Tous les monstres semblaient s'endormir, comme lorsqu'on somnole après un bon repas.
C'était inadmissible.
Une violente tempête se souleva alors, balanyant le sol de la ville et faisant voler les pierres des ruines. Les monstres eux-même se retrouvèrent emportés dans ce fou tourbillon. Résisteraient-ils ? Combien de temps durerait cette tempête ? Que se passait-il si l'un des monstres entrait en collision avec quelque chose de dangereux ? D'ailleurs il y avait des cactus pris dans le tourbillon. Et un arbre qui venait de prendre la foudre, encore enflammé. Et une enclume. Et... pleins de monstres, tous plus hideux les un que les autres. Y avait-il un moyen d'en réchapper ?

La tempête éjecta six monstres qui se retrouvèrent sur une plate-forme. Elle était circulaire et au centre se trouvait cinq poteaux. Tout autour d'eux, c'était le néant. Ils tombaient de cette plate-forme ils étaient morts. Où alors... leur sort était incertain et peu enviable.
Une musique se mit à emplir l'air et la plate-forme circulaire tourna autour des cinq poteaux. Lorsque la musique s'arrêterait, la plateforme tomberait.

Le vent se leva, ébouriffant l'épaisse fourrure de Tanura, qui s'ébroua de contentement, agréablement rafraichie. Cela lui faisait du bien car avec le stress elle avait eu terriblement chaud sous son manteau de fourrure. D'ailleurs, elle commençait à craindre que les bonbons ne fondent dans sa gueule, mais n'eut pas le temps de s'attarder sur la question. Ce vent se faisait bien insistant...

La louve résista, plantant ses pattes dans le sol et arquant le cou, mais rien à faire, la bourrasque la fit rouler sur le flanc comme un louveteau roule sous le coup de patte d'un aîné. Elle se releva aussitôt et tourna le dos au vent pour lui offrir moins de prise, mais en vain, puisqu'elle fut emportée sur un mètre avant de choir à nouveau. Elle n'eut pas le temps de se relever qu'une nouvelle bourrasque la cueillait et l'emportait pour de bon.

Tanura glapit de panique et rua dans le vide, se débattit comme une diablesse en vain. D'autres choses plus lourdes qu'elles avait été emportées, constata-t-elle. Elle percuta alors un gros objet, roula plusieurs fois, puis se redressa en tremblant sur ses pattes comme un poulain nouveau né. Elle était complètement sonnée. Il y avait d'autres personnes sur la genre de plate-forme où elle se trouvait. Des monstres divers et très laids à qui elle montra les dents avant que tout se mette à tourner.

De la musique, en plus? A croire que quelqu'un les regardait en rigolant quelque part!

Event Hallowenesque

Lorsque le monstre hideux se mit à pleurer, la terre frissonna. Se fissura.
Ses grosses larmes salée touchèrent le sol et comme par magie une mystérieuse plant commença à pousser. C'était une plante à bonbons. C'était sur ses frêles branches qu'écloreront les les très recherchés bonbons.
Mais pour que les bonbons poussent il fallait beaucoup de larmes sincères.
Que ferait-il ? Comprendrait-il ? Partagerait-il ? irait-il chercher d'autres monstres attristés pour pleurer au-dessus de l'arbre magique ?

Ce qui était sûre, c'est que le manège musical battait son plein. Certains monstres semblaient avoir compris le jeu. Un bonbon apparu devant lui.
Puis le plateau extérieur se mit à tourner, de plus en plus vite, mais des bonbons apparaissaient au sol. Les ramasseraient-ils ? Préfèreraient-ils se réfugier sur les poteaux tout de suite ?
Car il n'y avait au total que sept bonbons. C'est à dire que tous ne pourraient pas se retransformer en humain. En fait, s'uniront-ils afin que l'un deux perde son apparence de monstre ? Dans tous les cas ils ne devaient pas oublier où ils étaient et que la musique risquait de s'arrêter à tout instant.

Un truc s'accrocha aux poils du cou de Tanura. La louve gronda et s'ébroua, ça tirait, c'était assez désagréable. C'était un peu comme quand Taabysé était tout bébé et qu'elle lui empoignait les cheveux sans se rendre compte qu'elle lui faisait mal. Mais une petite voix caressa soudain son oreille. C'était comme si le vent s'était mit à murmurer. Perplexe, elle cessa tout mouvements. C'était extrêmement difficile de l'entendre.

... si je vous lâche, je crois que je vais tomber dans le vide...prendre place sur un des poteaux...jouer aux chaises musicales... C'était à peu près ce qu'avait saisit Tanura. Elle gronda doucement, elle avait comprit le message. La plateforme tournait vite, il serait difficile d'ajuster son saut pour s'y percher, mais elle pensait en être capable. Elle planta fermement ses quatre pattes dans le sol et rassembla sa concentration.

Accroche toi petite créature... pensa-t-elle à défaut de pouvoir le dire.

Elle était prête. La louve se ramassa et bondit. Succès! Le poteau était étroit, mais elle avait réussi à y faire tenir trois de ses quatre pattes. C'était instable, mais avec de l'effort, elle réussirait peut-être à s'assoir et gagner ainsi en équilibre. Avec précaution, Tanura commença la manœuvre. Dans sa concentration, elle n'avait même pas vu les bonbons.

La louve et l'ancien grain de poussière avaient réussit à rejoindre la sécurité de l'un des poteau. Tanura sautait pardessus le gouffre terrifiant tandis qu'Eyrim ramassait des bonbons. Un drôle de tandem mais qui s'en sortait très bien.
Et Eyrim offrit les bonbons manquants à la louve. Une grande générosité pour remercier un gand courage.
Les deux créature ne restèrent pas longtemps créatures. Bien qu'elles n'aient pas récolté les sept bonbons, elles avaient réussi leurs épreuves. Eyrim et Tanura s'étaient alliés dans la différence. Elles ne s'étaient pas laissés emportés dans cette folie et avaient conservés leurs valeurs.
Donc Tanura était redevenue le jeune femme blonde qu'elle avait toujours été, et Eyrim redevint faelle, perchée sur le dos du chevalier.

***

Un vent chaud calma les évènements. Un vent qui vous fait bailler et vous ôte votre énergie.
Tous les êtes vivants lâchèrent prise afin de se laisser emporter dans un sommeil rassurant.
C'était fini.

Minuit venait de passer à nouveau.
Al-Pool était de nouveau désert. Gwendalavir était de nouveau rempli de tous ses habitants dans l'exacte position de la veille, comme s'il ne s'était jamais rien passé.
Mais cette nuit avait été bien plus longues que les précédentes. Car tous se souviendraient de leurs étranges rêves, frôlant le cauchemardesque. Certains retrouveraient quelques bonbons égarés sous un oreillers ou au pied de leur lit.

Voilà la fin d'un ensorcellement, la fin d'une histoire.
Pas de fin joyeuse, juste un recommencement. Que chacun se souvienne de cette nuit car on apprend beaucoup sur nous-même de nos rêves. Et qui sait, peut-être cela recommencerait.