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Remue-Ménage à la Citadelle [Pv Kem & Laylan]
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Edwin Til' Illan
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Elyssa Cil'Darn
Messages : 140
Date d'inscription : 02/01/2014

Mon personnage
Sexe et âge: Frontalier - 46 ans
Aptitudes: Résiste au chant marchombre
Edwin Til' Illan
Frontalier



10.08.14 18:48
https://ewilan.forumactif.fr/t2324-journal-de-bord-d-edwin-til-il
    Sur le champ de bataille, il avait appris à ne pas revenir sur une décision déjà prise, évitant ainsi de perdre du temps avec des « si » qui n’aidaient en rien la progression de ses troupes. Par habitude, il avait appliqué ce principe à sa vie quotidienne. Avancer, toujours, pour ne pas perdre de temps en hypothèses inutiles. Tant pis s’il s’était trompé, il était alors trop tard, il suffisait de passer à autre chose. C’est donc tout naturellement qu’il avait appliqué ce principe dans la direction de la Citadelle. Réfléchir avant, envisager toutes les conditions, mais une fois la décision prise, s’y tenir sans la remettre en question.

    Aujourd’hui pourtant, ses certitudes, ou du moins son assurance, s’effritait quelque peu. Le poids de son choix faisait toujours pression sur lui. Peut-être aurait-il dû tuer le Mercenaire. Agacé, il secoua la tête pour chasser ses doutes et se replongea dans son travail administratif, le meilleur moyen pour occulter toute pensée parasite.

    Malgré la longueur de son séjour en cellule, le Mercenaire semblait se tenir tranquille. Il respectait les corvées qu’on lui imposait sans rechigner. Peut-être désirait-il vraiment cette chance. Edwin ordonna qu’on le laissât de nouveau participer aux entraînements. Un premier pas à la fois insignifiant, puisqu’il demeurait toujours en cellule, mais aussi lourd de sens, puisqu’on lui dispensait une part du savoir le plus cher d’un Frontalier : la science du combat. Maintenant que cette routine s’installait sous le contrôle du Seigneur de la Citadelle, l’agitation et les messes basses décrurent progressivement. S’ils n’acceptaient pas Kem, les Frontaliers qui le côtoyaient en entraînement tendaient à le respecter un peu plus. C’était très léger, mais c’était déjà un mieux. Encouragé par cette première ébauche de paix, du moins d’apparence, Edwin fit préparer une chambre sommaire pour le détenu. Il demeurerait toujours enfermé mais aurait au moins le confort d’un lit plus épais qu’une paillasse, et n’était pas entravé dans sa chambre.

    Tout semblait donc aller pour le mieux, du moins aussi bien que le permettait cette situation impossible, lorsque l’irréparable se produisit. Le faux-pas. La rupture du contrat. L’anéantissement d’un possible. L’échec. Echec pour le Mercenaire, mais échec aussi pour le Frontalier. Echec.

    Edwin couvrit à grandes enjambées la distance qui le séparait de la salle d’entraînement. Intérieurement, il fulminait, la haine qu’il portait aux adorateurs du Chaos se mêlant immanquablement à la faute qui lui incombait presque autant qu’à Al Ran.

    La rumeur se tut comme par magie lorsque le Seigneur franchit le seuil de la vaste pièce et s’arrêta, observant les deux fautifs. Ils avaient été séparés et s’essuyaient, qui la bouche, qui le nez, pour tenter de sécher le sang qui avait coulé. Edwin resta silencieux un instant, et son silence pesait sur la pièce comme une menace impossible à identifier. Aucun des deux concernés ne se risqua à ouvrir la bouche.

    - Que tout le monde sorte, et qu’on ramène le prisonnier à sa cellule.

    La salle se vida progressivement des curieux, et Kem fut emmené sans ménagement, mais sans violence exagérée non plus, à sa chambre-cellule. Hésitant, le Frontalier en cause dans la bagarre s’approcha d’Edwin après avoir récupéré son sabre, qu’il remit dans les mains de son seigneur, la tête basse. Il ne dit mot, de peur d’aggraver son cas, bien qu’il fût convaincu de sa légitimité dans cette histoire.  Pendant une poignée de secondes qui parurent être une éternité pour le coupable, Edwin laissa son regard glisser sur le sabre. Il releva ensuite la tête, et vrilla ses pupilles sur le Frontalier. Ses yeux semblaient avoir été trempés dans le même acier que la lame qu’il tenait encore dans les mains. Lame qu’il tendit à son propriétaire.

    - Reprends ton sabre. Tu n’as pas à payer pour mes erreurs.

    A ces mots, l’homme releva la tête. La colère avait cédé la place à l’incompréhension et à la gratitude dans son regard.

    - Va maintenant, mais ne t’égare plus.

    L’intéressé ne se fit pas prier et, après un salut respectueux, quitta à son tour la pièce, laissant Edwin seul avec ses pensées. Pensées qui tournaient à toute allure dans sa tête.
    Echec.


*



    L’aube pointait à peine lorsque le Frontalier déverrouilla la porte de la « chambre » de Kem. Il avait congédié le garde qui le veillait, une mesure plus habituelle que nécessaire jusqu’à ce jour.

    S’étant assuré d’avoir fait assez de bruit en ouvrant la porte pour le réveiller proprement, il prit directement la parole d’une voix claire.

    - J’ai eu tort. Tort de croire que cette mascarade pouvait aboutir à quelque chose de positif.

    Il marqua une pause, profitant de l’ensommeillement de son interlocuteur pour rassembler ses idées avant de continuer.

    - Je ne peux me permettre de garder un Mercenaire dans mes murs. Tu vas partir, Al Ran, et c’est en cela que consistera ta chance. Je passe outre ton échec car il m’incombe également. J’ai pris la mauvaise décision en te gardant ici. Tu vas partir, et tu ne reviendras que lorsque tu te jugeras apte à séjourner dans nos murs.

    Sur ces mots pour le moins surprenants, le maître d’armes disparut de l’encadrement de la porte pour ramasser ce qu’il avait volontairement laissé hors de la pièce. Lorsqu’il réapparut, il lança à un Kem déjà plus alerte un sac de toile contenant viande séchée, pain aux herbes et nécessaire de survie. Sans rien ajouter, il sortit de la pièce et attendit avec insistance que l’ex-prisonnier lui emboîte le pas. Il le mena dans les couloirs de la Citadelle encore vides d’animation jusqu’aux portes principales.

    - Ta mise à l’épreuve commencera réellement quand tu auras franchi ces portes pour le monde extérieur. Ce n’est pas à moi de t’éduquer, ni à aucun d’entre nous.

    Il retira alors le court fourreau qu’il avait passé à sa jambe, qui laissait voir le pommeau d’une dague, et le tendit au Mercenaire. Une dague, pas un sabre. Une dague, tout de même.

    - C’est à toi d’apprendre.


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Kem Alran
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 246
Date d'inscription : 02/10/2011

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 29 ans
Aptitudes:
Kem Alran
Itinérant



10.08.14 20:07



Ils se battaient toujours, l’un cherchant toujours à faire plus de mal que l’autre, quand des Frontaliers accoururent pour les séparer. Ils y parvinrent tant bien que mal, mettant une distance pour le moins importante entre les deux combattants qui s’essuyaient le nez ou la bouche. Kem sentait cette colère battre en lui, et ne comprenait pas encore l’erreur de son impulsivité. Il le fit lorsqu’Edwin arriva, rouge de colère.

 - Que tout le monde sorte, et qu’on ramène le prisonnier à sa cellule.

Deux hommes obéirent, venant prendre Kem aux bras pour le traîner à travers la salle puis dans les couloirs de la Citadelle, jusqu’à sa cellule qui… avait changée. Il y avait un lit, un vrai lit, et plus de chaîne. C’était comme une chambre, mais avec des barreaux.

Allant s’asseoir, il se prit la tête entre les mains. Qu’avait-il fait ? Il s’était battu avec un Frontalier pour des broutilles. Mais… il ne voulait plus être traité de chien ! Était-ce si difficile ?! Edwin allait le tuer, le doute n’était plus permis.

Se couchant, Kem regarda le plafond de sa cellule, bras sous la tête. Il avait, une fois de plus, échoué. Et sa vie allait s’achever ici, sur cet échec. Il avait encore déçu une femme. Laylan comptait sur lui, l’avait défendu, avait pris des risques pour lui et… il n’avait pas été à la hauteur de ce qu’elle avait fait.

Peut-être reverrait-il ses chers parents qui lui manquaient tant. Peut-être serait-il enfin exempt de toutes les douleurs qu’on lui infligeait depuis tout ce temps. C’est sur ce genre de pensée qu’il finit par s’endormir, pour ce qui était selon lui sa dernière nuit sur terre.

Il dormit, jusqu’à ce qu’un bruit sourd le fasse sursauter et se redresser vivement. Il fronçait les sourcils, cherchant à comprendre, à se réveiller, quand une voix jaillit :

- J’ai eu tort. Tort de croire que cette mascarade pouvait aboutir à quelque chose de positif.

Edwin. La sentence. La mort en marche. Kem se releva lentement, sortant à peine de cet état ensommeillé.

- Je ne peux me permettre de garder un Mercenaire dans mes murs. Tu vas partir, Al Ran, et c’est en cela que consistera ta chance. Je passe outre ton échec car il m’incombe également. J’ai pris la mauvaise décision en te gardant ici. Tu vas partir, et tu ne reviendras que lorsque tu te jugeras apte à séjourner dans nos murs.

P-partir ?! Kem ne comprenait pas ce qu’il disait, ce qu’il se passait. Non ! Partir pour aller où ? Faire quoi ? Et Laylan ? Allait-on le lui dire ?
Abasourdi et sous le choc, Kem regarda Edwin lui lancer un sac qu’il venait de récupérer. L’ouvrant, il y vit de quoi manger, boire et survivre. Kem le referma, tremblant. Encore une fois, il était jeté à la porte. Et même si Edwin parlait d’un retour prochain, Kem n’y croyait pas. Il se débarrassait de lui sans avoir à le tuer. Il se donnait « bonne conscience ». Tout le monde ici savait que Kem ne serait jamais apte à séjourner à la Citadelle, et le Mercenaire se rendait compte que cela avait été un trop grand rêve, inaccessible et hors de portée.

Revenant sur terre, il vit qu’Edwin était sortie, et il s’empressa de le suivre, et ce jusqu’à l’extérieur, jusqu’aux grandes portes.

  - Ta mise à l’épreuve commencera réellement quand tu auras franchi ces portes pour le monde extérieur. Ce n’est pas à moi de t’éduquer, ni à aucun d’entre nous.

Serrant les mâchoires, Kem jeta le sac sur ses épaules et réfléchissait à ce qu’il pourrait dire à Edwin avant de partir, quand celui-ci se pencha pour sortir une dague de son fourreau accroché à sa jambe. Dague qu’il lui tendit. Cela mit encore le doute. Edwin était-il donc sincère en disant qu’il pourrait revenir ?
Kem prit l’arme, et la passa à sa ceinture alors que le Frontalier disait :

 - C’est à toi d’apprendre.

Apprendre. Kem inspira profondément.

-Je ne sais ni où je vais aller, ni ce que je vais faire. Tout ce que je sais, c’est que je vais tenter de faire de mon mieux pour revenir en homme plus fiable. Pour l’heure, tout ce que j’ai appris de ma vie, c’est que je ne suis à ma place nulle part.

Chienne de vie. Raffermissant sa prise sur la bandoulière du sac, il termina :

-Je vous remercie tout de même pour la chance que vous m’offrez. J’espère que cette fois j’en serais digne.

Et sur un salut de la tête, il passa les portes, le cœur lourd et anxieux. Derrière lui, les portes se refermèrent dans un bruit sourd, et Kem soupira. D’un coup, il se sentit… perdu. Il ne savait pas quoi faire. Que faire pour ce sentir apte à retourner à la Citadelle ?

Marchant sur le chemin entouré d’hautes herbes, Kem se disait que le mieux était de ne pas aller en ville, mais de rester dans la nature, réfléchir dans la nature, se chercher, se perdre, et se retrouver, pour changer, et revenir dans la peau d’un autre. Oui, autant faire ça. Et si cela ne fonctionnait pas, il retournerait à la Citadelle pour rendre la dague d’Edwin et lui demander de lui trancher la gorge avec...


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