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Remue-Ménage à la Citadelle [Pv Kem & Laylan]
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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16.05.14 22:31
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     - Pardon ?

     Le visage du Seigneur des Marches du Nord avait pâli, et le ton de sa voix donnait à son interlocuteur l’envie de se trouver à des kilomètres de là.

     - Nous nous sommes dit qu’en votre absence, la décision nous incombait, enfin… étant donné que vous partiez à peine d’Al-Jeit pour retourner à Al-Poll… on l’avait fait patienter mais là… sachant qu’il passe déjà toutes ses nuits en cellule…

     Edwin cligna lentement des yeux et l’arrêta d’un geste. Quand il parla, ce fut de la voix calme et sans âme qu’il utilisait quand il était réellement en colère.

     - Vous êtes en train de m’expliquer que vous hébergez un Mercenaire du Chaos dans nos murs, que vous avez invité l’un de ces chiens dans ma maison ?

     Sous son regard aussi tranchant que le ton de sa voix, l’homme déglutit. Le maître d’armes inspira longuement pour tenter de calmer la colère sourde qui vibrait en lui.  Le Frontalier qui s’était exprimé interpréta son silence comme une invitation à continuer d’argumenter.

     - Laylan Til’ Denia a vraiment confiance en lui et… de toute façon que pourrait-il faire au milieu de tous nos…

     - Silence.

     Il avait prononcé ce simple mot à voix basse, mais l’injonction eut le même effet que s’il avait hurlé en le menaçant de son sabre. Il avait besoin de faire le tri dans ses pensées. Premièrement, il n’aurait jamais dû s’absenter aussi longtemps. Il aurait dû repasser par la Citadelle avant de contacter Sil’Afian. Trop tard. Ensuite, comment réagir ? Le tuer n’était certainement pas la meilleure chose à faire. Mais il était impensable de l’admettre parmi leurs rangs. Sa propre indécision ne faisait qu’accroître sa mauvaise humeur. Il fallait qu’il se donne le temps de réfléchir. Il avait besoin de savoir tout ce qui avait été fait en son absence. Ensuite il convoquerait Laylan. C’était encore ce qu’il y avait de mieux à faire. En quelques questions précises, il apprit que l’inconnu était traité comme un prisonnier, ne sortant que pour participer aux tâches les plus ingrates, mais participait en parallèle à certains entraînements, le tout pour tenter de juger son attitude.  Et cela durait depuis déjà plusieurs semaines…

     - Et son... « intégration », comment se passe-t-elle ?

     Il connaissait la réponse mais voulait savoir s’il devait s’inquiéter d’une éventuelle révolte au sein de la Citadelle depuis ce que certains pouvaient percevoir comme une trahison. A sa plus grande surprise, le Frontalier lui répondit que tout se passait bien, qu’un seul incident avait été à déplorer en cuisine. Il avait omis de lui dire que l’ancien Mercenaire (si tel était le cas) subissait coups bas et railleries à longueur de journée, alors que plus d’un mois s’était déjà écoulé depuis cette nouvelle situation. Aussi Edwin était-il surpris de ne pas avoir eu vent de conflits opposant les habitants de la Citadelle à celui qu’ils considéraient comme leur ennemi juré. Soit. Il venait de rentrer, après tout. Et il ne s’était vraiment pas attendu à cela…

     Il fit un pas vers la sortie de la pièce où s’était tenue leur réunion puis s’immobilisa. Il avait prévu de faire convoquer Laylan dans la journée, mais l’après-midi touchait déjà à sa fin. Il remettrait cela au lendemain. Il ne pouvait néanmoins se permettre de laisser traîner cette histoire. Aussi se dirigea-t-il à grandes enjambées au sous-sol de la Citadelle.


*


     Edwin dévala les marches de pierre avec souplesse, salua les gardes et leur récupéra les clefs. Il ouvrit la cellule et se plaça devant le Mercenaire.

     - Debout, dit-il d’une voix calme.

     Il attendit que l’homme ait obtempéré pour ouvrir la serrure des chaînes qui retenaient ses poignets, et planta un regard indéchiffrable dans les yeux du prisonnier, comme s’il était à même de lire en lui.

     - Ton nom.

     Il restait effroyablement calme.

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Kem Alran
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16.05.14 23:02



Kem s’affala au sol de la cellule, ses poignets reliés au mur. Le Frontalier venait de s’en aller, après une nouvelle journée harassante. Entre les corvées ingrates, les coups bas, insultes, et entraînements assez déloyaux…

Il soupira et étira ses muscles. Même avec Viladra il n’avait jamais eu aussi mal. Son corps n’était que courbatures alors qu’il avait l’habitude ! Laylan restait en retrait, et c’était mieux ainsi. Il ne voulait pas non plus qu’elle subisse les railleries de ses frères d’armes.

Il se pencha pour boire et manger ce qu’on lui avait donné, savourant. Et comme chaque soir, il se perdait dans ses songes. Il savait que quitter les Mercenaires et intégrer les Frontaliers était louche. On le lui répétait assez, implicitement ou non. Mais il ne voulait plus rien avoir à faire avec les Mercenaires. Pas après tout ce qu’il avait subit. Cette ingratitude de tous… Misao qui… l’avait traité en moins-que-rien alors qu’il avait prit énormément de risques pour elle. Il avait trop subit. Il voulait changer. Laylan le lui permettait.

Laylan… cela ne faisait guère longtemps qu’ils se connaissaient, et elle avait débuté par lui casser le nez et à moitié le bras. Avant de voir plus loin que son statut de Mercenaire. Elle avait tout de même intercéder pour lui. Avait parlé aux Seigneurs de la Citadelle, en son nom. Elle prenait les responsabilités de ses actes. Et donc… même si en journée son mauvais instinct voulait revenir pour frapper les Frontaliers, il serrait les dents et les poings pour se calmer.

Parfois, il se demandait quand ils lui donneraient une chance de prouver sa loyauté. Enfin, son changement.  Qu’il leur prouve qu’il ne leur causerait pas de tort. Si un jour ils… l’accepteraient. Il ne voulait que trouver sa place ! Savoir que ce qu’il faisait était bien et non mal ou juste pour le plaisir de faire mal !

A nouveau, il soupira et barra la route à ce genre de pensées. Il fronça les sourcils en entendant des bruits de pas pressés qui se dirigeaient droit sur sa « chambre ».
La porte s’ouvrit et Kem leva les yeux pour apercevoir un homme de stature imposante, à l’air… très sérieux et… sévère ? En plus, il ne l’avait encore jamais vu à la Citadelle…

   - Debout.

Debout ? Que… ? Kem hésita, mais finit par obéir, se remettant sur ses pieds doucement et avec prudence. La voix de l’homme paraissait calme, mais au fond, là, au fond de ses yeux, il aperçut le flamboiement. Cet homme était en colère. Et Kem le reconnut alors. Edwin Til’Illan. Le Seigneur légitime. Il était sûrement énervé de voir un Mercenaire chez lui…
Mais le fait qu’il lui enlève les chaînes de ses poignets le surprenait.

     - Ton nom.

Ils n’avaient pas de registres ? Kem déglutit, restant droit. Il avouait être intimidé par cet individu, mais il n’allait pas lui faire le plaisir de le montrer. Les bleus de ses bras suffisaient à le ridiculiser.

-Kem. Kem Al’Ran. Enchanté.

Il ne faisait qu’essayer d’être poli. Mais vu la flamme qui s’accentua dans l’acier des yeux d’Edwin, il sut que… c’était raté. Il soupira et continua :

-Vous êtes venu… m’abattre ? Si c’est le cas… tentez de le faire sans douleur. Enfin, c’est vous qui voyez.

Il ne déviait pas son regard de celui de son interlocuteur. Kem se disait bien que tout ça était trop beau pour être vrai.

Depuis quand un Mercenaire avait-il le droit à une seconde chance ? Il allait enfin mourir… et il n’osait pas dire à Edwin de remercier Laylan pour tout ce qu’elle avait fait pour lui. Il inspira un grand coup.

-Allez-y, je suis prêt.



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Edwin Til' Illan
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17.05.14 11:07
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     - Enchanté.

     Edwin plissa les yeux en fronçant légèrement les sourcils. Mais l’homme ne semblait pas faire preuve d’ironie, n’arborant pas d’intonation particulière ou de regard narquois. Ne pas s’énerver. Il cligna lentement des yeux alors qu’une vague de calme déferlait de nouveau en lui. C’était mieux ainsi.

     - Vous êtes venu… m’abattre ? Si c’est le cas… tentez de le faire sans douleur. Enfin, c’est vous qui voyez.

     Le Frontalier restait impassible, fixant toujours Kem.

     -Allez-y, je suis prêt.

     Un sourire dur étira ses lèvres. Ne pas se laisser tenter par une proposition aussi… alléchante. Il recula d’un pas et ses yeux glissèrent du visage de son interlocuteur pour détailler son corps. Assez musclé, sans l’être pleinement. Un peu mince, sûrement à cause de ses conditions de vie actuelles, et peut-être antérieures. Et ses bras étaient couverts de bleus.

     - Suis-moi.

     Sans vérifier que son ordre était suivi, il tourna les talons et sortit de la cellule. Il glissa une phrase inaudible à un Frontalier qui montait la garde et s’engagea dans l’escalier. Ils traversèrent quelques couloirs. Sur le chemin, quelques Frontaliers se retournaient parfois, surpris de voir le Mercenaire se promener derrière le seigneur de la Citadelle. Lorsque l’un d’eux donna un coup de coude à son voisin pour commenter leur passage, Edwin planta son regard dans ses yeux et se contenta de demander :

     - Un problème ?

     L’homme se reprit bien vite pour nier et continuer sa route. Le maître d’armes se rendait ainsi compte de la situation qu’avaient provoquée ces inconscients au sein de la Citadelle, loin de l’intégration idyllique qu’ils avaient voulu lui faire avaler.

     Ils débouchèrent dans une petite salle d’entraînement. Edwin n’avait toujours pas ouvert la bouche. Un homme frappa à la porte et entra dans la pièce. En quelques mots, il lui demanda de s’occuper de Kem pour qu’il puisse récupérer la pleine maîtrise de ses mouvements, sans être gêné par la douleur.  Le Rêveur s’en occupa sans problème, et sur un sourire encourageant au jeune homme, s’effaça. Devant l’air stupéfait de ce dernier, le Frontalier haussa les épaules.

     - Tu vas avoir besoin de toutes tes capacités pour me montrer ce que tu vaux.

     C’était la première phrase complète qu’il lui adressait. Une phrase lourde de sens. Les bras croisés, le seigneur des Marches du Nord s’appuya nonchalamment contre un mur de salle, un genou plié et un pied contre le mur, avant de déclarer :

     - Vois-tu, Kem Al’ Ran, je viens tout juste de rentrer d’un voyage quelque peu… éprouvant. J’ai dû mener des hommes débusquer une base de tes « proches », si tant est que l’on puisse les appeler ainsi. Je viens de perdre des hommes et des femmes, Al’ Ran, à cause de la lâcheté et de la fourberie de ceux auxquels tu es affilié.

     Souterrains. Blessure. Effondrement. Obscurité. Faim et soif. Sortir. Coma. Deuil.
     Haine.
     Il chassa toutes ses pensées néfastes d’un clignement d’yeux, avant de les vriller de nouveau sur Kem.

     - Alors autant te dire que j’ai été quelque peu… perturbé par la nouvelle que l’on m’a annoncée quand je suis rentré, il y a de cela quelques heures. Aussi te poserai-je une unique question. Tu n’auras pas droit à deux réponses. Pourquoi ?


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Kem Alran
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17.05.14 11:32



Le Frontalier recula d’un pas, restant silencieux. Kem ne comprenait pas ce qu’il faisait, jusqu’à ce qu’il dise :

 - Suis-moi.

Le suivre ? Où ? Pourquoi ? Malgré les questions sans réponses, Kem le suivit, ignorant les regards des autres Frontaliers tout comme leurs commentaires. Edwin en réprimanda même un, et Kem s’empêcha de lui lancer un regard sarcastique.
Ils continuèrent leur route, tournant dans des couloirs, grimpant. Kem ne connaissait pas la Citadelle en elle-même. Il n’avait jamais eu le droit d’y entrer, mis à part les couloirs plus bas pour rejoindre sa cellule. Edwin le mena droit à une petite salle qui, de toute évidence, était une salle d’entraînement. Il y eut du remue-ménage jusqu’à ce qu’un autre homme apparaisse, que Kem identifia comme étant un Rêveur. Il fronça les sourcils ? Pourquoi Edwin se soucierait-il de soigner un « Mercenaire » ? Il se laissa faire, sentant cette vague de chaleur quand l’homme Rêva sur ses plaies. Ses bras retrouvèrent leur couleur d’avant, et il ne sentait plus aucune courbature. C’était merveilleux, malgré le mystère qui entourait ce soin.

Une fois seuls, Kem regarda le Frontalier, étonné. Celui-ci ne fit qu’hausser les épaules.

 - Tu vas avoir besoin de toutes tes capacités pour me montrer ce que tu vaux.

Lui montrer ce qu’il valait. Donc Edwin voulait d’abord juger avant de tuer. Kem l’observa s’appuyer contre un mur, bras croisés. Ainsi, il avait l’air détendu, mais l’ex-mercenaire se doutait bien qu’on ne pouvait pas surprendre un homme tel que lui. Que sous cette allure, il était parfaitement en alerte et prêt à riposter.

 - Vois-tu, Kem Al’ Ran, je viens tout juste de rentrer d’un voyage quelque peu… éprouvant. J’ai dû mener des hommes débusquer une base de tes « proches », si tant est que l’on puisse les appeler ainsi. Je viens de perdre des hommes et des femmes, Al’ Ran, à cause de la lâcheté et de la fourberie de ceux auxquels tu es affilié.

Et puis ? Il n’y pouvait rien si les Mercenaires continuaient de fomenter des coups tordus. Cela faisait des mois qu’il n’avait plus eu affaire à eux. Qu’il n’avait plus parlé avec eux. Ah si. Il y avait eu la fois où il avait sauvé Laylan après une attaque des Mercenaires. Il aurait pu l’achever, il l’avait sauvée. Et en remerciement, elle l’avait tabassé et enfermé.
Edwin planta ses yeux dans ceux, vairons, de Kem.

- Alors autant te dire que j’ai été quelque peu… perturbé par la nouvelle que l’on m’a annoncée quand je suis rentré, il y a de cela quelques heures. Aussi te poserai-je une unique question. Tu n’auras pas droit à deux réponses. Pourquoi ?

Kem garda son regard rivé dans celui de son interlocuteur. Il n’avait droit qu’à un essai. Il devait réfléchir aux mots qui franchiraient ses lèvres. Il n’allait pas lui déballer l’histoire de sa vie pour qu’il le prenne en pitié. Au contraire, ça ferait rire le Frontalier.
Il soupira et se passa une main sur la nuque.

-Pourquoi… c’est simple. Parce que je ne suis pas Mercenaire. Je… n’ai pas leur âme sombre et… je n’aime pas tuer pour le plaisir même si malheureusement, j’ai du le faire. J’ai toujours eu une grande faiblesse : l’amour. Je suis un homme qui aime. Je ne suis pas sans cœur. A l’époque, devenir Mercenaire m’a aidé à sortir de la misère d’Al’Far. Je pensais avoir trouvé ma place. Mais au fil du temps… et d’épreuves, je me suis rendu compte que non. Je suis parti… et j’ai sauvé Laylan après l’attaque… des « miens ». Je l’ai sauvée et elle m’a « kidnappé » et tabassé. Et… c’est plus tard que je lui ai demandé s’il était possible pour moi de devenir l’un des vôtres. De trouver une raison valable de tuer, d’agir pour une cause plus… noble que celle des Mercenaires. De faire du bien, pour une fois dans ma vie. Je lui ai tout de suite dit que j’acceptais tous les traitements qu’on m’infligerait, malgré mon instinct parfois colérique et impulsif. Que je ne lui causerais pas d’ennuis avec ses frères d’armes. Ne vous en prenez pas à elle.

Il déglutit, et réfléchit.

-Je suis navré, pour ceux que vous avez perdus dans votre périple. Mais je n’y suis pour rien. Cela fait des mois que je n’ai plus été en contact avec des Mercenaires. Je ne veux que trouver ma Voie, Seigneur Til’Illan. Je sais que c’est dur pour vous tous de vous dire que je suis sincère, avec mon passé de Mercenaire. Je suis prêt à élire domicile dans la cellule et… être accompagné à chaque fois que je vais quelque part… je ne veux qu’aider.

Il baissa légèrement la tête, se frottant la nuque une nouvelle fois.

-Et… si vous me proposez un combat et de me laisser la vie sauve uniquement si je vous bats… je me permets de vous dire non. Parce que je sais que je ne vous battrais pas. Je sais me battre, mais tout le monde sait que… il est… vraiment difficile de vous mettre au tapis.

Kem ricana nerveusement, se préparant à la suite. S’ils étaient dans cette salle, si Edwin l’avait soigné, lui disant qu’il allait lui montrer ce qu’il valait, c’était clair qu’il y aurait un duel. Et il savait aussi que le Frontalier ne mettrait pas de gant sur ses coups. Kem ressortirait de cette salle encore plus courbaturé qu’avant, peut-être défiguré. Il le savait mais acceptait. C’était lui l’intrus ici tout de même.


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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17.05.14 15:24
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     Et Kem Al’ Ran raconta.

     -Pourquoi… c’est simple. Parce que je ne suis pas Mercenaire.

     Le Frontalier haussa un sourcil mais ne l’interrompit pas.

     - …Ne vous en prenez pas à elle.

     Nouveau haussement de sourcil, mais il resta silencieux, ravalant les sarcasmes qui se pressaient pour sortir de sa bouche. Kem alla même jusqu’à s’excuser. Mais était-il sincère ?

     Le Mercenaire – car Edwin le considérait toujours comme tel faute de preuve du contraire- marqua une pause qui laissait deviner son malaise. Edwin ne lui offrit pas de diversion. Il se contenta d’attendre.

     -Et… si vous me proposez un combat et de me laisser la vie sauve uniquement si je vous bats… je me permets de vous dire non. Parce que je sais que je ne vous battrais pas. Je sais me battre, mais tout le monde sait que… il est… vraiment difficile de vous mettre au tapis.

     Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres du maître d’armes, mais s’effaça aussi vite qu’il était apparu alors qu’il se détachait du mur et se rapprochait du centre de la pièce où se tenait Kem. Les bras toujours croisés, il reprit enfin la parole.

     - Te tuer n’entre pas dans mes desseins, du moins pas dans l’immédiat.

     Laisser planer la menace. Lui faire savoir qu’il n’avait pas le droit à l’erreur.

     - Sinon comment pourrais-je m’arroger supérieur à ceux que tu as côtoyés avant d’arriver ici ?

     Sa question n’attendait aucune réponse, et il continua sa tirade.

     - Tu sembles faire preuve de lucidité, ironisa-t-il en faisant référence à son refus de s’essayer à le battre, et à défaut de pouvoir juger dès maintenant de ta sincérité, je me dois de poursuivre ce qui a été commencé, à savoir ton entraînement. Le Frontalier savait jauger les hommes qu’il rencontrait, et bien que le passé de celui-ci l’inquiétait, il manquait à son regard la flamme sombre - ou l’absence de flamme tout simplement - qui caractérisait le regard des hommes sans foi ni loi. Et puisque le regard d’un homme ne savait mentir, il avait décidé de prendre le risque.

     - Saches toutefois que tu ne me diras jamais « non » tant que tu ne seras pas Frontalier, ajouta-t-il sans se départir de son calme.

     Il savait que le mercenaire avait déjà participé à des entraînements depuis qu’il était ici. Il voulait juste voir de ses yeux comment il se battait. Car l’attitude d’un homme au combat était une autre donnée qu’il savait parfaitement interpréter. Sa violence, sa garde, ses erreurs, lui en apprendraient bien plus que les mots que tous pouvaient manier.

     Aussi passa-t-il le fourreau de son sabre par-dessus sa tête pour le déposer contre un mur du fond de la petite salle, avant de revenir en son centre.

     - En garde, dit-il simplement.

     Il avait prévu de le laisser attaquer afin de voir comment il abordait un combat. Et, si besoin était, de lui rappeler par ses ripostes qu’il n’avait qu’une chance de se racheter, aucune de le déborder. Pendant et en dehors du combat.


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Kem Alran
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17.05.14 16:09



Edwin se décolla du mur et avança vers Kem. Celui-ci se força à ne bouger aucun muscle. Le Frontalier avait toujours les bras croisés, mais ceux-ci pouvaient être très vite décroisés.

 - Te tuer n’entre pas dans mes desseins, du moins pas dans l’immédiat.

Donc cela restait envisageable… et surtout, ça signifiait qu’il n’avait qu’une seule et unique chance de prouver ce qu’il valait. Une seule. Et Kem avait l’habitude de… ne pas y arriver du premier coup. Viladra l’avait assez puni parce qu’il échouait.

 - Sinon comment pourrais-je m’arroger supérieur à ceux que tu as côtoyés avant d’arriver ici ?

En effet. Un Frontalier comme lui n’allait jamais se rabaisser à ce niveau. Tuer pour la moindre broutille…

  - Tu sembles faire preuve de lucidité, et à défaut de pouvoir juger dès maintenant de ta sincérité, je me dois de poursuivre ce qui a été commencé, à savoir ton entraînement.

Il voulait poursuivre l’entraînement ? Lui ? Alors qu’il était le Seigneur ? N’avait-il rien d’autre à faire ? Kem ricana intérieurement. Ce n’était pas une situation qu’Edwin pouvait laisser passer…

  - Saches toutefois que tu ne me diras jamais « non » tant que tu ne seras pas Frontalier.

Kem acquiesça. Oui, jusqu’à ce qu’on reconnaisse enfin qu’il est digne d’être un Frontalier, il serait l’esclave de tous et dirait oui pour tout et n’importe quoi. Le calme dont faisait preuve Edwin était déconcertant. La plupart des Frontaliers l’insultait sans retenue, même aux entraînements. Ils lui disaient tout haut ce qu’ils pensaient de lui. Et bien qu’Edwin n’en pensait pas moins, il conservait un calme effroyablement lourd de promesses.

Le jeune homme le suivit des yeux quand il s’éloigna pour poser son fourreau contre un mur, avant qu’il ne revienne devant lui.

   - En garde.

Sur le coup, Kem ne réagit pas, étonné, mais se reprit et se positionna comme Viladra le lui avait appris. Une jambe en arrière, l’autre prête à supporter le corps, les bras positionnés en défense, parés à attaquer. Edwin restait stoïque, ne bougeait pas.

Attendait-il qu’il attaque le premier ? Bon… Kem s’élança donc, prêt à frapper le Frontalier, qui évita de façon aisée. Ne se laissant pas intimider –il se doutait bien qu’Edwin ne se laisserait pas toucher comme ça- Kem repartit à l’assaut, cette fois en utilisant une feinte. Il faisait mine de le frapper sur le haut du corps avec son bras, mais au dernier instant, il se baissa et balaya le sol de sa jambe. Edwin sauta aisément par-dessus.

Kem grinça des dents et reprit. Il utilisait les coups qu’il s’était forgé à l’époque ou il vivait dans la rue, puis ceux de Viladra, traîtres ou non. Et enfin des nouveaux, que les Frontaliers les plus « sympas » lui avaient montrés.

Edwin évitait sans souci et Kem commençait à se dire que sa chance de lui montrer ses talents se rapetissait à vue d’œil.

Alerte, Kem ne vit cependant pas le Frontalier se mettre en mouvement tant il fut rapide. Ses côtes brûlèrent et il recula à temps pour éviter un autre coup. Donc maintenant ils inversaient les rôles ?
Il tentait d’éviter, de jauger à la posture d’Edwin comment il allait attaquer, mais rien. Il était trop parfait dans ses techniques. Kem tenta à nouveau de percer la garde de son adversaire, d’au moins le frapper une fois. En vain. C’était comme essayer d’attraper la fumée. En revanche, Edwin n’y allait pas de main morte sur les coups, et les courbatures qui s’étaient envolées grâce à l’action du Rêveur eurent tôt fait de réapparaître.
Au moins il évitait le visage mais son buste, ses bras et ses jambes morflaient sérieusement.

Mais il ne se rendrait pas. Il ne capitulerait pas, à moins de chuter au sol. Et pour l’heure, il était solidement campé sur ses pieds. Il se remit en position, mais la colère d’avant refaisait surface. Celle qui le rongeait quand on le rabaissait à sa réelle place : au fond du trou.
Il attaqua sans plus réfléchir aux techniques ou autre. Il envoyait des coups, des bottes et des feintes, si vite qu’il pensait pouvoir déborder le Frontalier et enfin lui porter un coup.

Il était essoufflé, mais luttait, comme si sa vie en dépendait, ce qui était un peu le cas. Edwin pouvait très bien lui briser la nuque d’un geste s’il échouait.
Donc Kem poursuivait ses assauts, dévoilant enfin sa vraie nature de combattant farouche.


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Edwin Til' Illan
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17.05.14 20:36
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     Alors qu’il parlait, celui qu’il considérait toujours comme un Mercenaire n’avait pas bronché. Il savait faire preuve de calme, du moins en apparence. Cette absence de réaction fut toutefois troublée par sa surprise lorsqu’il lui ordonna de se mettre en garde. Il s’exécuta pourtant.

     Edwin se contentait de l’observer. Même si les Mercenaires ne partageaient pas tous les mêmes techniques de combat, il avait vu plusieurs d’entre eux se tenir comme il le faisait, une jambe en arrière. Le Frontalier ne fit que décroiser les bras et relâcher les épaules, ne donnant pas l’impression de se mettre en garde. Une fois son hésitation passée, Kem se mit en mouvement. D’un mouvement du buste, Edwin évita l’attaque, mais ne rendit pas de coup, se contentant de lui glisser entre les doigts. Contrarié, son adversaire feinta, mais il ne se laissa pas avoir. Il ne rendait toujours pas les coups, se jouant simplement des tentatives du mercenaire. Celui-ci avait beau varier son répertoire, tenter des bottes de plus en plus audacieuses, Edwin lui échappait, se jouant de son temps.
     Jouant avec le temps.

     Après de longues minutes d’offensive adverse, sans qu’un seul coup ne l’ait atteint, il se mit en mouvement. Il ne multipliait pas inutilement les coups, mais chacun atteignait sa cible lorsqu’il ne lui laissait pas l’occasion d’esquiver. Implacable. Après quelques passes sans avoir laissé son opposant placer une seule attaque, il se remit simplement en garde, l’invitant à attaquer. Jambes imperceptiblement fléchies, paumes de mains ouvertes, il paraissait se tenir normalement, mais une énergie presque animale se dégageait de sa posture et empêchait quiconque l’affrontant de s’y tromper. Son assaillant redoublait d’ardeur pour le déborder. Il esquivait, et rendait cette fois les coups pour le forcer à passer sur la défensive après chaque attaque, et tester sa vivacité. Il variait les angles d’attaque, les points d’impact de son poing ou de son pied, pour le pousser dans ses derniers retranchements. L’homme aux yeux vairons ne lâchait pas prise malgré ses déconvenues.

     Après de longues minutes d’affrontement dominées par le maître d’armes, quelque chose changea dans le regard et l’attitude de Kem. Il semblait faire preuve d’une ardeur nouvelle pour mener les assauts. Ou plutôt une violence accrue. Alors Edwin surenchérit, frappait plus fort, sans toutefois lui briser quoique ce soit. Il voulait lui montrer ainsi qu’une violence débridée ne lui permettrait pas plus de vaincre un véritable adversaire. Mais Kem s’obstinait, montait encore en puissance, aveuglé par sa propre violence, sans plus se soucier des risques qu’il prenait et du danger qu’il pouvait ainsi faire prendre à son partenaire d’entraînement, s’il n’avait été Edwin. Le Frontalier fronça les sourcils, esquiva un assaut en se coulant sur le côté, saisit le poignet de Kem dans son élan, et frappa du coude, une fois, au niveau du plexus solaire. Pas assez fort pour le tuer, assez pour lui couper le souffle un court moment et le mettre à genoux.

     - Assez.

     Malgré son essoufflement, sa voix ne vacillait pas. Profitant que son adversaire soit toujours à terre à chercher son souffle, il énonça :

     - Je ne veux plus voir ça. Contrôlée, la violence peut-être un atout. Elle devient une menace si tu la laisses prendre le dessus. Pour tes adversaires peut-être, mais aussi pour toi.

     Le Frontalier espérait que le temps qu’il mettait à recouvrer son souffle le lui ferait comprendre. La fin du combat mise à part, le mercenaire ne s’en sortait pas trop mal. S’il parvenait à se contrôler…

     Sans attendre de réponse, il tourna le dos à Kem pour aller récupérer son fourreau et le replacer entre ses épaules. Les lucarnes de la salle indiquaient que le soir tombait. Sans un regard, il se dirigea vers la porte, mais se ravisa avant que sa main ne se pose sur la poignée. Il le jaugea un instant alors qu’il s’était relevé. Il était plutôt jeune, mais Edwin ne savait pas à quel âge les Mercenaires du Chaos l’avait recueilli.

     - Dis-moi, Kem Al’ Ran, as-tu déjà entendu parler de la Prophétie, il y a de cela quelques années ?

     Il regretta immédiatement d’avoir posé cette question. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris, par le sang des Figés ! Ce fut pourtant totalement maître de son expression qu’il attendit sa réponse. Seuls ses yeux avaient pris la teinte d’un ciel d’orage, mais Kem était trop loin de lui pour le remarquer.


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Kem Alran
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18.05.14 10:43



Kem frappait, y mettait sa force, ses bottes, tout pour tenter de vaincre Edwin qui lui aussi frappait un peu plus fort et attaquait, l’obligeant à se défendre en retour. Il sentait nettement ses coups, le Frontalier redoublait de force comme lui de violence. Et au bout d’un long moment, Kem fonça en en avant, et le Frontalier dévia, mais fit autre chose d’inattendu pour l’ancien Mercenaire.

On lui attrapa le poignet, et dans le même temps, le coude d’Edwin l’atteignant sur le plexus solaire. Sur le coup, Kem eut le souffle coupé, ferma les yeux alors que ses poumons réclamaient de l’oxygène, et se laissa faire quand Edwin lui tordit le poignet de telle sorte à le mettre à genoux.

 - Assez.

Kem cherchait son souffle, les poumons en feu, et garda les yeux baissés alors que son adversaire reprenait :

- Je ne veux plus voir ça. Contrôlée, la violence peut-être un atout. Elle devient une menace si tu la laisses prendre le dessus. Pour tes adversaires peut-être, mais aussi pour toi.

Edwin relâcha son poignet. On ne lui avait jamais vraiment appris ça. Enfin… Viladra avait voulut le contrôler… ou exacerber sa violence ?

Le Frontalier lui tourna alors le dos, se dirigeant vers la sortie. Mais… ? Il devait le ramener en cellule non ?
Seulement il posa une dernière question.

 - Dis-moi, Kem Al’ Ran, as-tu déjà entendu parler de la Prophétie, il y a de cela quelques années ?

La… Prophétie ? Kem regarda Edwin, réfléchissant. Il allait avoir vingt-neuf ans…et Viladra l’avait trouvé à vingt-six…non… la prophétie ne lui disait rien.

-Cela ne me dit rien. J’ai vingt-neuf ans, et j’ai été sorti de la rue par les Mercenaires à vingt-six ans. En fait je n’ai connu que la rue, la misère jusqu’à mes vingt-cinq ans, et la Mercenaire qui m’a prise sous son aile a été une opportunité pour moi de sortir de là. Je n’avais pas d’autre choix. C’était ça ou elle me tuait.

Voilà, il avait lâché sa vie minable en grande partie. Il s’approcha de la sortie et donc d’Edwin. Il planta son regard dans le sien.

-Oui, je n’avais pas d’autre choix. Les Mercenaires étaient pour moi un nouveau départ. Vous ne vous attendiez pas à ça si ? Vous pensiez sûrement que j’avais trahit une quelconque guilde pour les rejoindre… vous avez le droit. Mais vous aviez tort.

Il espérait ne pas vexer Edwin non plus. Parce que… l’entraînement lui avait malgré tout plu et… si le Frontalier pouvait poursuivre, il apprécierait. Mais ne demanderait pas ! Le Seigneur avait tout de même autre chose à faire qu’entraîner un ex-Mercenaire. D’ailleurs là, il allait retrouver sa cellule et ses chaînes. Il était épuisé et le lendemain serait tout aussi chargé alors il fallait qu’il se repose un minimum…


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Edwin Til' Illan
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18.05.14 12:51
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     L’homme lui répondit qu’il n’avait pas connaissance de la prophétie. Edwin ne savait pas s’il devait se sentir soulagé ou non. Après tout, à quoi s’était-il attendu en posant cette question ? Que voulait-il entendre ? Il n’était jamais bon de déterrer les démons du passé… Le mercenaire lui expliqua alors succinctement comment il en était arrivé là. Echapper à une vie miséreuse, la vie ou la mort… Un peu aisé, pensa le maître d’armes. Une fuite, en somme ; mais son jugement était obscurci par sa haine viscérale qu’il ressentait à propos des Mercenaires. Il n’avait pas bougé lorsque Kem s’était approché de lui.

     - Vous ne vous attendiez pas à ça si ? Vous pensiez sûrement que j’avais trahi une quelconque guilde pour les rejoindre… vous avez le droit. Mais vous aviez tort.

     Tort ? Le Frontalier haussa un sourcil ; il n’appréciait pas le ton avec lequel Kem s’était adressé à lui à la fin de sa réponse, ni ses insinuations. Son regard, qui était déjà particulièrement froid, se para d’une lueur sombre lorsqu’il répondit, d’une voix sans âme :

     - Nouvelle règle que j’aimerais que tu digères : le fond de ma pensée m’appartient, et je n’aime pas les insinuations. Tu n’es rien d’autre qu’un prisonnier en sursis à ce jour, et estime-toi heureux que je ne te fasse pas ravaler ton audace.

     Il ne pouvait se permettre de le laisser faire, à titre personnel bien sûr, mais aussi en tant que seigneur de la Citadelle. Comme s’il avait eu besoin d’insister sur ce point, il conclut :

     - Et pour en revenir à la Prophétie, la seule chose que tu dois savoir à son sujet, c’est qu’elle est la raison pour laquelle je ne te pardonnerai pas le moindre faux-pas. Sois prudent, Kem Al’ Ran, ta vie ne tient qu’à un fil.

     Il avait appuyé sa réplique d’un regard aussi acéré que le fil de son sabre qu’il venait d’évoquer et qu’il laissait planer au dessus de la conscience du mercenaire. Puis, jugeant que la menace était assez claire ainsi, il ouvrit la porte et ordonna à un Frontalier de le ramener à sa cellule avant de rejoindre ses appartements.


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18.05.14 13:27



Le regard d’Edwin devint de la glace. S’il avait pu le tuer du regard, Kem serait à présent un cadavre.

- Nouvelle règle que j’aimerais que tu digères : le fond de ma pensée m’appartient, et je n’aime pas les insinuations. Tu n’es rien d’autre qu’un prisonnier en sursis à ce jour, et estime-toi heureux que je ne te fasse pas ravaler ton audace.

Kem ravala son « oui Maître » sarcastique qui pointait le bout de son nez, et écouta la fin de la tirade.

- Et pour en revenir à la Prophétie, la seule chose que tu dois savoir à son sujet, c’est qu’elle est la raison pour laquelle je ne te pardonnerai pas le moindre faux-pas. Sois prudent, Kem Al’ Ran, ta vie ne tient qu’à un fil.

A nouveau, il eut droit à un regard appuyé et cinglant. Il était vrai qu’à présent, Kem était bien curieux de savoir en quoi consistait cette fameuse prophétie, mais en même temps, s’il s’y penchait de trop près, Edwin risquait de lui broyer la nuque. Ce dernier s’en alla ensuite, laissant le jeune homme avec l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

Un Frontalier entra, le prit au bras sans ménagement, et le ramena dans les bas-fonds de la Citadelle, les cellules. Très peu étaient utilisées. En fait, Kem se disait même qu’il était le seul prisonnier en ce moment. On le poussa dans sa cellule, et on lui rattacha les poignets aux chaînes, fixées dans le mur.

Puis la porte se referma, et Kem fut plongé dans le noir quasi-total. Ce n’est que là, quand l’adrénaline retomba, qu’il se rendit compte qu’il avait encore plus mal dans le corps avec Edwin que tous ses entraînements réunis !

Il se pencha pour agripper la carafe d’eau, et la vida. Ils devraient lui en redonner une rapidement alors ça allait. Se remettant assez confortablement, il appuya la tête contre le mur et soupira. Il jouait avec ses doigts qui tremblaient encore à cause de la colère. Au moins Edwin avait su être bien plus clair que les autres : il n’était qu’un chien qu’on pouvait tuer sans remords s’il le fallait. Un chien… il ricana. C’était bien ce qui le caractérisait. Misao et Viladra l’avaient au final traité comme un chien. Laylan avait commencé par ça aussi. Maintenant, toute la Citadelle le traitait comme ça. Mais eux à la rigueur, il pouvait comprendre.

A nouveau, il songea à Misao. Comment allait-elle ? Il la voyait bien en train de rire avec Sacha à la Confrérie. Insouciante comme avant. Avant qu’il ne vienne la briser. Son cœur se serra et il chassa ses songes. C’était du passé, elle ne se souvenait de rien, c’était mieux ainsi. Roxane aussi l’avait surement oublié après ce qu’il avait fait. A chaque fois qu’il essayait de protéger les femmes qu’il aimait ça foirait et ça se retournait contre lui. Il craignait faire pareil avec Laylan. Il l’aimait plus qu’en simple amie et ses sentiments grandissaient… il était un homme d’amour. C’était bien ça que Viladra avait le plus regretté : ne pas avoir su ôter l’amour de son cœur. Il espérait qu’elle n’ait aucun souci à cause de lui ici. Elle était respectée de ses frères d’armes et si par sa faute elle devait être reléguée à un rang inférieur… il s’en voudrait. Surtout maintenant qu’Edwin était là. Et s’il la… s’il la renvoyait ? Et si elle perdait son statut de Frontalière juste parce qu’elle l’avait soutenu et appuyé sa demande de devenir l’un des leurs ? Non… Edwin avait besoin de ses troupes…mais il pouvait la punir…

Kem se passa une main sur le visage, du mieux qu’il pouvait avec les chaînes. Il ne devait pas songer à tout ça. Il verrait et au pire…

Il laisserait Edwin le tuer pour éviter à Laylan de subir les foudres des siens par sa faute. Il tenait encore un peu à la vie, certes, mais s’il n’y avait pas d’autres choix, personne ne le regretterait. Absolument personne, même pas Laylan. Ils n’avaient pas développé de relation trop « intime » pour qu’elle le regrette plus qu’il ne le fallait.
Il ferma les yeux, bloquant ses pensées pour pouvoir s’endormir et prendre le plus de forces possibles pour le lendemain. Parce qu’il en aurait grandement besoin.

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01.07.14 1:10


Remue-Ménage à la Citadelle



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Vêtu d'une simple tunique blanche et d'un pantalon en cuir, elle s'était éloigné de l'arène de combat pour s'entraîner seule dans un coin, et coup après coup elle exprimait sa colère. Une colère contre tous les Frontaliers qui l'entourait.
Son père l'avait renié, du moins il ne l'avait pas regardé une seule fois depuis l'audience, et elle savait parfaitement qu'elle n'était pas le bienvenu chez elle. Ses amis, enfin les personnes qu'elle considérait avant comme ses "frères d'armes" l'avaient lâchement abandonné et parlaient d'elle dans son dos, et tout cela elle le savait. Au début elle s'en fichait, et il y avait Kem pour l'aider. Pus la solitude avait commencé à l'envahir, mais s'il fallait qu'elle subisse ça pour être avec Kem, alors elle le subirait. Et maintenant vient la colère. Qu'était-elle sans les Frontaliers ? Rien, absolument rien, et c'était bien partie pour qu'elle soit une exclue à partir de ce jour, mais au moins le monde lui avait fait découvrir combien la vie était dure, nos choix nous sépare toujours des personnes que l'on aime, mais à quel point ? Elle en avait marre, marre de toutes les personnes qui l'entouraient. Elle allait exploser, tout le monde se foutait d'elle et tout ça pour quoi ? Juste parce qu'elle avait choisi un homme dont la vie avait été cruelle et injuste, oui elle aimait cet homme et alors ? C'était un ancien Mercenaire et alors ? Elle l'aimait et elle ne savait pas pourquoi. Alors arrêtez de croire que le monde est rose, profiter du temps que vous avez et laissez-la vivre en paix. À l'intérieur d'elle, Laylan bouillonnait, sa colère l'aveuglait, et coup après coup, totalement en sueur, sans voir le temps passer elle s'exprimait dans ses coups, chaque déplacement de son sabre faisait partie d'elle, et en dansant avec lui elle déversait toute sa haine.

Apercevant enfin que le soleil était couché elle s'arrêta et regarda devant elle, la colère était passé et maintenant il restait quoi ? Rien, un vide, totalement vide. Elle était seule et elle était perdue. Peut-être qu'elle recherchait juste un peu de chaleur avec Kem, lui montrer que même dans les pires moments il y avait un peu de bonheur. Mais qu'est-ce que le monde allait lui apporter ? Il n'allait rien lui apporter, ce qu'elle voulait elle devait se battre pour, et elle commençait tout juste à comprendre ça. Elle allait devoir se battre pour Kem, et elle était prête !

Retournant alors dans une chambre d'auberge louée, la jeune femme alla se baigner. Sa chambre était l'une plus grande de l'auberge et il y avait là un petit bassin d'eau glacée. Elle se déshabilla et plongea dedans. L'eau était glaciale, il faisait noir, seule une petite lumière éclairait la chambre, et elle était seule. La morsure du froid lui soulageait l'esprit, chaque passerelle de son corps se vidait de tout ce qu'elle avait pu ressentir de la journée, maintenant il ne comptait plus rien d'autre que son bain. Au bout d'une demi-heure les frissons s'emparaient de son corps et le claquement de ses lèvres lui indiqua qu'il était temps de sortir.

Après avoir pris du pain et manger un peu de fromage elle c'était habillé et comptait aller se coucher quand soudain quelqu'un toqua à sa porte. Un Frontalier du palais était venu la prévenir que le Seigneur Edwin la faisait quérir le lendemain aux premières heures. La fuyant alors il s'en alla en la laissant seule perdue dans ses pensées. Le lendemain allait être une autre bataille, qu'elle comptait gagner, pour Kem, pour elle !

***

Laylan avait soudainement refroidi quand un Frontalier lui avait dit qu'Edwin, Seigneur de la Citadelle la faisait quérir. Elle ne doutait pas sur les raisons de sa convocation, Kem !
Selon la rumeur le maître d'armes n'avait pas très bien pris l'arrivée de Kem à la citadelle, et c'est donc en ayant pas très bien dormi qu'elle allait de ce pas au palais. Arrivé dans le hall on lui dit que le Seigneur Edwin était à l'étage. Une fois devant la porte, Laylan respira profondément, puis toqua.





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Edwin Til' Illan
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03.07.14 20:25
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     Le regard du Frontalier survolait les contours des bâtiments qui se dessinaient devant lui. Les mains à plat sur l’épais rebord de fenêtre en bois, ses pensées effleuraient sa conscience à mesure que ses pupilles effleuraient l’architecture de la Citadelle. Les premiers rayons du soleil perçaient timidement d’imposants nuages de coton.

     La veille, il avait retrouvé son père et sa sœur autour d’un dîner dont les cuisiniers de la Citadelle avaient le secret. Siam et son père s’étaient enquis des détails de la dernière mission, qu’Edwin avait éludés plus ou moins adroitement. Replonger dans ces détails revenait à replonger dans ce noir et cette pesanteur oppressants, et il ne désirait pas y retourner après ces longues journées de voyage. Aussi s’était-il rapidement intéressé aux nouvelles de la Citadelle, conscient que l’inévitable sujet devait être abordé : le Mercenaire. Siam avait, comme à son habitude, clairement exprimé sa position. Elle s’était même proposé pour l’exécuter proprement. Elle avait paru profondément surprise lorsqu’elle remarqua que son frère avait levé les yeux au ciel en soupirant et  que son père s’était contenté de secouer la tête en souriant. Edwin avait alors demandé conseil à son père, désireux de savoir ce que devrait faire le seigneur de la Citadelle. Mais Hander avait refusé de prendre cette décision à sa place, lui rappelant simplement de penser à la sécurité de son peuple avant tout.

     Un bruit arracha l’homme à sa contemplation ; on frappait à la porte. Edwin se détacha de la fenêtre et autorisa la personne à entrer. Sûrement Laylan, puisqu’elle était attendue. En effet, la silhouette d’une jeune femme blonde se découpa dans l’embrasure de la porte alors qu’elle entrait dans la pièce. Elle semblait hésitante mais gardait la nuque droite. Le maître d’armes la salua et l’invita d’un geste à s’asseoir. La pièce n’était pas démesurée, seul le bureau qui trônait en son centre avait quelque chose d’écrasant. Edwin ne prit pas place sur son siège derrière le bureau mais s’appuya contre le mur, à côté de la fenêtre, face à Laylan. Il n’aimait guère s’asseoir quand il était tendu, et bien qu’il n’en démontrât rien, il savait que de cet entretient découlerait de lourdes conséquences, quelle qu’en soit l’issue. Les bras croisés et le visage impassible, il ne laissa pas le silence s’installer trop longtemps.

     - Tu sais pour quelle raison j’ai demandé à te voir. Ne perdons donc pas de temps en bavardages inutiles.

     Il marqua une courte pause, et se mit à arpenter la pièce en longeant le mur auquel il était adossé quelques secondes plus tôt.

     - Tu as recueilli un Mercenaire du Chaos, Laylan, et ainsi mis tes frères et sœurs en danger.

     Il avait marqué une seconde d’arrêt pour la regarder droit dans les yeux en prononçant son prénom, puis s’était remis à marcher, ses pas accompagnant ses paroles.

     - Je reconnais toutefois que tu ne l’aies pas fait entrer chez nous sans autorisation au préalable.

     Il s’arrêta de nouveau pour ajouter :

     - Le fait est que je n’aurais jamais donné mon assentiment.

     Et ce genre de problème aurait été évité, ajouta-t-il pour lui-même.

     - Je dois donc statuer de la vie ou de la mort d’un inconnu, d’un ennemi, sans connaître le fin mot de l’histoire.

     Il se rapprocha du bureau pour s’y appuyer, les mains à plat sur le meuble en bois, pour faire face à la Frontalière avant de lui demander :

     - Pourquoi lui as-tu fait confiance ?


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11.07.14 17:18


Remue-Ménage à la Citadelle



feat Kem Al'Ran & Edwin Til'Illan



"Pourquoi lui as-tu fait confiance ?"

Pourquoi ? Des fois elle était sûre, et d'autres fois elle se le demandait encore ... Fallait-il tout lui avouer, peut-être était-elle faible au point de s'être fait berner comme une enfant ? Non il y avait quelque chose là en dessous et elle devait lui fournir une explication qui le ferait changer d'avis sur Kem.

"Je sais ce que vous devez penser, si j'avais fait mon devoir il n'y aurait pas eu tous ces soucis. Cependant laissez-moi expliquer les raisons de mes agissements. En premier cet homme m'a sauvé, j'avais été laissé pour morte au milieu des cadavres de mes frères et sœurs Frontaliers. Et même si c'était des anciens camarades à lui qui avaient tendu cette embuscade il m''est quand même venu en aide, et sans lui je serais morte. Puis nous avons fait connaissance, sans qu'il me dévoile sa vraie nature, et il a enterré mes compagnons avec moi, et enfin connaissant les risques il s'est dévoilé à moi par rapport à son "métier", si je puis le dire. J'ai réagi en conséquence et l'ai traîné à la Citadelle, je l'ai d'abord traité comme un chien et enfin il m'a dévoilé la vérité. Mais il avait beau avoir le rang de Mercenaire, il ne l'était pas dans l'âme."

Je repris mon souffle, tout en regardant pas la fenêtre même si je sentais les yeux du Seigneur de la Citadelle fixé sur moi.

"Sa vie n'a été qu'un calvaire, recruté de force, il n'avait pas le choix, il a appris à se débrouiller comme il le pouvait. Quand une chance de vivre s'offre à toi tu ne la rejettes pas sans considération. Puis il a vécu dans l'ombre, faisant son sale boulot, jusqu'à rencontrer une femme. Cette fille l'a à la fois sauvé mais en même temps il l'a détruite. Leur amour était interdit aux yeux de leur supérieure et elle est retourné chez elle sans souvenir des moments passés avec lui. Et alors il est parti, ne sachant plus quoi faire, laissant le temps défilé. Il était perdu et a enfin trouvé une chance de se racheter. Il subit, sans rien dire, il la veut cette chance, et il sait qu'elle ne se présentera qu'une seule fois. C'est maintenant à vous de décider de la vie d'un homme détruit qui fait son possible pour racheter ses actes. Je ne lui ai pas proposé, il l'a demandé lui-même, connaissant tous les risques qu'il y aurait suite à cette décision."

Elle se leva alors de sa chaise, Edwin ne la regardait plus, il semblait perdu dans ses pensées, c'était le moment opportun pour sortir. Il ne dit rien, mais avant d'avoir fermé la porte elle se retourna une dernière fois vers le Seigneur des Marches du Nord.

"Le jugement vous appartient, et quel que soit le choix que vous fassiez, je serais persuadé que vous avez fait le bon, et qu'il n'était pas encore à moi de décider de la vie d'un homme. Il n'est certes pas innocent, et certains de ses actes sont impardonnables, mais je commence à le connaître., et on peut voir dans ses yeux la détresse dans laquelle il est plongé. Alors quand une chance vous est offerte, qui ne la saisiraient pas ?"

Elle s'inclina devant le Seigneur des Marches puis s'en alla d'un pas pressant de cette salle. C'était à Kem maintenant de se débrouiller, tout allait se jouer entre eux.

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Edwin Til' Illan
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21.07.14 18:28
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     Toujours debout, Edwin écouta la jeune femme sans l’interrompre. Toute la tension qu’elle avait dû endurer depuis qu’elle avait amené son amant à la Citadelle se ressentait dans son élocution. Elle parlait vite, comme si elle avait besoin de vider tout ce qu’elle avait sur le cœur et gardait pour elle depuis trop longtemps. Elle ne semblait d’ailleurs pas prendre le soin de trier les informations qu’elle connaissait au sujet du Mercenaire ; elle paraissait lui livrer tout ce qu’elle savait de cet homme. Le tout en évitant de croiser son regard. Peut-être craignait-elle ce qu’elle aurait pu y lire ?

     - Je ne lui ai pas proposé, il l'a demandé lui-même, connaissant tous les risques qu'il y aurait suite à cette décision.

     Quelles conclusions tirer de cette dernière phrase qui ne soient trop hâtives ? La Frontalière ne semblait pas avoir résolument choisi de l’intégrer parmi eux. Mais elle l’avait tout de même fait. Quant au Mercenaire, cette volonté de les rejoindre était-elle une sincère tentative d’échapper à cette condition qui le répugnait, ou était-ce encore une ruse de l’ennemi pour mieux les atteindre ?

     Il perçut un mouvement de Laylan, ce qui le tira de sa réflexion.  Elle s’était levée, et le regardait enfin.

     - Quel que soit le choix que vous fassiez, je serais persuadé que vous avez fait le bon.

     Cette phrase résonna dans sa tête alors que ses yeux se perdirent de nouveau dans les nervures du bois de son bureau. Elle pensait que son choix était déjà arrêté. Il se trouvait pourtant indécis. Mais peut-être se leurrait-il. Peut-être que son choix était déjà fait, là, au fond de lui, mais qu’il désirait simplement se convaincre du contraire. Car comment le Seigneur de la Citadelle peut-il prendre la décision de laisser la vie, d’offrir la vie, à un Mercenaire du Chaos ?


*


     Edwin se passa une main lasse sur le visage. C’est à peine s’il avait eu conscience de la sortie de la jeune femme. La porte était pourtant bien close, et il demeurait bel et bien seul parmi ses pensées. Le doute avait toujours été pour lui un danger. Car s’il pouvait amener à la prudence, il menait surtout à l’inaction. Et l’inaction était contraire au fonctionnement du Frontalier. Sur un soupir agacé, le maître d’armes rassembla rapidement ce qui traînait sur son bureau et sortit de la pièce. Sa décision était prise, de toute façon. Son choix était risqué, peut-être même dangereux.
     Comme la plupart des décisions qu’il avait prises dans sa vie.


*


     Le soleil dardait ses premiers rayons sur la Citadelle, et de nombreux Frontaliers vaquaient déjà à leurs occupations. Edwin rattrapait le retard qui s’était accumulé en son absence, ayant rangé le cas du Mercenaire dans un coin de son esprit. Il serait en constante mise à l’épreuve. La patience en était une composante. Le laisser dans le doute, longtemps. Il le laissa une semaine en cellule, et avait ordonné qu’il soit suffisamment nourri. Progressivement, Al Ran fut amené à participer de nouveau aux corvées, puis aux entraînements. Rien ne semblait avoir changé, en somme. Mais Edwin se tenait au courant de son attitude. La balle était dans son camp, encore fallait-il qu’il n’échoue pas.


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Kem Alran
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21.07.14 19:25



Kem était bloqué en cellule. Attaché, nourrit et abreuvé, mais en cellule. Il ne sortait même pas pour les corvées ou entraînements. Edwin avait-il décidé de le laisser moisir et crever ? Laylan ne vint qu’une fois, rapidement, lui disant qu’elle avait été convoquée et l’avait défendu. Il l’avait remerciée pour tout, sincèrement, et l’avait laissée repartir. Il ne voulait pas attirer les foudres sur la jeune femme.

Donc elle avait été convoquée par Edwin pour juger son cas. Comme s’il était un criminel. Kem ricana. Il en était un, de criminel. Combien de vies avait-il fauchées ? De jeunes et de plus vieilles ? D’innocentes et de coupables, mais surtout innocentes ? Trop. Et les gens comme Edwin ne pouvaient pardonner ça.
Kem savait bien qu’il mettait le Seigneur de la Citadelle dans une mauvaise posture. Qui lui assurait que Kem disait la vérité et voulait réellement changer, devenir quelqu’un de juste et de droit ? Ils étaient sur leurs gardes et c’était normal. Mais alors Edwin ferait mieux de le tuer, et ce serait réglé. Enfin tout de même… jugeaient-ils les Mercenaires si fous que ça pour envoyer un espion chez les Frontaliers ?!

Soupirant, il but une gorgée et ferma un peu les yeux. Au moins en étant là il n’avait pas à supporter les railleries des Frontaliers et ne dérapait de ce fait pas.
Ce n’est donc qu’après plusieurs jours d’attente et d’angoisse quant à son jugement qu’on vint le chercher pour les corvées. Il dut éplucher les pommes de terre toute la matinée sous un soleil torride, puis s’occuper des armures sales des Frontaliers, ainsi que tout le matériel d’entraînement. Il entendait les messes basses, voyait les hommes cracher devant lui quand il arrivait. Il se faisait violence pour ne pas réagir. C’était ce qu’ils attendaient, pour donner une raison à Edwin de l’égorger.

Le lendemain, il put s’entraîner à nouveau, avec les autres. Comme avant en fait. Certains, rares, Frontaliers lui apprenaient des coups, ou à mieux gérer sa violence en combat. D’autres l’exacerbait pour le rendre fou et pouvoir mieux l’insulter ensuite. Kem encaissait, et frappait le mur de la cellule pour déverser sa rage. Il n’était pas qu’un chien ! Merde ! Il voulait y arriver et leur prouver qu’il était sincère ! Ah Edwin devait bien rire en le voyant réduit à une sous-merde.

C’est le lendemain, en fin d’après-midi, que ça se produisit. Kem rangeait le nécessaire d’entraînement, d’un côté du terrain, et un autre Frontalier se préparait à s’entraîner en solo, à l’autre bout.

-Hep ! Ramène-moi mon sabre !

Kem se redressa et répondit en le regardant :

-Il est à un mètre de toi.

Il ne fallait pas exagérer tout de même.

-Et ? Tu sers à ça ici non ? Tu es un chien de service, et les chiens, ça obéit.

Kem serra les mâchoires, lâcha tout, et se dirigea à grands pas vers l’homme, prenant le sabre au passage.

-Bien, maintenant donne-le moi. Chien.

-Retire ce que tu as dit, tout de suite.

-Non. Tu n’as pas à me donner d’ordres. Tu ne seras jamais un Frontalier. Le Seigneur te nommera peut-être chef des épluchures de patates ! Ce serait un grand honneur pour ceux de ton espèce non ?

Serrant la garde du sabre, Kem le leva, et le jeta vivement au loin, ou il se fracassa contre une bâtisse.

-Mon sabre ! Idiot !

-Oh le pauvre ! Il a perdu son jouet ! Va pleurnicher dans les jupes de ta mère !

Kem allait pour se détourner, mais le Frontalier le prit au col, et lui asséna une droite bien sentie. Volant et roulant au sol, Kem reprit son souffle tant bien que mal. Voilà, l’homme avait déclenché sa colère. L’ex-Mercenaire se rua sur son adversaire pour lui mettre des coups, l’autre se défendant tant bien que mal.

Et Kem ne pensait pas aux conséquences de ses actes. Edwin croirait inévitablement son soldat, et non Kem. La sentence tomberait alors… mais le jeune homme ne supportait plus qu’on le traite comme un chien. Il supportait les corvées et les autres railleries, mais pas comme ce que cet homme venait de faire.

Sa patience avait des limites et cela avait brisé le vase…


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