Les cigarettes. L'une des meilleures choses qu'il existe. Seiko sourit. Il souffla lentement de la fumée, ouvrant très légèrement les lèvres. Il s'étira longuement, les bras tendus au dessus de la tête. Le froid s'engouffra par dessous ses habits. Il frissonna. Il s'affaissa sur le petit mur où il était assis, et, pendant un court instant, ne bougea plus, les yeux dans le vide. Puis, dans un élans, il se releva. Il commença à marcher, assez lentement, vers une sorte de taverne, ce genre d'endroit où, du moment que tu buvait quelque chose, personne ne t'embêtait. Mais ce n'est pas ça qui l'intéressait. Non. Dans ses endroits-là, il faisait chaud. Et ça, c'était intéressant. Il poussa la porte avec son pied et entra. La chaleur lui fît l'effet d'une vague. Une bouffée de vent chaud. Il sentit un regard. Il tourna les yeux. Une fille. Elle planta un poignard dans la table en face de laquelle elle était assise. Seiko sourit intérieurement. Il s'avança lentement. Evitant agilement toutes sortes de choses qui avaient été des hommes. Il s'assit, ou plutôt se laissa tomber sur une chaise, en face de la fille. Il s'appuya sur le dossier, continuant à fumer. Avec son f*utu air nonchalant. Et il fixa la fille. Le rouge et le noir. Le rouge contre le noir. Une bataille qu'il ne mènerait pas.

Il fixe la jeune fille aux cheveux rouges. Sans un sourire. Avec, comme toujours, cette étrange expression à la fois mélancolique et inexpressive. Il sourit intérieurement en voyant la petite grimace de la fille. Elle était mignonne, comme ça. On aurait dit une gamine. Puis elle parle. Une voix douce, avec un pointe d'agressivité. Une pointe d'agressivité dont Seiko ne tient pas compte. C'était l'une des multiples particularité de Seiko : Il ne prend jamais ce que les gens disent au sérieux, c'est comme si rien ne l'attégnait. Comme si, de toute façon, ce qui devait lui arriver, arriverait. Passif, voilà ce qu'il était. Un mec passif, qui passait son temps à attendre qu'il lui arrive des choses, sans essayer de les éviter. Etrange grand homme. Peut-être avait-il totalement conscience de ce qu'il pouvait lui arrivait, mais ne faisait rien. Par flemme. Oui, ça, c'est sur, Seiko est un flemmard. Bref, nous nous éloignons du sujet. La fille, donc, parle, d'une voix douce et légèrement agressive :

- Éloigne ce truc de moi...

Elle attrape son poignard, planté de le bois de la table. Encore un sourire intérieur pour Seiko. Cette sorte de grâce infernale que le fille au cheveux rouge laisse échapper. Drôle de fille. Dans tout les sens du terme. A la fois bizarre et marrante. Dit Seiko, ça va, là ? Est-ce que tu es conscient que tu viens de penser que la fille était bizarre ? Ca serait pas plutôt toi qui est bizarre ?
La fille parle encore. Plus agressive. Avec un sourire mesquin, cruel. Sur ses lèvres en forme de bouton de rose. Une rose avec de grosses épines, oui. Mais une rose quand même.

- Que veux-tu ? Venir t'asseoir a ma table... Courageux ceux qui le font.

Il jette sa cigarette au sol, et l'écrase. Il se penche, semble se plier en quatre pour atteindre le sol. Il se relève lentement et pose, avec une délicatesse que l'on aurait pas imaginé, le cadavre du mégot sur la table. Puis, il pose ses yeux dans ceux de la fille. Et il sourit. Un demi-sourire. Moqueur, narquois, provocateur. Il parle. Sa voix est calme, posée, grave et brûlante d'humour.

- Je suis un taureau : Le rouge m'attire.

[Oh, excuse moi, Nessa >< J'ai pris l'habitude de faire dix lignes, ça m'est complètement sorti de la tête, J'y penserai, encore désolée !]

Le mégot vole. Seiko les suit des yeux. Lui qui avait eut la délicatesse de le poser sur la table, avec la pensée qu'il le jetterait plus tard, dans une poubelle. Il ne dit rien, la fille ne lui en laissa pas le temps.

- Si tu serais un taureau... Tu aurais de cornes, n'est-ce pas ? A moins, bien sur, que quelqu'un te les ait coupées à ta naissance.

Il tourna directement ses yeux vers la fille, les plantant dans son regard. Il s'apprêtait à répondre, mais encore une fois, il n'eut pas le temps. La voix ferme, la fille jeta ses mots sur la table. Après un rire étrange, un peu las.

- Qui es-tu ?

Elle attrapa une mèche rouge entre ses doigts et commença à jouer avec. Seiko n'y prêta pas attention, comme d'habitude. Un autre homme y aurait peut-être vu une tentative de séduction. Lui, il y était complètement indifférent. Il parla, corrigea la jeune fille :

- "Si tu étais". Pas "Si tu serais".

Il lui sourit, très gentiment, cette fois-ci. Avec la tête légèrement penchée sur le côté, les yeux plissés. Une petite mimique amusée sur les lèvres. Puis il tourna la tête, vers l'extérieur, cherchant ce que la fille regardait quelque secondes avant. Son sourire avait disparut. Il déclara, sans aucune expression ou sentiment dans sa voix :

- Moi, c'est Seiko.

- Seiko... Moi, c'est Kozue. Alors Seiko, d'ou viens-tu ? Ah et aussi... Pour m'avoir reprise à la suite de mes verbes mals conjugués, sache que d'ou je viens, nous ne parlons pas cette langue et que les verbes sont conjugués différemment...

Il bailla. Fixant la jeune fille aux cheveux rouge. Un de ses deux sourcils, le gauche, se souleva doucement. Puis l'autre, le droit donc, suivit lui aussi. Il leva les sourcils. A moitié retourné sur sa chaise, il avait un bras sur le dossier et était assis en travers, la tête tournée vers la jeune fille aux cheveux rouges. Il resta sans bouger un instant. Les sourcils levés, le regard plongeant dans celui de la jeune fille aux cheveux rouges. Il n'avait plus aucun sourire sur le visage. Il ne bougea pas d'un millimètre.
Puis, tout à coup, violemment, il leva la bras, le coude, le pouce. Un sourire moqueur et provocateur se dessina sur ses lèvres fines. Ses sourcils étaient descendus d'un crans, et il déclara :

- Cool ta vie !

Il déclara cette phrase, son pouce levé tendu vers la jeune fille aux cheveux rouges. Ses mots, ironiques, bien sur, déclarait très sûrement quelque chose qui équivaudrait à "rien à faire de ta vie... Inculte !". Il resta un instant sans bouger, le pouce toujours levé, puis éclata de rire. C'était presque un rire méchant et cruel. Presque. Il rit comme ça pendant un long moment, s'essuyant de temps à autre, une de ces larmes qui coulent lorsque l'on part dans un fou rire. Il riait, il riait. Sans pouvoir s'arrêter.