La folle histoire de la pantoufle volante [Ludwiga/Xail]
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Date d'inscription : 12/08/2009
Mon personnage Sexe et âge: Frontalière de 28 ans Aptitudes: Guerrière chevronnée et redoutée
Ludwiga Hasagan
Frontalier
06.07.17 0:35
La folle histoire de la pantoufle volante
Ludwiga était très fière de ses nouvelles bottes. Non seulement elles s'accordaient parfaitement à son armure de cuir brune, typique de l'accoutrement frontalier, mais elles étaient en outre très confortables, avec leur semelle en cuir de siffleur et leur doublure en poils de loup. Moelleuses à chaque pas, elles vous donnaient l'impression de marcher sur des fesses de bébés. Souples, elles rendaient votre démarche féline et élégante, soulignant la courbe gracieuse du mollet, la ligne forte du coup de pied, et la rondeur du talon. Le cuir était lisse, sans boursouflure aux coutures. Des motifs simples, comme des flocons de neige agrandis à la loupe, ornaient la jambe et la cheville. Aucune teinture ne dénaturait la couleur naturelle, seul le talon était sensiblement plus sombre au soutien du pied.
Le pas rythmé et dansant, la Frontalière s'en allait sur les chemins de la Citadelle, faisant claquer ses bottes sur le pavage en sifflant un air populaire. L'air était frais, la lune pleine, et Ludwiga marchait à grandes enjambées vers sa brasserie favorite, où elle escomptait ingurgiter une quantité d'alcool peu commune pour le commun des mortels, et toutefois bien enfantine pour une habitante des Marches du Nord. Elle bifurqua derrière une forge au foyer désormais éteint. Le sourire aux lèvres, elle s'engagea dans une rue en pente, esquissa un entrechat, et tourna à droite derrière l'atelier d'un maréchal-ferrant.
Alors qu'elle s'élançait, légère, sur le chemin de la brasserie, dont les fenêtres illuminées de l'intérieur par des torches brillaient trente mètres plus loin, un bruit caractéristique avertit son ouïe fine qu'elle venait de marcher dans un étron équin.
Se figeant sur place comme... eh bien... comme une Figée ! ... la Frontalière se mordit la lèvre d'agacement et sentit monter en elle comme une onde de colère. Une rage aussi subite qu'incontrôlable la submergea comme ses yeux s'abaissaient pour témoigner de la souillure de ses rutilantes semelles en cuir de siffleur. La matière organique, sèche en surface, s'était craquelée sur son pourtour pour amortir son pas comme un coussin mou. Les craquelures exhalaient une odeur fétide de crottin à moitié sec dont la partie encore collante et nauséabonde avait éclaboussé le vêtement couvrant ses précieux orteils.
Puis le visage de Ludwiga se déforma progressivement, passant de l'impassibilité à la surprise, de la surprise au dégoût, et du dégoût à l'énervement. D'une superbe détente de la jambe qui aurait fait pâlir les plus grands maîtres du kung fu, elle décolla sa botte de la vieille crotte et l'agita avec énergie. Sous l'impulsion, et au grand malheur de la Frontalière, ce ne fut pas seulement la matière fécale qui s'esquiva - mais aussi sa chaussure. La bottine esseulée, projetée dans les airs, décrivit un arc de cercle parfait, dans un tournoiement des plus gracieux, alors qu'au même instant Ludwiga comprenait l'étendue de sa bêtise et se lisait sur ses traits la destruction totale de son estime de soi. Atteignant le faîte de sa course, la botte volante effectua un plongé qui l'amena de l'autre côté d'un mur de pierre, hors de portée de sa propriétaire, et s'écrasa sur une surface chevelue avec un grand: