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| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
18.03.12 19:54 Killian arrivait enfin aux portes de Fériane. Le monastère s'étendait sur quelques kilomètres, et il s'en dégageait une impression de détente totale. Elle talonna Taï'Dashar pour qu'il se remette à avancer.
Elle était partie une semaine auparavant d'Al'Jeit, envoyée en "mission". Elle aimait beaucoup le terme alors que c'était elle qui avait choisie de partir. Or, une mission, dans son sens propre, c'était imposé.
Le voyage s'était relativement bien passé, hormis quelques brigands qui pensaient qu'une femme seule sur les routes était inoffensive. Et qui se trompaient une fois de plus. Elle n'était vêtue que de sa tunique en cuir souple propre aux Marchombres. Ses armes étaient dissimulées sur elle, sauf sa dague qui pendait à sa ceinture. Pas la peine de prendre une épée. Trop lourd, trop encombrant et surtout, pas en Harmonie avec sa façon de vivre…
Elle se remémora son but. Convoyer un convoi de Fériane à Ondiane. En effet, Fériane déménageait quelques-uns de ses blessés les moins graves et donc transportables car il n'y avait plus assez de place. Un voyage qui allait être lent avec les blessés, mais sympathique, elle en était sûre. D'autant plus qu'elle aimait cela. Au grand air toute la journée, sur le dos de Taï'Dashar qui était tout aussi excité et surtout, la tranquillité. Même si un convoi est bruyant, elle serait en paix. Parce qu'elle avait été principalement recrutée en tant qu'éclaireur. Mais elle savait être polyvalente et accepterait pratiquement toutes les tâches du convoi. Sauf la cuisine. Elle était Marchombre, et non cuisinière.
Elle était arrivée devant les grandes portes. Le convoi était pratiquement prêt, les chariots étaient bâchés, les bœufs attachés, les blessés solidement installés à l'intérieur. Elle se dirigea vers un Rêveur qui avait une liste en main.
-Bonjour, je viens pour le convoi. Dit-elle.
Il la regarda de haut en bas. Elle n'était pas descendue de sa selle…Elle le fît donc rapidement et se mit face au Rêveur qui répondit :
-Quel poste vous a été attribué ?
-Éclaireur. Mais je peux faire d'autres choses.
-J'espère bien. Mettez-vous là-bas.
Elle fronça les sourcils mais obtempéra. Il espérait….Heureusement qu'il ne venait pas avec…Mais bon, elle n'allait pas gâcher sa journée pour un vieillard…
Elle se plaça donc avec tous les membres du convoi. Il y avait des Chevaliers, des Rêveurs (logique), et elle…
Ils ne pensaient pas que le convoi courait un quelconque danger et n'avait pas prévu de grosse escorte. Killian n'était pas aussi sûre…Tout convoi peut être attaqué, que ce soit par de simples bandits ou des Mercenaires…
Elle se concentrait tellement sur ses pensées qu'elle ne vit pas tout de suite la jeune Rêveuse débarquer devant elle… | | Âge : 27
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| 19.03.12 18:07 J’avais été dépêchée à Fériane il y a peu…Voyez-vous, il arrivait de temps à autre qu’il y ait une vague de blessés qui arrivaient à nos portes, implorant le gîte et surtout le soin…Et cette fois-ci, Fériane avait été touchée par un assaut de malades ou même parfois de mourrant, sans comprendre pourquoi tant de monde avait soudainement besoin de nous… Mais enfin, en tant que rêveurs, on ne pouvait pas refuser cela ! Et comme ils étaient en manques de personnels à Fériane, on nous a demandé à moi et quelques autres guérisseurs de venir les aider. C’est ainsi que depuis une semaine, je soigne jour et nuit des personnes que je vois malheureusement parfois se tourner vers l’autre monde…On pourrait croire que la vague de malades et de blessés cesseraient là mais ce serait bien trop facile ! Ainsi, ce n’est plus le manque de personnels auquel on du faire face mais bien le manque de chambre !
-Bon écoute, Roxane…Il faut que vous partiez avec les cas les moins graves jusqu’à Ondiane…J’ai déjà fait amené un convois, avec quelques personnes qui viendront vous protéger en cas de mauvaises rencontres…
-Bien,avais-je répondu avec un ton neutre.
Nous n’avions d’ailleurs pas perdu de temps. Aussitôt dit, aussitôt fait ! On pris avec nous un ou deux autres rêveurs, de quoi manger et de quoi boire et nous avions chargé toutes les caravanes…Ce fut d'autre part une belle catastrophe ! On était tellement pressés que nous avions tout rangés n’importe comment…les caravanes qui étaient censés accueillir les blessés dont la jambe était cassée ou que sais-je, ne le pouvaient tout simplement plus ! Nous avions tellement bourré les choses qu’il n’y avait plus de place !
Alors avec un courage et une volonté de fer, mais bien évidemment après de nombreux soupirs, nous nous sommes mis à tout enlever et tout remettre plus, disons…harmonieusement.
-Roxane, est-ce que tout est prêt ? me demanda le chef de Fériane.
-Absolument tout. A vrai dire, je pense qu’il ne nous manque que nos protectionneurs.
-Protecteurs, me corrigea-t-il.
Je levai les yeux au ciel avant de me reprendre :
-Protecteurs, protectionneurs, c’est pareil.
-En fait, pas vraiment…
Je lui tournai le dos et m’empressai de le quitter, pour ne pas continuer cette conversation…très….inintéressanteuse. Et si vous me dites que je dois dire inintéressante, je vous répondrai poliment ‘Aller vous faire voir ♥’.
BREF !
Je partis vers l’organisateur pour lui demander où en étaient les PROTECTEURS :
-Oh, tout le monde est là. Vous pouvez partir…Nous avons même un éclaireur, enfin, éclaireuse, qui saurait ‘peut-être’ faire autre chose.
Je levai un sourcil, ne comprenant pas pourquoi il m’avait semblé si abject en tenant ses propos. Mais je décidai de ne rien relever et de regarde dans la direction qu’il m’avait indiquée…
Et je vis que notre éclaireuse n’était autre que…
Killian Dell’Kaïron, si mes souvenirs sont bons…Nous nous étions rencontrés il y a un moment, avec une autre rêveuse dénommée Misao. Elle était en pleine dépression et nous l’avions consolée du mieux que nous avions pu.
Je couru alors vers elle et la pris dans mes bras :
-Oh ! Killian ! Je suis contente de te revoir !
Je l’écartai de moi pour mieux l’observer :
-Tu as meilleure mine que la dernière fois…
Elle fronça les sourcils, comme prise de doutes. Elle ne se rappelait peut-être pas de moi…Aussi, je décidai de me présenter à nouveau :
-Je suis Roxane ! Nous nous sommes rencontrées avec Misao, une autre rêveuse…Tu étais toute tristounette…Je pense qu’un de tes amis avait été…
Je faillis dire ‘mort’. Mais ce n’aurait été que ranimer des douleurs passées. Je me corrigeai donc :
-Enfin, soit. Tu te rappelles de moi ?
Je lui offris un magnifique sourire, pleine d’espoir… | | Âge : 30
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| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
20.03.12 20:50 La Rêveuse lui sauta littéralement au cou en criant :
-Oh ! Killian ! Je suis contente de te revoir !
Puis elle s'éloigna pour la regarder en ajoutant :
-Tu as meilleure mine que la dernière fois…
Killian ne comprenait pas. La dernière fois ? Quand ? Ou ? Pourquoi ? La Rêveuse aux cheveux flamboyants remarqua sans doute son air car elle ajouta :
-Je suis Roxane ! Nous nous sommes rencontrées avec Misao, une autre rêveuse…Tu étais toute tristounette…Je pense qu’un de tes amis avait été…
Roxane. Misao. Avait été…? Soudain, un flot de souvenirs l'envahit. Oui. Elle se souvenait. Elle avait quitté les Frontaliers, et se promenait au gré du vent, tentant en vain d'oublier Natael. Qui était toujours là. Mais moins fort. Sauf en ce moment. Y repenser l'avait fait ressurgir et elle revit son visage, si beau, si doux…Son seul et unique amour…disparu à jamais. Ensuite, elle avait rencontré Hylis, qui l'avait emmené sur la Voie. La guidant. Et une phrase était toujours présente dans son esprit :
"Souffrir pour quelqu'un de disparu ne sert à rien. Au contraire. Accroche-toi à tes souvenirs, prend la force de celui qui est parti, fais en les tiennes. Vis avec lui. Il te rendra meilleure. Et sera fier de toi. Il aurait voulu que tu avances au lieu de souffrir inutilement."
Une phrase si juste qu'elle avait mis longtemps à accepter. Elle s'était rebellée, ne voulant plus arpenter la Voie. Et elle aurait fait une grosse erreur en s'écoutant. Maintenant, la Voie lui apportait l'Harmonie et la Paix recherchée. Bien sûr, il lui arrivait de redevenir nostalgique de ses moments de plaisir partagés avec lui, alors elle s'isolait au sommet d'une tour ou d'une montagne, et pleurait en silence, laissant le vent emporter les larmes…
Roxane la tira de ses pensées en disant, un grand sourire peint sur les lèvres :
-Enfin, soit. Tu te rappelles de moi ?
Elle s'était souvenue de l'histoire et s'était rattrapée. Killian lui offrit donc un sourire à son tour, écartant le voile de tristesse qui s'était emparé d'elle quelques secondes. Elle reprit de l'assurance, redevins Marchombre et répliqua :
-Maintenant, oui, je me souviens.
Elle regarda le convoi, qui tentait de se mettre dans un ordre correct, et rajouta :
-Tu fais parti du voyage ?
Ne lui laissant pas le temps de répondre elle termina :
-Je sens que l'on va bien s'amuser. Pas toi ?
Oui, elle le sentait. Du moins, son nez. Elle ignorait les odeurs autour d'elle. Elle avait appris à les filtrer. Roxane dégageait une odeur de vitalité, de quelqu'un voulant un peu d'aventure. Les plus vieux Rêveurs non loin d'elles émettaient une odeur de quelqu'un qui est exaspéré.
Les Chevaliers sentaient l'assurance et la force tranquille. Peut-être ce qu'elle-même dégageait. Une touche d'Harmonie en plus.
Oui, elles allaient bien s'amuser… | | Âge : 27
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| 28.03.12 16:25 -Maintenant, oui, je me souviens. Je souris de toutes mes dents. Elle se souvenait de moi ! Merveilleux ! Ainsi, les présentations et tout le blabla de bienvenue habituel serait épargné…Enfin, si elle se rappelait de mon prénom. Mais bon, je verrais bien! Au pire, ce sera à Killian de demander…Non mais, c’est pas à moi de faire tout le boulot non plus >> Justement, celle-ci me tira de ses pensées en demandant : -Tu fais partie du voyage ? J’ouvris la bouche pour lui répondre à l’affirmative, mais elle me prit de court en s’exclamant à nouveau, d’une voix joyeuse : -Je sens que l'on va bien s'amuser. Pas toi ? Je ne répondis pas tout de suite, faisant semblant d’épousseter mes habits. En fait, je me demandai si la jeune femme n’allait pas de nouveau me poser une question, alors j’attendais bêtement qu’elle le fasse…Et elle, visiblement, attendait des réponses à ses interrogations. Peut-être même que je commençai à l’agacer, avec mon temps de réaction… Aussi, je décidai de lui répondre enfin, en m’excusant d’un sourire : -Je fais partie du voyage, effectivement ! Et pour ce qui est de s’amuser…Pour ma part, je vais surtout devoir m’occuper des blessés, et veiller à ce que l’on ne s’éloigne pas trop de la route. Enfin, en principe, parce-que mon orientation est proche de la barre des zéros. Je repris mon souffle avant de continuer de plus belle : -Mais qui sait ? Y’aura peut-être de l’action ! Ou bien quelqu’un s’avérerait un amateur de farces et nous ferait bien rire ! Ou encore, avec ma légendaire maladresse, je vous ferais rire tous…Aucune idée ! On verra bien ! J’ai hâte qu’on parte en route en tous cas ! Je n’en peux plus de rester ici à rien faire…
J’affichai une mine boudeuse. C’était vrai…Cela ferait à peu près une heure qu’on attendait que tout le monde vienne, en se tournant les pouces. Je détestais rester assise sagement quelque part, patientant qu’un événement aussi minime soit-il se passe. Je plantai mon amie là, pour demander au chef de la troupe si nous ne pouvions pas partir. Celui-ci, énervé, me lança d’une voix désagréable : -Oui, nous partons de suite. Il invita dès lors à tout le monde à se préparer et, quelques minutes plus tard, nous étions enfin en route. Je m’assurai que tous les blessés ne manquent de rien, leur promettant que je n’étais pas très loin en cas de besoin, et retournait vers Killian, mon éternel sourire fiché aux lèvres : -Alors, quoi de neuf depuis la dernière fois ? Moi, pour ma part, j’ai un amoureux ! Enfin…Je crois. Je sais pas trop, en fait. Je baissai la tête, songeant à Rasinar. C’est vrai que ça n’avait pas été très clarifié. Pour ainsi dire, nous nous n’étions seulement qu’embrassés…Et je n’étais plus très sûre que cela faisait de lui mon petit ami. Et puis…Peut-être détestait-elle les mercenaires ! On ne savait jamais…C’était un sujet assez délicat à énoncer, alors je décidai de ne pas lui en dire plus. Je repris, dans l’espoir qu’elle oublie ce que je lui ai dis : -Sinon, j’ai fait de nouvelles rencontres, sympathiques…Je suis toujours rêveuse comme tu vois et j’aime ma vie ! Il ne s’est pas vraiment passé grand-chose, en fait… Je me tus, légèrement consternée. Nous nous n’étions plus vues depuis si longtemps et pourtant…Ben oui, comme je l’ai dit, rien grand-chose ne s’était passé. Ma vie n’était décidément pas digne de celle d’un mercenaire ou d’un marchombre qui eux, avaient tous les jours de nouveaux objectifs à affronter… A nouveau, je me tournai vers elle, et d’une voix gaie, la questionna : -Alors ? Et toi ? Que s’est-il passé dans ta vie ? | | Âge : 30
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| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
28.03.12 19:11 Elle épousseta sa robe avant de déclarer :
-Je fais partie du voyage, effectivement ! Et pour ce qui est de s’amuser…Pour ma part, je vais surtout devoir m’occuper des blessés, et veiller à ce que l’on ne s’éloigne pas trop de la route. Enfin, en principe, parce-que mon orientation est proche de la barre des zéros.
Killian sourit. Oui, elle avait oublié le détail des soins. Roxane, oui elle s'en souvenait, allait être très prise.
-Mais qui sait ? Y’aura peut-être de l’action ! Ou bien quelqu’un s’avérerait un amateur de farces et nous ferait bien rire ! Ou encore, avec ma légendaire maladresse, je vous ferais rire tous…Aucune idée ! On verra bien ! J’ai hâte qu’on parte en route en tous cas ! Je n’en peux plus de rester ici à rien faire…
Tout ceci était merveilleux. Mais Killian doutait fortement que cela se passe ainsi. Non, elle voyait plus des incidents comme des bandits ou autre pillards de grands chemins…
Puis, sans rien dire, elle s'éloigna. La suivant des yeux, la Marchombre la vit demander quelque chose au Maître du convoi. Elle était réellement pressée donc…
Lorsqu'elle revint, elle souriait tellement que Killian n'avait plus besoin de lui demander une réponse…
-Alors, quoi de neuf depuis la dernière fois ? Moi, pour ma part, j’ai un amoureux ! Enfin…Je crois. Je sais pas trop, en fait.
Ahh, l'amour. Un mot encore douloureux pour Killian. Mais qui reprendrait du sens un jour. Pour le moment, elle n'en avait pas besoin. Natael serait peut-être son seul amour…Qui sait ?
Curieuse, elle aurait bien aimé savoir qui était cet homme. Aussi fou qu'elle ? Aussi divertissant ? Ou tout le contraire ? Mais Killian ne poserait pas une telle question en public…
-Sinon, j’ai fait de nouvelles rencontres, sympathiques…Je suis toujours rêveuse comme tu vois et j’aime ma vie ! Il ne s’est pas vraiment passé grand-chose, en fait…
Les Rêveurs n'avaient pas une vie mouvementée. Tout le monde le savait. Et pour une Rêveuse comme Roxane, ce devait être dur à accepter…
Puis elle la regarda et demanda :
-Alors ? Et toi ? Que s’est-il passé dans ta vie ?
Killian soupira. Tant de choses…
Elle n'eut cependant pas le temps de répondre, le convoyeur appelait tout le monde. Killian fît comprendre à Roxane qu'elle lui répondrait une fois le convoi lancé et s'éloigna chercher Taï'Dashar, emmené par un Rêveur pour l'abreuver.
Une fois en selle, elle se mit en place, de côté, les Chevaliers s'éparpillant tout autour, les Rêveurs prenant les rênes et leur place dans les chariots.
Puis, dans un boucan d'enfer, tout s'ébranla, et les chariots se mirent lentement en route. Killian marchait au pas, attendant. Mais rien ne vint. Aussi décida-t-elle de répondre à la question de Roxane. Et ensuite elle partirait en éclaireuse. Se rapprochant du chariot ou se trouvait la Rêveuse, installée à l'avant aux côtés du cocher, elle se mit à sa hauteur et lui répondit :
-Il s'est passé tant de choses que je ne peux pas tout raconter ici et maintenant. Le soir, à la halte de la nuit, je te raconterais en détails. Pour l'heure, ce que je peux dire…
Un homme l'appela devant, pour qu'elle parte en éclairage. Elle lui fît signe d'attendre deux minutes et termina, la laissant un peu sur sa faim :
-C'est que je suis devenue un Maître Marchombre.
Elle lui sourit et s'éloigna au trot. L'homme, un Chevalier, lui indiqua la zone jusqu'où elle pouvait se rendre. Tout de suite après, elle lança Taï'Dashar au triple galop, laissant le vent lui fouetter le visage et le bruit des roues sur le sol s'estomper au fur et à mesure.
Le paysage était magnifique. Ralentissant, elle se mit sur une petite dune. Elle vit le convoi, tout petit au loin, et regarda tout autour. La forêt environnante était calme, la route déserte. Donc rien à signaler pour le moment. Elle attendit néanmoins, jusqu'à ce que le convoi se soit rapproché.
-Il n'y a rien à signaler. Dit-elle une fois parvenue devant le Chevalier.
Il acquiesça et lui indiqua qu'elle avait une heure pour faire ce qu'elle voulait, car ils allaient sans doute stopper le convoi pour manger. Elle était partie combien de temps ? Elle avait l'impression de s'être éloignée quelques secondes et pourtant, deux voir trois bonnes heures s'étaient écoulées et le soleil commençait sa longue course vers la terre.
Les chariots cherchaient un endroit pour stationner pour la nuit. Killian se remit aux côtés de Roxane, qui semblait épuisée, sans doute pour avoir couru de chariot en chariot pour soigner tout le monde, et lui dit :
-Sa va ? On s'arrête bientôt. Tu auras amplement mérité ta pause !
Puis, elle lui tendit la main, calmant sa monture de l'autre, qui sentait ce qu'elle voulait faire. Intriguée, la Rêveuse la prit et Killian la hissa derrière elle, assise sur la croupe de l'étalon noir flamboyant qui tenta de rouspéter.
-Agrippe-toi, je t'emmène voler.
Pourquoi ne pas lui faire profiter ? Elles avaient une heure et les Rêveurs s'en sortiraient très bien seuls. Et comme sa, elles pourraient parler sans être écoutées…
Lançant son cheval au galop, le laissant faire, elle savoura encore une fois. Elle sentait les mains de Roxane autour de sa taille, serrant comme si elle avait peur de tomber.
Souriante, Killian ralentit au fur et à mesure. Il ne faudrait pas que Taï'Dashar s'épuise non plus. Elles étaient en hauteur, une nouvelle fois. Il choisissait bien, son amour de cheval…
-Admire ce paysage, Roxane. Sens-le en toi.
Elle aimait faire profiter. Même lorsque les autres ne comprenaient pas tout. Elle attendit que l'autre réponde, se remettant sans doute de la chevauchée… | | Âge : 27
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| 02.04.12 12:52 Je vis notre chef du convoi appeler tout le monde et, énervée qu’il nous coupe dans une conversation si intéressante, je me tournai vers Killian, espérant au moins avoir une bribe de son histoire. Mais d’un geste de la tête, elle me fit comprendre qu’elle me raconterait tout plus tard, lorsque nous serions tranquilles. Je m’éloignai donc vers un des blessés qui venait de me réclamer. Me penchant vers une mère et son fils, je leur demandai d’une voix douce : -Oui ? Qui a-t-il ? La mère me désigna son enfant en soupirant : -Il a un terrible mal de tête et si vous ne l’aidez pas, il va commencé à hurler, tel que je le connais…Vous n’auriez pas quelque-chose ? Je leur souris à tous les deux et sortit un petit flacon de mon sac, d’un liquide transparent. J’en versai alors quelques gouttes sur la langue du petit, puis m’éloignai à nouveau, lui promettant que cela ferait bientôt effet. Je cherchais une place où me mettre lorsqu’un des cochers me fit d’une voix forte : -Hey, mam’zelle ? Vous voulez vous installer près d’moi ? J’vous préviens, j’suis un gros bavard, alors… Un gros bavard ? Souriant de toutes mes dents, je m’empressai de prendre la main qu’il me tendait pour monter. Un gros bavard, c’est ce qu’il me fallait ! Après un instant où nos deux voix se mêlèrent à toute la cohue générale, je vis Killian se rapprocher. Mon nouvel ami, qui se nommait Bartoloméo, se tut immédiatement. -Il s'est passé tant de choses que je ne peux pas tout raconter ici et maintenant. Le soir, à la halte de la nuit, je te raconterais en détails. Pour l'heure, ce que je peux dire… Je me penchai d’avantage vers elle, pour mieux écouter ce qu’elle avait à me dire…Je vis le cocher faire de même, tout aussi curieux que moi : -C'est que je suis devenue un Maître Marchombre. Je tombai à la renverse, manquant d’aller par dessus bord. Heureusement, Bartoloméo me rattrapa, juste quand je m’exclamait un énorme « Ouaaaaaaaaaaaaaw ! » Je me tournai vivement vers lui, et me mit à déblatérer à toute vitesse : -Une marchombre ! Elle est devenue une marchombre ! -Maître marchombre pour être précis, me fit-il.
-C’est encore mieux ! Mon dieu ! Comment a-t-elle fait ?! Vivement qu’elle revienne ! Je veux savoir la suite !
-Vous me raconterez ?
-Je t’en prie, tutoie-moi. Et puis bon, si tu es sage !
Je lui fis un clin d’œil, alors qu’il riait à gorge déployée. Ce type, c’était vraiment un paysan pure souche. Mais il me plaisait bien.
Oh, pas dans le sens que je suis tombée raide dingue de lui, loin de là ! Mais il me ressemblait pas mal et, avec lui, je me sentais enfin comprise.
C’est alors que la vraie journée de travail débuta pour moi. Je me fis appelée de partout, du début du convois jusqu’à la fin. Je me mis même à penser si les autres rêveurs étaient si doués qu’ils le laissaient présager.
Mais je m’acquittai parfaitement de ma tâche, soignant une femme âgée, calmant un petit, expliquant que oui, nous allions bientôt nous reposer et que non, je ne pouvais pas rester indéfiniment à côté de cet homme au regard…étrange.
Pendant toute la journée j’aidai les gens, ne m’arrêtant que pour boire ou pour des besoins…naturels. Je ne m’étais à vrai dire même pas arrêtée pour manger, tant j’étais demandée de toutes parts.
J’étais donc assise près de Bartoloméo, m’endormant presque sur son épaule, lorsque je vis Killian arriver près de moi et me demander gentiment :
-Ca va ? On s'arrête bientôt. Tu auras amplement mérité ta pause !
Fronçant les sourcils, j’allais lui demander qu’est-ce qu’elle voulait dire par sa dernière phrase lorsque, surprise, je la vis me tendre la main. Je la pris, intriguée, et me retrouvai d’un coup à l’arrière de son cheval. Elle me dit à nouveau quelque-chose mais, trop fatiguée, je ne compris pas de quoi il s’agit. Ouvrant la bouche pour lui réclamer qu’elle répète, je la refermai aussitôt, prise par la vitesse dans laquelle nous allions.
J’agrippai fermement Killian, comme si j’allais tomber. Je profitai alors du vent qui me passait sur le visage, souriante.
Lorsque nous ralentîmes, je fis presque la grimasse, ayant adoré cette sensation de liberté que j’avais alors éprouvée.
-Admire ce paysage, Roxane. Sens-le en toi.
Je relevai la tête, et fit ce qu’elle me demandait. J’admirai le ciel qui se tintait de toutes couleurs en vue du soir arrivant, des quelques étoiles naissantes…J’admirai les collines qui se dressaient devant, formant une magnifique…
-Paire de fesses ?! m’exclamai-je, incrédule.
Puis, voyant Killian me regarder bizarrement, je m’expliquai, détruisant toute la magie du moment, lui désignant les collines :
-Mais si ! Regarde ! Ca forme des fesses !
Ou alors, mon imagination était beaucoup trop…Débordante (et surtout enfantine).
Je secouai la tête, pour faire oublier ce moment disons…d’égarement, et la suppliai du regard :
-Alors ? Raconte-moi tout ce qui t’es arrivée ?
Je me promis de la féliciter pour son entrée chez les marchombre.
Enfin, que dis-je ? Chez les maîtres marchombres…
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02.04.12 14:30 Roxane regarda le paysage longuement puis s’exclama :
-Paire de fesses ?!
Killian fronça les sourcils, ne comprenant pas. Alors Roxane lui montra les collines en face d’elles et expliqua :
-Mais si ! Regarde ! Ca forme des fesses !
Killian sourit. En effet, si l’on avait une assez grande imagination, cela pouvait passer pour des fesses…
Le vent soufflait légèrement, et Killian ne sentit aucun danger…imminent. Lointain, oui, mais pas la peine de s’inquiéter dans l’immédiat.
Regardant Roxane, elle attendit. Elle savait que la Rêveuse avait hâte de tout savoir. Cela se sentait. Alors elle sourit lorsque celle-ci dit :
-Alors ? Raconte-moi tout ce qui t’es arrivée ?
Killian descendit de Taï’Dashar, aida Roxane à faire de même, tout en réfléchissant à la réponse. Il y avait tant de choses…
Laissant l’étalon brouter un peu plus loin, elle s’installa au sol et attendit que Roxane ait fait de même pour commencer :
-J’ai longtemps erré sans but. Même après ma rencontre avec vous. Je ne savais pas quoi faire ni où aller.
Elle inspira, plongée dans cette époque triste de sa vie et continua :
-Et puis, un jour, alors que je déprimais encore plus, j’ai rencontré une femme. Une femme qui me dit qu’elle me suivait depuis un certain temps. Et moi…je ne l’avais jamais repérée, malgré ma formation de Frontalière.
Elle regarda la Rêveuse, qui buvait ses paroles.
-Elle se nommait Hylis. Et m’ouvrit une Voie dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Elle m’apprit à m’ouvrir au monde et à l’aimer, malgré les horreurs qu’il contient et surtout malgré ma peine…Elle m’a prise sous son aile et m’a redonné goût à la vie. Je suis devenue son apprentie. Et, pendant trois ans, elle m’a formée, m’a fait avancer sur la Voie, m’a reconstruite. Trois ans de souffrances, de sacrifices, de bonheur et de peine mais surtout, de Plénitude, d’Harmonie et de Paix.
Elle laissa les mots flotter dans les airs quelques instants avant de reprendre :
-Je lui dois tout, aujourd’hui.
Elle sourit faiblement et termina :
-En gros, voilà mon histoire depuis notre rencontre. Après, si je devais te raconter chaque combat ou chaque aventure qu’il m’est arrivé, la durée du trajet ne suffirait pas !
Le ciel se teintait d’orange, le soleil n’étant plus qu’un fin disque au bas de l’horizon. Il était temps de rejoindre le convoi.
Alors qu’elle se redressait, elle sentit quelque chose de…bizarre. Anormal. C’était loin, mais proche tout de même.
-Il faut que nous rentrions vite. Il y a un danger qui approche. J’ignore ce que c’est, mais je préfère prendre les devants. Dit-elle en voyant que Roxane ne comprenait pas son empressement soudain.
Elle grimpa sur le dos de Taï’Dashar, aida la jeune femme à s’y hisser et partit au trot. Comme sa, Roxane pourrait lui parler sans hurler. Le convoi n’était pas loin, et si elle revenait au triple galop, les Chevaliers penseraient tout de suite à un danger immédiat. Hors ce n’était pas encore le cas.
-Il faudra que tu me parles de ton « petit ami » aussi. Dit-elle d’un ton joyeux au bout de quelques secondes. J’ai hâte de savoir qui il est… | | Âge : 27
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| 02.04.12 15:47 Killian m’aida a descendre du cheval, et s’assit à même le sol, bientôt imitée par moi-même. Après quelques minutes de silence, elle me répondit enfin : -J’ai longtemps erré sans but. Même après ma rencontre avec vous. Je ne savais pas quoi faire ni où aller. Son visage s’assombrit…Je voulais lui dire qu’elle pouvait arrêter là si elle le souhait. Qu’elle pouvait se taire, et que je ne saurais rien : tant pis. Car elle souffrait vraiment en me racontant cela… Mais non. Je ne pouvais pas. D’abord, parce-que j’étais trop curieuse pour cela et je voulais savoir la suite…Et puis, elle semblait vouloir continuer alors… : -Et puis, un jour, alors que je déprimais encore plus, j’ai rencontré une femme. Une femme qui me dit qu’elle me suivait depuis un certain temps. Et moi…je ne l’avais jamais repérée, malgré ma formation de Frontalière.
Je me tus, et, voyant qu’elle faisait une courte pause, l’incita d’un regard à poursuivre. Je l’écoutai patiemment et poliment, avide de connaître la suite, qui ne tarda pas à arriver : -Elle se nommait Hylis. Et m’ouvrit une Voie dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Elle m’apprit à m’ouvrir au monde et à l’aimer, malgré les horreurs qu’il contient et surtout malgré ma peine…Elle m’a prise sous son aile et m’a redonné goût à la vie. Je suis devenue son apprentie. Et, pendant trois ans, elle m’a formée, m’a fait avancer sur la Voie, m’a reconstruite. Trois ans de souffrances, de sacrifices, de bonheur et de peine mais surtout, de Plénitude, d’Harmonie et de Paix. Cette fois, j’écarquillai les yeux de surprise. Non pas par le récit de sa vie, mais par la durée qu’elle avait dénoncée. Trois ans. Cela faisait plus de trois ans que nous nous étions vues. Je n’arrivais pas à le croire ! C’était tout à fait impossible ! Trois ans, c’est trop long ! Il me semblait pourtant que notre rencontre datait d’hier ! Je me souvenais des moindres des paroles que nous avions échangées…C’était impossible, elle avait du se tromper. -Je lui dois tout, aujourd’hui. Je sursautai légèrement. Plongée dans mes pensées, j’en avais oublié qui était à mes côtés. J’espérais juste qu’elle n’avait pas dit autre chose car il aurait été bien impoli de ne pas écouter… Je la vis sourire faiblement avant de poursuivre : -En gros, voilà mon histoire depuis notre rencontre. Après, si je devais te raconter chaque combat ou chaque aventure qu’il m’est arrivé, la durée du trajet ne suffirait pas !
Je souris à mon tour, encore perturbée. La durée de l’apprentissage chez les marchombres durait trois ans, alors…elle ne m’avait pas mentie. Ca me semblait tellement improbable mais enfin…soit. Ca n’avait pas vraiment beaucoup d’importance. Je vis du coin de l’œil Killian se redresser, puis alors que j’allais lui dire quelque-chose à propos de son récit, je fus coupée dans mon élan : -Il faut que nous rentrions vite. Il y a un danger qui approche. J’ignore ce que c’est, mais je préfère prendre les devants. Elle grimpa alors sur le dos de son cheval, et m’aida à faire de même, toute surprise que j’étais. Par pitié ! Pas un danger ! Nous étions si bien là, à deux…Pourquoi faut-il que nous soyons dérangées ! Et comme si cela ne suffisait pas à mon embarras, la jeune marchombre s’empressa d’ajouter : -Il faudra que tu me parles de ton « petit ami » aussi. J’ai hâte de savoir qui il est… Je devins tout à coup rouge comme une tomate mais personne ne le vit, heureusement. Pensant à la surprise qu’elle aurait si elle apprenait la véritable nature de Rasinar, je lui murmurai : -Oui enfin, bon, ça peut attendre… Elle ne répondit rien, mais galopa vers le camp qui venait d’être monté. Nous nous arrêtâmes près des gardes, et Killian partit s’expliquer. Moi, je regardais le sol, espérant que Killian soit trop occupée avec les ennemis approchant pour me redemander des informations sur mon chéri…Et j’espérais vraiment qu’elle ne s’en souvienne plus, même si j’en doutais fortement. J’entendis alors une ordre de raïs hurler, et je les vis débouler sur notre campement. Un ours élastique les accompagnait, et je me rappelai soudain le jour où j’en avais sauvé un, avec sa mère… Le camp s’agita, et je me mis à crier à mon tour, terrorisée. Je vis alors un des monstres se tenir près de moi et c’est avec la voix tremblante que je lui dis : -Gentil gentil…ne me fait pas de mal… Il se contenta de sourire et de foncer sur moi. Paralysée par la peur, je ne parvins pas à bouger…J’hurlai à nouveau, convaincue que mon heure était venue… | | Âge : 30
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02.04.12 19:01 Killian entendit nettement Roxane murmurer que cela pouvait attendre. Que voulait-elle cacher ? Son petit ami ne pouvait pas non plus être un Raïs ! Si ? Enfin. Elle le saurait déjà. Même si Roxane ne le disait pas clairement, Killian avait d'autres moyens de le savoir. Enfin…non. C'aurait été malpoli de violer ainsi sa vie privée. Si elle ne voulait rien dire, et bien soit.
Taï'Dashar galopa jusqu'au campement qui venait d'être monté, sentant l'inquiétude de sa cavalière qu'il chérissait tant. Lorsqu'ils arrivèrent, Killian sauta au bas de sa selle, aida Roxane, donna son cheval à un cocher pour qu'il s'en occupe et alla directement vers les Chevaliers.
-Il y a un danger qui nous guette. Dit-elle.
Le Chevalier haussa les sourcils.
-Je le sens. Il faut se préparer tout de suite.
-Sûre ?
-Certaine !
Killian sentait qu'elle allait s'énerver. Quoique cela ne lui était plus arrivé depuis longtemps. Mais, ce Chevalier ne bougeait pas ! Un camp ne ce prépare pas à une attaque en un claquement de doigts ! Il leur faudrait au moins une heure. Et la Marchombre doutait qu'ils aient ce temps-là…
Le Chevalier redressa subitement la tête. Killian les avaient sentis. Ils étaient trop proches maintenant…
Elle eut tout juste le temps de dégainer sa dague que les hurlements retentirent et que les buissons se déchirent sur une horde de Raïs, accompagnés d'un Ours Élastique.
-Vous me croyez maintenant ? Rétorqua-t-elle au Chevalier qui criait des ordres à ses hommes.
Puis elle s'éloigna. Elle préférait se battre seule. Elle fonça sur les Raïs, embrocha le premier venu, se laissa dépasser par ses compagnons qui se ruèrent sur le convoi. Du coin de l'œil, Killian vit les Rêveurs prendre le maximum de blessés et s'éloigner, mais ils étaient trop lents…Et l'escorte trop peu nombreuse. Elle vit des blessés mourir, des enfants, des Rêveurs…tout en continuant elle aussi à se battre. Combien étaient-ils ?
Elle vit les Chevaliers aux prises avec l'Ours lorsqu'elle entendit un hurlement.
Un seul.
Rapide comme l'éclair, Killian se dirigea à l'endroit et vit Roxane, recroquevillée, un Raïs arrivant près d'elle, écumant de bave. Au moment où il levait sa hache, Killian s'interposa. La lame du monstre rencontra la sienne dans un bruit strident qui vrilla les tympans de tous les combattants. Mais Killian était dans une mauvaise position. Elle n'avait pas la force de le repousser en étant à moitié couchée au sol. Et Roxane tremblait tellement qu'elle ne bougerait pas. La hache avançait petit à petit vers son épaule, gagnant du terrain. Fermant les yeux, Killian redoubla d'efforts, poussa sur sa dague qui, elle le sentait, allait se casser d'un instant à l'autre. Elle reprit du terrain, juste assez pour retirer sa lame et attaquer.
Ce qu'elle fît. Le Raïs s'effondra, mort sans comprendre comment.
-Viens ! Il faut te cacher ! Cria Killian pour recouvrir le bruit du combat.
Le nombre de Raïs ne diminuait toujours pas. Et la Rêveuse était paralysée. Alors Killian décida de faire bouclier jusqu'à ce qu'elle atténue sa peur. Killian aussi avait peur, c'était normal, mais elle la mettait de côté, ne pensait plus à rien sauf aux ennemis à tuer.
Trois Raïs déboulèrent près d'elle. Elle les entraîna dans sa danse, mortelle, les éloignant de Roxane pour éviter qu'elle ne soit blessée. Elle évitait, paraît, les tuait…Mais dès qu'un tombait, un autre le remplaçait. Et les Chevaliers ? Ou étaient-ils ?
Elle réussi à avoir sa réponse.
Sur les dix Chevaliers venus, quatre étaient encore debout, achevant l'Ours Élastique.
Six hommes morts en plus de tous les Rêveurs et blessés…Trop lourde perte…
Jetant un couteau dans la gorge d'un Raïs, elle ne put éviter la lame de son comparse de s'enfoncer dans sa cuisse, ouvrant une ligne de feu sur tout le long. Sans gémir ni broncher, elle s'appuya sur son autre jambe et continua sa danse.
Comme toujours. Elle se battrait. Jusqu'à la mort. Le vent lui apportait du soutien, les forces nécessaires. Elle coupa la tête d'un guerrier cochon, en éventra un deuxième,…
Elle était essoufflée. Du coin de l'œil, elle vit Roxane se reprendre et commencer à soigner les plus proches d'elle. Les Chevaliers tuaient les cochons aussi. Maintenant, ils diminuaient. Devant Killian il en restait quatre.
Les quatre derniers pour elle. Elle virevolta, dansa, joua…en tua deux rapidement.
Les deux derniers, semblant avoir un peu plus d'intelligence que les autres, se séparèrent et attaquèrent simultanément, l'un devant, l'autre derrière. Killian ne put éviter, l'épée de celui derrière elle, qui lui entailla l'épaule méchamment.
En revanche elle tua celui devant avant même qu'il n'ait eu le temps de lever son bras. Se retournant, jambe en l'air, elle fracassa le thorax du dernier, qui s'effondra, suffoquant, les poumons et le cœur en miettes. D'un coup elle l'acheva et se redressa.
Elle observa le camp, méfiante, sentant l'air.
La peur, le sang, la rage, la tristesse…mais plus de Raïs. Alors elle rangea sa dague. Trois Chevaliers étaient encore debout sur les dix. Beaucoup de blessés, de cochers et de Rêveurs étaient à terre. Killian vit Roxane slalomer entre les corps, soignant les vivants, pleurant les morts. Killian ne bougea pas.
Elle se tenait sur sa jambe solide. Un Chevalier vint vers elle.
-Les pertes sont lourdes…
Elle acquiesça.
-Vous êtes blessée ? Demanda-t-il en regardant son vêtement déchiré.
-Ce n'est rien. Et vous ?
-Non. Les trois rescapés n'ont que quelques coupures. Moi y compris. Je ne sais pas d'où ils sont sortis. Devons-nous faire demi-tour ?
-Voyez avec le chef de convoi. Moi je ne fais jamais demi-tour.
Il s'éloigna et elle se mit de côté, s'assit sur un rocher et inspira profondément. Elle sentait le sang qui coulait de sa cuisse et de son épaule, se faufilant sous son vêtement de cuir, sentait la douleur, mais l'éloignait.
Le Chevalier avait raison : d'où étaient-ils venus ? Ils étaient loin des Frontières de Glace. Elle vit les Chevaliers emmener les cadavres des guerriers cochons, loin du camp. Les Rêveurs s'occupaient des autres. Elle n'avait pas besoin d'être soignée. Il y avait plus urgent.
Elle espérait juste que Roxane n'ait pas été trop terrorisée… | | Âge : 27
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| 04.04.12 11:29 Un bruit strident retentit. Pendant un instant de folie, je crus que c’était le bruit de la hache du Raïs s’enfonçant dans ma peau mais, rapidement, je me dis que pour faire autant de grabuge, je devais être en fer…Ce qui, jusqu’à maintenant, je n’étais pas ! J’ouvris un œil, incertaine de l’endroit où je me retrouverai : bah oui ! Si ça tombe, pendant tout ce temps je n’avais été faite qu’en métal, et l’illusion était si parfaite qu’on me croyait humaine…Je me réveillerai au paradis, et les anges me masseraient quand je le souhaiterai… Mais je revis le carnage. Du sang partout, des hommes et de femmes tuer. Je vis Killian s’interposer entre mon ennemi et moi, me sauvant…Je la remerciai du regard, mais ne pouvait m’empêcher de penser que, finalement, j’aurais préféré être morte… -Mon dieu, murmurai-je. Le bruit de lames s’entrechoquant se fit entendre nettement à ma droite. Je ne me retournai pas. Je ne voulais pas voir ça…Je ne voulais pas… Une goutte de sang gicla, atterrissant sur ma joue. Je m’essuyai lentement, ne faisant qu’étendre la tâche, et constatait avec horreur qu’il s’agissait de sang humain. Je dévisageai à nouveau le chaos, une boule se formant à mon ventre, remontant sans cesse…Plusieurs enfants, dont des bébés, étaient à terre, la trace d’une lame coupant leur petit cœur ou encore leur bras traînant à quelques centimètres de là. Je voulus crier à nouveau, mais je ne parvins qu’à pleurer. Je voulus prendre une épée et tuer tous les Raïs que je trouvais, mais la peur me paralysait. Je n’entendais plus rien, mes larmes accentuaient le brouillard qui naissait sur mes yeux… Je vis Killian se tourner vers moi, me hurler quelque-chose mais j’étais incapable d’entendre. Et là, j’ai eu l’impression qu’après ça, je serais inapte à la vie. Je ne devrais plus que… -Roxane ! Roxane ! Roxaaaane ! Je me tournai lentement vers la personne qui m’appelait. Bartoloméo était là, pris de court face à un ennemi. Je ne sais trop ce qu’il attendait de moi, mais ce serait inutile, et nous le savions tous les deux… Mais je vis dans son regard un sentiment de détresse absolue, je vis qu’il ne voulait pas mourir maintenant, qu’il voulait rentrer chez lui pour voir sa fille et son fils, pour embrasser sa femme…Je vis dans ses yeux inscrits « aide-moi » en lettre de feux, et je compris que je devais l’aider. Alors, prenant mon courage à deux mains, je m’armai de petits cailloux et les lançai un à un sur le Raïs qui essayait d’ôter la vie à mon ami. -Hey ! Face de Raïs ! Laisse-le un peu tranquille, tu veux ? Attaque-toi à moi, plutôt ! L’homme-cochon se tourna vers moi et grogna un truc complètement…indescriptible. Il hésitait très clairement à abandonner cet homme qui était sur le poing de mourir sous sa hache…Aussi, je décidai de le chauffer d’avantage : -Et alors ? T’as les chocottes, c’est ça ? T’as peur de te faire battre par une fille ?
Là-dessus, il fonça sur moi, près à abattre son arme sur moi. Mais un jeune chevalier le tua avant, m’offrant un doux sourire pour me rassurer. Il se pencha deux secondes vers moi, et murmura : -C’est un jeu fort dangereux auquel vous vous prêtez, damoiselle…Allez donc vous réfugier avec les autres, je vous protégerai.
J’hochai lourdement la tête et lui baisai le front, comme pour lui donner d’avantages de courage. Je le vis rougir, puis il reprit rapidement la bataille, me protégeant comme il l’avait promis. Je courus alors vers Bartoloméo, qui était à présent couché sur le sol, les yeux vitreux. Une tâche de sang naissait sous lui, devenant plus grosse que jamais. -Bart’ ! Non ! Je m’agenouillai, et pris son visage entre le mien. Il toussa, crachant du sang, et me dévisagea les yeux brouillés de larmes. -Roxane…J’ai peur… -Non, ne t’inquiète pas. Je vais te sauver ! Tu vas vivre ! Mais nous savions tout les deux qu’il était trop tard. Beaucoup trop tard. -Non, Roxane, non…Il ne faut pas nous mentir. C’en est fini de moi. Je veux que tu… -Tais-toi ! Je déposai mes bras sur son torse, là où la lame l’avait pris de court. Il prit mes mains ensanglantées, voulant les dégager mais je les remis aussitôt. Il secoua la tête, et fit d’une voix de plus en plus éteinte : -Arrête. Tu vas épuiser tes forces pour rien. Aide ceux qui peuvent encore vivre, plutôt. Tu seras…mon…mon héroïne. Nouvelle toux. Nouveau sang. Il me sécha les larmes, me souillant mon visage de son propre sang. J’étais incapable de lui dire quoique se soit, de le rassurer, de lui promettre que la mort n’était pas si mal…Je voulais plaisanter pour figer ses lèvres en un sourire…Mais je ne pouvais pas. Je n’arrivai tout simplement pas à ouvrir la bouche. -Donne…Ceci à ma famille…Tu la trouveras…facilement…près d’Ondiane…Une chaumière à l’écart…Ce sont…argent…collier pour ma femme. -Ne pars pas…Je t’en supplie, chuchotai-je, mes larmes redoublant.
-C’était un…un plai…sir de te…rencont…rer…
Je le voyais partir, impuissante. J’entendais à côté mon chevalier se battre jusqu’à être à bout de souffle, ne tenant lui non plus pour très longtemps. Alors dans une ultime parole, je parvins à articuler :
-Le paradis…Y’a des anges…Ils vont te bichonner, tu verras. Massage, chocolat chaud au matin, vin à volonté…Tu vas jamais t’ennuyer.
Son sourire s’élargit, et je le vis lentement fermer les yeux, murmurant ‘merci, Roxane’ une dernière fois.
J’attendis un instant, là, à nouveau incapable d’esquisser un geste puis je me relevai, avisant les personnes que je pourrai sûrement encore sauver.
-Non. Merci à toi.
Et depuis, je soignai toutes les personnes que je pouvais, un chevalier toujours proche de moi pour me protéger. Mon petit jeune homme fut tuer, et je lui adressai quelques prières, lui embrassant à nouveau le front comme je lui avais fait. Il aurait pu devenir un de mes amis, mais les dieux en avaient décidé autrement.
Alors seulement, lorsque la journée déclina complètement, je m’autorisai une pause. Je me couchai près de deux trois chevaliers, serrant la bourse et le collier de Bartolomeo contre mon cœur.
J’aperçu Killian s’approcher près de moi, et je laissai mes larmes couler pour tous ses morts que je n’avais su sauver.
-Bartolomé, le cocher…il est mort. Et le jeune chevalier aussi…Plus tous ses enfants, tous ses hommes…J’ai honte, Killian…Je devais les sauver, et je n’ai rien su faire.
Je me tus, me cachant le visage entre mes mains. Mes larmes et le sang des autres collé à mon visage se mélangèrent, et tout le monde baissa la tête, d’un seul coup. Comme s’ils se sentaient tous fautifs de la mort de ses hommes et de ses femmes. Comme s’ils en voulaient à la vie, au destin, d’agir ainsi. | | Âge : 30
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04.04.12 20:59 Le soleil n'était plus qu'un pâle reflet à l'horizon lorsque Killian se força enfin à se relever. Les douleurs avaient été vives et l'avaient empêchée de bouger quelques temps, mais elle n'avait rien dit, n'avait pas bronché ni gémi. Celle de la jambe était la moindre, mais à l'épaule, c'était autre chose.
Elle avait observé le camp dévasté, impuissante. Elle avait regardé les Rêveurs survivants soigner les blessés, pleurer lorsque l'un de leurs proches apparaissait devant eux, raide mort. Killian était triste pour eux tous réunis. Triste et en colère ne pas avoir pu en sauver plus.
Elle cherchait Roxane.
S'aventurant en boitillant imperceptiblement, elle la vit, couchée près des Chevaliers rescapés, en train de souffler.
Elle tourna la tête vers elle et les larmes coulèrent en même temps qu'elle disait :
-Bartolomé, le cocher…il est mort. Et le jeune chevalier aussi…Plus tous ses enfants, tous ses hommes…J’ai honte, Killian…Je devais les sauver, et je n’ai rien su faire.
Killian la regarda et s'accroupit près d'elle. D'une poigne forte, elle lui serra la main et lui dit :
-N'ait pas honte de toi. Tu as fait tout ce que tu pouvais en un temps restreint avec peu de protection. Tu as fait ce que la vie attendait de toi. Tu as fait ce qu'il fallait. Mais maintenant, nous allons leur offrir une sépulture digne de leur nom, de leurs actes et de leur courage.
Elle se redressa en réprimant une grimace et cria pour que tous entendent :
-Ceux qui sont aptes à marcher et à agir, prenez tout ce que vous pouvez pour creuser. Creusez leur des tombes digne de leur nom. Creusez pour faire votre deuil et pour pouvoir avancer.
Tous se relevèrent, acquiescèrent et s'éparpillèrent. Killian avisa une sorte de pelle pour le fourrage des chevaux, la prit et alla dans un coin tranquille, un peu de côté du camp, pour éviter que le sang des cochons ne se mêlent aux corps des humains innocents.
La nuit était bien avancée et tous creusaient, illuminés par la lune, guidés par les étoiles, bercés par les cris des animaux lointains. Killian creusait de toutes ses forces, chaque pelleté tirant sur la coupure de l'épaule. Mais elle se taisait, restait dans ses pensées.
Elle ne savait pas où était Roxane et fût surprise de là voir surgir à ses côtés.
Lui souriant, la Marchombre se remit à la tâche.
Elle creusait sa quatrième tombe.
L'aube pointait lorsqu'ils finirent de refermer les sépultures, le bûcher allumé beaucoup plus loin, mangeant avidement les cochons et l'ours. Killian, appuyée sur sa pelle, au-dessus d'une tombe qu'elle venait de refermer sur le corps d'un petit garçon, ferma les yeux. Non pas par fatigue. Il était temps de faire pour de bon son deuil, pour avancer.
Le vent s'infiltra en elle, l'apaisant, lui donnant de la force, lui murmurant quelques mots qu'elle réussi à comprendre : "Courage", "Témérité", "Vie".
Elle ne savait pas exactement ce que cela signifiait, mais elle sourit et rouvrit les yeux.
Les Chevaliers s'étaient vite repris après la mort de leurs compagnons et reprenaient le commandement d'une main de fer, organisant les chariots, distribuant les rôles.
Les Rêveurs restant devaient donc se partager les tâches de cocher et de soigneur pour les quelques blessés qui restaient. Killian marcha vers le chariot, sifflant Taï'Dashar, lorsque le chef de la troupe des Chevaliers lui agrippa le poignet en disant :
- Allez-vous reposer. Montez dans un chariot et faites vous soigner. Si vous voulez je peux aller demander à votre amie Rêveuse de s'en charger.
Killian se dégagea doucement et le regarda avec un petit sourire.
-Je n'ai pas besoin de soins. J'ai mon rôle à tenir et je le tiendrais. Ce n'est peut-être pas la seule horde qui rôde dans le coin. Je ne voudrais pas causer de nouvelles pertes.
Le Chevalier secoua la tête et l'agrippa une nouvelle fois, mais plus vigoureusement, sans qu'elle puisse réagir.
-Vous allez monter dans un chariot. Vous êtes plus que fatiguée. Et vous êtes blessée. Cela se voit. Votre jambe et votre épaule, malgré votre tenue sombre. Je vais vous y conduire.
Sans savoir comment, il y parvint. Elle devait réellement être à bout de forces pour se laisser faire ainsi. Il l'amena devant un chariot ou Roxane était installée. Le Chevalier la regarda et lui dit :
-Je vous amène une récalcitrante. Occupez-vous en et ensuite prenez vous aussi un repos bien mérité. C'est un ordre. Rajouta-t-il pour éviter toute discussion.
Il s'en alla, laissant Killian monter dans le chariot.
Elle s'y installa, peu convaincue d'être bien utile. Roxane apparut et Killian lui murmura :
-Il faut que tu dormes. Je vais très bien. Laisse-moi conduire ton chariot.
Elle regarda Roxane qui lui souriait, même si ses yeux disaient autre chose et le vent lui apporta un dernier mot : "repos". | | Âge : 27
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| 05.04.12 17:01 -N'ait pas honte de toi. Tu as fait tout ce que tu pouvais en un temps restreint avec peu de protection. Tu as fait ce que la vie attendait de toi. Tu as fait ce qu'il fallait. Mais maintenant, nous allons leur offrir une sépulture digne de leur nom, de leurs actes et de leur courage. Je fermai les yeux, espérant que, ainsi, mes larmes cesseraient. Puis les mots de Killian pénétrèrent en moi, et me firent l’effet d’un sentiment nouveau. Elle avait raison. On leur ferait une magnifique tombe, et les passants qui viendraient par ici verraient comme leur courage était digne. Un homme partit aussitôt prendre une feuille où le prénom et le nom de tout le monde y était inscrit, pour les recenser. -Ceux qui sont aptes à marcher et à agir, prenez tout ce que vous pouvez pour creuser. Creusez leur des tombes digne de leur nom. Creusez pour faire votre deuil et pour pouvoir avancer. Tous hochèrent la tête dans un ensemble parfait, et, peu à peu, s’activèrent. Même des femmes et des enfants firent de leur mieux pour creuser les tombes, parfois à la main. Personne n’avait peur de se salir, car la plupart d’entre nous étions déjà souillés de l’intérieur. C’est dans un silence que nous nous afférions à cette tâche morbide, par respect pour ceux que nous allions enterrés. Pour ma part, j’étais chargée dans un premier tant de nettoyer les corps, pour faire l’illusion qu’ils étaient simplement en train de rêver. Et c’est lorsque je frottai le corps d’un bébé que j’avais le plus envie d’y croire… Puis je fus chargée d’aider à creuser. Je me dirigeai automatiquement vers Killian, et nous nous sourîmes en silence. La lune nous éclairait dans nos moindres faits et gestes, comme si elle essayait de participer elle aussi, mais à sa manière… Un petit garçon me prit soudainement par la main. Le soleil se levait doucement, alors que nous finissions d’enterrer les corps. Je baissai la tête vers lui, et, voyant mes sourcils froncés, il m’expliqua en m’indiquant la tombe du doigt : -C’était mon frère… -Oh… C’est tout ce que je trouvai à dire. Dans une circonstance pareille, dans la souffrance apparente chez ce petit garçon, je ne trouvais rien de mieux à dire qu’un bête ‘oh’. J’en avais honte. Puis je m’abaissai à sa hauteur et le pris tendrement dans mes bras. Et alors, moi qui avait tellement de mal à surmonter cette épreuve, moi qui pleurait pour le frère de ce gamin…Lui me regardait avec un énorme sourire. J’ouvrai la bouche, pour lui demander ce qu’il y avait de si drôle, mais il déposa son petit doigt sur mes lèvres, et dit : -Faut pas être triste ! Ils seraient tous pas contents si on était tristes. Ils veulent nous voir rire ! Alors moi je souris. Et pis, je suis sûr qu’ils s’amusent bien là-bas. J’étais incapable de répondre quoique se soit. Il me sécha mes larmes, me regarda un instant puis couru vers sa mère en riant. Je le regardai s’éloigner, et ne put m’empêcher de penser cette lumière dans son dos lui donnait l’air d’un ange… Je me relevai doucement, et je me permis un sourire. Ce pti gosse…Il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait…Il ne se rendait vraiment pas compte. Mais il m’avait redonnée de la force pour avancer, et je lui en étais reconnaissante, vraiment. Je m’installai ensuite sur un chariot, celui de Bartoloméo, et empoignai les reines. Comme nombres des cochers avaient été tués, il fallait que d’autres s’occupent de conduire les charrettes…Et je ne voulais pas que quelqu’un d’autre ne vienne sur celle-ci. J’aurais été incapable de vous expliquer pourquoi ! Je vis un chevalier s’approcher de moi, Killian sur ses talons. Arrivés à ma hauteur, il dit : -Je vous amène une récalcitrante. Occupez-vous en et ensuite prenez vous aussi un repos bien mérité. J’allais ouvrir la bouche pour protester mais il me devança, le ton froid de ceux qui commande dans la voix : -C'est un ordre. Il s’en alla, et j’eus juste le temps de lui tirer la langue. J’aidai ensuite mon amie à monter dans le chariot et jeta un rapide coup d’œil sur ses blessures. Ce n’était rien de bien grave, mais il fallait tout de même s’en occuper. -Il faut que tu dormes. Je vais très bien. Laisse-moi conduire ton chariot. Je lui souris. Nous savions toutes les deux qu’elle était trop faible pour faire quoi que se soit, et que j’étais aussi têtue qu’un âne. Je la soignai alors, joignant mes mains sur ses diverses blessures, et, une fois mon rêve terminé, vit avec joie qu’elle s’était endormie. Je me calai contre elle, et, avant que vous n’ayez le temps de dire ‘ouf’, je m’étais endormie… Je me réveillai en plein milieu de l’après-midi. Le paysage me sembla soudain très familier, et s’est avec joie que j’hurlai : -Ondiane ! On est arrivés ! Je dis à Killian tout en la secouant comme un prunier : -On y est ! Plus qu’une heure ou deux de routes et on est arrivés ! Nananinanèreuh ! Je me mis debout sur le chariot, arrêtant ainsi de la secouer dans tous les sens, et entamai une petite danse. Tous me regardèrent, amusés, et rirent de bon cœur lorsque nous percutâmes un caillou et que je fus projetée dans le fond du chariot. Je souris à Killian et lui demandai : -Ca va ? Tu n’as plus mal ? Je fis une courte pause avant de poursuivre : -Lorsque nous serons arrivés, nous devrons nous rendre quelque part… Je serai le médaillon dans ma main, et promis à Bartoloméo que je lui rendrai l’ultime service qu’il m’avait confié. Je lui devais bien ça, après tout… | | Âge : 30
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05.04.12 23:13 Killian dormait bien. Dormait oui. Parce que quelque chose la réveilla en sursaut. Et ce quelque chose était Roxane qui hurlait tout en la secouant :
-On y est ! Plus qu’une heure ou deux de routes et on est arrivés ! Nananinanèreuh !
Killian la regarda, encore dans le flou du sommeil et des soins. Roxane dansait dans le chariot, jusqu'à ce qu'une secousse la propulse au fin fond. Killian sourit. Elle s'était remise de l'aventure.
Elle la regarda et dit :
-Ca va ? Tu n’as plus mal ?
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaîna :
-Lorsque nous serons arrivés, nous devrons nous rendre quelque part…
Killian vit qu'elle serrait quelque chose dans sa main. Se mettant en position assise tant bien que mal avec le cahotement du chariot elle répondit :
-Je n'ai plus mal merci pour tes soins.
Et c'était vrai. Son épaule était parfaite, seul le vêtement déchiré montrait qu'il y avait eu un jour un problème. Sa cuisse était tout aussi saine et propre.
Elle continua :
-Je t'accompagnerais partout ou tu voudras aller, Roxane.
Elle sourit et regarda dehors. Ils devaient être en bout de file, elle voyait le paysage s'étendre derrière le chariot. Une heure. Elle regarda la Rêveuse et lui dit :
-Je vais reprendre mon poste pour l'heure qui reste. Je te retrouve à Ondiane.
Elle siffla son cheval qui vint rapidement, inquiet pour sa cavalière. Il se mit près du chariot, de sorte qu'elle put grimper sur son dos sans ralentir le convoi. Elle lui flatta l'encolure, lui montrant qu'elle était là et ne partirait pas, et le fît avancer jusqu'aux Chevaliers. Le chef la regarda, l'interrogeant du regard.
Elle sourit, et partit au galop, devant eux. Il fallait qu'elle respire. Elle galopa une dizaine de minutes et franchit une dune ou elle se percha. Le convoi approchait lentement à sa gauche. A sa droite se dressait la silhouette d'Ondiane, grande et silencieuse. Tout semblait si calme. Et dire que la veille une horde de Raïs les avaient attaqués…
Elle soupira.
Tout ceci semblait irréel. Le convoi à peine démarré, une attaque, beaucoup de morts…Elle remua l'épaule. Roxane avait fait du bon boulot…Elle pouvait à nouveau se blesser…
Talonnant Taï'Dashar, elle revint vers le convoi et dit aux Chevaliers qu'Ondiane n'était plus qu'à quelques mètres derrière la dune. Ils acquiescèrent et firent accélérer le tout.
Killian leur en était reconnaissante. Plus vite ils arriveraient, plus vite Roxane pourrait livrer ce qu'elle voulait livrer. Ce qui semblait compter à ses yeux. Killian revint vers le chariot que la Rêveuse dirigeait d'une main ferme, pressée elle aussi d'arriver.
-Quelques mètres encore après la dune, Roxane. Dit-elle.
Elle sourit tout en maintenant son cheval à hauteur du chariot.
Le paysage défila, le soleil continua sa course. Rien n'était survenu et ils pénétrèrent à Ondiane au milieu d'après-midi.
Donnant son cheval pour qu'il se fasse chouchouter, elle aida les Chevaliers et Rêveurs à tout emmener à l'intérieur, blessés, chariots, vivres…
Une fois tout terminé, elle reprit les rênes de Taï'Dashar et chercha Roxane.
La voyant, discutant, elle attendit patiemment qu'elle finisse.
Elle ne savait pas qui s'était, ni pourquoi. Peut-être le chef des Rêveurs d'Ondiane…
Une fois finie, Roxane la vit et alla vers elle.
-Je suis prête à t'emmener ou tu veux. Dis la Marchombre, simplement.
Roxane sourit. Un voyage juste elles deux allait les rapprocher un peu plus… | | Âge : 27
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| 06.04.12 17:16 Killian s’assit tant bien que mal, vu les nombreuses secousses du chariot. Je m’approchai d’elle, jusqu’à lui faire face, et écoutai ce qu’elle avait à me dire : -Je n'ai plus mal, merci pour tes soins. ‘Mais de rien voyons. C’est un peu mon métier, après tout : c’est avec plaisir que je soigne des gens. D’ailleurs, ils devraient arrêter de me remercier !’ Je souris malgré moi, et écoutai les petits bavardages des survivants. Ils semblaient tous heureux, mais certains gardaient une mine de tristesse, à cause de la bataille de la veille. Comme le ciel était dégagé, le soleil rayonnant et la brise légère rafraîchissait les personnes…on pourrait croire qu’il n’y avait rien eu de sanglant. Je me surpris à penser que la vie était une chose bien étrange, mais je secouai doucement la tête pour chasser cette idée : la vie était ce qu’elle était. Elle donnait…comme elle recevait. -Je t'accompagnerais partout où tu voudras aller, Roxane. Killian détourna soudain la tête, et je me mis à paniquer, certaine qu’un danger était proche. Mais lorsque je tournai mon visage vers elle, je vis son air décontracté et me rassurai aussitôt : elle avait juste du vouloir admirer le paysage. La marchombre me regarda à nouveau, et me fit calmement: -Je vais reprendre mon poste pour l'heure qui reste. Je te retrouve à Ondiane. Et sans que je n’aie pu protester, elle siffla et son cheval accourut en vitesse jusqu’à ses côtés. J’allai au moins lui dire au revoir mais alors que j’ouvrai la bouche, elle disparut. Croisant les bras, je me suis mise à bouder stupidement. Le cocher se tourna vers moi et voyant mon visage râleur, il éclata de rire. Je lui tirai alors la langue et montai à ses côtés. -Y’a rien de drôle, je lâchai. -Vous devriez voir votre tête…Très drôle ! Je fronçai les sourcils mais ne put retenir mon rire très longtemps : j’imaginai parfaitement ma tête boudeuse et, je devais bien l’avouer, ce devait être un spectacle…hilarant. Alors nous rîmes en cœur et il me dit après un moment de silence qu’il allait devoir nous quitter maintenant. Je pris les rênes sans broncher et continuai le chemin, m’arrêtant quelques fois pour surveiller les malades et blessés. Après une heure, Killian revint vers moi, me faisant à nouveau sursauter. Sérieusement, à l’avenir je lui dirais d’être plus bruyante lorsqu’elle se déplaçait…Elle me surprenait trop souvent ! -Quelques mètres encore après la dune, Roxane. En guise de réponse, je souris. Puis, comme pousser par une force incontrôlable, nous nous sommes tous mis à accélérer le pas, pour être là-bas le plus rapidement possible… Et cela apporta ses fruits ! En une demi-heure ou plus, nous étions arrivés. Je descendis du chariot, et tous se mirent à emporter les malades et soigner les bêtes. Je marchai vers le chef des rêveurs, qui nous regardait faire, un air inquiet sur son visage. Arrivée à sa hauteur, j’allais lui demander la raison de son angoisse, même si j’avais une petite idée, mais il me devança : -Je pensais que vous seriez plus. On m’a prévenu de prévoir beaucoup plus de chambres que cela. Et puis, pourquoi y a-t-il si peu de chevaliers ? Est-ce que… Il se tut, ne voulant pas achever sa phrase. Il planta ses yeux dans les miens, espérant qu’il se trompait. Mais je baissai le regard et parlai : -Je suis navrée…Nous étions effectivement plus au départ mais… Je me mordis la lèvre, incapable de continuer. Il déposa ses mains sur mes épaules et me secoua : -Mais quoi ?! -Nous avons été attaqués par une horde de Raïs. Beaucoup ont péri…Nous leur avons fait des sépultures avec les moyens de bord. Il hocha la tête, et observa le sol. Je devinai qu’il réprimait des larmes…Tout rêveur qui se doit se sent tellement mal dans de telles situations…Comme si on avait échoué dans notre rêve. Il partit, ne m’accordant plus aucun regard, et je restai un instant à le regarder s’éloigner. Puis je me tournai vers les autres, me demandant si je ne pouvais pas les aider, mais je vis qu’ils avaient tous finis. J’aperçus Killian en train d’attendre, et je me précipitai vers elle. -Je suis prête à t'emmener ou tu veux. Je lui souris, et mis mon bras sous le sien. Nous marchâmes un instant dans le calme, silencieuses, le cheval de Killian à nos côtés. Puis je brisai le silence : -Bartoloméo m’a demandée…Avant de mourir. Il voulait que j’apporte de l’argent et un collier pour sa femme. Il avait deux filles. Voilà où nous allons. Je me forçai à sourire, et lui fis comprendre du regard que nous devrions monter sur sa bestiole pour aller plus vite. Elle comprit et nous montâmes toutes les deux, à la recherche de la maison du cocher. Nous sortîmes du village et trottâmes une heure et un petit peu plus, puis nous tombâmes sur une magnifique clairière, dont une petite maisonnette était bâtie près d’un cours d’eau. Je descendis du cheval et écarquillai les yeux, admirant la beauté des lieux. -C’est vraiment magnifique ! Je vis deux petites filles jouer dans l’eau et déglutis. Dans un instant, j’allais ruiner leur vie. Mais je me convainquis que c’était la meilleure chose à faire. Autrement, elles et leur mère attendraient qu’il vienne, dans l’angoisse. J’avançai donc vers la maison, Killian sur mes talons. Nous aperçûmes une femme d’une trentaine d’années, en train de faire la cuisine en chantonnant. Je toquai à la porte et, d’une voix peut assurée, je dis : -Madame… ? Êtes-vous la femme de Bartoloméo ? Le cocher… Elle se tourna vers nous, à la fenêtre et fronça les sourcils, consternée. Elle sortit de sa maison, essuyant ses doigts sur son tablier et répondit d’une voix dure : -Que lui voulez-vous ? -C’est à dire que… Je m’arrêtai, implorant l’aide de mon amie. Je n’arriverai pas à annoncer ça…Il fallait qu’elle le fasse. | | Âge : 30
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06.04.12 18:10 -Bartoloméo m’a demandée…Avant de mourir. Il voulait que j’apporte de l’argent et un collier pour sa femme. Il avait deux filles. Voilà où nous allons.
Killian acquiesça. C'était noble de sa part, que d'honorer une dernière volonté. Elle sourit timidement et regarda Taï'Dashar puis la Marchombre, qui comprit. Oui, il fallait monter sur son joli dos pour aller bien plus vite. Killian monta souplement, aidant la Rêveuse à grimper derrière elle.
Puis elle talonna l'étalon qui sortit d'Ondiane. Une fois éloignées, elle le mit au trot. Il avait assez galopé pour le moment et elles n'étaient pas très pressées d'annoncer la mauvaise nouvelle.
Une heure de trot dans un silence total, presque revigorant, à admirer la nature, le soleil, le ciel, le vent.
Le vent qui n'arrêtait pas de parler à la Marchombre. "Jamais seule". Ses derniers mots.
Elles arrivèrent alors dans une clairière magnifique, luxuriante de nature, immense. Au centre se trouvait une maisonnette.
Roxane se laissa glisser à bas de Taï'Dashar et s'exclama :
-C’est vraiment magnifique !
Killian descendit et la suivie vers la maison. Dans la mare à côté jouait de petites filles. Killian ne put s'empêcher de graver leurs sourires dans sa tête. Elles ne l'arboreraient plus dans quelques minutes.
Une femme cuisinait en chantant lorsque la Rêveuse toqua à la porte.
Elle sortit, et Roxane demanda si elles étaient bien chez Bartoloméo. Méfiante, la femme leur demanda ce qu'elles lui voulaient. Killian sentit dans son odeur de la peur et de la tristesse. Comme si elle savait ou se doutait de ce qu'elles allaient dire…
Roxane ne put parler jusqu'au bout tant l'émotion l'étreignait. Mettant sa main sur son épaule, Killian regarda la femme et dit calmement :
-Ce que nous avons à vous annoncer est douloureux. Il vaudrait mieux nous asseoir.
L'autre fronça les sourcils mais les invita tout de même à entrer. Elles prirent place autour de la table. Killian refusa l'offre de collation de la femme.
-Est-ce…si grave ? Demanda-t-elle, inquiète.
-Je le crains. Votre mari…est parti en convoi n'est-il pas ?
-Oui...Mais pourquoi demandez-vous cela ?
Killian regarda Roxane, qui comprit. Elle tendit le médaillon et l'argent. Aussitôt, la femme s'écroula en larmes en les agrippant fermement.
-Nous sommes désolées…les Raïs ont attaqué et l'escorte n'était pas assez nombreuse… Murmura Killian.
L'autre pleurait à chaude larmes. Killian inspira profondément. Annoncer ce genre de nouvelles était douloureux pour tout le monde. Les deux jeunes filles apparurent dans l'embrasure de la porte et ce précipitèrent vers leur mère.
-Pourquoi tu pleures ? Demanda la plus petite.
La plus grande regarda d'un air féroce Killian et Roxane et dit :
-Que lui avez-vous dit ? Maman ne pleure jamais ! Attendez que papa rentre !
La mère les prit dans ses bras, les couvrit de baisers. D'un geste, Killian fît signe à Roxane de sortir. Il fallait les laisser seules un moment, le temps que les filles apprennent la nouvelle et la digèrent tant bien que mal.
Une fois dehors, elles n'attendirent que quelques minutes avant d'entendre les pleurs des fillettes se mêler à ceux de leur mère. Le ventre serré, Killian s'approcha de son étalon et lui flatta l'encolure. Lui seul comprendrait et l'aiderait à faire face. Roxane s'était assise non loin et Killian finit par la rejoindre.
Elle soupira, regardant le soleil se coucher doucement derrière la maisonnette.
-Il faudra sans doute que nous dormions dehors, Roxane. Dit-elle doucement.
Laisser cette famille faire son deuil tranquillement. Taï'Dashar la poussa du museau et elle lui sourit. La nuit allait bientôt être là.
-Viens. Nous allons nous installer non loin de la maison. Comme sa demain nous pourrons leur dire au revoir.
Roxane ne disait toujours rien. Killian la laissa tranquille. Elle aussi devait s'en remettre. Elle s'éloigna en la soutenant, se plaçant à quelques mètres de la maison, et fît un feu. Heureusement qu'elle avait toujours un peu de vivres dans ses fontes.
Elles mangèrent, mais très peu. Elles avaient l'estomac noué.
Le cheval se coucha près d'elle et Killian montra à Roxane qu'elle pouvait dormir contre lui. Il lui donnerait bien chaud et la protégerait. Il fallait qu'elle dorme.
Killian resta près du feu, observant les flammes, écoutant le vent.
"N'aie pas peur de la vérité. Une fois acceptée, il est plus facile de continuer. Refuse-là, et tu t'enfermeras à jamais dans un gouffre…"
La première fois que le vent se traduisait en une aussi longue phrase. Killian leva la tête vers le ciel et contempla les étoiles qui brillaient de mille feux. Soupirant en souriant, Killian ferma les yeux, la tête toujours levée. La vie est pleine de surprises…aux humains de les affronter, de les apprécier ou encore de les subir… | | | |
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