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Descente dans les glaces [I : Départ et premières escales]
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24.06.12 15:14
La réunion finit, tous le monde partit pour se préparer. J'allai au écurie avec Ophys, que j'avais retrouvé avec joie. Arrivées devant me demanda si j'avais un cheval. Je refléchissai un moment. Au départ je voulais voyager en charette, comme l'historienne, mais maintenant que Ophys me le dit. Monter à cheval me manque. C'est décider, j'irai trouver le frontalier dont elle m'a parlé. Je lui réponds, avec une sourire amusé aux lèvres.

-Il est pas bien loin, mais je préfère qu'il se montre pas tout de suite. Je préfère qu'il se montre plus tard, et je crois qu'il peut nous être utile. Mais je ne t'ai rien dis n'es pas?

Je posai un doigt sur mes lèvres, partis derrière l'écurie. Après avoir regardé autour de moi, je sifflai un air bref. Des foulées presque silencieuse s'approchèrent. Lobo vint se blottir contre mes jambes. Je m'accroupis, enfouissant mon visage dans son collier épais de fourrure.

-On va pas tarder à y aller. Mais je vais te dmander quelques chose, et s'il te plait fait le. Ne te montre pas. Suis nous de loin. Promis je viendrai te voir tout les soirs. Daccord?

Une dernière caresse et je me redressai, entrant par la porte de derrière dans l'écurie. La chance me souriais car je ne mis pas longtemps à trouver le frontalier que m'avait Ophys. Je lui exposai ma demande. Il réfléchis quelques instants, puis m'entraina jusqu'à un box. Il ouvrit la porte, l'occupant ronfla.

-Je vous présente Hérebus. C'est un étalon qui est peu monté car il a un caractère très particulier. Selon les personnes il peut être sauvage, comme être aussi doux qu'un agneau. Et je ne sais pas si cela va vous aider, mais il est blanc truité..

Lentement je posai mon bâton sur le sol, et entrai dans le box. Les sabots du cheval se mirent à piétiner la paille qui recouvrait le sol de pierre. Mais je continuai à avancer, levant ma main devant moi. Quand il ne bougea plus, je m'arrêtai. Je l'entendis avancer, il souffla par les naseaux. Son souffle vint me chatouiller le visage, et voler mes cheveux. Je ris, et cela sembla lui convenir, car son museau vint se poser contre ma paume. J'arrêtai de rire, et commencai à le "regarder". Son chanfrein était droit, ma main continua le long de sa joue, son encolure musclé lui permettai de tenir sa tête d'une allure fière, provoquante. Sa crinière coupée en brosse presque inexistante. Son était solide, ses jambes étaient longues et solide. C'était un cheval qui était fait pour mener des combats, foncer sans peur sur les troupes ennemis. Pas à porter une jeune fille aveugle. Mais pendant tous mon examen il n'vait pas bouger, et c'est cela qui me toucha. Il avait ressenti que je n'étais pas comme les autres... Sans me tourner vers le frontalier, je le remerciai. Il nous laissa seuls, en me souhaitant bonne chance. Toujours avec douceur, je le pensai et l'anarchai. Après eu fini, je ramassai mon bâton et le guida par la bride.. Non rectification, il me guida dehors, près des autres qui étaient prêt à partir. Sans aucune aide, je grimpai sur Hérebus. Dès qu'il me sentit sur son dos, heureux, il se mit à piaffer sur place. Je souris, ne touchant pas aux rênes, je le laissai se calmer. Mais ses quelques pas me fis penser à une dance, et me fis sentir toute la puissance qu'il possédait. Quand on se mit en route, je n'eu qu'a serrer les jambes pour qu'il se mette en route.

Je decidai de rester au côté de la charette. Le dessinateur et le guide se tenaient à l'avant, et la marchombre était parti en éclaireuse. Elle revient en disant qu'il n'avait rien vu. On était encore trop proche des zones habités, mais le danger n'allait pas tarder à venir. Je tendis l'oreille, mais je n'entendis pas Lobo, mais je sentais qu'il était proche, invisible. Il pourra surement nous être utile avec les loups du Nord qu'on va surement rencontré.
L'historienne ne prononcai aucunes paroles, et ceci m'allai tous à fait. Je pus me plonger dans une réminicense. Mais j'en fus sorti par un coup de vent provoqué par un galop. De nouveaux arrivants? Ils attisèrent ma curiosité. Quelqu'un vint marcher à mes côtés. Ophys.

-Oui je l'ai ouvert, et merci. Attends.

Je plongeai une de mes mains dans les fontes posées de chaque côté des flancs de Hérebus, derrière ma selle. Des petites pattes griffues vinrent prendre se poser dans ma main. Lentement je sortis le cadeau de mon amie à l'air libre. Faisant toute confiance en ma nouvelle monture je mis mes mains en coupe, le rongeur en leur creux.

-Même si je n'ai pas encore essayé d'envoyer un message avec, simplement le fait qu'il soit une compagnie en plus me suffis largement. Mais comment l'as-tu eu? Et toi que deviens-tu depuis la dernière fois, même si cela fait peu de temps, et en enfin qui son les nouveaux venus?
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Roxane
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25.06.12 13:46
-YAAAAHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !

Pour ceux qui espèrent que ce cri est simplement un cri de joie venu du plus profond du cœur, remerciant une quelconque personne…C’est rapé.
Faute de quelqu’un qui accompagne notre jeune Roxane, il ne peut tout simplement pas s’agir d’un « merci » lancé gaiement. Non…Je dirai plus que cette onomatopée figure dans les innombrables bêtises de la rêveuse.
En effet, en ce merveilleux jour ensoleillé, la jeune femme s’était fait un pari à elle-même : puisque arrivée depuis peu, ne connaissant absolument personne à Al Jeit. Et quelle était la meilleure façon de se faire pleins d’amis ? Amuser le publique, bien évidemment. Et, pour ceux qui connaissent Roxane, c’est chose facilement faite.

-C’est qui cette cinglée ?!

-Johnyyyy ! Fais attention ! Elle va t’écraser !
Sauf que sa mise en situation avait mal tourné. Elle s’était imaginée chantant en plein milieu d’une fabuleuse place et se voyait déjà en train de saluer sous les multiples applaudissements…Et même des bouquets de fleurs lancés à son attention !
Seulement…Avec sa maladresse, cela avait légèrement dégénéré. Et part légèrement, je veux dire sérieusement.
La demoiselle s’était bien présentée au milieu de la place et avait bien commencé à scander des chansons plus idiotes les unes que les autres, de sa propre création. Mais les hommes et les femmes, de mauvais poils, n’appréciaient guère son sens inné de l’art de la chanson et certains même l’avaient poussée…Dans un chariot de foin. Qui, évidemment, n’avait pas les freins enclenchés (y’a des freins à l’époque ?…Bwah !).
Et, inévitablement, sous le poids de la rêveuse, il avait déboulé toute la place, sans qu’elle ne sache le contrôler.
Maintenant, trop heureuse de la vitesse de l’engin, elle hurlait à qui voulait l’entendre, assise sur le tas confortable de la paille.
Vous imaginez tout de suite la suite.

-Attention mademoiselle !

Le mur était fatal. Sa descente entre les rues d’Al-Jeit, les passants évitant comme ils le pouvaient la furie du chariot, se termina contre un mur de pierre…Vous me direz, il y a plus sympa comme atterrissage…Mais soit. Il faut bien que Roxane soit punie.
Pour ceux qui s’inquiètent, je les rassure tout de suite : la demoiselle n’a absolument rien du tout. Grâce à la paille, elle évita soigneusement toute forme de blessures. Par contre, pour ce qui est du chariot…
Vous pouvez prier en sa faveur.

-Ouaw…ohoh…haha…

Roxane se releva comme elle put, vacillant dangereusement. Et c’est en reprenant ses esprits qu’elle entendit des gens non loin parler d’un certain convoi…Comme elle entendait aussi une foule en colère crier après elle, elle ne demanda pas son reste et questionna rapidement les passants sur les caravanes parties apparemment le matin même.
Elle saurait les rattraper si elle courait.
Avec les furieux-man et girl à ses trousses, cela lui donnait une autre raison de se mettre à cavaler…

*******

-Excusez moi, c’est vous qui êtes voulez rejoindre le convoi ?

Roxane tourna la tête vers son interlocutrice. Elle était fatiguée, et n’avait aucune envie de lui répondre. Plissant les yeux pour discerner le visage de la jeune femme à ses côtés, elle crut reconnaître quelqu’un rencontré il y a…Longtemps. Très longtemps.
Une demi-faëlle du nom de…SÜRABY !
Elle n’avait vraiment pas changé, si ce n’est qu’elle avait pris des années. Ses traits se faisaient plus adultes, et ses longs cheveux bruns bouclés avaient encore poussé. La demoiselle se demandait si elle se souvenait ne serait-ce qu’un peu d’elle.
Enfin, il fallait dire que leur rencontre était assez inoubliable…Elle, coincée sur un arbre en train de chantonner un air pour se donner bonne figure. Et Süraby, en bas, la questionnant sur la raison de ce cirque…Même si cela remontait à quelques années, la rêveuse fut sûre qu’elle la reconnaissait. Le tutoiement soudain que la demi-faëlle lui fit lorsqu’elle lui indiqua qu’elle était en retard n’en démontrait pas moins.
Mais elles n’eurent pas le loisir de faire la discussion car son cheval (quel était son nom déjà ?) se mit à galoper comme un fou.
Roxane, s’accrochant aux hanches de son ancienne amie, profita une nouvelle fois de la vitesse qui s’offrait à elle. Et rapidement, trop rapidement, elles arrivèrent aux charrettes… Süraby descendit et l’aida ensuite à faire de même, offrant une moue désolée à la demoiselle. Pourquoi ? Elle l’ignorait. Mais soit !
Ce fut par ailleurs elle qui indiqua aux voyageurs la raison de leur soudaine venue :

-Bonjour ! Nous souhaitons nous joindre à vous.

La rêveuse hocha énergiquement la tête et fit des petits yeux suppliants à celui qui semblait être le chef de troupe. Grand, tout d’armure vêtu, il possédait des cheveux courts bruns. Guerrier ? Est-ce que…un guerrier pouvait craquer face à la petite mimique suppliante de la demoiselle ?
Il fallait croire que oui car il accepta vivement qu’elles se joignent à eux. Aaah…ok. Hé bien, il devait avoir une confiance absolue envers les personnes pour ne pas les refuser ! Si ça tombe, elles étaient deux méchantes fifilles prêtes à les tuer la nuit…Enfin, presque. Il fallait dire aussi qu’elles ne faisaient absolument pas peur.
Roxane détailla ensuite, s’installant dans un des chariots, le reste de la troupe. Un autre homme, un peu plus âgé que les autres se tenait droit sur son cheval. A l’allure un peu bohème, il semblait néanmoins assez sûr de lui.
Par contre, une autre jeune fille lui sembla tout de suite beaucoup plus fragile. Rousse elle aussi, Roxane se demanda un moment si le but du convoi n’était pas de la protéger…Après tout, pourquoi pas ?
Une autre femme se tenait sur un cheval, très surprenante. Aux yeux verts, elle arborait des cheveux…tadadam, tenez-vous bien…VIOLETS ! Ahah ! Si, je vous promets. Coloration ? La rêveuse ne put néanmoins s’empêcher d’hausser les sourcils et d’ouvrir grand la bouche, prête à gober les mouches.
Elle dut prendre beaucoup sur elle pour parvenir à détourner le visage sur une autre femme, plus âgée. Elle semblait elle peut avenante, la tête plongée dans un cahier. Roxane lui tira discrètement la langue, persuadée de son antipathie.
Une autre guerrière les accompagnait, jeune brune discrète et enfin…Une Killian était assise sur son cheval, le ventre encore assez plat. Elle lui souriait, heureuse de la revoir. Mais ses fonctions passèrent avant tout car elle indiqua à tout le monde qu’elle allait partir en éclaireuse…Roxane ne cacha pas sa déception, et bouda pendant une partie du chemin, jusqu’à ce que la jeune femme aux cheveux roses arriva à la hauteur d’elle et Süraby.

-Bonjour, je n'ai rien contre votre présence mis à part que je souhaite tout de suite savoir votre nom, votre guilde et pourquoi vous souhaitez nous rejoindre, dans une expédition vers Al-Poll. Je m'appelle Ophys.

La rêveuse lui sourit de toutes ses dents, s’empêchant de fourrer ses doigts dans sa chevelure. Aaah, mais comprenez-la ! C’est tellement étrange !
Comme si elle lisait dans ses pensées, la demoiselle tourna son visage vers elle. Roxane retint sa respiration, persuadée qu’elle avait deviné ce qu’elle souhaitait faire.
Et elle lâcha un énorme soupire de soulagement, très peu discret, lorsque la dénommée Ophys lui demanda :

-Et toi, je veux savoir ton âge.

-Ouaah ! Mon dieu ! J’ai trop trop trop eu peur là ! J’ai cru que t’allais…Que t’allais…J’ai cru…seize ans. Depuis peu.

La jeune fille baissa vivement la tête, pour cacher le rouge qui lui montait aux joues. Idiote qu’elle était ! Elle avait failli se dénoncer elle-même.
Pendant que Süraby répondait elle-même au début de la question, Roxane se mordit la lèvre en signe de profonde hontitude (je sais, ça existe pas. M’en fous !). Puis comme le silence revint, elle dut bien lever la tête.
Les deux filles l’observaient. Pourquoi ? Ils avaient réussi à s’infiltrer dans son cerveau ? Elles connaissaient son plan ? Elles connaissaient le moindre de ses pensées ? La rêveuse écarquilla les yeux, et toussa bruyamment.
Puis, l’air de rien, elle se décida à répondre aux premières questions d’Ophys…Après tout, même si elles connaissaient ses intentions ‘machiavéliques’, elles pouvaient tout de même l’apprécier.

-Je m’appelle Roxane et je suis rêveuse. Pas la peine de me demander mon nom de famille, je l’ai…oublié. Oui je sais, c’est bête mais c’est pas ma faute ! Si tu trouves ça vraiment stupide hé ben t’auras cas te plaindre à mon cerveau ! …Hum. Pour ce qui est de la raison et bien…Heuu…Disons que c’est…

Moment de pause. Avouer ? Pas avouer ? Lui dire que c’était juste pour échapper à une cohorte de fous seraient un peu…honteux. Et pour ce qui était de la honte, Roxane en avait déjà assez soupé aujourd’hui.
Alors…Hmmm…Cacher !

-Soudain. J’ai entendu des gens en parler et je me suis dit…Je me suis dit…‘Aaah, mais quelle bonne idée ! L’air frais de la campagne et la compagnie de personnes supers agréables aux cheveux violets me feraient tellement du bien ! Et puis, une rêveuse ne serait pas de trop !’

Elle se tut, laissant ses paroles en suspens. Et elle profita de l’arrivée de Killian, n’indiquant aucun danger, pour s’éclipser discrètement. Süraby et elle pourraient pourrait parler une autre fois, après tout…Elle était sûre qu’elle lui pardonnerait !
La rêveuse sauta sur le cheval de la marchombre et lui fit un énorme câlin. Elle eut même droit à un léger bisou sur la joue, avant une explication :

-Ca fait quoi ? Un, deux mois qu’on s’est pas vues ? Oh, Kiki, tu me manques déjà !

Elles se parlèrent ainsi un long moment, jusqu’à ce le convoi s’arrête pour la nuit. Après quoi, elles se séparèrent, Roxane s’asseyant près du feu.
Et elle commença à chanter pour la troupe, convaincue que ça leur ferait plaisir…
Il faudrait peut-être lui avouer un jour qu’elle chante faux, non ?
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28.06.12 17:29
    Le soleil n’était pas de plomb. Il irradiait doucement la grande plaine traversée par les vents froids des montagnes. Des arbres aux écorces craquelées se tenaient çà et là, gris et impassibles devant la troupe qui avançait au pas, tandis que lentement la lueur du ciel virait à l’orangé, heure après heure de progression. Il n’y avait rien à signaler. Killian l’avait confirmé dès le départ, et un silence que seules les quelques conversations de l’équipée régnait sur le sentier de terre grise aux herbes frissonnantes. Thowind frissonna. Certes, sous son armure, il avait sa veste rouge habituelle et quelques fourrures, mais la brise s’insinuait entre les plaques de métal aux rebords finement ouvragées et l’absence absolue de mouvement autre que celle du vent dans les hautes herbes à peine givrées l’inquiétaient un peu. Il savait les Loups du Nord absolument discrets, mais c’était plus le manque de traces de Raïs dans ce lieu, traces extrêmement courantes, qui occupaient ses pensées. Il haussa finalement les épaules avec un mouvement de sourcils nonchalant. Il fallait prendre ce manque comme une bonne nouvelle. Au vu de la direction peu usuelle de la route ancestrale et sauvage que le chariot et les chevaux traversaient, ce n’était pas si étonnant, même si les Raïs avaient l’indiscrétion pour seconde nature. La première étant bien sûr leur bestialité.

    Thowind, haut sur Canton, dévorait Ophys du regard par à-coups. Elle avait grimpé dans le chariot, entamant une petite conversation avec l’intrigante historiographe qui tenait très professionnellement les rênes des deux sympathiques chevaux de trait. Elle semblait tendue en ces lieux. Le dessinateur, lui, avait fait un effort monumental pour paraître en confort parfait sur sa selle à ses yeux et à ceux du reste de la troupe, surpris de voir la légionnaire sans monture, — on connaissait les hommes de la Légion Noire aussi pour leur aptitude redoutable de combat à cheval. Fronçant le sourcil, il échangea un sourire mi-figue mi-raisin avec Lavrenti (à qui rien ne semblait échapper) qui se tenait à sa hauteur.

      « Aha, drôle de soldate sans cheval ! » dit Thowind au guide, d’une voix assez discrète pour ne pas être entendue par quelqu’un d’autre, tournant la tête vers lui comme pour s’il demandait une information officielle, le regard droit sur l’horizon, comme pour intimer le guide de ne pas la regarder.

    Il avait voulu la remarque amicale et un brin seulement ironique, mais il eut juste l’impression de manifester son admiration bien trop envahissante pour Ophys. Tant pis. Il se sentait déjà en confiance avec Lavrenti Esmerol. Qu’il pense qu’un jeune dessinateur, apprenti Sentinelle, tombe amoureux, (ce qui, il faut bien se le figurer, n’est pas encore le cas ; Thowind a vite appris à mesurer l’écart entre charme et amour, et il ne doutait pas que leur guide au sourire calme le sache aussi), aussi vite, ne dérangeait en aucun cas. Il semblait sage, car il avait dans les yeux cette lueur simple et réfléchie d’un homme qui avait déjà vu des millions d’hommes, jaugé des millions de comportements, fait des millions de fautes pour s’en relever et choisir la voie qui lui était réservée ; il semblait sage, car il semblait avoir conscience qu’il ne l’était pas. Pourtant il apparaissait amusé, souriant. Il avait voyagé. Beaucoup... peut-être même au-delà de Gwendalavir et même de ses frontières terrestres.

      « Est-ce que tu as déjà trave... », tenta de reprendre Thowind, s’interrompant d’un coup.

    Un cheval au galop venait de dépasser le convoi à toute vitesse, supportant sur son dos deux demoiselles, l’une arc-boutée sur l’encolure et l’autre crispée sur le dos de la première. Le chariot stoppa, le reste des chevaux également, et les deux arrivantes mirent pied à terre. La première était une faëlle ; Thowind méconnaissait le peuple, auquel il ne s’était jamais vraiment intéressé — une erreur qu’il admettait volontiers, comme tant d’autres ; rousse, la peau un peu basanée, pas si petite que ça, suivie de près d’une seconde jeune fille à l’allure nerveuse et enjouée, guère plus vieille qu’une adolescente.

      « Bonjour ! Nous souhaitons nous joindre à vous. »

    Ce fut simple, clair, direct, aussi Thowind tourna la tête vers Lavrenti Esmerol, qui eut un sourire d’acquiescement en hochant la tête. Si elles étaient là, c’était parce qu’elles étaient au courant, et donc sans doute invitées à venir. A sa grande surprise, le dessinateur vit la plus jeune des deux la regarder avec de grands yeux suppliants. Il lui répondit d’un sourire et prit la parole au nom du groupe, qui tacitement approuvait l’évident accord :

      « Soyez les bienvenues. »

    Alors Ophys prit la parole ; Thowind sursauta presque en entendant la voix de celle qui lui avait accordé une heure plus tôt ses expériences de voyage passées en tant que légionnaire.

      « Bonjour, je n'ai rien contre votre présence mis à part que je souhaite tout de suite savoir votre nom, votre guilde et pourquoi vous souhaitez nous rejoindre, dans une expédition vers Al-Poll. Je m'appelle Ophys. Et toi, je veux savoir ton âge.

      — Ouaah ! Mon dieu ! répondit la jeune fille interpellée. J’ai trop trop trop eu peur là ! J’ai cru que t’allais…Que t’allais…J’ai cru…seize ans. Depuis peu. »

    Le problème fut vite réglé, la jeunesse de la dénommée Roxane ne posant guère de problème, bien que Thowind nota vite qu’en cas d’assaut, il allait devoir lancer auprès de Lavrenti — pouvait-il seulement combattre ? maintenant qu’il se posait la question, cela ne coulait plus tellement de source — ou d’Ophys des ordres de sécurité clairs pour elle, au même titre que pour Hash. Les deux jeunes filles étaient des rêveuses, inaptes à se défendre en toute situation menaçante ; le fait qu’elles soient deux assurait à la troupe des soins réparateurs d’urgence au défi de tout type de blessure, mais elles étaient vulnérables. L’explication de leur présence le tira de ses réflexions :

      « Soudain. J’ai entendu des gens en parler et je me suis dit…Je me suis dit… “Aaah, mais quelle bonne idée ! L’air frais de la campagne et la compagnie de personnes supers agréables aux cheveux violets me feraient tellement du bien ! Et puis, une rêveuse ne serait pas de trop !” »

    Thowind éclata de rire à cette annonce, à la fois surpris et satisfait. Cette jeune fille allait faire une recrue atypique mais sans nul doute intéressante, de quoi donner un peu de fraîcheur à l’expédition, et peut-être même dérider la silencieuse Marwen Sil’ Feudin, que le dessinateur trouvait captivante malgré son apathie (la dame dégageait une aura de connaissance brute digne d’un maître dessinateur de l’Académie). Roxane semblait certes cacher des choses, mais présentait le tout naïvement, comme une enfant, et cela ne dérangeait personne, trop attachante dans cette candeur pour que personne ne pense à faire des remarques. Elle allait cependant devoir faire ses preuves, c’était une certitude.

    L’équipée avait repris son chemin, imperceptiblement revigorée par l’arrivage. Thowind, qui relaçait des coups d’œil plus occasionnels sur les cheveux et le visage d’Ophys, la vit alors se lever du chariot, sauter d’entre les vivres d’un seul bond, agile et féline malgré l’armure de vargélite, avant de s’éloigner dans un petit bois à proximité de la route. Thowind, qui supportait avec une difficulté progressive sa propre armature, resta béat devant l’acrobatie, se reprenant très vite ; la légionnaire revint comme si de rien n’était, ne s’étant éloignée du champ de vision du chariot, après avoir grimpé sur un cheval fascinant à la robe de feu. Thowind fit un geste des avant-bras en prenant un air sérieux, fit quelques tapes amicales à Canton pour se rasséréner. Il avait presque l’air d’un baladin, cavalier en armure maladroit, comparé à l’agilité d’Ophys.

    Après que Killian, cavalière émérite, se soit lancée, bride abattue, en éclaireuse au loin, sous le regard admiratif de Thowind qui avait eu tant de mal à se réhabituer à une simple marche, puis revenue, les cheveux décoiffés par le vent, Lavrenti fit sa première déclaration de voyage.

      « Je connais un endroit où l'on pourrait s'arrêter pour la nuit. À ce rythme, on y serait un peu avant le coucher de soleil. Ça nous ferait une longue chevauchée mais c'est un endroit abrité et plus ou moins sécuritaire. »

    Sous l’approbation de chacun, la troupe finit par atteindre le lieu promis par Lavrenti au crépuscule. Un lieu calme selon toute vraisemblance, un peu en hauteur, sous un entrelacs impressionnant de branches d’épineux ; des ruines en pierre délavée, certaines calcinées, les encerclaient plus ou moins, palissade de fortune franchissable d’un saut calculé. Cela ressemblait aux fondations d’une assez grande maison, disparue, peut-être incendiée (pourtant le sol ne présentait aucune trace de calcination, contrairement à certains assemblages de blocs, noircis apparemment depuis des années) ; l’espace, rectangulaire, était tapissé d’une herbe rase et foncée. Derrière les arbres, à l’opposé de la direction pour la Citadelle, le soleil, d’un orangé ténébreux, tremblait dangereusement vers du sol. Profitant des derniers rayons, Thowind et quelques compagnons ramassèrent, du bois pour le feu. De quelques gestes de sabre, le dessinateur trancha des branches de pin ; aussi vite que le soleil disparaissait, le tas pour le feu fut prêt, le camp dressé, les provisions pour le soir partagées (il n’y avait guère de gibier dans les environs), et tous se mirent en cercle autour des branches, un pain d’herbe et de la viande de siffleur dans la main. Aussi Thowind entreprit sa première escale dans les Spires du voyage et dessina un feu immédiat. Un jeu d’enfant. La difficulté résidait même plus dans le fait qu’il devait limiter la taille de la flamme pour ne pas incendier toute la forêt.

    Le repas se fit dans la bonne humeur. Chacun partageait quelques histoires de son passé. Ainsi Thowind raconta l’histoire de son armure à laquelle beaucoup s’étaient intéressés, sans omettre son précieux sabre. Il leur avoua alors son objectif de devenir épéiste de talent, mais n’aborda pas sa furieuse ambition de vouloir surpasser au moins un membre de la Citadelle des Frontaliers, laissant cela en réserve pour de futurs repas (et pour ne pas passer pour un prétentieux).
    Soudain Roxane se mit à chanter, et Thowind remarqua avec adresse qu’elle chantait certes avec entrain, mais faux. Terriblement. Il ne put retenir, avec un sourire dur :

      « Doucement, doucement ! ce n’est que le premier soir ! Tu nous chanteras cela plus tard. Nous devrions d’abord décider du tour de garde et... »

    Un sifflement, un éclair. Une flèche traversa les arbres et se planta dans son épaule droite avec un bruit mat. Il tomba à la renverse sans retenir un cri de surprise et de douleur, porta instinctivement une main à son sabre et l’autre à la blessure, à quelques bons centimètres de son cou. Déjà Killian s’était levée, Ophys et Süraby également, armes en main.
    La flèche s’était insérée dans un défaut infime de l’armure, tranchant sa clair, dérangeant ses articulations. Dans un coup d’œil flou, il vit les rêveuses faire un geste vers lui. En se relevant, il les repoussa de la main gauche, tandis que la droite tirait immédiatement le sabre de son fourreau. Il arracha la flèche dans un cri difficilement étouffé, la jeta au loin avec rage, le sang coula sur ses vêtements, et il regarda aux alentours. Une autre flèche se ficha dans l’écorce d’un arbre à quelques centimètres de Roxane. Une autre encore, et une autre, dans le sol, dans le feu de camp. Sans attendre, Thowind plongea dans l’Imagination. Il fit apparaître une large bâche d’un vert foncé deux mètres au-dessus de leurs têtes, attachée aux arbres et toute une nuée de flèches vint s’y planter dans un clapotement d’averse brutal. Des archers se tenaient à l’écart, dans la nuit, et visaient la source du feu, se basant sur la fumée... il était inutile de l’éteindre désormais. Sa main crispée sur son sabre, grimaçant légèrement, il s’élança hors de la clairière, accompagné des combattantes, en direction de la source des tirs. Il n’y avait que quelques mètres de forêt, leurs ennemis n’étaient pas loin. D’autres flèches vinrent se planter dans la bâche. Thowind en vit une s’abattre dans le sol à quelques mètres de leur trajectoire, il courut la prendre et, sans s’arrêter de courir, la regarda ; elle était artisanale, presque abîmée ; la pointe était d’un métal grossièrement taillé, sûrement avec des outils rudimentaires. Une flèche raïs. Les archers raïs étaient rares, pourtant. La plupart préférait risquer leur peau dans la fureur d’un corps-à-corps sanglant et bestial. Presque tous. Ces bestioles humanoïdes sont trop appâtées par la promesse de sang et de chairs déchirées. Ce n’était pas normal. Aucun Raïs n’était assez intelligent pour prendre les ennemis de cette manière. Tous les assauts connus se rapportent à des charges. Au vu des deux premières volées de flèches, ils étaient au moins une douzaine avec arcs et flèches. En danger. Il dégagea une branche du bras et virent sur le sentier leurs ennemis... une horde de Raïs. Entière, vingt-cinq guerriers cochons. Et derrière eux, la grosse dizaine d’archers promis ; à virer du paysage.

    Il dessina une vague immense d’eau à l’arrière du régiment d’archer (eux-mêmes en retrait au reste de la horde) aux verdâtres épidermes qui s’éclata dans un fracas d’écume bouillonnante. La position des fantassins était trop militaire, trop rangée. Quelqu’un les avait encadrés. Sans doute un homme. Thowind voyait difficilement un Raïs dans un commandement stratégique, mais ne niait pas cette possibilité. Néanmoins l’heure n’était plus aux tergiversions.

    Il raffermit la prise sur son sabre et échangea un regard sans équivoque avec ceux qui s’apprêtaient à combattre. Les guerriers cochon s’élancèrent d’un seul élan vers les arbres, leurs yeux torves et sanguins rivés sur eux, dans un hurlement inhumain.
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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28.06.12 19:41
[vous me dites si cela vous convient !]


Killian chevauchait aux côtés du guide et du Dessinateur, pensant à tout et à rien, mais toujours en alerte. Son nez ne sentait rien, le vent ne murmurait rien de dangereux. En réalité, elle songeait surtout à son enfant. Elle ne l'avait dit à personne. Et surtout pas à ceux de l'expédition. Déjà, ils ne se connaissaient pas et elle n'était pas du genre à se dévoiler à n'importe qui, même si elle avait annoncé haut et fort son appartenance aux Marchombres, chose rare dans la guilde. Et son ventre était encore plat. Pratiquement un mois depuis qu'elle avait quitté Roxane. Cela n'était pas encore visible. Il faudrait juste qu'elle fasse extrêmement attention lors des attaques. Car elle était sûre qu'il y aurait des affrontements quelconques.
Le vent lui dit soudain : "de côté". Taï'Dashar, d'une pression de genoux, se décala, juste à temps pour éviter d'être culbuté par le cheval qui dépassa le convoi pour s'arrêter un bon mètre plus loin. Thowind fît stopper le chariot et tous attendirent que les cavalières descendent et s'approchent. Il y avait une faëlle, même si elle était un peu grande pour en être une à part entière, avec des cheveux roux.
La seconde, en revanche, fît naître un sourire sur les lèvres de la Marchombre.
Roxane !
Elle ne s'était réellement pas attendue à la voir ici !

Mais elle était plus que ravie. Elles demandèrent à Thowind de se joindre à eux, ce que tout le monde accepta. Sauf Ophys qui les interrogea tout d'abord. Killian n'y prêta qu'une oreille. Elle était heureuse que Roxane soit là. Au cas où. Elle seule savait qu'elle était enceinte et pourrait agir en conséquence s'il y avait un souci. En espérant qu'elle ne le hurle pas à toute l'équipée…
Et, en parlant du loup, la Rêveuse sauta sur la croupe de Taï'Dashar, qui ne broncha pas, enserra la taille de Killian et lui fît même une bise avant de se lancer :


-Ca fait quoi ? Un, deux mois qu’on s’est pas vues ? Oh, Kiki, tu me manques déjà !

Killian sourit alors que le convoi se remettait en marche. Elle ne faisait pas attention aux faits et gestes des autres. Chacun et libre d'agir comme il l'entend. Elle détourna juste la tête en entendant un bruit de galop. Qui provenait du cheval flamboyant de la Légionnaire. Tout le monde était surpris par cette arrivée improviste, mais aucun commentaire ne fusa. Avant de répondre, Killian entendit leur guide affirmer qu'il connaissait un endroit pour dormir, qui offrait de la sécurité. Tout le monde, une nouvelle fois, approuva son choix. Il n'était pas guide pour rien, et Killian sentait dans son odeur et voyait dans son regard toute l'expérience qu'il avait acquise durant des années d'exploration, de rencontres, d'aventures, de déboires, de bonheur…

-Un mois et une semaine pour être exacte ma chère Roxane. Moi aussi tu m'as manquée.

Elles continuèrent à discuter, évitant le sujet du village incendié, trop d'oreilles indiscrètes, et finirent par atteindre l'endroit indiqué au crépuscule. C'était un endroit en hauteur, entouré d'épineux, le sol couverts de ruines à moitié brûlées, alors que le sol n'en montrait aucun signe. Killian analysa le tout d'un rapide coup d'œil. Les sauts seraient aisés, l'escalade tout autant, du moins pour elle, et de nombreux endroits permettaient de se dissimuler pour agir en surprise, le cas échéant.
Le soleil caressait l'horizon de ses derniers rayons lorsque le campement fût terminé. Thowind alluma le feu en Dessinant, pendant que les autres départageaient la nourriture. Chacun avait donc un bout de viande de siffleur et un pain d'herbe en main.
Roxane commença à chanter dès la fin de ce repas convivial et enjoué, avec beaucoup d'énergie, mais également des fausses notes. Et Killian ne pouvait pas lui en vouloir…elle-même chantait comme une casserole !

Thowind commenta, d'une façon des plus habiles, demandant de se réserver pour les soirs suivants, sous-entendant qu'elle chantait faux.
Mais Killian n'écouta que la moitié. Son nez la brûla. Elle se leva à moitié, ouvrit la bouche pour prévenir tout le monde, lorsqu'une flèche perça le néant pour se loger dans l'épaule de Thowind qui s'affaissa dans un cri. Killian était déjà debout, ainsi qu'Ophys et la Faëlle. Dague, épée ou couteau en main, elles observèrent le paysage. Killian les sentait. Ils puaient. Comme pour le convoi. Des Raïs.
Mais elle n'eut à nouveau pas l'occasion d'informer la troupe qu'une volée de flèche s'abattit sur le camp. Le feu, les arbres, eux, tout était visé. Et, soudainement, une bâche se tendit au-dessus de leur tête. Thowind. Il avait retiré la flèche de son épaule et les Rêveuses étaient près de lui. Il avait sans doute refusé leurs soins. Idiot !

Elle voulut le lui hurler, cela prendrait deux minutes et elles étaient trois pour les retenir jusqu'à ce qu'il puisse se battre, avec toutes ses forces. Là, il en avait déjà perdu une bonne partie et s'il se battait ainsi, il s'affaiblirait encore plus vite.

Elle se reconcentra sur la nuit qui leur faisait face, les flèches se plantant dans la bâche dans un bruit mat. Le feu les avait dénoncés. Mais si c'était des Raïs, comment pouvaient-ils être si…intelligents ?

Les questions trouveraient des réponses plus tard. Elle suivit les autres qui sortaient de l'abri. Elle ne voyait pas beaucoup dans le noir, mais elle était silencieuse. Elle entendait le frottement des armures de ses compagnons à chaque pas qu'ils faisaient. Les silhouettes se dessinèrent progressivement, et elle put admirer une horde Raïs au grand complet, une trentaine de cochons donc, avec des archers en arrière ligne. Les flèches pleuvaient toujours, mais ils ne semblaient pas avoir compris que les humains s'avançaient sur eux.

Ils les virent lorsqu'ils furent à un mètre d'eux. Et, aussitôt, ils s'élancèrent d'un même mouvement hurlant de leur cri bestial, armes au clair. Killian avait peur pour ses compagnons et pour son enfant. Sinon, elle se sentait en paix. La Voie brillait et le vent soufflait de doux mots à ses oreilles. Son nez brûlait à cause de la proximité des Raïs, mais elle ne s'en formalisa pas.
Regardant ses compagnons d'armes, elle hocha la tête à Thowind qui les observait aussi. Au camp, seul Lavrenti pouvait encore défendre les Rêveuses et l'historiographe…

Le choc fût lourd. Le boucan énorme, comme à chaque fois. Cela lui faisait penser à ses débuts chez les Frontaliers, les premières sorties qu'elle faisait, les premières attaques qu'elle essuyait. Mais maintenant, tout avait changé. Elle était Marchombre. Se décalant à droite, elle évita un cochon pour en embrocher un suivant. Et elle remarqua que les archers avaient arrêtés de tirer. Thowind avait sans doute du dessiner et elle ne l'avait pas remarqué, trop absorbée à réfléchir.

S'éloignant de ses compagnons, entrant dans la danse, elle tua tous les Raïs qui osaient l'approcher. Les hurlements étaient inhumains, et ils frappaient n' importe où, désorganisés. Elle, elle tuait aussi bien avec sa dague que ses mains ou pieds. Elle était une arme.

Elle espérait que le Dessinateur tienne le coup, qu'Ophys ou la Faëlle reste près de lui pour veiller à ce qu'il ne s'effondre pas. Elle était bien trop loin d'eux pour pouvoir le faire. Les Raïs l'entouraient, l'encerclaient, se ruaient sur elle sans parvenir à la toucher. Elle évitait, paraît, se baissait, sautait…et tuait. Inlassablement. Mais la journée de monte les avait tous légèrement épuisés. Et elle n'était pas invincible, toute Marchombre qu'elle était. Ses muscles commençaient à donner de vilains signes d'épuisement et elle forçait, toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus fort.

Haletante, elle para à grand peine une hache qui devait la décapiter, tourna, emporta dans la danse le propriétaire, tordit son poignet, crocheta sa jambe, l'envoya à terre, le tua. Moins de dix secondes. Mais déjà un collègue prenait la relève et elle recommençait.
Le noir n'aidait pas, elle voyait de moins en moins à force de s'éloigner du feu. Les silhouettes se fondaient dans la nuit aussi bien qu'elle dans sa tenue de cuir.
Donc, les deux adversaires étaient désavantagés. Elle distingua un Raïs en tuer un autre, pensant surement que c'était un humain.
Mais elle ne vit pas l'arme qui s'abattit dans son dos. Au contraire, elle sentit la longue ligne de feu s'ouvrir de haut en bas de son dos, partant de la nuque jusqu'aux reins. Se retournant en gémissant, elle tua le Raïs avant qu'il ne constate qu'il avait manqué son coup.

Combien de temps encore? Elle sentait le sang couler dans son dos. Mais l'odeur des Raïs s'estompait petit à petit. Elle chercha du regard ses compagnons et vit la Faëlle, au loin. Le feu reflétait encore ses cheveux, faiblement. Elle s'avança donc vers elle, enjambant les corps, priant pour ne pas voir celui d'Ophys ou de Thowind, ou d'aucun de ceux qui étaient restés au camp et qui aurait, par malheur, eut la mauvaise idée de prêter main forte.
Mais il n'y avait que des cochons. Elle en tua un qui agonisait, et atteint enfin la Faëlle, essoufflée. Le sang ne s'arrêtait pas et elle espérait qu'il n'y aurait pas de conséquences pour son enfant.


-Tout va bien ? Pas de blessures ?

La Faëlle sursauta mais se calma en reconnaissant Killian. Au loin, elle aperçut deux autres silhouettes s'approcher. Ophys et Thowind. Mais elle ne voyait pas s'ils étaient blessés ou avaient besoin d'aide. Elle-même ne tenait plus correctement sur ses jambes qui recueillaient le sang s'écoulant de son dos…
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29.06.12 19:48
Lavrenti eut un sourire amusé. Autour de lui, les membres de la troupe discutaient; la légionnaire sans monture avec l'historiographe, la Marchombre avec une des nouvelles venues -qui s'était présentée de façon plutôt enthousiaste et qui avait fait sourire le Sculpteur de branches-, le dessinateur et lui-même. Parmi ces conversations, il y avait le son des sabots, et surtout, les roues du chariot qui grinçaient, tressautaient. Comme une musique de fond qui est constamment présente, qui encadre tout autre bruissement. Le Seigneur des Marches du Nord avait voulu une expédition discrète. Dès que Lavrenti avait vu le chariot, il avait su qu'atteindre la discrétion allait être ardu. N'importe qui à des kilomètres à la ronde qui connaissait l'endroit et qui possédait dans sa manche les astuces d'un espion, détecterait leur présence sans mal. Subséquemment, l'homme souriait, amusé. Soit, ils se mettaient ainsi en position plus vulnérable, mais de toute façon, ils marchaient droit vers le danger en s'engageant au Nord. Comparé à l'immobilité des ruines d'Al-Poll -ainsi qu'elles étaient lorsque Lavrenti les avaient observé quelques années plus tôt- leur arrivée soudaine serait assourdissante. Visuellement, pour ceux qui sont aux aguets. Chacun des membres avait accepté le danger en se joignant à la troupe; l'ex-Fils du vent pouvait-il regretter le bruit d'amitiés qui se forment, même s’il les rapprochait du péril ?

- Non.

Lavrenti avait parlé à voix haute, sans s'en rendre compte -à son habitude. Le fait d'entendre le son de sa propre voix, un "non" prononcé comme s'il était une évidence, le fit émerger de ses pensées. Il respira lentement et longuement en regardant autour de lui. Derrière, l'horizon s'était refermé, avait retrouvé l'autorité sur l'indocilité du relief du paysage. La Citadelle n'est plus, se dit-il. Puis une petite voix dans sa tête ajouta "là" à la fin de phrase. Mais Lavrenti repoussa ce petit mot qui altérait le sens de sa phrase. L'homme était de ceux qui vivaient intégralement dans le moment présent; quel naturel il était donc pour lui de se dire que "la Citadelle n'était plus", puisqu'elle appartenait au passé. Certes, il était conscient que c'était absolument faux, mais n'était-ce pas tout de même absurdement vrai ? Lorsqu'il avait moins de sept ans, Lavrenti avait vu pour la troisième fois des hommes sédentaires. Il s'était perché sur le haut de sa voile pour capter les chants de la forêt que le navire contournait par la plaine, la forêt qu'il voyait à distance. Puis il avait aperçu deux hommes, à l'orée, qui avaient été engloutit par les arbres épais, par la distance. Le Sculpteur de branches ne les avaient jamais revus, naturellement. Il les avait oubliés. Même s'il savait qu'ils existaient encore, quelque part, pour Lavrenti, ces hommes n'étaient plus. Comme un village dont personne ne connait l'existence. De la même façon, la disparition des édifices de la Citadelle était, pour lui, comme si elle n'était plus. Peut-être était-ce ce besoin de témoigner de l'existence des gens qui le poussait à voyager ainsi, de façon atypique.

Autant les hommes qu'il avait vus à l'orée de la forêt n’étaient plus pour Lavrenti, autant Ophys était pour le dessinateur. Le comportement de Thowind à l'égard de la jeune fille incita le Sculpteur de branches à la regarder à nouveau. La légionnaire était jeune et très élégante, ses traits déclenchaient en chacun qui l'observait la mélodie de la beauté de la rosée, d'une goutte qui perle sur une feuille courbée, mais aussi celle de l'intensité d'un ciel peint de gris et d'orage à venir. Chacun avait sa mélodie, c'était ce qui reliait l'humanité, qui faisait d'elle plus que de simples animaux; le fait que l'âme du premier réponde aux ondes de l'âme du second. Que les notes propulsées par l'un soient jouées dans l'esprit de l'autre.

Le soleil déclinait lorsqu'ils atteignirent ce qui serait leur campement pour la soirée. Ils durent pénétrer ce qu'il restait d'un village, le chariot avançant sur ce qui avait un jour été une route foulée par des pieds d'enfants, de femmes, d'hommes. Marwen Sil'Feudin sembla très intéressée par ces ruines, qu'elle scruta très attentivement pour retenir le plus d'information possible, afin de les transcrire ensuite dans son cahier. Par moment, elle dut encourager les deux chevaux qui tiraient le chariot car ils montaient à présent une pente sur un sol inégal, mais au bout d'un moment ils arrivèrent à destination. Ils s'installèrent dans les restes d'une habitation, alors qu'autour d'eux le soleil provoquait l'allongement d'ombres noires, qui paraissaient encore plus sombres à côté de la lumière qui était devenue orangée. Lavrenti se joignit à ceux qui amassaient du bois pour le feu -à l'eau la subtilité !- en faisant attention à prendre uniquement le bois qui avait déjà tombé au sol. Il marchait, seul dans les ombres chancelantes des arbres qui ondoyaient dans le vent, plié en deux. Il mit les pieds dans un ruisseau, curieusement silencieux, que Lavrenti n'avait décelé. Il émit un "Ah !" ravi puis posa son bois au sol, y trempa ses pieds. L'homme, quoi qu'il ressemblât plutôt à un enfant si on l'avait vu, s'avança et découvrit que le ruisseau était en fait beaucoup plus large qu’il ne l’avait cru au départ, et assez creux. Il se dévêtit et lança ses vêtements sur la berge puis entreprit de se laver rapidement. Il s'habilla puis s'assit sur un rocher en chantant des chansons de l'Est, puis entreprit de frotter son bandeau qui avait jadis été blanc.
Lorsqu'il retrouva le campement, le feu était fait et la troupe était entière, rassemblée autour du feu. Lavrenti se fit une place et, alors que la dénommée Roxane se mettait à chanter, fit sécher son bandeau près du feu. Bien que le chant méritait quelques bonnes améliorations, l'ex-Fils du vent apprécia la personnalité de la jeune rêveuse qui ressortait clairement de sa voix. Le voyageur considérait l'accompagner de sa harpe, qu'il gardait toujours en trois pièces détachées dans un sac attaché à la selle d'Iaknill, mais Thowind interrompit gentiment.

Avant que quiconque puisse ajouter quelque chose au commentaire de Thowind, ce dernier fut happé par une flèche qui avait sifflée, rapide et inattendue. Il bascula vers l'arrière, alors que la crainte s'installa sur le campement, la panique chez certains, le calme chez d'autres. Dans la lueur du feu, seul source de lumière car les nuages empêchaient la lune et les étoiles d'écarter la noirceur, ils faisaient de proies faciles. D'autres flèches suivirent, et s'ils n'agissaient pas bientôt, d'autres allaient atteindre leur cibles. Thowind, Killian, Ophys et la Faëlle s'activèrent aussitôt, étant d'habiles combattants habitués à de telles situations.
Lavrenti était infiniment reconnaissant à la Faëlle de s’être jointe à eux; il avait vu ces êtres tirés à une rapidité inconsidérée, dans la noirceur, à distance, dans la panique, sans jamais manquer leur cible. Elle s'écarta pour se retrouver en hauteur, tandis que les trois autres se lançaient à la rencontre des attaquants. Le dessinateur imagina une énorme vague d'eau qui s'écrasa un peu derrière les raïs qui déferlaient sur eux, mettant hors jeu, pour un moment au moins, les archers.

Lorsque Thowind reçut la flèche, Lavrenti s'était levé; prestement. S'était dirigé vers l'arbre le plus proche, à deux mètres du feu. Il avait soupiré, vidé son esprit et posé ses deux paumes sur le tronc, le dos incliné vers l'arbre. Lavrenti Esmerol était maître Sculpteur de branches; il pouvait imposer aux arbres les émotions qu'il voulait, comme son maître lui avait appris et comme lui-même l'avait appris à d'autres. L'art ne se limitait en rien à l'aspect physique que pouvait donner les sculpteurs aux arbres; mais aux émotions et aux souvenirs que les arbres suscitaient chez les humains, chez les animaux; chez les raïs. Il demeura ainsi positionné, immobile, pendant près d’une minute. Sculpta de toute sa volonté pour concentrer son œuvre envers les monstres cochons.
Une émotion, un pressentiment. La peur, le danger.
Puis, il regroupa les deux rêveuses puis leur dit d'une voix dure :


-Restez près de cet arbre, vous y serez en sécurité.

Les raïs pénétraient déjà les environs. Lavrenti chercha son cheval des yeux.

-Iaknill !

Sa monture surgit des ruines ou elle s'était réfugiée et s'approcha de son maître. Avec de mouvements vifs, Lavrenti passa un second poignard à sa ceinture, puis s'empara de sa trousse à outils. Déroulée, elle s'étendait sur plus d'un mètre. Un mètre d'outils pointus, de lames effilées, dangereuses. Il l'étala et la lança sur son épaule, puis couru vers ses compagnons qui combattaient. L'homme prit un outil au hasard, une courte lame courbée qu'il utilisait pour tailler les plus petites branches, et se lança au combat.
Lavrenti Esmerol était agile, car quiconque grandissait parmi les Fils du vent acquérait une agilité hors normes, et il savait manier des poignards par les dangers qu'il avait subit lors de ses voyages. Ses outils de sculpture devenaient, dans ses mains, aussi des armes dangereuses. Mais il n'était pas un combattant. Il n'aimait pas tuer, même si c'était des monstres cochons. Aussi ne fût-il pas un support incroyable à ceux qui virevoltaient comme des feux follets en détruisant tout ce qui les approchaient.

Il regarda derrière lui vers l'arbre qu'il avait transformé, quoi que physiquement il fut le même, et fut soulagé que son œuvre ait fonctionné. Aucun raï ne s'en approchait, quoi que plusieurs réussissaient à dépasser les combattants et avaient l'intention ferme de mettre fin à la vie des deux jeunes filles. Cependant, ils se retournaient tous en courant lorsqu'ils étaient à trois mètres de l'arbre, pris par une peur soudaine, comme si leur instinct d'animal leur annonçait un danger imminent.


Puis se fut le silence.
Les respirations haletantes, les regards qui cherchent, inquiets, à retrouver des amis en vie.
Par terre, les raïs gisaient.

Lavrenti s'éloigna de la mare de sang, dégoûté, et s'appuya sur un rocher, retira un poignard qu'on lui avait planté dans la cuisse, commença à panser sa plaie. Il ne doutait pas qu'il en eut d'autres, comme le désarroi de devoir farfouiller dans les corps à la recherche de ses précieux outils.

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29.06.12 22:23
-Bonjour, je n'ai rien contre votre présence mis à part que je souhaite tout de suite savoir votre nom, votre guilde et pourquoi vous souhaitez nous rejoindre, dans une expédition vers Al-Poll. Je m'appelle Ophys.

La jeune femme aux cheveux rose/parme c’était avancée, souriante. Roxane eu une attitude un peu étrange au contact d’Ophys, réprimant fougueusement l’envie de toucher les cheveux de la jeune femme. Süraby rit de bon cœur en observant le combat que menait la jeune fille contre elle-même. Certes une rêveuse ne serait pas de trop, mais son entrain et sa bonne humeur contagieuse leur serait aussi certainement d’une aide précieuse. Elle sourit sincèrement à Ophys, la jeune femme dégageant un sentiment avenant et sympathique :

- Je m’appelle Süraby. Je passe mon temps à voyager un peu partout et j’apprécie les convois. Comme je me laissais un peu aller ces derniers temps...

Elle fit un geste large et élégant englobant le licol, le dos nu d’Elundrïl et sa tenue aussi inappropriée que sa coiffure, offrant un sourire plein de fossettes à Ophys.

- ... j’ai cru bon de me remettre un peu en mouvement. De plus j’ai rarement participé à des missions officielles.

Roxy expliqua à son tour les raisons de sa présence dans le convoi, inventant plus ou mois son histoire. Décidément c’était une vraie flèche... Elle partit rejoindre la jeune femme qui se faisait discrète sur son étalon noir, visiblement enjouée de la retrouver. Elle aurait tout le temps de lui adresser la parole plus tard... Elle prit alors ses distances avec le chariot et laissa pendre ses jambes mollement, se reposant sur El’, elle s’abandonna à son passe temps favori : tresser les crins du petit cheval tout en observant le paysage qui passer devant ses yeux.

- Je connais un endroit où l'on pourrait s'arrêter pour la nuit. À ce rythme, on y serait un peu avant le coucher de soleil. Ça nous ferait une longue chevauchée mais c'est un endroit abrité et plus ou moins sécuritaire.

Elle se tournait vers l’homme aux cheveux longs, s’arrachant à sa tache minutieuse. Ça proposition laissait sous entendre qu’il connaissait bien les lieus. Peut être était ce la raison de sa présence dans le convoi. S’arrêtant sur le personnage, elle le détailla faute d’aller lui parler. Sa peau tannée, sa silhouette assez élancée. Il émanait l’assurance et la tranquillité, si bien que s’en l’observer en devenait presque reposant. A ses côtés, le jeune homme à l’armure. Elle le trouva... étrange. Il retournait en permanence la tête en direction d’Ophys par brefs à-coup, ce qui la fit sourire. Son armure était décidément belle, même si Süraby ne s’y connaissait en rien, et sa monture, solide et porteuse, n’avait pas le profil du cheval de guerre qui aurait d’avantage correspondu à l’accoutrement du cavalier. Elle se redressa, concluant sa tresse avec un brin d’orge qu’elle avait cueillit au sol. La vie à la citadelle l’avait décidément complètement endormie...
Ils arrivèrent rapidement sur un petit plateau où se dressaient des ruines. L’endroit était assez morbide et Süraby désira le quitter à peine étaient ils arrivés. Elle s’élança, seule vers les bois. Là elle se changea rapidement, troquant sa robe et corset contre sous vêtement simple et, tirant une cordelette en cuir de son sac, dompta sa tignasse brune, la retenant par le cordon. Elle était sure que quelques boucles rebelles s’échappaient encore du chignon d’appoint mais son apparence correspondaient déjà bien plus à ce que l’on pouvait attendre d’elle. Elle rejoignit le joyeux attroupement après avoir remplit sa gourde dans un point d’eau environnent. La soirée se déroulait sans encombre, et elle apprit à connaître chacun des membres dans une ambiance plutôt agréable, restant tout de même silencieuse dans son coin, préférant observer en conservant son éternel sourire paisible aux lèvres...

Puis il y eu le sifflement qui fit tout basculer. La flèche se planta dans l’épaule de Thowind alors que celui-ci discutait joyeusement. Elle réagit au quart de tour, se leva, silencieuse et ses yeux transperçant l’obscurité, tenta d’apercevoir d’où provenait le projectile. La source était cachée à sa vision et elle réagit lorsqu’une deuxième flèche atterrit prés d’eux, récupérant ses armes sur Elundrïl qui paissait plus loin, et suivant Thowind ainsi que Killian et Ophys. Elle se tourna vers Roxy, ne connaissant pas trop ses intentions où celles de Hash. Encore moins celles de Lavrenti.


- Il faudrait éteindre les flammes, vous n’avez pas besoin de voir mais de vous cacher et de ne pas faire un bruit.

Sur ce elle se lança à la poursuite des trois combattants. Pour arriver face à une armée de raïs. Ca première réaction, naturellement peu constructive, fut : « Beurk, c’est dégueu ». Mais lorsqu’ils passèrent à l’attaque elle n’eut d’autre choix que de dégainer et se mit à trancher et couper tout ce qu’elle jugeait un peu trop prés d’elle, ou trop chargé en armes à son goût... Vivace et précise, comme à son habitude, elle voyait parfaitement dans le noir, et son coté faël lui permettait de se tenir hors de portée du danger. Elle n’aimait pas se battre, encore moins tuer. Mais quelqu’un qu’elle considérait déjà comme un ami avait été blessé sauvagement. Si les guerriers cochons tués sans faire de sentiment, elle ferait de même... Seulement elle ne servait à rien ainsi, les raïs affluant en nombre considérable. Il lui fallait prendre du recul. Ou plutôt de la hauteur.

Elle se fraya à coup d’épée un passage dans cet enfer de fer et de sang, rapide et implacable. Atteignant enfin son but, elle inspira profondément, prit son élan, saisit la branche du grand chêne la plus proche et élançant sa silhouette à travers les branchages feuillus, elle atterrit souplement sur une large branche. Le contact de l’écorce lui offrit un réconfort inespéré. Ce qu’elle observa la laissa bouche bée. L’attroupement raïs était ordonné. Enfin, autant que ses créatures stupides pouvaient l’être. Elle les voyait : les archers cochons. Ne perdant pas une seconde, elle entreprit de les mettre hors d’état de nuire. Elle banda son arc, ouvrit les yeux, ralentit les battements de son cœur, qui passèrent de mesurés à infimes. Il n’y avait plus qu’elle et ses cibles. Non, ses cibles n’étaient déjà plus. Elle liquida les archers, ne ratant pas un seul raïs. Les trois derniers vivants comprirent trop tard qu’ils étaient pris à leur propre jeu. Une fois cette tache accomplie Süraby entrepris de prêter main forte au autre, tirant lorsqu’un de ces compagnons se retrouvait trop encerclé ou gêné. Elle constata que Lavrenti c’était joint au combat, plutôt habile mais il semblait... réticent. Elle vit aussi Thowind. L’idiot avait visiblement négligé de faire soigner sa blessure dans un accès d’orgueil avant d’aller combattre. La marchombre avait l’air mal en point, fatiguant, tout comme Ophys et tous les autres.

Et c’est ainsi qu’elle l’aperçu. Un grand loup sortit de nulle part, déchiquetant les raïs qui avaient le malheur de se trouver à la portée de ses crocs, dansant au milieu de la confusion régnante. Il était magnifique, tout en force et souplesse. Il possédait également quelque chose que Süraby ne sut identifier, quelque chose... d’humain ? Une étincelle bien présente, et il semblait choisir ses victimes avec soin. Le faëlle admirait les loups, attirée vers eux par une force irrésistible. C’est donc avec peine qu’elle détacha son regard de l’animal. Quelques raïs restant choisirent de prendre la fuite. Le fait qu’ils aient été organisés lors du combat ne présageait rien de bon. Elle prit donc la décision de les réduire au silence. Définitivement.
Elle descendit promptement de l’arbre, cherchant du regard ses compagnons. Sa tunique était imbibée de sang, l’odeur était répugnante. Mais à l’instant ses pensées étaient ailleurs, perdant son assurance passée en ne trouvant aucun des combattants.


-Tout va bien ? Pas de blessures ?

Elle sursauta puis sourit de soulagement. La faëlle plaisanta en lui faisant remarquer que si elle n’avait rien du tout, on ne pouvait en dire autant pour la marchombre. En effet elle progressait péniblement parmi les carcasses nauséabondes qui trainaient sur le sol. Süraby s’avança pour la soutenir, passant son bras autour de la taille de la marchombre. Thowind et Ophys les rejoignirent bientôt, et elle aperçu Lavrenti adossé à un arbre. Elle emmena donc Killian jusqu’au chariot et la déposa avec toute la délicatesse dont elle était capable. Adressa un clin d’oeil à Roxane qui s’était précipitée jusqu’à eux et retourna prêter main forte à Lavrenti qu’elle retrouva prés du même arbre, un bandage de fortune autour de la cuisse. Elle lui sourit et le soutenu à son tour jusqu’aux rêveuses. Une fois de retour à leur campement de fortune elle se posa dans la chariote avec Hash et Roxane, les laissant œuvrer et appliquer leur art. Désireuse de dérider l’assemblée, elle se détendit enfin, sourit et même rit :

- Au moins on ne risque pas de manquer de viande fraichement découpée avec toute cette histoire ! Encore mieux servit que chez le boucher !!

Enfin le combat sanglant était terminé. Elle reprit plus sérieusement :

- Vous aviez déjà rencontré des raïs comme ceux là ? Enfin je veux dire, leur rangs étaient organisés, et, des archers...

Y repenser l’empêcha de continuer. Ça n’était pas normal. Les complications commençaient déjà, ce combat n’avait pas eu lieu d’être. Soupirant, elle prit conscience qu’avoir quitté l’état oisif et insouciant qui l’animait à la citadelle ne lui manquerait pas tant que ça...
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Roxane
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Roxane
Rêveur__Membre



30.06.12 13:01
-Doucement, doucement ! ce n’est que le premier soir ! Tu nous chanteras cela plus tard. Nous devrions d’abord décider du tour de garde et...

Il n’eut pas eu le temps de terminer sa phrase…Une flèche transperça sa peau, arrachant un hurlement à notre chère Roxane…Qui hurla une deuxième fois lorsqu’une autre flèche vint lui faire une traînée sanglante sur la joue…Encore un peu et le menu du soir aurait été du Rêveur à la broche !
La pauvre ne sut pas quoi faire, ni ou donner de la tête. Tenter de se battre équivalait à un suicide…Et elle se trouvait trop jeune (et avait un trop bel avenir dans la chanson) pour mourir maintenant !
Paniquant, se réfugiant près de la jeune femme qui semblait toute fragile, elle demanda :

-On doit faire quoi nous ??? Aah ! Ils viennent de tâcher mes chaussures ! Dégeulasse !

La rêveuse fronça les sourcils mais n’eut guère le temps de faire d’autres réflexions. L’homme à l’allure bohème les appela, les regroupant près d’un arbre. Puis il leur confia d’un air totalement sérieux :

-Restez près de cet arbre, vous y serez en sécurité.

Roxane ouvrit la bouche pour parler, mais il disparut avant même qu’un son ne se produise. Heuu…Attendez une minute ?
Un arbre ? Un arbre était censé les protéger ? Et quoi, un remake du Seigneur des Anneaux ici ? Hinhin…Comment voulez-vous que des branches et des feuilles puissent les protéger des assauts raïsiens ? (rajoutez ce mot au dico !)
Il allait se secouer et envoyer des glands en espérant les assommer ? Erreur ! Erreur !
Bref, vous l’aurez compris…Notre rêveuse n’était pas du tout convaincue.
Aussi fut-elle énormément surprise lorsque des raïs arrivèrent pour les attaquer mais se retournèrent rapidement, complètement apeurés.
Et elle ne put s’empêcher de lâcher un ‘…wow’ étonné.

-Dis-moi, t’as déjà vu ça ? Mon dieuu…Incroyable.

En fait, elle se rendit compte qu’elle ne connaissait pas le nom de son interlocutrice. A vrai dire, elle ne connaissait le nom que d’Ophys, Killian et Süraby…Quand à leur fonction…Fallait qu’elle leur demande, un de ces quatre ! Si elle s’en souvenait…

-C’est vraiment pas beau, un raïs. Je me demande si y’en a qui se sont déjà suicidés par désespoir…Oh ! Tu penses qu’ils ont un concours de beauté ?

La jeune fille pouffa toute seule. Incapable de retenir son sérieux une minute, dirait-on ! Mais soit… On ne peut pas vraiment lui en vouloir. Elle était certaine de l’issue du combat. Vu comme ils étaient tous en train de gérer…
Cependant, quelques uns commençaient sérieusement à fatiguer. Comme Killian qui était à bout de souffle.
Roxane retint d’ailleurs un cri lorsqu’elle faillit se faire trancher la tête ! (enfin, façon de parler vu qu’ils sont assez pitis) Mais fort heureusement, la jeune marchombre remarqua le guerrier-cochon au dernier moment.

Puis les derniers cris de guerre s’achevèrent, laissant place à un silence oppressant. Süraby courut vers Killian pour la soutenir, et l’amener près d’une des charrettes. Elle en fit de même avec tous les blessés, pour que la rêveuse se mette au travail…
Encore une fois, la surprise l’atteignit lorsqu’elle découvrit que la jeune femme fragile appartenait à la même classe qu’elle !
Ce serait moins de boulot, donc…Plus de repos !
Mais Roxy n’eut pas le loisir de lui parler car la demi-faëlle lâcha pour dérider la troupe, qui affichait une mine d’enterrement :

-Au moins on ne risque pas de manquer de viande fraîchement découpée avec toute cette histoire ! Encore mieux servit que chez le boucher !!

L’adolescente sourit, puis continua de s’occuper des blessés pendant qu’ils parlaient. Elle était en train de soigner Lavrenti, s’empêchant comme elle pouvait de ne pas regarder sa petite barbe. Puis finalement, comme tout le monde le devine, elle n’y tint plus et lâcha :

-Ca fait quoi d’avoir une barbe ? Ca doit être vachement bizarre !

Elle fronça les sourcils et se mit à chipoter avec, jusqu’à ce qu’elle se rende compte de son geste…
Elle se mit à rougir fortement et baissa la tête, honteuse.

-'Scuse…Je suis…trop curieuse.

Bizarrement, ses pieds lui parurent d’un intérêt tout à fait remarquable…Si intéressant, en fait, qu’elle n’avait pas l’intention d’en détacher son regard avant disons…Une centaine d’années ? De quoi, en réalité, faire dissiper sa honte…

[HS : je sais, c’est court mais j’ai pas trop d’idées…Dur quand on fait pas le combat hein XD]

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30.06.12 22:31
Dans un sourire, Ophys attendit comme lui avait demandé la Rêveuse. Elle la regarda se laisser glisser sur le côté pour atteindre une des sacoches attachées à sa selle dans le but de la fouiller de ses doigts délicats. Elle en sortit doucement une petite masse de fourrure qui étonna la légionnaire. Ainsi, le Chuchoteur était resté aussi longtemps aux côtés de la jeune femme ? N'avait-elle pas encore eu besoin de son aide jusqu'ici ? Du bout des doigts, Ophys caressa la minuscule tête du messager, soufflant chaleureusement de tout son étonnement. Ce petit animal la fascinait, comme l'Art auquel il était lié et dont elle n'avait aucun contact. Ophys, n'avait jamais eu l'instinct du Dessin, n'avait jamais touché à l'Imagination. Non pas parce qu'elle ne le souhaitait pas mais parce qu'elle en était parfaitement incapable. Mais la jeune femme n'avait aucun regret à ce sujet, au contraire, elle avait trouvé sa propre voie, celle qui la glissait dans sa vie, en elle. La voix de son amie la tira de ses songes et perdue un instant, Ophys chercha son visage.

-Même si je n'ai pas encore essayé d'envoyer un message avec, simplement le fait qu'il soit une compagnie en plus me suffis largement. Mais comment l'as-tu eu ? Et toi que deviens-tu depuis la dernière fois, même si cela fait peu de temps, et en enfin qui sont les nouveaux venus ?

Les doigts de la légionnaire finir de glisser de la fourrure douce du Chuchoteur et ils regagnèrent la crinière de feu de Flamerole dans laquelle ils se lovèrent. Son regard vert observa leurs compagnons qui les entouraient, tous à cheval ou assis dans le chariot, faisant la conversation à la conductrice qui semblait peu à peu se détendre et apprécier la compagnie des voyageurs. La légionnaire avait laissé fondre son sourire amical, peignant son visage de cette attitude neutre et imperturbable qui lui était si commune. Ses yeux observaient les visages, les statures mais surtout les mains de ses compagnons. Les dictons avaient beau dire que les yeux étaient les fenêtres ouvertes de l'âme, Ophys avait toujours trouvé que les mains, elles, en disaient beaucoup plus sur la personne. Sans quitter les nouvelles venues du regard, Ophys répondit d'un ton posé à Hash :

« C'est l'homme qui m'a amené jusqu'à la Légion Noire qui me l'a envoyé un jour, pour me dire au revoir. Il partait vers l'Est. Ophys fit une courte pause dans laquelle elle retint sa respiration, jetant un coup d'oeil aux nouvelles. Ce sont deux jeunes filles, la plus âgées doit avoir ton âge, à peine. C'est une demi-faëlle a l'allure guerrière. La seconde n'est même pas majeure, elle est jeune et Rêveuse, comme toi. Encore espiègle. »

Ophys avait ponctué la fin de ses paroles d'un petit rire mutin, se rappelant les paroles de l'adolescente à son égard. La légionnaire savait que la présence de Roxane allait faire du bien à l'expédition en apportant toute sa fraîcheur. Détendue, Ophys soupira posément et remarqua du coin de l'oeil le regard que lui portait le Dessinateur. Elle n'y fit pas vraiment attention, prenant ce coup d'oeil comme une observation sur la troupe. Elle, de son côté, en profita pour regarder les deux hommes qui chevauchaient à l'avant. Ils fixaient tout deux l'horizon, Thowind ayant détourné le regard de son visage. Ophys, comme beaucoup de femmes, aimait à observer les hommes et tout le charme qu'ils pouvaient avoir. Elle aimait à être charmée par eux, appréciant leur présence comme nulle autre. Mais ces temps-ci, elle ne portait strictement aucune attention à leurs regards, trop préoccupée par le perfectionnement de sa Voie et le bon déroulement de l'expédition. Malgré cela, elle était parfaitement consciente qu'elle ne restait pas insensible à la séduisante aura du jeune homme. La légionnaire eut un sourire en coin, un sourire candide au goût de miel qui lui réchauffa le coeur.

L'expédition jusqu'alors avançant dans une allure lente, Lavrenti annonça la présence proche d'un abris qu'ils pourraient atteindre au terme d'une courte chevauchée, pour arriver avant la tombée de la nuit. Derrière les cavaliers de tête, Ophys acquiesça en silence et pressa légèrement ses jambes contre sa monture pour la mettre au galop. Un galop qui les mirent en mouvement et qui les réchauffèrent tout deux, les arrachant au froid qui avait commencé à engourdir leurs membres. Le froid du Nord était sans échappatoires, on avait beau le fuir ou l'oublier, il restait malgré tout toujours présent et meurtrissait les corps qui le craignaient. D'une main habile, Ophys ajusta le col et les manches de sa veste de cuir très fine, dont la doublure était en fourrure. Sur la veste d'Ophys, parfaitement ajustée à son corps, étaient appliquées des plaques de métal vargélite en guise d'armure ; protégeant essentiellement ses épaules, son thorax ainsi que ses avant-bras. Ne faisant que la protection des zones les plus sensibles de son corps, elles lui permettait de se mouvoir à sa guise, mais certainement pas de la protéger du froid. Et c'était bien cela qui la perturbait, elle avait froid et réfléchissait au pourquoi du comment elle pouvait avoir froid. Ces pensées, incohérentes venant de sa part et dans la situation passive du voyage, laissa un pâle pressentiment envahir Ophys, le même pressentiment depuis des années. La légionnaire semblait toujours emprise du froid à chaque fois qu'un malaise était à venir. Perturbée par cette nouvelle sensation, Ophys jeta un coup d'oeil à ses camarades qui ne reflétèrent aucune trace d'inquiétude. La sienne se dissipa aussitôt, lorsqu'elle rencontra le sourire espiègle de Roxane qui délivrait toute sa fraîcheur à l'expédition.

Un moment plus tard, le chariot s'arrêta dans un tel capharnaüm de bruits tous plus désagréables les uns que les autres qu'ils tirèrent Ophys des rêveries auxquelles elle s'était abandonnée. Elle retint Flamerole et descendit de son dos avec souplesse, le laissant aller brouter à sa guise et faire la connaissance de ses nouveaux compagnons de voyage. Suivant le mouvement et en compagnie de l'historiographe Sil'Feudin, Ophys se chargea d'évacuer le chariot et partager les provisions pour la soirée tandis que les autres s'occupaient du bois. Occupée à sa tâche, elle se plût à observer les autres. Certains, comme Thowind, mettait beaucoup d'initiative à l'installation du camp : mise en place du feu, partage de la nourriture. D'autres, faisaient des repérages immédiats, analysant, observant leur nouveau camp. Ophys sourit, regardant tout ses compagnons monter le camp qui serait le leur et qui serait totalement étranger à un camp de légionnaires. Elle avait eu l'habitude, lors des excursions avec la Légion Noire, de camps plus structurés et surtout, plus sécurisés. La sécurité, dans ces camps, était mise de façon immédiate et c'était bien ce qui manquait à celui-ci pour l'instant.

Thowind alluma le feu et Ophys s'assit très rapidement, pour éviter de montrer à tous qu'elle en serait tomber d'admiration. Le Dessinateur avait embrasé le bois avec indifférence, un jeu d'enfant pour lui comme pouvait le démontrer son petit sourire pincé et satisfait. Ne tombant pas dans l'hébétude devant autant de talent, la légionnaire fit passer les rations de nourriture à tous les voyageurs qui s'étaient enfin réunis pour le repas. Ils commencèrent à dîner dans la bonne humeur, Roxane chantait, Thowind racontait avec engouement l'histoire de sa rutilante armure, le sourire de Lavrenti dansait au rythme du chant de la Rêveuse, les autres écoutaient les histoires, d'autres les racontaient et Ophys restait silencieuse, regardant les ruines qui formaient le camp. La maison, emplie de vie, avait été écrasée, brûlée par la hargne et la volonté de mort du Nord. Cela lui rappelait son enfance, passée dans un village près d'Al-Poll. Les mélodies de Roxane déclenchèrent en Ophys un rire amusé, et même après que Thowind est repris les choses en main, elle conserva son sourire.

Et puis, elle eut froid, très froid. Le cri de Thowind et le hurlement de Roxane combinés la tirèrent de son engourdissement soudain. Elle se leva d'un bon et évita une flèche qui se planta sèchement dans le sol. Elle jeta un coup d'oeil à Thowind, qui venait de retirer la flèche fichée dans son épaule quelques secondes auparavant. Lorsqu'elle le vit refuser l'aide des deux Rêveuses, dessiner une protection rapide et se jeter hors du camp, épée au poing, Ophys poussa un juron et bondit vers Flamerole. Experte, elle sella et harnacha son étalon avec rapidité et regarda une dernière fois le camp. La faëlle, Killian et Thowind avait disparus et elle offrit un dernier regard inquiet aux deux jeunes rêveuses qui avaient été prises sous la responsabilité de Lavrenti et de l'historiographe. Les voyant prises en charge, Ophys se jucha sur son cheval de guerre et le talonna vivement. Elle devait rattraper les autres guerriers, mais surtout le Dessinateur qui, blessé à l'épaule, montrait une grave atteinte près du cou, beaucoup trop sérieuse pour pouvoir assurer un pareil combat. Elle quitta en trombe la pluie de flèches qui se déversaient sur le camp et arrêta violemment Flamerole sur le sentier. A une centaine de mètre, une gigantesque masse d'eau venait de frapper de plein fouet des archers raïs, la pluie de flèches cessa et ses camarades se jetèrent à l'assaut des ennemis. Le vacarme du choc assourdit la jeune légionnaire qui ne put retenir Flamerole davantage, le lâcha et chargea.

Le chemin que l'étalon flamboyant traçait dans la horde était jonché par les corps des raïs que tuait Ophys de ses poignards. A cheval, elle voltigeait, disparaissait, bondissait de sa selle pour mieux y revenir, tuait sans état d'âme les raïs qui attentaient à sa vie. Ophys était une légionnaire et une guerrière telle qu'elle ne tuait pas par plaisir, mais par nécessité. Pour elle, l'Art du combat n'était pas le massacre, mais un aboutissement à la Maîtrise. La légionnaire se laissa glisser sur le côté droit de Flamerole pour éviter le coup mortel d'une épée, se redressa et frappa à son tour, laissant un nouveau mort sur son passage. Flamerole avait fini de traverser la horde de raïs, ayant avec sa cavalière tracé une ligne de cadavres. Hors du champ de combat et perchée sur son cheval trépignant d'impatience, Ophys observa tant bien que mal au travers de la nuit la mêlée dans l'espoir d'y retrouver ses compagnons. Elle remarqua du premier coup d'oeil l'armure étincelante de Thowind dans la pénombre. Elle eut un soulagement en le voyant encore debout, tenant vaillamment tête aux raïs, son épée bravant encore les ennemis. Elle s'apprêtait à sauter de cheval et s'enfoncer dans la cohue meurtrière quand le hurlement inhumain d'un raïs fondant sur elle la surprit.

Le raïs la frappa de plein fouet, faisant rouler Flamerole et sa cavalière au sol. En tombant, Ophys ne put retenir son hurlement qui s'éteignit quand la douleur de sa jambe écrasée par le poid du cheval la submergea. Le monstre se redressa, debout sur les flancs de Flamerole, l'empêchant de s'échapper. Ophys se débâtit, tenta de libérer sa jambe écrasée par le poids des deux bêtes, jetant par à-coups des regards vers le raïs. Il venait de réchapper à ses camarades, son corps velu suintait de transpiration et de sang, ses yeux porcins roulaient, fous, dans de immenses orbites. Il brandissait une barre de fer rouillée et déjà souillée par le sang, avec laquelle il avait la ferme intention de l'embrocher au paysage. Bestial, le monstre tordit son cou et poussa un cri de mort. Ce fut son dernier cri. Une lumière éblouissante avait transpercé les airs, s'était fichée comme une flèche enflammée dans ses yeux inhumains et l'avait déstabilisé dans sa frappe. Profitant de ce court instant, Ophys avait réussi à dégager un poignard de sa ceinture et l'avait lancé avec force dans la gorge de son agresseur. Le raïs s'effondra, agonisant. Enfin libre, Flamerole se releva d'un bond et piétina, brisa le corps du raïs expirant. Maladroite, la légionnaire se mit sur pied et sans plus attendre, couru en boitillant jusqu'à la mêlée qui faisait encore trembler le sol de par sa violence. La lumière persistait, tellement forte et si pure que l'on pouvait voir chaque détail de la cohue. Et cette lumière ne pouvait venir que d'un seul homme. Ophys dégaina enfin son sabre et dans son geste, mis à terre deux raïs qui l'entourait. Sabre à la main, elle devint intouchable. Ophys paraît, frappait, esquivant avec une adresse polie depuis des années. Même sa boiterie était devenue bénigne, inexistante à ses yeux. Elle retrouva vite Thowind, qui maniait encore son épée avec beaucoup de bravoure. Mais Ophys était arrivée au bon instant ; épuisé, le dessinateur perdait ses appuis, ses coups devenaient impuissants, le sang coulait encore abondamment de son épaule blessée. Il n'y avait plus que ses yeux, aussi puissants que les eaux du Pollimage, qui intimaient le respect à ses adversaires. La lame du dessinateur tua un monstre, mais, à bout de force, il ne put parer l'attaque d'un deuxième qui était bien déterminé à le décapiter sur place. Ophys, imperturbable, se glissa comme une ombre entre Thowind et le raïs qu'elle égorgea de sang froid. Sans dire un mot de plus, Ophys se rangea à ses côtés et ils exterminèrent les raïs qui se risquèrent à les tuer. Tout le temps aux côtés du jeune Dessinateur, la légionnaire l'avait soutenu lorsqu'il s'effondrait, livide ; mais la volonté de l'homme n'avait pas d'égale et sa lame fut la dernière a frapper l'adversaire. Même lorsque le dernier raïs tomba, Thowind ne dit rien. En avait-il seulement la force ? Son visage était blême, fixant désormais un vide que lui seul pouvait voir. Une fois de plus, ses jambes cédèrent sous son poids et Ophys le rattrapa tant bien que mal, le mettant à genou face à elle. Rangea son épée dans son fourreau, elle tira son poignard et entreprit de démonter l'épaulette de l'armure de Thowind, qui cachait la plaie béante de son épaule. Le camp était trop loin pour qu'elle puisse le ramener jusqu'à là-bas avant qu'il ne s'effondre une dernière fois, mort. Elle devait dès maintenant arrêter l'hémorragie pendant qu'il était encore temps. A l'aide de son poignard, elle coupa les liens de cuir qui assemblaient les morceaux de l'armure ensembles. Elle arracha l'épaulette de fer et découpa prestement un morceau d'un vêtement raïs qu'elle appliqua sur la blessure de Thowind. La plaie, très mal placée, aurait pu le tuer s'il avait encore combattu quelques secondes. Alors qu'elle pansait la blessure pour éviter les écoulements de sang abondants, elle lui murmurait avec froideur des reproches qu'il n'entendait sûrement pas, peut-être plongé dans un état second.

«Imbécile. Il faut vraiment être orgueilleux et insensé pour avoir la prétention de manier le Dessin et le sabre de cette manière, après avoir refusé le soutient de deux rêveuses. En te conduisant comme ça, tu mets ta vie en danger et celle des autres. »

Lorsqu'Ophys eut arrêté l'effluve de sang, elle se releva, passant le bras du Dessinateur autour de son cou pour pouvoir le soutenir lorsqu'elle l'emmènerait jusqu'au camp. Elle l'avait mit du côté inverse à sa propre jambe boiteuse et se mit en route. Elle voyait leurs camarades, à une centaine de mètres. La légionnaire espéra aucun d'eux n'avaient été gravement touché, du moins, pas autant que le Dessinateur. Ce dernier, appuyé contre elle, mettait ses efforts à se soutenir par lui-même et à ne pas l'encombrer lorsqu'elle marchait. Elle n'écouta pas même si il lui adressait la parole, calant sa tête brune contre son épaule pour éviter les efforts inutiles. Un silence s'était étendu sur le sentier, le carnage tempétueux été terminé, le calme était revenu. Ophys arriva aux près des ses voyageurs tremblante, soutenant encore à grande peine le jeune Dessinateur qui expirait. Elle le déposa auprès des rêveuses et s'éloigna pour respirer longuement. L'énervement, découlant certainement d'une peur impulsive, dont elle avait été emprise en rejoignant Thowind sur le champ de bataille venait peu à peu de s'estomper. Elle regretta les paroles qu'elle avait dit au semi-mourant, peut-être ne les avait il pas entendues et c'était mieux ainsi. Elle marcha un peu, pour détendre sa jambe raidie par la douleur et se rapprocha de ses compagnons. Il fallait s'en douter, mais il y avait foule au guichet des rêveuses. Seules Süraby, la faëlle, ainsi qu'Ophys n'avait été que très peu touchées lors de l'affrontement. Killian, supportait tant bien que mal sa blessure au dos, qui, cela se voyait sur son visage, la faisait atrocement souffrir. La légionnaire se mit à côté de la faëlle pour pouvoir répondre à ses doutes sans hausser la voix.

« Non, les raïs sont trop bestiaux pour pouvoir faire preuve d'une intelligence d'organisation. Ces monstres vivent en troupeau par nécessité, seuls ils ne peuvent pas survivre. Mais ils peuvent être facilement dominés par quelqu'un qui a décidé de les asservir. Réunir autant d'archers dans un escadron aussi organisé a du prendre du temps. Cela veut dire que la personne qui les dirigeait était au courant de l'excursion bien avant notre départ et cela touche directement les administrations de l'Empire. Nous sommes suivis depuis le début, et ce genre d'attaques ne vont être plus que fréquentes. C'est certain. »
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01.07.12 20:45
Une demi-faëlle et une autre réveuse.. Interressant. Ceyye rêveuse es que je l'avais croisé sans la voir à Fériane? Peut-être. Elle avait hâte de faire sa connaissance. Le départ au galop de la troupe me sortits de ma rêverie. Et je ne fis rien pour ralentir Hérebus, qui ne fis rien de mal, juste suivre la vitesse des autres. Un air glacé s'incrusta dans mes vêtements. Je portais ma robe épaisse gris perle, en plus d'une cape en cuir fourrée, mais le froid me pénétrait quand même. Je resserrai un peu les pans de cuir sur moi, lacant les lacets qui me premettai de la fermer. Mais un frisson dans le dos me fis stopper mon geste. Les autres avaient ralentis, je me redressai sur ma selle. Mon cheval comprit tous de suite, il repassa au pas. Mes mains se ressèrent sur les rênes, et j'avalai péniblement ma salive. Je ne savais pas où nous avait ammené le guide, mais il s'était passé des choses ici. Des morts, des pleurs, des cris...
On s'arrêta. Lentement je mis pied à terre, retira l'hanarchement de Hérébus et alla les ranger. Après l'avoir caliné et passer un licou. Tous les autres autour de moi s'affairaient, mais moi. Qu'es que je pouvais faire? Rien. Et pis même si je le pouvais, je ne le pourrai pas. Je m'éloignai un peu du reste de la troupe, pour rester debout à découvrir le lieu. L'herbe qui s'était remise à pousser, ne cachait pas l'odeur du brulé. L'odeur de la cendre, et de la chair imprégnait encore les lieux. Ma main glissa sur un bloc de pierre. Autrefois le mur d'une maison. Que s'était-il passé ici? Pourquoi il y avait tant de tristesse, de peur en ces lieux? Je refugis mes mains dans ma cape en retournant vers les autres, pour cacher mes mains qui tremblaient.

Le feu diffusait une douce chaleur, réchauffant nos corps gelés. J'avais remonté mes genoux contre ma poitrine, les entourant de mes bras le repas finit. Ecoutant d'une oreille distraite les échanges, souriant parfois. Mais l'ambiance des lieux me pesais. Ce qui me manquais était la présence de mon loup. Alors que cette pensée me traversait l'esprit, un sifflement dans l'air me ramena cruellement à la réalité, ainsi que les cris de douleurs de Thowind et de la rêveuse. On nous attaquait. Tous alla très vite, les flèches pleuvaient, certaines se ficha àa à peine quelques mètres de ma position, mais je les ignorais, me levant. Les "guerriers" partirent à la charge contre l'ennemie caché dans les bois nous entourant. Il ne restait que la rêveuse, Lavrenti, l'histographe et moi. Le guide nous amena jusqu'à un arbre. Mais cet arbre n'était pas normal. Un aura l'entourait, comme si il était vivant. Je ne dis pas qu'un arbre n'est pas vivant, mais là, c'était comme si il était "humain". Un pressentiment impregnai tout son être: le danger. Mais il était dirigeait vers l'extérieur, donc cela ne nous affectait aucunement. Je ne me posai pas de question quand le guide nous intima de rester là. Je savais qu'il savait ce qu'il fesait, mais je me promi à lui poser quelques questions..

On entendis plusieurs minutes. Minutes qui me parurent longues. Je me fis glisser contre l'écorce, m'assaillant dans l'herbe. Essayant d'ignorer les bruits des combats au loin. Ils me rappelaient trop de mauvais souvenirs. Le silence se fit. Un silence de mort. Je me relevai, attendant les autres qui ne tardèrent pas à arriver. Mon instinct de rêveuse me conduit jusqu'à un blessé, deux quand j'entendis Ophys réprimander le Dessinateur. Qu'elle déposa contre le chariot. Je voulu la retenir mais elle était déjà loin, laissant les bléssés les plus gravement touché la priorité. Je m'aggenouilla face au jeune homme. Je ferma brièvement les yeux, pour repérer ses blessures. Une était plus grave que les autres, donc je m'occuperais déjà de celle-ci. Sans cérémonie, je fis glisser mes doigts sur son épaule, touchant le pansement sommaire. Le retira délicatement, planquant mes deux mains sur la blessure retenant quelques peux le sang. Puis mon pouvoir se mis en route, rattachant les tissus déchirés.
Je fermai les yeux, pour "voir" chaques plaies. Mes mains allèrent chercher chaques blessures pour les refermer. Quand j'eu fini, je me redressai.

-Ne bouge pas ton épaule trop violement, ou lui demande pas trop de tension. Je te l'ai refermé mais elle peut de nouveau se déchirer. Je commencai à me détourner, pour aller vers les autres blessés, laissant Killian à Roxane, mais je me stoppai. En disant d'une voix dure.La prochaine fois essaye de réfléchir avant de foncer tête baissé, te vider de ton sang ne nous aurrait pas aider. Et la vie est trop précieuse et courte pour la gâcher inutilement, alors que tu as encore la chance de vivre un peu plus.
Je repartis, mes pas foulant surement le sol. Je trouvis sans peine Ophys. Tous en lui posant la main sur l'épaule je lui dit, un sourire aux lèvres:

- Assis-toi que je m'occupe de toi.

Installée, je lui soignais ses plaies. Nous eûmes fini, Roxane et moi à soigner tous le monde quelques minutes plus tard. Et là un débat se mit en route, sur l'attaque. Cela ne me consernais pas, où je ne voulais pas y faire attention, mais en tous cas je m'éloignait un peu. Les sens aux aguets. Un grand sourire étira mes lèvres quand j'entendis un bruit de galopade. Je m'accroupis, mais déjà Lobo m'avait fais basculer sur les fesses. Son museau venait se loger contre mon visage, changeant tous le temps de place. Il frétillait, mes doigts allèrent se loger dans la fourrure de son cou. Sans me relever, je déclara aux autres, car j'avais senti la tension se mettre en place quand il avait apparu et courru vers moi. Les armes cliqueter.

-C'est un ami!
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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15.07.12 14:02
[il n'est pas super....mais bon...c'est pour débloquer un peu hein ^^]


Süraby aida Killian à s'asseoir près du chariot pour ensuite aider les autres. Elle n'avait pas l'air d'être blessée, tant mieux. Thowind était avec Ophys, qui le soutenait. Il était tout aussi épuisé, et sa blessure n'était pas jolie. C'était peut-être courageux, mais c'était aussi stupide de sa part. Mourir dès le premier combat ne lui aurait rien apporté.

Son dos la faisait souffrir, mais elle tentait de ne rien montrer. Les deux Rêveuses s'activèrent rapidement, et Killian vit Roxane apparaître au-dessus d'elle. Sans un mot, elle souleva son vêtement et déroula son rêve. Une onde de fraîcheur se déversa dans le corps de la Marchombre quand la douleur s'en alla. Bien sûr elle aurait une légère marque, mais elle remercia tout de même Roxane du regard, alors qu'elle allait s'occuper de leur guide. Mettant sa main sur le ventre, Killian se dit que c'était une bonne chose, d'avoir été blessée au dos. Parce que si c'avait été au ventre, l'enfant ne serait plus là. Et heureusement pour elle, personne n'était au courant pour sa grossesse. Et, à un mois, cela ne se voyait pas.

Restant assise, elle observa le camp. Roxane était penchée sur Lavrenti et triturait la petite barbe qu'il avait. Killian ne put s'empêcher de sourire au vu de son regard innocent. Jusqu'à ce qu'elle rougisse en comprenant ce qu'elle faisait. Elle ne comprit pas les paroles prononcées par la Rêveuse, mais se retint de rire.

Son dos tiraillait encore légèrement, mais rien de méchant. Elle se redressa donc, son nez l'avertissant d'une arrivée inconnue.
Killian se tendit, prête, sans pour autant dégainer.
Alors, lorsque le loup fendit la nuit pour se jeter sur Hash, tout le monde sortit les armes, prêts à le tuer, mais la Rêveuse leur dit qu'il était son ami.
Les armes furent rangées, mais la méfiance restait. C'était un loup tout de même. Mais Killian avait toujours trouvé ses bêtes captivantes. Peut-être qu'il était la même chose pour Hash que Taï'Dashar pour elle.

Les jambes encore mal assurées, Killian s'approcha du loup, regarda Hash et lui dit :


-Il est vraiment magnifique ton loup. Je peux le toucher ?

Elle attendit le hochement de tête pour le caresser entre les oreilles. Il était tout doux.

Lorsqu'elle se releva, un débat avait lieu pour comprendre le sens de l'attaque. Killian réfléchit puis annonça :


-Je pense que quelqu'un nous épie. Et ce quelqu'un nous suivra, tendra les pièges et les embuscades. Il faut se méfier et être encore plus prudent. Et si cette personne a les moyens de contrôler des Raïs, et des Raïs Archers, c'est qu'il est encore plus dangereux que ce que l'on peut penser. Je conseillerais de repartir tout de suite.

Les autres semblaient dubitatifs. Elle n'avait fait qu'exposer son point de vue. Libre à eux de l'accepter ou non. Elle se rassit, son dos brûlant encore un peu. Ce n'était pas elle le chef de l'expédition. Elle ne prendrait donc pas de décision. Aucune.
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16.07.12 20:11
Un courant d'air traversa ce qui était devenu le champ de bataille. Les arbres s'inclinèrent par la force du vent, seul mouvement dans l'immobilité qui s'était installée, dans l'inertie des cadavres raïs qui gisaient. Lavrenti avait le menton sur sa poitrine, la tête pendante; il frissonnait. Puis le vent se calma et les arbres retrouvèrent leur hauteur coutumière. Il releva aussi la tête. Sursauta au contact de la Faëlle, ne l'ayant pas entendu arriver. Puis il sourit à la chaleur du geste; humain, paisible. Ensemble ils réussirent à amener le Sculpteur de branche au campement où les rêveuses s'activaient déjà. La dénommée Roxane, dont Lavrenti n'avait eu jusqu'alors connaissance de son don, s'approcha de lui. Elle posa ses mains sur sa cuisse, et il regretta qu'elle doive se salir ainsi les mains de son sang. L'homme avait été guérit par un rêveur à une seule reprise, mais il ne l'avait pas vu déployer son art. Ainsi il s'appuya sur ses avants bras et observa attentivement la concentration de la rêveuse, la plaie qui se refermait, puis qui ne devenait plus qu'une mince cicatrice. Il était fasciné par ces capacités, cette façon de tromper la nature. Lavrenti tendit sa jambe, s'attendant malgré lui à retrouver la douleur d'avant. Ce ne fut pas le cas; il n'y eut qu'un picotement inconfortable mais endurable. Il soupira, soulagé, et reconnaissant à la rêveuse et à son art. L'homme ouvrit la bouche pour la remercier mais suspendit son geste en apercevant Roxane qui l'observait curieusement. Il s'apprêtait à lui demander ce qui la troublait lorsqu'elle le lui annonça :

-Ça fait quoi d'avoir une barbe ? Ça doit être vachement bizarre !

Lavrenti fut surpris un instant, puis éclata de rire alors qu'elle agrippait la chose qui était l’objet de la question. Il la laissa faire, comprenant parfaitement que l'inconnu pouvait pousser celui qui ne sait pas à une curiosité irrésistible. Comme si son geste la ramenait à elle même, la rêveuse baissa subitement les yeux, le teint rouge. Le Sculpteur de branche émergea de son rire dans lequel il commençait à s'étouffer, puis réfléchit à la question. Autour d'eux, ceux qui avaient été témoins de la scène s'en amusaient toujours. Il prit, à son tour, le menton de la rêveuse qu'il souleva et tapota du pouce. L'ex-Fils du Vent s'était habitué à sa barbe; cela faisait une décennie qu'il la portait nonchalamment. Ainsi lui répondit-il, avec un sourire en coin, par une question ;

-Et de ne pas en avoir une ? Tu n'as pas froid au menton ?

Un débat commença dans la troupe qui s'était rassemblée, sur l'origine de l'attaque et sur la marche à suivre. Lavrenti était d'accord sur le fait qu'il était anormal pour les Raïs d'être aussi organisé, et que, par conséquent, il y avait quelqu'un ou quelque chose qui avait obtenu leur soumission et qui les commandait. Mais de dire qu'ils avaient été suivis depuis le début, il ne le croyait pas. Certes, à présent ils seraient suivis, car si les Raïs étaient entrés aussi profondément dans le territoire Alavirien c'était qu'ils cherchaient à se l'approprier, et de voir ainsi une troupe se déplacer à leur guise, dans ce qu'ils considéraient comme leur territoire, allait les enrager. Les pousser à attaquer à nouveau. Et la troupe avait vaincu; les Raïs se sentaient probablement menacés par la troupe mais cela les encourageraient seulement à se débarrasser d’eux définitivement. À attaquer à nouveau.
Lavrenti doutait que cette personne contrôle tous les Raïs -cela prendrait un pouvoir terriblement puissant, semblable à celui que les Ts'liches avaient, pour être maître de Kur N'Raï et du royaume en entier. Peut-être avait-il seulement réussit à s'approprier quelques hordes. Rien n'était certain.


-Je pense que quelqu'un nous épie. Et ce quelqu'un nous suivra, tendra les pièges et les embuscades. Il faut se méfier et être encore plus prudent. Et si cette personne a les moyens de contrôler des Raïs, et des Raïs Archers, c'est qu'il est encore plus dangereux que ce que l'on peut penser. Je conseillerais de repartir tout de suite.

Il hocha la tête au conseil de Killian.

-Nous avons fait un sacré vacarme, et celui qui les commande, dit-il en pointant du menton les Raïs éparpillés, voudra savoir pourquoi.

Le Sculpteur de branche respira, calme; rien n'était certain sauf le fait qu'ils devaient quitter cet endroit. Puis il aperçu du coin de l'oeil Thowind qui, inconscient, avait été soigné mais qui gisait, immobile. Une pointe d'inquiétude se créa dans son esprit; ils devaient lever le camp; maintenant. Avant que leurs vies frôlent à nouveau la mort. Il fut bientôt évident pour tout le monde que c'était la première chose à faire, et personne n'avait vraiment envie de rester dans ce qui était devenu un cimetière portant l'odeur de sang de Raï. Ils commencèrent donc à se préparer à quitter le campement.
Lavrenti repéra sa trousse à outil, puis se hâta de retrouver ses précieuses lames parmi les corps. Ce ne fut pas trop long, car lors du combat l'homme ne s'était pas déplacé; il avait plutôt laissé les Raïs venir à lui. Ainsi ses outils se trouvaient à proximité. Quelques minutes passèrent et il les eut tous réunis dans ses pochettes. L’homme soupira, rassuré de ne pas les avoir perdu. Il revint rapidement vers ses compagnons qui rassemblaient eux aussi leurs effectifs en se préparant à partir. Iaknill le retrouva dans la mêlée et Lavrenti accrocha à sa selle ce qui lui appartenait et qui n'y était pas.
Le dessinateur n'étant toujours pas revenu à lui, on le souleva puis le plaça sur le chariot. Lavrenti maudissait le chariot qui allait les ralentir, mais savait bien qu'il était nécessaire pour ceux qui n'avaient pas de monture.
Il fut soudain pris de frissonnements, et eu une terrible envie de musique. D'échappatoire au monde, à la réalité. De laisser la place au rêve. Il pensa à sa harpe, mais y résista. S'il avait été seul, il aurait retrouvé la source et se serait mis à jouer -il trouvait toujours que la musique était extraordinaire lorsqu'il y avait un courant d'eau à proximité, que le son était plus pure, enforcit par les clapotement de l'eau-, se serait égaré dans son esprit. Dans sa folie. Il se parlait furieusement à lui-même alors qu'il enfourchait son cheval, les sourcils froncés et une lueur folle dans les yeux. Puis il observa les rochers, les racines des arbres qui traversaient le sol par moment puis qui y pénétraient à nouveau, la plaine qu'on entrevoyait parmi les arbres et les pierres. Lavrenti Esmerol se calma, sa folie reflua. Il cessa de fulminer. L'allégresse qui s'était installé grâce à Roxane, de façon naturelle malgré la violence qui avait occupé l'espace, s'était dissipée. L'homme était fasciné par l’innocence de la rêveuse, par son habileté à faire fleurir la joie de vivre, même si l'environnement tentait d’attester qu'elle n'avait pas sa place.
Ils allaient devoir descendre, car ils s’étaient placés en hauteur, et prendre un autre chemin. Plus au sud. Un détour. Si c'était cela qu'il fallait pour éviter d'être ainsi agressé par des Raïs imprévisibles qui jonglaient à présent l'arme et une intelligence acquise, peut-être était-ce la meilleure chose à faire. Lavrenti allait suggérer l'idée au groupe, mais après être sortit de la place. Il repéra le cheval de Thowind et le prit par la bride.
Puis tout le monde fut prêt et ils laissèrent derrière eux ce qui avait bien pu être leur fin à tous.
Le ciel était sombre, la nuit prenait son cours. Ils n'avaient toujours pas dormi.




[Un peu court, c'est aussi pour faire avancer les choses. ^^ Ce sera mon dernier poste avant que je revienne. On se voit en août, cher amis ! N'abîmez pas trop Lavrenti pendant mon absence Descente dans les glaces - Descente dans les glaces [I : Départ et premières escales] - Page 2 513170 ]
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20.07.12 0:24
Süraby retournait vers Elundrïl. Le petit cheval, nullement perturbé par les évènements récents, paissait paisiblement, somnolant à moitié. La jeune femme leva les yeux au ciel :

- Bougerais tu seulement si la foudre éclatai au dessus de ta tête ?

Le poney s’ébroua et continua à brouter. La faëlle éclata d’un rire cristallin. Parfois elle aurait aimé faire preuve de la même indifférence. Le petit cheval se retrouva rapidement harnacher et elle remit ses affaires bien en place sur le dos de son ami avant d’y atterrir promptement. Elle s’avança vers le reste du convoi qui déjà se remettait en mouvement. Le blessé avait été chargé dans la charrette, il demeurait inconscient. Les yeux de la faëlle se posèrent brièvement sur le loup accompagnant Hash. Elle avait été une des rares, avec Ophys, a ne pas réagir aux retrouvailles trompeuses entre le canidé et la rêveuse. Il semblait veiller sur elle, et le lien tissé entre eux deux la fascinait. D’un commun accord il avait été décider de repartir sur le champs. Les lieux n’étaient plus surs, et ne l’avait probablement jamais été. Lavrenti les conduisait donc, choisissant de revenir quelque peu sur leurs pas pour repiquer à travers la plaine, empruntant des passages plus surs et en terrain connu.

Mais il devenait déraisonnable de continuer dans la nuit noire. La fatigue régnant sur la troupe et la présence d’une menace inquiétante les empêchait d’aller plus loin. Ils s’arrêtèrent à la lisière d’un bois, confondant le campement parmi les arbres et veillant à ne pas faire de feu. Süraby, fatiguée par cette après midi on ne peut plus forte en émotion, se contenta d’étaler son duvet prés de son poney et de s’y allonger à plat ventre. La dernière chose qu’el fit avant de s’endormir fut de jeter un coup d’œil vers le ciel. Pas d’étoile, la couche de nuage trop épaisse empêchait leurs lueurs d’apparaître. Elle ferma les yeux et, apaisée par la présence de son poney, sombra rapidement, à l’image du reste de la troupe.

Ce fut les discussions de ses compagnons de voyage qui la réveillèrent le lendemain. Elle était la dernière réveillée. Sans doute les séquelles de son séjour oisif à la citadelle. Se levant rapidement, elle roula son duvet et le rangea dans ses affaires, ne laissant rien traîner. Le soleil n’était pas levé depuis longtemps, à en croire les perles de rosée qui parsemait abondamment les pétales des fleurs et son cercle lumineux n’éclairant encore que partiellement la lisière. Se redressant, elle constata en souriant qu’elle n’était pas tout a fait la dernière : Elundrïl n’avait pas bouger. Etait-il le seul cheval capable de dormir totalement détendu, couché, en plaine inconnue, et d’où le danger pouvait poindre à tout moment ? La faëlle se rapprocha du cercle qu’avaient formé les convoyeurs et les salua, souriante comme à son habitude. Elle pris place prés de Roxane. Elle était heureuse de retrouver la rêveuse. Ses cheveux blonds avaient poussés depuis leur dernière rencontre, elle avait grandit mais au fond elle n’avait pas changer depuis leur rencontre. La mine endormie de la rêveuse s’éclaira lorsque la faëlle lui sourit. Se tournant vers ses compagnons de voyage, elle souleva la question du départ. Ils avaient tous l’air plutôt reposé et en forme, même si Thowind été encore pâle.

- En vu de l’attaque d’hier, il serait plus prudent de ne pas traîner, n’est ce pas ?

Un autre débat fut alors lancé. Lavrenti avait une idée précise du chemin à emprunter et répondait assurément aux questions. Süraby se tourna vers son exubérante voisine et lui lança, enjouée :

- Alors, quoi de neuf chez les rêveurs ? Les amis, le famille, et… les amours ?
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Roxane
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22.07.12 15:32
Lavrenti prit soudainement le menton de Roxane entre ses doigts. Qui se sentit virer au rouge. Mais un beau rouge hein…Bien tomate, si pas pivoine.
Son cœur accéléra tandis qu’elle crut qu’elle allait manquer d’air. Ses mains devinrent moites, et elle ne se sentit plus maître de ses gestes.
Ca y était.
Elle était tombée amoureuse.
Encore.

-Et de ne pas en avoir une ? Tu n'as pas froid au menton ?

Il avait arboré un demi-sourire, totalement irrésistible. Elle sentit son visage s’approcher de lui, ses lèvres se tendrent…
Il tourna le visage pour prendre par à la discussion qui avait débuter. Lèvres dans le vide, Roxy se remit à rougir.
Mais de honte, cette fois. Elle espérait au fond de son petit cœur que personne ne l’observait à l’instant…Sinon, elle aurait l’air de quoi ?
La jeune rêveuse se leva, bras sur la poitrine. Elle lui tourna le dos et alla soigner une autre personne qui avait besoin d’elle. Inutile de préciser qu’elle boudait.

La demoiselle avait si mauvais caractère qu’elle refusa d’ouvrir la bouche pour parler à quiconque. Ah ! Les bougres ! Ils étaient tous dans son camp…Ils avaient fait exprès d’entamer le débat pour l’empêcher de l’embrasser.
A la fin, elle était tellement en colère qu’elle ne dit à personne qu’elle n’avait aucune envie de bouger ses fesses d’ici. Elle était bien, elle !
En plus, les ennemis se douteraient qu’ils bougeraient, et s’apprêtaient peut-être à les devancer et faire une embuscade. Justement, autant rester ici ou faire demi-tour. Ils prendraient un autre chemin, voilà tout…

Puis une flamme nouvelle traversa son regard, tandis qu’elle se pliait aux ordres : remonter dans un des chariots et reprendre la route.
Roxane allait leur obéir. Ils prendraient les décisions. Mais elle décida de crever de trouille. Une trouille terrible, qui l’obligera à se confier à quelqu’un.
Et à se blottir contre ce quelqu’un. Vous comprenez, une peur pareille, ça ne pardonne pas…

Satisfaite d’elle, elle se remit à chantonner en veillant sur chacune des personnes qui formaient son petit groupe.
Tout le monde avait été soigné…Enfin, excepté Thowind qui était beaucoup trop affaibli. Une fièvre commençait même à poindre chez lui mais l’autre rêveuse, Hash, était à son chevet. Celle-ci d’ailleurs était assise près d’un loup.
Lorsqu’il avait apparu, Roxane avait failli hurler de peur-elle venait d’y penser…Ca aurait une autre occasion de se réfugier dans les bras de Lavrenti !- mais l’autre rêveuse leur avait juré que c’était un ami.
N’empêche…Avoir un loup comme ami…Il fallait le faire.

Ils finirent par installer un campement. Ils étaient tous tellement fatigués qu’ils ne prirent même pas la peine de préparer un lit convenable, se jetant tous presque au sol. Ils n’avaient même pas envie de manger, c’est pour dire.
La rêveuse chercha alors Lavrenti du regard. Il était installé près du feu et s’apprêtait à dormir. Sautant sur l’occasion, elle se précipita près de lui et lui confia doucement :

-Oh…Excuse-moi mais…tu dormais pas encore donc…J’ai pas de couverture. Les autres dorment et et j’ai pas envie de les réveiller. Ca te dit de partager la tienne ?

Ses yeux brillèrent, remplis d’espoir, et ce fut à ce moment là que Killian lui tapota l’épaule, couverture en main. Apparemment, elle en avait deux et cela ne lui dérangeait absolument pas de la lui prêter.
Merci, Killian. Tu viens de faire foirer son plan de drague !
Roxane la remercia entre les dents et se roula en boule dans ses draps. Elle venait une nouvelle fois de se ridiculiser.
Lavrenti ne voudrait jamais d’elle maintenant !

*******************************

Le lendemain matin, ce fut la rêveuse qui se leva en première. Elle commença donc à préparer le petit déjeuner, tout en chantonnant doucement.
Elle réveilla ainsi d’autres personnes de son groupe et les discussions débutèrent. Ainsi, elle put apprendre les fonctions de chacun et ne put que constater qu’il y avait une énorme diversité entre chaque groupe.

Elle était en train de grignoter un morceau de fruit-décidément, les discussions sur le chemin à prendre ou ce qu’il fallait faire ne l’intéressait pas-lorsque Süraby se tourna vers elle. Coinçant ledit fruit entre ses dents, elle lui sourit de sorte que l’on croit que le morceau était ses dents.
Partant seule dans un fou-rire, elle réussit néanmoins à saisir le sens des propos de son amie :

-Alors, quoi de neuf chez les rêveurs ? Les amis, le famille, et… les amours ?

Roxane se sentit rougir. Etait-ce…une question piège ? Où était la caméra cachée ? La demoiselle se mit à regarder autour d’elle, observant les personnes autour d’elle attentivement. Ils ne semblaient pas les écouter, toujours pris dans un interminable débat.
Elle lui répondit alors doucement, rassurée :

-Les amis bah je vous retrouve toi et Killian donc…Je ne peux rien demander de mieux. Et puis, je pense que je vais m’en faire de nouveau ici…Ils ont l’air tous super. La famille ? Je n’ai toujours pas de nouvelles de mes parents.

C’était vrai. Elle n’était toujours pas passée chez son ancien ‘chez-elle’ pour voir comment ils allaient. Elle avait la désagréable impression qu’elle ne serait pas la bienvenue.
Alors à chaque fois, elle retardait l’événement. Sachant qu’elle aurait pu dès le départ leur envoyer des lettres…Mais il était trop tard et elle pensait au fond d’elle qu’ils ne répondraient pas.

-Chez les rêveurs bah…Je vois qu’ils acceptent enfin de voir des femmes dans leur troupe. Hash est la deuxième rêveuse que je rencontre. C’est vraiment un avancement.

Roxane se tut. Il était temps pour elle…D’affronter la dernière question. Guettant à nouveau les oreilles indiscrètes, elle se rapprocha de Süraby jusqu’à pouvoir la frôler et se mit à murmurer très bas… :

-Lavrenti me fait craquer…

…Même si ce n’était un secret pour personne. Mais la pauvre petite était per-su-a-dée d’être la plus discrète qui soit.

-Et toi, Süsü ? La famille, les amis, les embrouilles ??? Les amours ? Les Faëls ? Ta vie, quoi ?

Elle écouta attentivement la réponse. Comme elle était contente de la retrouver ! Elle le lui confia et elles finirent dans les bras l’une de l’autre, pleurant presque de joie. Et Roxane ne put s’empêcher de s’imaginer que ce soit Lavrenti à la place de Süraby. Elle la serra d’avantage et finit par l’embrasser.
Alors que tout le monde les regardait, amusés de leur retrouvaille.
Roxane venait de gaffer entièrement. Non seulement ils se feraient tous des idées, mais en plus Süraby aurait peur d’elle.
A vie.
Enfin, il y avait de quoi.

La rêveuse se dégagea brusquement de la demi-faëlle. Qui la regardait étrangement. Comme tout le monde, en fait.
Elle avala bruyamment sa salive et articula, rouge pivoine :

-Je…Heu…Ce n’était pas ce que je voulais faire…J’ai imaginé que c’était…La…

Roxane se tut soudain. MEDAY, MEDAY !!! Elle avait failli livrer son secret ! Un mot, viiite !
Un mot qui commence par ‘La’. Ou un nom tout sauf Lavrenti. Surtout pas un prénom de fille, en tous cas. Sinon, ils pourraient vraiment penser qu’elle changeait de bord.
Elle trouva alors une idée et se mit à hurler, pour être sûre que tout le monde entende :

-L’amour de ma vie ! Le prochain ! Celui que j’aurais ! Je…Oh, excuse-moi Süraby.

La demoiselle se tourna vers les charrettes et sauta dans l’une deux, baissant la tête. Combien de gaffes allait-elle encore faire ?
Maugréant sur elle-même, Roxane attendit patiemment que la route reprenne. Elle n’avait aucune envie de parler à quelqu’un, de peur de lâcher une autre connerie.
Elle ne voulait pas se ridiculiser une nouvelle fois devant les beaux yeux et la belle barbichette de son amour !
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29.07.12 22:38
Quand on fut prêt, notre groupe se mit en route. Mais pendant que tous rangeait les affaires, je me dirigeais avers Hérebus, suivis de mon loup.

-Bon, pendant que tu n'étais pas là, je me suis fais un nouvel amis et j'aimerai que vous faisiez connaissance.

Le léger hennissement de mon cheval me coupa. Dans un sourire, j'intimai à Lobo de ne pas bouger alors que je m’avançai vers ma monture. Après l'avoir doucement caressé, je lui murmurai des paroles à l'oreille, lui expliquant tout. Je sais on pourrait me prendre pour une folle, mais je pense que tous animal peut nous comprendre. Et même si ce n'est pas le cas, le faite de leurs parler les rassurent surement. Mon loup choisit de s'approcher, et Hérebus piaffa et ronfla. J'immobilisai mes gestes, attendant la suite. Et du faite que je ne voyais pas ce qu'ils faisaient, cette attente me stressa assez. Mais ma respiration reprit quand j'entendis Lobo s'eloigner après avoir produit une sorte d’éternuement. C'était bon. Le sourire aux lèvres je préparai mon cheval et cela fais je montai dessus et le laissa me guider jusqu'aux autres.

Pendant le voyage, je trouvais, avec un peu de difficulté, Lavrenti. Je devais lui demander pour l'attaque. Car cela m’intriguais beaucoup.Quand Hérebus eut calé son pas sur celui du cheval de l'homme, je lui demanda. En faisant l'effort de tourner la tête vers lui. J'avais remarqué que certaines personnes prenaient mal le faite que je les regarde pas quand je leurs parlaient. Mais d'un côté, en quoi cela m’avançait?

-J'aimerai savoir, qu'à tu fais pendant l'attaque? Tu sais avec l'arbre. Car il m'a semblait plus "humain". Et... Que s'est-il passé là où on a campé?

Oui, cet endroit m'a laissé un mauvais souvenir. Et j’espérai que Lavrenti était au courant.
On s'arrêta de nouveau. Mais tous étaient fatigué donc on ne mit pas longtemps à se mettre au lit. Quand à moi, j'étais heureuse de retrouver la présence chaude de mon compagnon. Mais je ne m'endormis pas longtemps... Alors que je dormais dans un sommeil sans rêves, un bruit discret attira mon attention. Des bruits de pas. Cela aurait pu ne pas attirer mon attention, mais c'était le genre de marche qu'utilisait quelqu'un qui e voulait pas se faire repérer. Et ouvrir les yeux n'allait pas m'aider, mais ce maudit réflexe me fit défaut.

-Celle-ci est réveiller! On se dépêche.

Les pas se rapprochèrent et avant que j'ai pu faire quoi que se soit, on me plaqua un chiffon imprégné d'une odeur forte sur le visage et je replongea dans l’inconscience.
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19.08.12 11:59
Haut sur Flamerole, Ophys regardait quelques uns de ses camarades charger Thowind sur le chariot. Ce dernier était encore inerte, arpentant les méandres de son inconscience. Ophys respira difficilement et détourna son regard droit devant elle pour éviter de croiser les regards de ses camarades. Cela ne faisait qu'une journée qu'ils s'étaient mis en route et déjà, leur vie avait été mise en jeu. Ils avaient frôlé la mort, et Thowind, couché dans le chariot aux côtés de Hash, avait failli sombré si ils n'avaient pas réagis si rapidement. Une vraie chance qu'il soit en vie. Elle espérait qu'il l'avait bien comprit et que dans son sommeil, ces mots résonnaient encore dans sa tête. Mais elle lui souhaitait surtout un repos infini.

La troupe se mit en route en silence, suivant Lavrenti qui les menait en terrain plus sûr. Bien qu'Ophys ne soit pas dotée d'un très bon sens de l'orientation, elle comprit que leur guide tirait leur trajet vers le sud. Ils avançaient encore lorsque la nuit posa son voile noir sur les plaines nordiques. Le froid se fit mordant et Ophys redouta quelque peu de voyager de nuit. Mais voir Lavrenti au devant de l'expédition était rassurant, comme cela l'avait été quelques heures plus tôt. Personne se résignait à parler, elle-même n'en avait aucune envie. Elle gardait sur son visage cette expression grave et sans échappatoires qui peignait son visage après ce qu'elle appelait une tuerie. Car il n'y avait pas d'autres mots pour désigner le sanglant combat qui avait eu lieu plus tôt. Elle sentait encore sur son visage le sang séché de ses victimes et celui de Thowind, qui s'était répandu sur son épaule lorsqu'elle l'avait porté jusqu'aux rêveuses. L'odeur était encore poisseuse et lui montait au nez, lui donnant cette habituelle nausée guerrière. La nuit s'était entièrement installée et Ophys rabattit sa capuche de cuir doublé sur la tête pour se protéger du froid. Loin de son idée de vouloir se couper ses autres, au contraire, elle jetait des coups d'oeil vers ses compagnons plus régulièrement, les yeux brillants. Elle voulait juste garder ses oreilles au chaud pour éviter qu'elles ne tombent.

Ils marchèrent ainsi une petite heure jusqu'à ce que Lavrenti décide d'arrêter le convoi. Tout ce fit dans un silence total, les sacs de couchages s'étalèrent sur le sol sans bruit, tous près des uns des autres pour conserver la chaleur. Avec l'aide de quelques uns de ses compagnons, elle déchargea Thowind du chariot et entreprit de retirer son armure. La lui laisser était une occasion de le retrouver au petit matin le corps gelé par la froideur du métal. Une fois qu'il fut débarrassé de sa masse de ferraille, il fut enfoui sous une certaine couche de couverture et les autres purent enfin se coucher. Ophys entendit quelques voix, mais n'en comprit que quelques brides. Décidément, Roxane était très entreprenante avec Lavrenti. La légionnaire s'endormit le sourire aux lèvres, le visage souillé par les traces de sang non effacées et le corps abrité par son épaisse couverture. Le bruit des voix s'estompa, laissant enfin place au silence du Nord. Le vent glacé s'engouffrait entre les arbres, on pouvait entendre les habitants des bois s'éveiller dans la nuit froide. Dans son sommeil, Ophys savait qu'ils n'avaient pas encore atteint le grand Nord. Car dans cette région, le froid était tel qu'il avait étouffé chaque être vivant, le silence était irrémédiable. Alors qu'ici, l'orée de ce bois grouillait de vie.

Ophys se réveilla peu avant Süraby, mis à part la faëlle, tout le monde était réveillé, assis en cercle pour ce qui devait être un salut général. Encore couchée sous ses couvertures bien chaudes, la légionnaire pris le temps de réanimer chacun des muscles de son corps engourdi. Une fois que chaque partie de son corps fut apte à lui répondre, elle s'étira gracieusement et entreprit, encore endormie, de s'extirper de son sac de couchage. Elle avait passé une très mauvaise nuit, comme chaque première fois qu'elle dormait en voyage. La première nuit était difficile, le froid lui avait longtemps taquiné les orteils, des bruits sourds avait transformé ses rêves en cauchemars. Mais elle savait que la nuit prochaine, tous ses inconvénients deviendraient ses meilleurs amis. Ce fut les hurlements de Roxane qui finirent de réveiller Ophys, la faisant se redresser brusquement.

_ L'amour de ma vie ! Le prochain ! Celui que j'aurais ! Je...oh excuse-moi Süraby.

La légionnaire jeta un coup d'oeil vers le cercle que venait de quitter précipitamment Roxane. Il y eut un mouvement doux. Un silence complet après un long rire. Ophys finit de ranger ses affaires posément, alla en ranger une partie sur le chariot et une partie dans ses sacoches de rangement accrochées à sa selle. Néanmoins, elle ne trouva pas son sac, qu'elle avait rangé auprès de ses couvertures, qui contenait ses affaires personnelles, mais aussi des petites armes de valeurs. Le sac avait totalement disparu, avait quitté son emplacement initial dans la nuit. La légionnaire secoua la tête, prenant ça comme un mauvais départ matinal. Une fois bien réveillée, elle était certaine de le retrouver comme par magie, alors qu'il était sous ses yeux depuis le début. Ce fut lorsqu'elle voulu rejoindre les autres qu'elle aperçu le sac de couchage vide.

_Hash ?

Ophys s'approcha sans réfléchir de l'amas de couvertures. Elle s'accroupit, toucha du bout des doigts l'intérieur du sac de couchage. Il était froid, comme si personne ne l'avait réchauffé de son corps durant la nuit. La légionnaire se redressa brusquement, gagna en de grandes foulées le cercle des compagnons encore ensommeillés. Son regard bleu observa chaque visage, recherchant celui posé de la Rêveuse. Il n'y était pas. Son coeur se mit à battre dans sa poitrine, un mélange de peur et de colère s'insinua dans le corps de la jeune légionnaire. Son visage restait impassible, seules ses mains et ses yeux frémissaient de désinvolture. Même sa voix se fit froide et cinglante.

_Vous n'avez pas vu Hash ? Elle n'est pas avec vous, ses couvertures sont vides depuis des heures et vous n'avez rien remarqué ! Inconscients ! Ses paroles finirent dans un cri, ses yeux étaient foudroyant.

Elle entendait déjà une possible réponse : « Elle est sûrement partie se promener avec son loup. » Mais Ophys ne voulu pas l'entendre et se détourna, s'éloignant d'un pas précipité. Elle entendait derrière elle ses camarades s'agiter. La jeune femme s'arrêta devant le sac de couchage ouvert de Hash et observa. Son loup n'était pas là, mais les empreintes, elles, étaient bien présentes. Elle s'accroupit, effleura les marques au sol. Plusieurs traces de pas étaient figées sur le sol, le martèlement des pieds des ravisseurs ayant écrasé le givre de l'herbe. Au moins deux personnes étaient passées par là, sûrement des hommes vu les enfoncements des pas. Ophys se leva et commença à s'éloigner du camp. Où pouvait bien être ce loup ? Ou il était partit dans la forêt dans la nuit avant l'enlèvement, soit il avait été touché par les agresseurs avant qu'ils ne s'en prennent à Hash. Sinon, l'animal aurait donné l'alerte. Elle le retrouva derrière le chariot, avachi sur le sol, une longue estafilade de sang barrant son épaule. Il avait été sûrement assommé par un coup en pleine nuque. Le loup respirait posément et Ophys se saisit de ses pattes pour pouvoir le dégager du chariot. Après, tout s'accéléra. Elle ne voulait pas que les ravisseurs prennent plus de terrain qu'ils n'en avaient déjà pris.

_Roxane ! Viens soigner le loup, je l'emmène. Je vais chercher Hash.

Elle n'entendit même pas les protestations qui fusèrent dans son dos. Elle se contenta de remercier Roxane qui passait près d'elle et se dirigea vers Flamerole qui l'attendait un peu plus loin. Elle le sella rapidement, aussi rapidement que sa volonté le pouvait. Elle ajusta les plaques de vagélite de son armure, lança un sac rempli d'un peu de vivres sur son dos. Les ravisseurs étaient à pied, comme pouvaient le témoigner les empreintes. Non. Les ravisseurs n'étaient pas à pied, ils avaient seulement laissés leurs chevaux un peu plus loin. Ophys leva la tête et regarda ses compagnons. Ils se proposaient de partir aussi, dans la précipitation et peut-être aussi, la frustration de n'avoir rien vu. Elle n'accepta que la proposition de Thowind, pour des raisons pratiques.

_On va partir tout de suite, on aura plus de chance de les rattraper, peut-être ils rattraperons-nous d'ici deux jours. Ils ne sont pas plus de quatre et on laissé une tranchée sur leur passage. Il suffira de reprendre leurs traces. Elle se tourna vers Lavrenti, lui sourit gentiment, elle ne voulait pas paraître abrupte, la violence en elle venait de se calmer. Ils sont partis vers le sud, en pleine forêt. Je te propose de se retrouver à Alyshall, tu dois bien connaître non ? C'est un village qui se trouve à une vingtaine de kilomètres plein ouest des rives gauche du Pollimage et à une centaine de kilomètres au sud d'Al-Poll. Si vous arrivez avant nous, dites que vous connaissez Ophys Ellüdryl, j'ai vécue là-bas et vous serez bien accueillis.

Elle sourit encore un peu, pour les rassurer, même si elle savait que dans ce genre d'expédition, ils n'en avaient strictement pas besoin. Ophys regarda du coin de l'oeil Thowind préparer son cheval, le dessinateur allait beaucoup mieux physiquement. Il semblait avoir bien repris ses forces durant la nuit, et c'était très bon signe. Il prit sa monture par la bride et se rapprocha d'elle, pour se mettre à ses côtés.

_Thowind m'accompagnera, il est le seul à pouvoir faire le pas sur le côté. De plus, Hash possède un Chuchoteur, si elle venait à s'en servir, nous pourrons certainement communiquer et faire plus de liaisons entre nos deux groupes. Oh, et dîtes moi ce qui vous a été dérobé. Ils nous ont aussi volé des affaires. Autant profiter de l'occasion.

Ophys parlait comme si il était évident qu'ils allaient revenir tous les trois, Hash, Thowind et elle-même. Mais cela n'était même pas sûr. Roxane était revenu depuis peu et Ophys chargea le loup encore inconscient sur le cheval de Hash. Après réflexion, elle avait décidé de prendre sa monture, même si elle était plus encombrante pour le voyage. La légionnaire ne prit même pas le temps de mettre l'étrier pour monter à cheval, comme il l'enseignait si bien à la Légion. Son bond fit léger et elle assis dans sa selle comme un nuage. Flamerole hennit doucement avec allégresse, il était toujours content de partir. Thowind suivit le mouvement et ils firent leurs adieux, avant de se mettre en route, droit vers la forêt glacée.
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