas mais pourtant se sent à l'aise en votre présence.

D'un pas léger, presque cérémonial, il s'agenouilla à côté de la bête pour lui caresser le flanc, un sourire aux lèvres. Soit dit en passant, ce simple geste confirmait qu'il était lui-même doté d'un certain charme pour que l'animal tolère sa main si docilement, mais il ne pensait qu'à cette opportune rencontre. Tout en continuant de flatter l'étalon, il répondit enfin à la question posée :

- Non, ce n'est pas ma monture, et je n'ai croisé personne d'autre sur cette route. J'ai d'ailleurs trouvé la région étrangement calme. Permettez-moi de me présenter : Kanjou Uzumaku, simple vagabond en quête de rien, car nous avons déjà autour de nous tout ce qu'il nous faut, n'est-ce pas ? Le Ciel, la Terre... une lueur complice embrasa son regard, l'Harmonie des deux avec l'Homme.

Il se contentait de reprendre les principes fondamentaux que son enfance japonaise lui avait inculqués, mais cela allait plus loin que de simplement réciter une croyance populaire, c'était un ressenti et un mode de vie à part entière.

- Et vous ? Quel nom porte la personne que ma bonne étoile a placé sur ma route ? Si cela ne vous importune pas de faire ce bout de chemin en ma compagnie.
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30.09.16 7:41
Ce type était vraiment particulier. Ça avait sans aucun doute un lien avec le fait qu'il tapait dans ses mains en regardant en direction de la Marchombre.

Ma-gni-fique ! Ahahah ! Tout simplement magnifique ! Devant l'air hébété de la Marchombre, il précisa : Cette démarche ! Cette grâce ! Ce regard ! Vous êtes un univers personnifié d'une rare beauté vers lequel semble être attirées les choses pures de la vie. Voyez plutôt ce cheval, qui d'après vos dires ne vous connaît pas mais pourtant se sent à l'aise en votre présence.

Aeterna était tout à fat surprise : c 'était la première fois que quelqu'un lui disait ce genre de choses. Elle se souvenait très nettement avoir pensé quelque chose de proche lorsqu'elle avait rencontré des Marchombres pour la première fois à la sortie de sa prison chez les Mercenaires. Habituée à vivre sans s'en rendre compte auprès de gens exhalant le Chaos, le choc n'en avait été que plus grand et plus beau.
L'homme qui venait de lui adresser ce charmant compliment s'avança vers le cheval et s'agenouilla pour le caresser... Même si de toute façon il aurait largement pu rester debout. Peut-être cherchait-il à l'observer un peu mieux, et à raison parce que c'était vraiment une belle bête. Il avait l'air en pleine forme, l'oeil vif, et bien dressé. Ce qui rendait son abandon encore moins compréhensible, en fait.
L'animal ne broncha pas ni ne bougea, pour laisser l'homme le caresser. C'était une bête tout à fait tranquille, et Aeterna commençait presque à se demander s'il n'était pas dressé pour la guerre. Un calme à toute épreuve était la principale qualité attendue chez ce genre de destrier, mais que ferait-il si loin des fronts habituels de combats ? Cette histoire commençait à paraître de plus en plus louche aux yeux de la balafrée.

Non, ce n'est pas ma monture, et je n'ai croisé personne d'autre sur cette route. J'ai d'ailleurs trouvé la région étrangement calme. Permettez-moi de me présenter : Kanjou Uzumaku, simple vagabond en quête de rien, car nous avons déjà autour de nous tout ce qu'il nous faut, n'est-ce pas ? Le Ciel, la Terre... l'Harmonie des deux avec l'Homme.

Aeterna aperçut un éclat dans le regard de Kanjou lorsqu'il termina sa phrase. Son sourire s'agrandit un peu encore : même si elle n'était pas tout à fait d'accord avec ce qu'il venait de dire, il semblait avoir une vision du monde véritablement intéressante. Il était néanmoins bien dommage que le cheval ne soit pas à lui. Mais bon, ça aurait été trop facile, et un peu ennuyeux.
Le Ciel et la Terre ne suffisait pas pour l'Harmonie. Il y avait l'Air aussi, comme le vent qu'il fallait dompter, apprivoiser, écouter aussi. Il y avait l'Eau, comme les rivières sauvages dans lesquelles se glisser. Il y avait le Temps, celui de la vie, celui du mouvement, celui du combat aussi parfois. Se glisser dans le temps, le respecter, s'y accorder... L’Harmonie était un mélange complexe.

- Et vous ? Quel nom porte la personne que ma bonne étoile a placé sur ma route ? Si cela ne vous importune pas de faire ce bout de chemin en ma compagnie.

La demoiselle hocha doucement la tête, tout à fait disposée à se présenter. Il y avait effectivement certaines règles de politesse qu'elle décidait sciemment ou non d'ignorer, comme le vouvoiement, mais d'autres qu'elle trouvait tout à fait normal de respecter, comme le fait de se présenter quand on rencontre quelqu'un de sympathique.

-Moi c'est Aeterna Adresil.

Elle ne donnait pas si souvent que ça son nom de famille. Elle craignait toujours plus ou moins de tomber sur quelqu'un qui connaissait son père, et n'avait jamais trouvé le courage de renier ce même nom pour un autre en souvenir de sa mère. Kanjou n'avait pas vraiment l'air d'être un habitué des Mercenaires du Chaos, et il fallait dire que la Marchombre savait plutôt bien sentir de genre de choses. Elle en avait côtoyé beaucoup.

Bien sûr, ça me fait plaisir d'avoir un peu de compagnie !

Elle avait l'air enjoué, comme souvent, et n'avait pas non plus dit son dernier mot. Huring avait toujours aimé lui répéter qu'elle était sans conteste la Marchombre la plus bavarde qu'il connaisse, et que ce n'était pas toujours une qualité, mais la demoiselle n'avait jamais changé à ce niveau. La pertinence de son propos avait progressé, par contre. Heureusement.

D'ailleurs, puisque cette conversation est lancée et plutôt intéressante, je me permets de revenir dessus : je ne pense pas que l'Harmonie entre le Ciel, la Terre, et l'Homme suffise. Et je ne pense pas qu'elle se trouve non plus. A mon avis, il faut plutôt la construire.

Elle fit un clin d'oeil à Kanjou, curieuse de connaître sa réaction. La Marchombre se remit doucement en marche tenant toujours le cheval par la bride. La phrase de Kanjou avait sous-entendu que cette Harmonie, même avec l'homme, se trouvait autour d'eux. Mais la Marchombre était persuadée que si les prémices s'y trouvaient sûrement, ils ne suffisaient pas. Certainement pas, d'ailleurs. Mais le vagabond devait être bien loin des problèmes de Chaos auxquels Aet' était confrontée, et il devait très certainement ignorer l'existence même des Mercenaires. Ce n'était pas étonnant, ils étaient censés ne plus exister depuis la prise de leur forteresse.

-Et, si t'es en quête de rien – et si c'est pas trop indiscret – qu'est-ce que tu vas faire à Al-Jeit ? Parce qu'à mon avis tu vas y trouver beaucoup de choses, et pas seulement des bonnes.
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Kanjou Uzumaku
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Kanjou Uzumaku
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04.10.16 16:25
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- Moi c'est Aeterna Adresil. Bien sûr, ça me fait plaisir d'avoir un peu de compagnie !

Aeterna Adresil, hein... Un joli nom avec de douces sonorités. Malgré le temps passé en Gwendalavir, Kanjou ignorait toujours quelles étaient les significations des noms alaviriens ; il y en avait-il au moins ? Le japonais, pour cela, était une langue tout de même bien moins mystérieuse de par ses kanjis. Contemplant un peu plus longtemps le visage de la Marchombre, le vagabond murmura imperceptiblement : "Yuki... Natsuno Yuki". Neige d'été. Voilà qui irait bien à la jeune femme, en accord avec ses cheveux d'un blanc épuré et ses yeux reflétant la chaleur de l'herbe soufflée par un vent estival, avec sa cicatrice lui donnant un air sévère que son sourire amical balayait l'instant suivant. Mais, pour une raison qu'il ignorait, "Aeterna" semblait lui correspondre parfaitement. "Adresil" par contre...

- D'ailleurs, puisque cette conversation est lancée et plutôt intéressante, je me permets de revenir dessus : je ne pense pas que l'Harmonie entre le Ciel, la Terre, et l'Homme suffise. Et je ne pense pas qu'elle se trouve non plus. A mon avis, il faut plutôt la construire.

Kanjou continuait de sourire ; en effet, il n'y avait aucune raison pour qu'un habitant de Gwendalavir ait connaissance de principes nippons et change ses convictions à la simple écoute de quelques mots. Le Japonnais natif savait que les Marchombres suivaient des principes bien à eux en rapport avec une certaine notion de l'Harmonie, mais il ignorait évidemment tout de l'approche qu'avait leur communauté de cette notion. C'était l'occasion d'en apprendre un peu plus.

- La construire ? Hmm... Veuillez excuser ma maladresse, mais je pense que le mot "Harmonie" détient plusieurs sens et que celui auquel je suis attaché est très différent du votre. Après tout, avoir à la construire signifierait que c'est quelque chose de propre à l'Homme et que seul lui pourrait la percevoir. Là où personnellement j'entends que l'Harmonie nous vient de la Nature et qu'en ce sens, pas seulement l'être humain peut la ressentir, mais également toute autre forme de vie : animaux, éléments, végétaux.

Il était toutefois évident qu'il ne suffisait pas de regarder autour de soi pour trouver la réponse. L'Harmonie entre le Ciel, la Terre et l'Homme était un objectif que de nombreux individus tentaient d'atteindre à force de labeur chaque jour. Un viticulteur devait par exemple tendre vers cette Harmonie afin d'obtenir le meilleur vin, en exploitant au mieux son terroir, mais aussi en priant pour que les précipitations lui fussent bénéfiques. Durant son enfance au Japon, Kanjou avait dû entrainer son esprit tout autant que son corps dans cette même optique : celle de l'Harmonie entre le corps et l'esprit, guidé par cette énergie invisible appelée "ki", représentant la plénitude vitale de la vie, le courage provenant de la rectitude morale, la force divine qui pénètre toutes choses. Suivre l'excitation lorsqu'elle s'élève, en lui donnant une voie, et suivre la dépression quand l'énergie chute, en révélant sa présence...
Le corps et l'esprit, le physique et le mental, ce ying et ce yang forment ce qu'est l'Être. L'Harmonie entre les deux, c'est au demeurant le Bien-Être, l’équilibre intérieur. Car une présence à soi saine et authentique renforce notre équilibre et permet ainsi d'appréhender la réalité avec justesse.
En ce sens, Kanjou était convaincu que même s'il existait plusieurs définitions de l'Harmonie, toutes étaient reliées par ce fil rouge : trouver l'Harmonie au sens vaste du terme passait nécessairement par l'Harmonie intérieure, qui elle-même était atteignable par tous. À force de travail certes, mais elle était déjà présente autour de nous sans que l'Homme ne la créât.
Impossible toutefois de traduire cette pensée, résultante d'années de réflexions et de travail sur soi, à Aeterna. C'était une expérience qu'elle devait découvrir d'elle-même, au mieux pouvait-il seulement l'aiguiller.

- Et, si t'es en quête de rien – et si c'est pas trop indiscret – qu'est-ce que tu vas faire à Al-Jeit ? Parce qu'à mon avis tu vas y trouver beaucoup de choses, et pas seulement des bonnes.

Une jeune femme curieuse, n'est-ce pas ? Ce qu'il allait trouver à Al-Jeit... Et bien, il verrait bien sur le moment, mais c'était justement pour que les mauvaises choses restent bonnes qu'il s'y rendait.

- Disons que je m'y rends afin de maintenir l'équilibre que j'ai eu tant de mal à trouver, répondit-il simplement, rendant son clin d’œil à la Marchombre.

Le Soleil commençait enfin sa descente au-dessus d'eux et Kanjou prit le soin de s'hydrater après avoir sorti sa gourde de sa besace. En la remettant en place, il fit tomber par inadvertance son épinoir à roses qu'il ramassa avec des mouvements fluides, dépourvus d'excès, d'empressement ou d'énervement.

- Pardonnez ma halte, fit-il en relevant la tête vers Aeterna, un sourire calme toujours affiché sur ses lèvres. J'aimerais que vous m'en disiez plus concernant cette Harmonie que vous recherchez et pourquoi vous vous êtes lancée à sa poursuite. Si vous le voulez bien.
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04.10.16 21:52

La construire ? Hmm... Veuillez excuser ma maladresse, mais je pense que le mot "Harmonie" détient plusieurs sens et que celui auquel je suis attaché est très différent du votre. Après tout, avoir à la construire signifierait que c'est quelque chose de propre à l'Homme et que seul lui pourrait la percevoir. Là où personnellement j'entends que l'Harmonie nous vient de la Nature et qu'en ce sens, pas seulement l'être humain peut la ressentir, mais également toute autre forme de vie : animaux, éléments, végétaux.

Ce qu'il disait était intéressant. Et même plutôt vrai. Mais pour Aeterna seuls les hommes et les femmes avaient à construire cette Harmonie : le monde baignait dans une Harmonie qui lui était propre et dans laquelle il devait travailler à se fondre. Faire partie intégrante du monde. Les animaux, les végétaux, atteignaient déjà cela.
Cependant elle préféra enchaîner sur une question plus personnelle. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas répondre, mais elle se doutait bien que la discussion n'en resterait pas là et pour s'y consacrer pleinement elle souhaitait évacuer toutes les questions qui pourraient éventuellement la distraire. Avant que ce soit trop malpoli de le couper au milieu de la conversation, aussi.

Disons que je m'y rends afin de maintenir l'équilibre que j'ai eu tant de mal à trouver.

Il lui rendit son clin d'oeil, ce qui fit penser à Aeterna qu'elle était bien tombée sur quelqu'un de sympathique. Au moins ça lui ferait une compagnie agréable jusqu'à la Capitale, puisque de toute évidence elle avait peu de chance de trouver le propriétaire de l'équidé avant.
Ce qui était plus surprenant était l'idée de partir maintenant son équilibre à la ville. La Marchombre comprenait tout à fait, elle, à quel point la vie bouillante de la Capitale pouvait et devait contrebalancer la solitude des voyages. Et cet homme voyageait visiblement, sinon il ne serait pas ici.
Ils prirent la marche, à une allure bien plus tranquille que celle d'Aet' quand elle courrait sur la route. En même temps, ils n'étaient pas spécialement pressés et marcher était bien plus agréable pour entretenir une conversation. Elle se souvenait d'Huring son maître, qui avait toujours eu un don inimaginable pour entamer des discussions aux plus mauvais moments... Du moins du point de vue de l'apprentie qu'elle était alors.
Elle ne revint à la réalité qu'en voyant Kanjou s'arrêter un instant, pour ramasser quelque chose qu'il avait fait tomber. Ses gestes étaient précis, dénués de fioritures. Entre ça, et leur discussion sur l'Harmonie, Aeterna entrevoyait un certain potentiel pour avancer sur la Voie. Mais pas tout à fait, c'était différent. Très certainement arpentait-il une voie qui devait être proche, ou peut-être tendre vers un but proche plutôt. Ça faisait du bien de pouvoir confronter sa vision des choses avec quelqu'un d'autre que son maître, depuis le temps qu'elle n'en avait pas eu l'occasion !

Pardonnez ma halte. J'aimerais que vous m'en disiez plus concernant cette Harmonie que vous recherchez et pourquoi vous vous êtes lancée à sa poursuite. Si vous le voulez bien.

Demandé si gentiment, il n'y avait pas tellement de raison apparente de refuser. Le problème se situait plutôt dans la réponse qu'elle pouvait apporter. Sa recherche de l'Harmonie venait avant tout d'un refus du Chaos ambiant de son enfance. Elle ne pouvait guère entrer plus dans les détails sans se compromettre. Et elle en connaissait pas du tout cet homme, ou du moins très peu, ce qui ne justifiait pas vraiment qu'elle se compromette.

-Je pense qu'il se cache un peu partout du Chaos, principalement chez les êtres humains, et qu'il ne tient qu'à chacun de trouver l'Harmonie. Il ne s'agit pas d'arriver tous au même résultat, en faisant la même chose, c'est juste... Trouver sa place, s'intégrer au monde. Les animaux et les végétaux, pour revenir sur ce que tu disais, n'ont pas vraiment ce problème : la nature se charge de leur donner leur place. Parfois ils se perdent, mais c'est plus rare.

Elle lança un regard attendri en direction du cheval qu'elle avait récupéré sur la route. Le pauvre n'avait pas tellement l'air à sa place tout à coup, mais il ne s'agissait que d'un état transitoire. Et lui, s'il se rendait sûrement compte de la disparition de son cavalier, ne semblait pas spécialement perturbé par sa place dans le monde.

- Je ne croise pas souvent des gens qui aiment parler d'Harmonie, et encore moins des gens qui avouent la rechercher ou s'y intéresser réellement. Et encore encore moins des gens qui transportent un épinoir,
ajouta-t-elle avec un sourire complice. Tu travailles les plantes ?
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Kanjou Uzumaku
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05.10.16 2:40
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La jeune femme s'était accordé un instant de réflexion avant de fournir sa réponse :

- Je pense qu'il se cache un peu partout du Chaos, principalement chez les êtres humains, et qu'il ne tient qu'à chacun de trouver l'Harmonie. Il ne s'agit pas d'arriver tous au même résultat, en faisant la même chose, c'est juste... Trouver sa place, s'intégrer au monde. Les animaux et les végétaux, pour revenir sur ce que tu disais, n'ont pas vraiment ce problème : la nature se charge de leur donner leur place. Parfois ils se perdent, mais c'est plus rare.

Kanjou fronça d'abord les sourcils :

- Du Chaos ? J'en conviens, l'être humain est à l'origine de bien des atrocités, mais ces écarts de conduite ne sont à mes yeux que la forme tangible d'un déséquilibre entre leurs corps et leur esprit, d'une cassure de leur Harmonie. Est-ce toutefois suffisant pour parler de Chaos ? Voilà un mot bien fort.

Bien entendu, Kanjou ignorait tout de ce que le mot "Chaos" signifiait aux yeux d'Aeterna. La présence des Mercenaires du Chaos n'était pas connue de tous et encore moins la Voie qu'ils suivaient. Néanmoins, il continua en adaptant son discours à ce qu'il avait cerné du sujet :

- Tout Homme devrait pouvoir retrouver le chemin de l'Harmonie. J'avoue avoir du mal à croire qu'un être puisse être rempli de ténèbres au point d'en perdre totalement son équilibre intérieur. Peut-être que les voies les plus obscures servent elles aussi l'Harmonie. En un sens, il serait sûrement mal avisé de croire que cette dernière est une notion associée au Bien, ça m'a tout l'air d'être quelque chose de parfaitement neutre - puisqu'on parle d'équilibre - et pour atteindre cette neutralité il faut du Bon comme du Mauvais.

Après avoir suivi le regard d'Aeterna pointé en direction de l'étalon, un exemple lui vint à l'esprit :

- Prenez par exemple la Nature : nous convenons de dire que l'idée d'Harmonie est liée à celle-ci, pourtant je suis bien placé pour savoir que le Chaos lui est également propre. Un voile sombre passa sur son regard l'espace d'un instant. Si l'être humain est à l'origine de quelques atrocités, la Nature quant à elle agit comme une divinité capricieuse dévastant tout sur son passage à certaines occasions, et ce sans raison apparente. Quand je me demande "Pourquoi ?" je ne vois qu'une réponse : afin de rétablir l'équilibre. La notion de Chaos me parait ainsi étroitement liée à celle d'Harmonie, et non dissociée.

Il n'était pas tout à fait satisfait par sa propre explication et c'était en somme lié au fait qu'il semblait lui-même immunisé à ce qu'il y avait de plus mauvais en l'être humain. Sans expérience, il était difficile de se mettre dans la peau des autres. Néanmoins, son expérience du Japon et des catastrophes naturelles s'y déchainant assez fréquemment, et notamment causèrent la mort de sa famille, le confortait dans cette idée que du Chaos pouvait naitre l'Harmonie, ou du moins que les deux pouvaient être simultanément présentes en une entité. Il n'avait jamais éprouvé de mépris envers la Nature pour lui avoir pris ses parents ; c'eût été insensé.

Son sourire restait calme, mais un air triste, ou plutôt nostalgique transparaissait dans son regard lorsqu'il reprit :

- Toutefois, je suis d'accord concernant les animaux et les végétaux. Enfin... surtout concernant les végétaux en fait. Les animaux sont sujets à des sentiments troublés au même titre que les Hommes après tout : peur, avidité, extase, et cetera. Néanmoins ils ne se posent certes pas la question de leur place en ce monde. Ils savent tout simplement que leur place se trouve partout où ils le souhaitent, ce que l'être humain semble avoir particulièrement du mal à saisir...

Il s'interrompit, plongé dans ses propres réflexions et laissant le temps à la Marchombre d'ingurgiter ce flot de paroles. En repensant à sa dernière venue à la capitale impériale, il se souvint de la raison pour laquelle il l'avait quittée avant la fin de sa formation en tant que Dessinateur, de sa séparation avec son aimée d'alors, des moqueries de ses camarades de classe : pouvait-on vraiment dire que ces gens avaient trouvé leur place en ce monde ? Ils l'affirmaient avec véhémence, c'était certain, mais leurs moqueries d'alors n'étaient-elles pas signe de la fragilité de cette place, signe qu'ils craignaient de la perdre au point d'avoir à remettre en question celle des autres ? Certainement, de cette expérience c'était Kanjou qui en était ressorti enrichi et non eux.

- Je ne croise pas souvent des gens qui aiment parler d'Harmonie, et encore moins des gens qui avouent la rechercher ou s'y intéresser réellement. Et encore encore moins des gens qui transportent un épinoir ; tu travailles les plantes ?

Bien entendu, l’œil aiguisé d'un Marchombre ne pouvait pas avoir manqué l'objet tombé au sol. Se contentant d'ouvrir sa besace afin d'en montrer le contenu à la jeune femme, dévoilant divers sécateurs, ciseaux, serpettes, pistolets à colle, colorants et rubans, il confirma ses dires :

- En effet, je suis fleuriste. J'ai toujours été attiré par la nature et notamment par la végétation. Je suis également herboriste. Cependant, mon commerce s'est achevé à l'instant où j'ai décidé de quitter Al-Chen, tout comme ma réputation en tant que professionnel. Mais ça ne veut pas dire que je compte arrêter cette pratique pour autant. Peut-être qu'une démonstration vous intéresserait ?

Il avisa un champ de fleurs non loin et de son œil expert avait déjà repéré quelques tiges prometteuses. Il ne lui serait d'aucune difficulté de travailler ces fleurs tout en continuant de marcher et de discuter. Il passerait au Dessin au moment de faire une halte, afin de pouvoir se concentrer davantage.
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05.10.16 13:09

- Du Chaos ? J'en conviens, l'être humain est à l'origine de bien des atrocités, mais ces écarts de conduite ne sont à mes yeux que la forme tangible d'un déséquilibre entre leurs corps et leur esprit, d'une cassure de leur Harmonie. Est-ce toutefois suffisant pour parler de Chaos ? Voilà un mot bien fort.


Voilà un mot bien fort. Il avait raison, le mot de Chaos n'était pas anodin mais pourtant il n'y en avait pas d'autre qui puisse correspondre pour décrire ce à quoi elle pensait. Elle ne répondit rien cependant, il n'était pas question d'aborder l'existence des Mercenaires en ce moment. La discussion était plaisante, il faisait beau, il serait dommage de venir tout gâcher à coup de révélations aussi tristes et dangereuses. Moins Kanjou en savait à ce sujet plus il était en sécurité, en fait.

Tout Homme devrait pouvoir retrouver le chemin de l'Harmonie. J'avoue avoir du mal à croire qu'un être puisse être rempli de ténèbres au point d'en perdre totalement son équilibre intérieur. Peut-être que les voies les plus obscures servent elles aussi l'Harmonie. En un sens, il serait sûrement mal avisé de croire que cette dernière est une notion associée au Bien, ça m'a tout l'air d'être quelque chose de parfaitement neutre - puisqu'on parle d'équilibre - et pour atteindre cette neutralité il faut du Bon comme du Mauvais.

C'était pour ça qu'Aeterna avait renoncé à se venger. Entre autre. Même si les Mercenaires n'avaient que son mépris et sa colère, les tuer tous ne ferait qu'introduire une forme de déséquilibre dans le monde. Et puis ce serait tout de même tuer sa famille, en un sens, et même s'ils étaient abjects elle avait du mal à s'y résoudre. Il fallait qu'ils existent, mais il fallait limiter leurs actions. C'était un équilibre difficile à trouver et encore plus à mettre en application.

Prenez par exemple la Nature : nous convenons de dire que l'idée d'Harmonie est liée à celle-ci, pourtant je suis bien placé pour savoir que le Chaos lui est également propre.

Aeterna haussa un sourcil surpris dans la direction de son interlocuteur. Elle ne voyait pas tout à fait où il voulait en venir, en disant que la Chaos faisait partie de la nature. Elle avait toujours considéré que la nature agissait selon son Harmonie propre, et qu'elle faisait toujours ce qu'elle devait faire peu importe les conséquences sur les êtres vivants. De là à parler de Chaos... Non, ce mot ne convenait pour elle qu'aux Mercenaires, qui voulaient tout détruire sur leur passage, plutôt qu'à la nature.

 Si l'être humain est à l'origine de quelques atrocités, la Nature quant à elle agit comme une divinité capricieuse dévastant tout sur son passage à certaines occasions, et ce sans raison apparente. Quand je me demande "Pourquoi ?" je ne vois qu'une réponse : afin de rétablir l'équilibre. La notion de Chaos me parait ainsi étroitement liée à celle d'Harmonie, et non dissociée.

La Marchombre ne répondit pas. Elle n'avait pas vraiment eu d'exemple de la nature « dévastant » quoi que ce soit, et ne considérait pas que ça entre véritablement dans le maintien de l'équilibre. La nature, pour elle, c'était l'Harmonie la plus complète, il n'y était pas question de Chaos. Il s'y déroulait parfois des choses violentes, et peut-être inexpliquée, mais pas du Chaos. La nature rétablissait l'équilibre, mais elle n'avait pas cette volonté de destruction si propre au Chaos.
Alors qu'elle se décidait à répondre, elle croisa le regard de Kanjou. Il semblait nostalgique tout à coup, et la demoiselle se décidait à changer de sujet alors qu'il reprenait encore la parole. Et dire qu'Huring disait la trouver bavarde ! Il n'aurait pas survécu à 3 ans d'apprentissage avec Kanjou, visiblement, et cette idée amusait beaucoup la Marchombre.

Toutefois, je suis d'accord concernant les animaux et les végétaux. Enfin... surtout concernant les végétaux en fait. Les animaux sont sujets à des sentiments troublés au même titre que les Hommes après tout : peur, avidité, extase, et cetera. Néanmoins ils ne se posent certes pas la question de leur place en ce monde. Ils savent tout simplement que leur place se trouve partout où ils le souhaitent, ce que l'être humain semble avoir particulièrement du mal à saisir...


Alors là elle n'était pas d'accord du tout. Un animal, être cupide ? Non. Ils obéissaient à leurs instincts, eux-mêmes dictés par la nature, et pas aux viles pulsions dont pouvaient souffrir les hommes.
Seulement il n'était pas question de mettre son interlocuteur mal à l'aise. Etant donné qu'il s'agissait d'un débat il ne se vexerait certainement pas d'être contredit par des arguments valables (au moins aux yeux d'Aet'), mais cela l'avait rendu un peu triste. Elle l'avait senti, et souhaitait essayer de trouver un sujet qui le mette plus à l'aise, et pourquoi pas revenir sur cette histoire d'Harmonie et de Chaos de la nature un peu plus tard. Ils avaient encore du temps devant eux vu la distance à parcourir jusqu'Al-Jeit.

En effet, je suis fleuriste. J'ai toujours été attiré par la nature et notamment par la végétation. Je suis également herboriste. Cependant, mon commerce s'est achevé à l'instant où j'ai décidé de quitter Al-Chen, tout comme ma réputation en tant que professionnel. Mais ça ne veut pas dire que je compte arrêter cette pratique pour autant. Peut-être qu'une démonstration vous intéresserait ?

Fleuriste ? Voilà un métier peu répandu. Elle avait bien aperçu quelques échoppes de vendeurs de fleurs dans les plus grandes villes, mais ça ne faisait pas partie des activités les plus répandues à travers l'Empire. Herboriste déjà semblait plus courant, même si Aeterna n'avait jamais fait appel à des membres de cette profession et ignorait un peu de quoi il s'agissait en profondeur.

-Je ne voudrais pas te retarder, mais c'est vrai que ça m'intéresse.

La discussion était agréable. Il ne s'était même pas formalisé, comme ça arrivait parfois, qu'elle le tutoie. Aeterna n'était pas partisane du vouvoiement, il n'était pas nécessaire de parler ainsi pour exprimer du respect à quelqu'un. Seulement tout le monde ne partageait pas son avis et il lui arrivait parfois d'être obligée d'écourter certaines conversations parce que l'interlocuteur se montrait bien trop vexé de sa manière de parler. Kanjou lui semblait d'autant plus sympathique.

-J'aime beaucoup les fleurs. Il ne leur manque que la longévité, et encore, parfois en séchant elles conservent leur beauté et durent bien longtemps. C'est assez parfait, une fleur. Peut-être un peu fragile pour survivre, mais comme ça, seule.... J'aime les fleurs.

Elle marqua une pause, les yeux un peu dans le vague. Elle se souvenait si bien des fleurs que sa mère faisait pousser dans leur jardin à Al-Chen, avant que son père ne l'enlève pour l'amener à la forteresse. Elle aimerait bien les revoir mais son père lui avait dit qu'elle était morte, et rien ne serait pareil si ce n'était pas elle qui avait planté les fleurs. Un jour elle irait voir. Mais pas maintenant.

- Tu as appris tout seul ?

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Kanjou Uzumaku
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10.10.16 15:56
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La réponse de la Marchombre ne se fit pas attendre ; avant qu'elle eût ouvert la bouche, ses yeux avaient déjà trahi sa curiosité. Pourtant elle refusa poliment la proposition, prétextant le retarder. Le retarder ? Kanjou riait doucement en son fort intérieur : décidément, elle ne manquait pas d'énergie ! S'il y avait un trait de caractère valable autant sur Terre que en Gwendalavir c'était bien la fougue des jeunes gens, souvent pressés par un temps qui leur est pourtant libre.

- Me retarder de... d'arriver à la capitale ? questionna le blond, d'un ton quelque peu amusé. J'ai attendu plus de onze ans avant d'y retourner, alors je pense bien que quelques minutes ne me feront rien rater de plus !

Il se décida donc à se rapprocher lentement du champ, tout en prêtant une oreille attentive à la tirade d'Aeterna sur son amour des fleurs. C'était en fait une vraie passionnée !

- Tu as appris tout seul ?

- Et bien non pas exactement. Je n'ai pas eu de maître, personne dans mon entourage n'était fleuriste, et d'ailleurs j'ai remarqué que la concurrence n'était pas bien rude sur le continent. En revanche, ma mère aimait les fleurs et nos fenêtres étaient ainsi bordées de multiples couleurs végétales. Cela donnait à notre petite demeure japonaise un côté très occidental.

Kanjou se fit la réflexion que son interlocutrice ne devait sûrement pas comprendre le sens de ces mots, à moins d'avoir été informée un minimum sur l'autre monde et ses cultures plus nombreuses que le nombres de choppes de bière vidées lors de la fin du joug Ts'liche.

- On peut donc dire que ma passion vient de là. Et pour ce qui est de la pratique, je faisais beaucoup de travaux manuels là où j'ai été recueilli à mon arrivée ici ; le travail des plantes n'en a été qu'une partie, avant de devenir un passe-temps, puis un métier. Ainsi, si on considère que le fleuriste ne fait que travailler les fleurs, j'ai appris tout seul en effet. Mais être fleuriste c'est avant tout aimer les fleurs et partager cette passion, ce en quoi j'ai tout appris de mon entourage.

Il s'accroupit dans l'herbe et posa un regard plein de tendresse sur le lys qui se dressait fièrement au milieu d'un groupe de chrysanthèmes rassemblées en corymbes, ce qui accentuait l'aspect solitaire de la fleur aux pétales blancs, que l'on trouvait rarement en prairie.

- La beauté d'une fleur, commença Kanjou en cueillant délicatement le lys, c'est aussi sa fragilité. L'éphémère est beau ; c'est ce manque de longévité qui rend cette beauté si précieuse. Et en même temps, regardez ce lys : perdu au milieu d'une masse pourpre, mais dont la tige se tenait pourtant si droite qu'il n'a pas cédé sa part de rayons solaires. Si on leur prête l'attention qu'elles méritent, les plantes peuvent nous transmettre leur immense sagesse.

L'homme s'était relevé après avoir rangé sa serpette et sortait à présent un cutter de sa besace. De gestes fins et rapides, il épura la forme de la tige et, après avoir fait tourner la plante entre ses doigts pour s'assurer de l'homogénéité souhaitée, il rassembla un peu de mousse qu'il tailla de part et d'autre avant d'y piquer la fleur, dont la base avait était coupée en biais à cet effet. Il pouvait à présent passer à la suite tout en maintenant le lys dans la même position. Cette fois-ci, il prit un pinceau et une bombe de couleur dorée et, se détournant suffisamment de l'objet de son travail, pressa le spray au-dessus de la mèche du pinceau. La manœuvre avait pour but de ne pas abimer les pétales de la fleur en appliquant directement la bombe, tout en s'assurant un résultat plus précis. Ses mouvements se firent plus rapides quand il passa à la peinture, recouvrant le bout seulement des pétales d'une touche dorée. Après l'avoir observée un instant de face, il reprit la fleur dans ses mains et à l'aide d'un coup de pouce Imaginatif la fit briller d'une douce lueur or. Quelques paillettes dorées éparpillées le long de la tige et il put finalement lâcher un soupir satisfait. Le résultat restait simple et conservait un côté naturel que la tige authentique venait souligner - la plupart des fleuristes sur Terre usant de fil de fer afin de rigidifier la tige. Composer un bouquet aurait prit le quintuple de temps et serait allé à l'encontre de ce que disait Kanjou précédemment concernant la beauté de ce lys : sa beauté venait du fait qu'il se tenait là, seul, plus beau que n'importe laquelle des fleurs sauvages regroupées autour de lui. C'était pour ça... la couleur dorée.

Le fleuriste sectionna une bonne partie de la tige à l'aide du sécateur. D'un geste dépourvu d'intention, il tendit le bras vers la chevelure de la Marchombre et y plaça la fleur. Il fallait dire que la chevelure de la jeune femme s'accordait parfaitement avec les nouvelles couleurs du lys.

- Je crois que cette fleur vous aime bien. Ainsi, votre amour végétal est réciproque. Oh, ne vous inquiétez pas pour la lumière, elle se sera éteinte avant notre arrivée en ville.

L'Alavirien sortit un mouchoir de sa poche et s'essuya le front en souriant ; c'était peut-être le plus beau lys qu'il lui avait été donné de travailler. Il était par conséquent évident qu'il ne pouvait pas le garder.
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18.10.16 17:16

- Et bien non pas exactement. Je n'ai pas eu de maître, personne dans mon entourage n'était fleuriste, et d'ailleurs j'ai remarqué que la concurrence n'était pas bien rude sur le continent. En revanche, ma mère aimait les fleurs et nos fenêtres étaient ainsi bordées de multiples couleurs végétales. Cela donnait à notre petite demeure japonaise un côté très occidental.

Il y avait plusieurs mots que la Marchombre ne connaissait pas. Elle se considérait comme quelqu'un de relativement cultivé puisqu'elle avait eu la chance d'apprendre à lire et à écrire auprès de son père, et même si elle ne prétendait pas avoir la science infuse il lui arrivait assez rarement de tomber sur des mots qui ne lui évoquaient rien du tout. Qu'est-ce que ça voulait dire « japonaise » ? Occidental, ça elle comprenait, même si dans le contexte elle n'était pas tout à fait certaine qu'ils parlaient de la même chose.
Ça avait un peu éclipsé la véritable réponse de Kanjou d'ailleurs. Sauf le début. « Je n'ai pas eu de maître ». Voilà quelque chose qui faisait un peu bizarre à Aeterna. En y réfléchissant, elle avait eu deux maîtres : son père, puis Huring. L'idée d'une éducation qui se passerait de maître lui paraissait assez inconcevable, même si la question méritait d'être creusée.

- On peut donc dire que ma passion vient de là. Et pour ce qui est de la pratique, je faisais beaucoup de travaux manuels là où j'ai été recueilli à mon arrivée ici ; le travail des plantes n'en a été qu'une partie, avant de devenir un passe-temps, puis un métier. Ainsi, si on considère que le fleuriste ne fait que travailler les fleurs, j'ai appris tout seul en effet. Mais être fleuriste c'est avant tout aimer les fleurs et partager cette passion, ce en quoi j'ai tout appris de mon entourage.

Cet homme était vraiment sympathique, mais Aet' commençait à trouver qu'il avait le don de compliquer pas mal de choses. Elle voulait simplement savoir s'il avait appris son métier seul, la réponse était visiblement oui même si la vocation lui venait d'ailleurs. Mais c'était tout de même agréable. Parler avec des gens qui alignaient plus de trois mots sans grossièreté avait presque un petit côté dépaysant parfois.
Kanjou s'était accroupi et semblait observer avec attention une fleur en particulier. Elle se détachait bien dans le paysage parce que sa couleur était différente, mais aussi parce qu'elle ne ressemblait à aucune de celles qui lui tenaient compagnie. Plus pour longtemps. Le fleuriste l'arracha à sa tranquille existence en la cueillant, et le cheval profita de l'instant d'arrêt pour se sentir une vocation de tondeuse et commencer à brouter.

- La beauté d'une fleur, c'est aussi sa fragilité. L'éphémère est beau ; c'est ce manque de longévité qui rend cette beauté si précieuse. Et en même temps, regardez ce lys : perdu au milieu d'une masse pourpre, mais dont la tige se tenait pourtant si droite qu'il n'a pas cédé sa part de rayons solaires. Si on leur prête l'attention qu'elles méritent, les plantes peuvent nous transmettre leur immense sagesse.

Kanjou se releva et rangea l'instrument qu'il venait d'utiliser, avant de se concentrer à nouveau sur la fleur victime de son choix. Il sortit alors de nouveaux objets dont l'un qui était tout à fait inconnu à la Marchombre. C'était cylindrique, et ça semblait fonctionner grâce à une pression de Kanjou. C'était vraiment intriguant et surprenant. Mais le fleuriste continua ses gestes sans se soucier de la curiosité qu'il venait de faire naître, et finit par tendre son bras vers Aeterna. Son bras qui tenait le lys. Lys qui termina dans les cheveux blancs de la demoiselle.

Je crois que cette fleur vous aime bien. Ainsi, votre amour végétal est réciproque. Oh, ne vous inquiétez pas pour la lumière, elle se sera éteinte avant notre arrivée en ville.


Effectivement, la lueur dorée de la fleur était remarquable et Aeterna n'avait pas vraiment besoin de ça. Ses cheveux blancs et la cicatrice énorme de son visage suffisaient à attirer l'attention. Heureusement l'enseignement de son maître avait réussi à lui inculquer la discrétion et désormais elle parvenait tout à fait à se fondre dans la masse. Une fleur dorée entourée d'un léger halo de lumière ne constituait cependant pas un atout dans cette tâche.

-Elle est très jolie, mais je crains préférer tout de même la discré...

La Marchombre se tut, tendue au point de ne pas terminer sa phrase – le comble de l'impolitesse. Elle avait entendu un bruit, différent de leurs pas, des sabots du cheval, ou de quoi que ce soit de normal. Elle tourna la tête, en alerte, cherchant à localiser la source de ce bruit inattendu. Un éclat métallique lui apparu dans un buisson, et la Marchombre comprit tout de suite. Elle fit signe à Kanjou de s'arrêter, tout en gardant son énorme sourire, comme si tout était normal. Enfin, elle lui adressa la parole assez doucement pour être sûre que personne ne les entendrait.

-Ne regarde pas. Il y a des gens dans le buisson à notre droite un peu plus loin. Je pense qu'ils se cachent pour tenter de nous prendre en embuscade, et de nous voler notamment ce cheval.

La demoiselle eut soudain un grand éclat de rire, comme si elle trouvait sa dernière phrase tout à fait drôle. Un clin d'oeil discret pouvait néanmoins avertir Kanjou qu'il ne s'agissait ici que d'une manière de faire croire qu'ils n'avaient rien vu et qu'ils étaient vulnérables, ce qui était loin d'être le cas. Depuis le buisson, ils devaient sûrement voir une demoiselle s'arrêtant pour raconter une blague à son ami, ça devrait sans doute les mettre en confiance.
La Marchombre reprit la route, ses sens toujours en alerte. La respiration des hommes lui parvenait, et en se concentrant assez elle pouvait estimer leur nombre à trois ou quatre. Normalement assez pour gérer deux personnes. Ça ne suffirait certainement pas cette fois.
L'un d'entre eux bondit alors au milieu du chemin mais Aeterna ne se donna même pas la peine de sursauter. C'était aussi prévisible que bruyant. Un lourdaud.

-Halte ! Votre or et vos biens, ou sinon...

La menace fut explicitée lorsque le bandit sortit une épée. Mais le constat était simple : sa posture était mauvaise, il ne se préparait pas à se battre. Aeterna tourna légèrement la tête. Il y avait un archer dans un arbre non loin, un homme caché derrière le tronc, et un deuxième archer dans le buisson où se trouvait précédemment l'annonceur de la demande. Elle lança un regard à Kanjou, comment allait-il réagir ? Savait-il se battre ? Devait-elle prendre en compte le fait qu'elle devait le défendre, ou le fait qu'il l'aiderait sûrement ? Bonne question. Il lui fallait un indice.
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Kanjou Uzumaku
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Kanjou Uzumaku
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19.10.16 4:34
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L'embarras de la jeune femme était plutôt criant et ce qu'elle s'apprêtait à dire confirmait la chose. Néanmoins, elle ne put finir sa phrase, ses muscles s'étaient soudainement raidis et Kanjou, vif d'esprit, en conclut rapidement que quelque chose se tramait.
Pourtant, il ne voyait ni n'entendait rien d'anormal aux alentours, hormis un silence plat qui, après cette mise en garde, l'aurait presque rendu paranoïaque sans l'explication de la Marchombre. Les sens de l'Alavirien n'étaient pas des plus affutés, et il était en l'état fatigué de son voyage depuis Al-Chen.

- Ne regarde pas. Il y a des gens dans le buisson à notre droite un peu plus loin. Je pense qu'ils se cachent pour tenter de nous prendre en embuscade, et de nous voler notamment ce cheval.

Inconsciemment, les épaules du fleuriste relâchèrent leur pression : il s'était attendu à devoir faire face encore une fois à une bête sauvage, autrement plus intimidante qu'une bande de bandits. Les êtres humains ne faisaient pas partie de la catégorie de choses pouvant inquiéter le trentenaire. Ils étaient, en premier lieu, faciles à duper. D'ailleurs, l'éclat de rire suivi du clin d’œil d'Aeterna confirmait qu'ils étaient sur la même longueur d'onde sur ce point.

N'ayant cessé d'arborer son sourire d'homme simple appréciant l'instant présent, Kanjou foula quelques pas à la suite de la Marchombre. Il se demandait tout de même si le propriétaire de l'équidé faisait à tout hasard partie du groupe de bandits, l'ayant abandonné au milieu de la route en tant que leurre, ou si pire encore son réel propriétaire ne s'était pas déjà retrouvé nez à nez avec lesdits embusqués, expliquant ainsi sa disparition soudaine. Ça ne changeait pas grand chose à leur plan de ramener l'animal à la capitale de toute façon.

[/!\ Jeu de mots à ne pas reproduire sous peine de poursuite judiciaire... pardon u_u]
Un homme massif sortit justement d'un massif de plantes non loin, une épée pendait à sa ceinture et il s'empressa de la dégainer en déclarant d'un ton se voulant menaçant :

- Halte ! Votre or et vos biens, ou sinon...

Kanjou ne put s'empêcher de ricaner doucement : ses biens ? Mais il avait tout laissé derrière lui ! si ce n'était ses outils de travail, quelques habits épais pour la saison froide à venir et son arme. Il n'était pas bien difficile de deviner le peu d'intérêt que pouvaient porter des voleurs de bas étage au travail des plantes, et les vêtements de l'Alavirien étaient bien trop modestes pour en tirer quelque profit que ce soit. Son arme, en revanche, devait représenter une possession bien plus alléchante aux yeux des malfrats, mais il préfèrerait encore avoir à mettre son pacifisme de côté et faire en sorte qu'ils ne seraient plus jamais en mesure de voler quoique ce soit, plutôt que de leur céder Soyokaze, qui était devenue l'extension même de ses bras.

Il n'aurait cependant peut-être pas à en arriver là ; l'assaillant leur faisant face était gras et ne semblait pas avoir bénéficié de beaucoup de leçons de combat étant donné sa posture, le maitriser serait un jeu d'enfant. De plus, le sourire qu'il arborait et sa façon de lorgner Aeterna ne laissait pas de doutes sur certaines de ses priorités... Malheureusement pour lui, il ignorait sûrement qu'il avait affaire à une Marchombre, aussi son ignorance ne laissait aucun doute sur le résultat du combat qui s'annonçait. La question était : combien étaient-ils encore cachés ? Et quels étaient leurs moyens offensifs ? Son regard croisa celui d'Aeterna.

- Hey ! toi là ! Qu'est-ce qui te fait marrer comme ça ? hurla l'opulent personnage.

Kanjou haussa les épaules, se voulant volontairement provocateur.

- Eh bien ! je me disais juste que si cette fleur pouvait vous contenter, ce serait pour le mieux, confia-t-il, en reprenant le lys des cheveux de la jeune femme, dont la lueur s'éteignit immédiatement au contact de ses doigts. Voyez cela comme un présent que vous fait Dame Nature, pour s'excuser de vous avoir autant raté.

Le sourire du fleuriste s'élargit lorsqu'il sentit le bandit s'échauffer et qu'il aperçut du coin de l’œil, sans rien laisser paraître, des ombres bouger de là d'où il avait surgit. Sa manœuvre anodine avait deux buts : faire céder les derniers restes de vigilance de leur opposant immédiat, et mettre en avant sa maitrise du Don en espérant déstabiliser suffisamment le reste du groupe. Bien sûr, son Don ne lui était d'aucune utilité en combat, mais ça leurs assaillants ne le savaient pas et finalement son idée porta ses fruits, puisque certains venaient de trahir leurs positions. Il comptait à présent trois hommes, y compris celui qui s'était dévoilé. Sans doute étaient-ils encore plus nombreux, mais vu l'énergumène qui se tenait face à eux, ils ne semblaient assurément pas bien organisés et ne devait pas non plus être en bien grand nombre. Kanjou évalua le danger maximum comme étant une situation de deux contre six, dont il connaissait la position de la moitié. Enfin... sous peu le désavantage s'en verrait réduit.

L'ex-japonnais n'était pas un homme violent et il abhorrait le fait d'avoir à se battre. Mais le lourdaud marchait droit dans sa direction, fulminant de rage.

- Je te laisse ceux qui restent cachés, tu as sûrement l’œil plus aiguisé que le mien, glissa-t-il à l'oreille de la Marchombre.

Il fit mine de reculer de deux pas, prenant un air effrayé face au visage écarlate de Monsieur Discrétion. Un sourire sadique tira les traits de ce dernier et, faisant totalement abstraction d'Aeterna, il fonça sur lui, brandissant son arme. Cette fois certain que le poisson avait été ferré, Kanjou se mit immédiatement en garde, ce qui eut pour effet de décontenancer un instant le phacochère élancé face à lui. Mais sa colère était devenue plus forte que le reste, et son cri de rage se transforma en un son bien plus aigu lorsque, en trois coups secs quasi-simultanés, Kanjou lui brisa le bras droit après avoir bloqué son poignet et son mouvement d'épaule d'une seule main. Plus l'opposant était imposant et mettait d'énergie dans son coup, plus la réponse était violente, c'était l'art de l'aïkido : utiliser la force de son adversaire pour lui faire comprendre que le combat n'avait pas lieu d'être. Un art martial qui n'avait de sens que si l'ont était attaqué, car il ne comprenait aucune technique offensive. Emprisonnant totalement les mouvements de l'homme à l'aide d'une simple pression de deux doigts et d'une rotation du poignet, Kanjou le fit basculer face contre terre. Ainsi maitrisé, l'individu ne représentait plus aucune menace ; son arme avait volé quelques mètres plus loin, ça avait d'ailleurs été la cible du premier coup de l'aikishugyosha (≃aïkidoka). Levant les yeux à la recherche de sa partenaire, il vit un archer étendu à même le sol non loin, les yeux révulsés par l'effroi.

Une véritable panthère des neiges traquait ses proies de ses yeux émeraudes, derrière le pauvre bougre.
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20.10.16 17:22

- Hey ! toi là ! Qu'est-ce qui te fait marrer comme ça ?


Quand on avait l'assurance de dominer, il n'était pas besoin de le hurler comme ça à la face du monde. Voir Kanjou ricaner suffisait selon le bandit à remettre en cause sa toute puissance, et c'était bien peu. Aeterna n'avait jamais entendu ni son père ni Huring hurler de cette façon. Elle-même refusait de s'y abaisser.
Kanjou provoquait leur interlocuteur, et c'était une des choses les plus intelligentes à faire dans le cas présent. Les plus drôles aussi. L'homme allait sans aucun doute s'enfoncer un peu plus dans son ridicule.

- Eh bien ! je me disais juste que si cette fleur pouvait vous contenter, ce serait pour le mieux.


Aeterna pencha la tête vers Kanjou pour lui faciliter la tâche tandis qu'il retirait le lys de ses cheveux. La fleur était très belle mais peut-être même un peu trop pour elle. La lueur dorée disparut aussitôt que le fleuriste en reprit possession.

-Voyez cela comme un présent que vous fait Dame Nature, pour s'excuser de vous avoir autant raté.


Kanjou se contenta de sourire un peu plus mais la Marchombre ne retint pas son éclat de rire. La formule était parfaitement trouvée, et elle avait l'avantage de faire succéder une pique pleine d'humour à quelque chose qui aurait presque pu passer pour un début de soumission. Ça rendait le tout plus croustillant.
Sauf pour le porte-parole de cette coalition de bandits minables, qui avançait en direction du fleuriste comme un bélier chargerait de toutes ses forces. Ridicule. Le pauvre y mettait tant d'énergie et surtout tant d'aveuglement qu'il semblait bien incapable d'adapter sa trajectoire aux mouvements de sa cible. À croire qu'il n'avait pas de cervelle !

- Je te laisse ceux qui restent cachés, tu as sûrement l’œil plus aiguisé que le mien.

La Marchombre ne prit pas la peine de sortir une arme de son fourreau. D'un pas tranquille, comme si la lutte entre Kanjou et le bandit n'existait plus à des yeux, elle se dirigea vers là où se refugiaient deux hommes: l'un derrière l'un au dessus.
Aeterna leur fit signe de la main, comme pour les saluer. L'archer sembla chercher à tâtons une flèche dans son carquois, tremblant autant de maladresse que de terreur. L'autre homme avait sorti son épée et paraissait décidé à charger dans sa direction.
Trop tard, elle avait bondit. Ses mains avaient attrapé la branche d'arbre qui soutenait l'archer, elle s'était hissée à sa hauteur dans un seul élan et prit de peur il était tombé en arrière pour se retrouver à terre, en bas. Il avait perdu son arc avant même d'avoir eu le loisir de s'en servir. Effrayé il regardait Aeterna comme si elle était l'incarnation de son pire cauchemar, mais celle-ci ne s'en souciait déjà plus. L'autre, épée sortie, honteux de ne pas avoir réussi à toucher une femme alors qu'elle grimpait à un arbre, se préparait déjà à s'abattre sur elle. Comme un traître, dans son dos. Mais l'instinct et les sens des Marchombres, s'ils n'étaient pas infaillibles, ne pouvaient pas ignorer cette présence. Elle eut le temps d'apercevoir Kanjou, qui semblait s'en tirer tout à fait convenablement. Mais il restait un homme qui ne s'était pas manifesté. Sa cachette était révélée depuis le début : le même buisson que le porte-parole, mais il n'en était pas sorti jusque là. Aet' ignorait si Kanjou s'en rappelait.

- Le buisson !

Mais elle ne dit pas un mot de plus. Elle venait de disparaître. Avec vivacité elle venait de rouler au sol, échappant au coup d'épée qu'elle avait senti arriver droit sur elle. Aeterna était dans le temps du combat. Se relever, se retourner, glisser sur le côté de l'assaillant qui tentait une nouvelle attaque... Frapper son poignet, le voir lâcher son épée. La récupérer au vol. Le menacer avec. Tout cela n'était plus que l'instinct.
Que faire de ces hommes ? L'archer était roulé en boule contre le tronc de son arbre, et ne risquait pas de faire mal à qui que ce soit. Aeterna doutait qu'il sache réellement décocher le moindre projectile.
L'autre homme semblait toujours plein de rage, mais il se contentait de se masser le poignet en regardant la Marchombre qui le menaçait avec sa propre épée.

- Je suis vraiment gênée, c'est assez difficile d'accepter un cadeau d'une telle valeur tu sais...


Elle s'amusa à faire quelques moulinets avec l'arme. Elle n'avait pas l'intention de tuer qui que ce soit tant qu'elle n'en serait pas obligée. L'Harmonie ne semait pas la mort dans son sillage.

- Tout va bien ?
Demanda-t-elle à Kanjou.
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Kanjou Uzumaku
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21.10.16 0:42
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Fasciné par les mouvements souples de la Marchombre, Kanjou ne percuta pas tout de suite le sens de l'avertissement : *Le buisson ?*

Dans un sifflement, un trait fendit l'air et se ficha dans l'épaule droite de l'Alavirien. Le choc remit de l'ordre dans ses pensées, et sans broncher, il fit volte face pour apercevoir le très probable dernier bandit du groupe. Des fourmillements se firent sentir dans tout son bras. Face à un archer, ses techniques de combat classiques ne lui étaient d'aucun secours. Il fit fonctionner sa matière grise à plein régime en quête d'une solution et, lorsqu'une seconde flèche évitée de justesse le frôla, lui volant au passage quelques mèches blondes, son instinct de survie le poussa à agir. De sa main gauche, il dégaina Soyokaze, son arme fétiche. L'archer eut un bref mouvement de recul, mais son visage gardait un air confiant : la distance que Kanjou devait parcourir pour l'atteindre, armé ou non, était encore trop grande pour l'inquiéter dans l'immédiat.

De son côté, Aeterna venait de désarmer son second opposant et jouait avec sa nouvelle épée. Elle tourna brièvement la tête dans sa direction :

- Tout va bien ?

Kanjou retira la pointe fichée dans son épaule, non sans un rictus agacé par la douleur, pour en examiner les propriétés ; au moins les bougres n'avaient pas poussé le vice jusqu'à enduire leurs projectiles de poison.

- Ça peut aller ! répondit-il, reprenant sa sérénité habituelle.

En observant mieux son opposant, il vit que ses mains tremblaient. Logique, vous me direz : ses alliés s'étaient fait écraser comme des mouches. Le fleuriste prit une profonde inspiration et ferma les yeux un instant. Ceci n'échappa pas à l'archer qui s'empressa de bander son arc. C'était ce qu'attendait Kanjou qui se concentra sur les vibrations émises par la corde tendue ; au moment où les doigts du bandit relâchèrent leur étreinte uns à uns, sa cible n'était déjà plus là où le carreau volait. Profitant de l'élan donné par sa roulade en avant, l'Alavirien mobilisa chaque muscle de ses jambes pour faire un bond prodigieux sur l'archer. Il put finalement atteindre l'arme de ce dernier et l'en débarrasser d'un violent coup du plat de la main.

Mais quelque chose clochait... Un coup d’œil vers son carquois l'avertit d'une anomalie : pourquoi celui-ci était-il vide ? L'homme ne possédait que trois flèches ? Ces bandits étaient-ils de si mauvaise fortune ? Trouvant du regard le premier archer, toujours en position latérale de sécurité contre son tronc d'arbre, il compta à vue d’œil une vingtaine de flèches dans son carquois. Ça n'avait pas de sens : pourquoi n'avaient-ils pas réparti équitablement leurs projectiles ? Le bougre lui faisant face ne semblait pourtant pas malhabile avec un arc. C'est alors que la brusque disparition des flèches ayant précédemment ratées leur cible lui fournit la réponse à sa question : c'était un Dessinateur ! Il n'avait pas besoin de carquois rempli de flèches car il les Dessinait ! C'était sans doute la raison pour laquelle il était resté aussi longtemps caché dans le buisson.

L'homme s'était remis de l'attaque surprise de Kanjou et se concentrait à présent. Une corde épaisse surgit de nul part et s'apprêtait à lier les pieds de l'Alavirien, le fauchant au passage, mais celui-ci fit tournoyer ses lames et en trancha les tresses avant que ça n'ait lieu.

Ce n'était pas un Dessinateur très talentueux, sinon le trentenaire n'aurait jamais pu avoir le temps de réagir, néanmoins la blessure à son épaule le lançait de plus en plus et son souffle se faisait court. Ses tempes ressortaient et palpitaient ; on pouvait voir à l’œil nu ces indications comme quoi son cœur tambourinait contre son torse.

Qu'est-ce que le possesseur du Don préparait et que devait-il faire : attaquer de front avant qu'il n'achève son Dessin ou battre en retraite ? Il manquait d'endurance.
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21.10.16 20:43

Ça peut aller ! 

Kanjou n'était pas dans le champ de vision d'Aeterna pour le moment, mais avec une réponse pareille ça n'allait pas continuer ainsi. "Ça peut aller" ce n'était pas un grand oui franc et massif. C'était plutôt un "peut-être" ou un "pour l'instant". Continuant à  menacer l'un des bandits avec l'épée qu'elle avait dérobée, elle se déplaça de manière à pouvoir suivre l'affrontement du fleuriste.
Il se débrouillait vraiment bien, mais il fallait dire que la Marchombre était totalement ignorante de l'épisode de la flèche. Kanjou semblait rapide et réfléchi à la fois, deux qualités importantes en combat pour avoir les bonnes idées et les mettre en pratique.
Mais le coup de la corde était des plus inattendus. Aeterna ne s'était pas assez intéressée au cas de cet archer pour en tirer de quelconques conclusions avant cela, mais cet indice était largement suffisant pour comprendre qu'il savait dessiner. C'était tout de même plutôt maladroit, bien loin des mentaïs de son enfance, et le fleuriste coupa tout cela avec autant de facilité que s'il coupait une fleur pour en faire un bouquet.
Néanmoins la Marchombre remarqua l'épuisement qui se lisait de plus en plus facilement sur la visage de Kanjou. Le pauvre paraissait essoufflé, très certainement n'avait-il pas l'habitude de combats si longs ou manquait-il de pratique régulière. Ce n'était pas ça le plus inquiétant. Contre un quelconque adversaire Kanjou avait très largement toutes ses chances, mais cet archer possédait un don qui le rendait beaucoup plus imprévisible et lui donnait sans aucun doute la capacité de l'attaquer de deux côtés à la fois. Aeterna n'avait pas l'intention de laisser une telle chose de produire, le fleuriste avait gagné sa sympathie depuis leur rencontre et elle n'abandonnait jamais des compagnons de route aussi court le chemin soit-il.
Lorsqu'elle vit le dessin qui venait d'apparaître elle n'hésita pas une seule seconde: Aeterna planta violemment l'épée qu'elle tenait dans le sol et s'élança à toute vitesse en direction de Kanjou... Qu'elle plaqua au sol sans ménagement, totalement ignorante de la douleur que ça pourrait provoquer à son épaule qu'elle pensait intacte. C'est alors que la hache en fer qui était apparue derrière le fleuriste de ficha au sol un peu plus loin. Ça n'était pas passé loin, et le fleuriste n'avait pas eu beaucoup de chances d'entendre l'apparition d'un dessin derrière lui surtout en ayant le souffle court.
Mais la Marchombre n'eut pas le temps de s'inquiéter à la santé de Kanjou, qui de toute façon ne pouvait pas se porter plus mal que s'il avait reçu la fameuse hache dans la nuque. Elle bondit pour se relever et observer l'archer qui bandait son arc dans sa direction. Il était temps de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de faire profil bas.

 - Dis donc mon grand... C'est pas très sympa comme accueil. Tu pourrais plutôt poser ton arc gentiment, par exemple.  

Il n'avait pas l'air très enchanté par la proposition, et visait très nettement la poitrine de la demoiselle. Il n'allait pas pouvoir tenir son arc bandé encore longtemps, il devrait soit relâcher lentement la corde, soit tirer. Mais ça n'effrayait pas la Marchombre. Qui se rendit compte qu'elle ignorait totalement ce que faisait l'homme qu'elle avait cessé de tenir en joug. Elle lança un regard en arrière pour voir qu'avec son camarade l'archer pitoyable ils avaient fui, en récupérant l'épée. C'était toujours ça de moins comme problème. Il ne restait plus que le porte-parole au bras sûrement cassé qui restait à terre et l'archer qui leur faisait face. Ce serait plus simple.

- Aller, sois gentil un peu...

L'archer eut l'air de se sentir particulièrement humilié par le fait qu'Aeterna lui parle comme on parlerait à un enfant pas sage. C'était un peu l'idée. Peut-être qu'il cesserait d'attaquer avec son arc ? Il était si près d'elle que ça en devenait ridicule. Il aurait bien plus de chances en sortant une dague qu'en continuant ainsi. Il banda tout à fait son arc pour tirer, mais la Marchombre bougea. Elle fit un bond en avant, un mouvement fait pour être très brusque. Effrayé, l'archer fit un mouvement de bras et la flèche partit dans une telle direction qu'elle n'avait aucune chance de toucher qui que ce soit aux alentours.
Aeterna attrapa l'arc, le tira vers elle avec force. Le bandit surprit ne lâcha pas son arme pour autant, mais se retrouva en bien mauvaise posture, penché en avant prêt à tomber. La Marchombre en profita pour se glisser sur le côté, avant de lever violemment son genou qui heurta la poitrine de l'archer. Le souffle coupé il tomba à terre en lâchant totalement prise sur l'arc. Il était maintenant désarmé, à terre, et il ne lui restait que son talent de Dessinateur pour se sortir de là avec les honneurs si jamais il refusait toujours d'admettre sa défaite.
Aeterna brisa l'arc en deux, toujours d'un coup de genou, et lança avec désinvolture les deux morceaux obtenus sur le bandit à terre.
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Kanjou Uzumaku
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04.11.16 3:38
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Ses pensées étaient embrumées ; il ne parvenait pas à prendre une décision quant à la marche à suivre. Totalement focalisé sur l'archer, et ayant de toute façon les sens endommagés, il n'avait pas entendu Aeterna se rapprocher. Du coin de l’œil, il aperçut un éclair blanc lui foncer dessus ; son cœur manqua un battement alors qu'il pensait qu'il s'agissait de son précédent adversaire, laissé au sol, un bras replié en un angle peu naturel. La Marchombre le cloua au sol, lui arrachant un second rictus ; une douleur sourde lui secoua l'épaule, qui commençait sérieusement à s'engourdir. De minuscules étoiles, tels des flash lumineux, lui brouillaient la vue. C'est à peine s'il pouvait voir où était l'archer à présent. Il sentit Aeterna se redresser plus qu'il ne la vit et ses yeux, qui réapprenaient petit à petit à distinguer les différentes formes dans son champ de vision, se posèrent sur la hache plantée dans le sol. Hache qui n'était pas là quelques secondes plus tôt. Encore sous le choc, Kanjou observa l'arme encore quelques secondes avant de comprendre ce qu'il s'était passé. Il devait une fière chandelle à la Marchombre. D'ailleurs, la voix de cette dernière s'éleva soudain, une pointe d'irritation dans le timbre :

- Dis donc mon grand... C'est pas très sympa comme accueil. Tu pourrais plutôt poser ton arc gentiment, par exemple.

Il y avait peu de chances pour que le bandit obtempère, elle devrait le savoir ; probablement souhaitait-elle gagner du temps. La situation était plutôt critique en fait : l'archer tendait déjà la corde de son arc, dont la flèche pointait à quelques mètres de la jeune femme, en direction de sa poitrine. Un coup qui s'avèrerait fatal s'il atteignait sa cible, aucun doute là-dessus. Pourtant, elle restait impassible, comme si la situation était sous contrôle. Kanjou possédait de sérieux doutes concernant sa réelle capacité à éviter le tir, Marchombre ou non. C'est avec effroi qu'il entendit la jeune femme provoquer davantage l'archer :

- Allez, sois gentil un peu...

Alors là, c'était définitivement foutu pour négocier vu l'expression méprisante du bandit. Mais au moment où il s'apprêtait à relâcher la corde, Aeterna fit un mouvement brusque vers l'avant, le prenant de court, et la flèche alla se ficher dans l'herbe plusieurs dizaines de mètres plus loin, largement à côté de sa cible. Décidément, le sang froid n'était pas ce qui définissait le mieux cet homme. Après un violent coup, le mettant à terre, la Marchombre brisa l'arc d'un geste sec. À priori, ils étaient tirés d'affaire. Remis sur pied entre temps, Kanjou en profita pour lancer un ultime avertissement aux deux assaillants :

- Déguerpissez ! Si vous repartez maintenant sans faire d'histoires, votre sang ne coulera pas aujourd'hui ! Quoique la pendaison vous siérait davantage.

À ces mots, les concernés ne se firent pas priés et décampèrent plus vite qu'un Petit à qui on aurait volé son cookie. Kanjou arbora encore quelques instants son sourire narquois, puis ses traits firent ressurgir l'expression de sa situation physique : le teint légèrement pâle, il avait pu stopper le saignement mais s'était quand même bien assez vidé pour souffrir d'une carence en fer. La priorité était de désinfecter la plaie et pour cela il avait besoin de sa besace. Il en sortit quelques plantes aux vertus médicinales avec lesquelles il s'empressa de se faire un bandage de fortune, sollicitant l'aide d'Aeterna pour qu'il soit bien serré.

- Je suis également herboriste, rappela-t-il. Je suis hors de danger, mais il va me falloir plus de pauses que prévu pour parcourir le reste du chemin, je m'en excuse.

Son regard se posa sur le cheval et il envisagea un instant de le monter pour s'épargner cette peine. Malheureusement, l'idée n'était peut-être pas si bonne que ça : monter à cheval ne représentait aucun problème pour l'Alavirien, mais les secousses risquaient fort de rouvrir la plaie. Rien ne garantissait que le destrier était de nature aussi calme et obéissante qu'il en donnait l'air, une fois monté, qui plus est.

Un coup d’œil vers l'épée dont Aeterna s'était emparée plus tôt, toujours plantée dans le sol où elle l'avait laissée, notifia le fleuriste de la présence d'un petit morceau de papier, frémissant au vent. Il s'approcha lentement et identifia l'objet comme étant une sorte de missive ; probablement celle ayant conduit ces bandits à les attaquer. Le papier était épais et l'écriture appliquée : la personne ayant dirigé l'embuscade dans l'ombre possédait-elle certaines richesses ? Les ordres étaient, pour résumer, de se tenir prêt à piller tout convoi empruntant cette route. L'instigateur semblait être à la recherche de quelque chose, mais les détails n'avaient pas été précisés aux pillards. Les mots "mercenaires" et "chaos" apparaissaient plusieurs fois dans le texte. Kanjou ignorait tout de l'existence même des Mercenaires du Chaos, ainsi que de l'assaut de leur forteresse quatre ans plus tôt, alors ces mots n'avaient pas plus de valeur à ses yeux que le reste de la lettre. Cependant, ce n'était pas le cas d'Aeterna, dont la mine sombre semblait témoigner d'un évènement grave.

Gêné que sa découverte eût plombé l'ambiance, déjà très festive de par sa blessure, le trentenaire entreprit une tentative pour changer de sujet, feignant l'empressement de reprendre la route :

- Quoiqu'il en soit, ils n'étaient pas très entrainés, alors l'organisation qui les a embauchés ne doit pas être bien dangereuse. Ahahah ! Reprenons plutôt notre chemin vers Al-Jeit, avant que je ne succombe à la fatigue, des premiers soins risquent de s'avérer insuffisants si je dois m'attarder une soirée de plus dans ces plaines !
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