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Il faut toujours tenir ses promesses. [Edwin/Killian]
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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30.04.14 16:25

Il faut toujours tenir ses promesses. [Edwin/Killian] - Page 3 549949rosesang
Il faut toujours tenir ses promesses.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Elle l’avait vexé. Elle le sentit à sa voix, froide quand il prit la parole :

  - Je pense être assez grand pour décider moi-même de qui je dois – ou je veux -  me soucier ou non, et jusqu’à preuve du contraire, je pense être capable de me montrer disponible malgré ma place.

Mais elle n’avait jamais pensé qu’il n’était pas capable de faire quoique ce soit de lui-même ! Un homme comme lui, au contraire, faisait tout lui-même !
Killian allait pour se confondre en excuse quand il reprit :

 - En revanche, que tu puisses me penser capable de tirer un trait sur notre amitié pour une bagatelle m’attriste. Saches que l’incident de ce matin est déjà oublié pour ma part.

Elle se mordit la lèvre, le cœur battant la chamade. Elle n’était vraiment qu’une idiote, à rester bloquer là-dessus, et pour la énième fois, elle se maudit. Elle ne savait pas quoi dire, quoi répondre pour tenter de rester crédible à ses yeux, de ne pas le vexer d’avantage, de ne pas ruiner réellement leur amitié.

 - Et bien que je n’ai pas d’ordre à te donner au vu de ta guilde – car tu es marchombre, Killian, même quand tu en doutes - je préférerais te voir dormir au sein du campement ; tu bénéficieras ainsi de la veille des gardes, et tu ne seras pas la première égorgée en cas d’attaque.

Là, elle rougit en voyant son petit sourire, encore une fois comme une gamine et les premiers émois. La voix d’Edwin s’était faite moins froide également, et il semblait prêt à la traîner jusqu’au camp s’il le fallait.
Elle joua avec une mèche de cheveux nerveusement, passant d’un pied sur l’autre sans savoir quoi dire de prime abord. Elle devait… arrêter de s’apitoyer ainsi et… surtout d’en faire part aux autres. Elle devait mettre sa personne de côté. Killian inspira profondément et lui dit :

-Jamais je n’ai voulus insinuer que vous n’étiez pas assez grand pour quoique ce soit, croyez-moi. Je me sens assez stupide en fait, de vous avoir dit ça. Loin de moi l’idée de vous blesser ou vexer.

Soupirant, elle se pencha pour ramasser ses couvertures.

-Vous n’aurez pas à me traîner jusque là-bas !

Elle ricana, souhaitant détendre l’atmosphère. Mais elle ne bougeait nullement. Elle regardait Edwin, éclairé par la lune en partie. Il n’avait plus le visage aussi fermé, tant mieux.

-Votre amitié compte énormément pour moi et… j’ai été idiote d’imaginer qu’un simple incident de ce genre puisse… la ruiner.

Elle ricana encore, et en fait, c’était comme si elle était clouée sur place. Elle n’arrivait pas à le contourner pour poser ses affaires plus près du centre du camp. Comme si elle attendait qu’il dise quelque chose.

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
Frontalier



30.04.14 22:14
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     La jeune femme se balançait nerveusement d’un pied sur l’autre. Il prit alors conscience que ces derniers temps, elle semblait nerveuse à chaque fois qu’il lui adressait la parole, parfois même jusqu’à rougir. Pourtant, il n’avait pas souvenir de cette attitude dans leurs premiers échanges. Killian demeurait parfois un mystère pour lui. Mais dans la situation présente, son rougissement s’expliquait par le fait qu’elle s’en voulait. Elle reprit toutefois son aplomb à l’aide d’une grande inspiration, et lui répondit :

     - Jamais je n’ai voulus insinuer que vous n’étiez pas assez grand pour quoique ce soit, croyez-moi. Je me sens assez stupide en fait, de vous avoir dit ça. Loin de moi l’idée de vous blesser ou vexer.

     Edwin accepta bien entendu ses excuses, hochant la tête. Tel était le Frontalier : avare de mots, un peu abrupt, jamais buté sur un différend. Killian ramassa ses couvertures et, comme si elle avait lu dans ses pensées, déclara :

     - Vous n’aurez pas à me traîner jusque là-bas !

     Il rit légèrement, en écho au rire de la marchombre, et prononça un « Bien. » à peine audible, toute trace d’amertume ayant disparu de son visage et de ses yeux gris acier. Elle ne bougea toutefois pas, ses couvertures en boule dans les bras, elle semblait rassembler ses mots.

     - Votre amitié compte énormément pour moi et… j’ai été idiote d’imaginer qu’un simple incident de ce genre puisse… la ruiner.

     Le sourire du maître d’armes se fit plus franc et, voyant qu’elle ne bougeait pas, il énonça simplement :

     - Eh bien c’est déjà oublié. Les malentendus sont faits pour être dissipés, non ?

     Puis, pour mettre fin à l’embarras de la jeune femme, il décréta :

     - Allons nous coucher maintenant, le voyage ne fait que commencer.

     Il s’effaça sur le côté pour laisser passer la marchombre, effleurant son dos pour l’encourager à rejoindre le centre du campement, puis lui emboîta le pas. Il ramassa un pan de couverture qui s’échappait de son emprise pour le glisser de nouveau au sommet et, s’assurant qu’elle avait tout en main, lui glissa un « Bonne nuit » sur un dernier sourire avant de rejoindre sa couche. Il réalimenta le feu sur son chemin, avant de se glisser sous une couverture qu’il laissa à sa taille, la nuit étant douce.


*


     Une poignée d’heures plus tard, le Frontalier se réveilla. La lune s’effaçait lentement au profit du soleil, qui tardait à émerger de la terre. Il alla remplacer l’un de ses frères, s’étirant silencieusement dans la fraîcheur matinale. Il ne restait que deux ou trois heures avant que le camp ne sorte de sa torpeur.


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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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30.04.14 23:07

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Il faut toujours tenir ses promesses.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

 - Eh bien c’est déjà oublié. Les malentendus sont faits pour être dissipés, non ?

Elle sourit, contente qu’il oublie tout ça.

 - Allons nous coucher maintenant, le voyage ne fait que commencer.

Il la laissa passer et elle avança comme une automate. Par contre elle ne put retenir un gros frisson quand il effleura son dos. Elle le sentait avancer derrière elle et il remit même un morceau de sa couverture sur le haut. Il lui dit alors bonne nuit et rejoignit sa couche alors qu’elle murmurait un bonne nuit à son tour.

Elle se coucha, et tenta de dormir. Et contrairement à ce qu’elle pensait, elle y arriva rapidement.

Peu avant le matin, elle se réveilla, et s’étira. La nuit était encore bien présente, et elle se leva, pour aller préparer toutes les montures. Absolument toutes. Le soleil se levait tout juste quand elle eut finit, et les premiers Frontaliers se levaient. Elle aidait les cuisiniers avec toute la préparation, et distribua les bols.

Elle alla même vers Edwin qui veillait encore près des braises.

-Bonjour…

Elle le lui donna et s’assit près de lui pour qu’ils mangent ensemble. Et à nouveau, elle rougissait sans comprendre. Idiote !

Quand ils eurent terminé, ils se remirent en route, cette fois sans une once d’anicroche. La route défilait lentement, et quelques conversations se faisaient entendre. Mais Killian restait où en arrière, ou faisait l’éclaireuse.

Des questions gênantes lui traversaient l’esprit. Était-elle attirée par Edwin, plus qu’en simple ami ? Était-ce la raison pour laquelle elle agissait en idiote devant lui, comme une gamine ? Seulement, si c’était vrai, elle ne le pouvait pas, n’en avait pas le droit. N’avait-il pas quelqu’un dans sa vie ? Elle ne le savait pas. Et puis… il n’était pas intéressé, elle le savait. Elle n’était qu’une amie, quelqu’un a … aider et soutenir.

Elle flatta l’encolure de Taï’Dashar alors qu’elle passait le paysage au peigne fin. Rien de suspect. Elle revint donc le dire à Edwin :

-Rien à signaler sur un kilomètre.

Elle lui sourit, légèrement rouge, et resta à sa hauteur pour le reste de la route, jusqu’à ce qu’ils prennent une pause à midi. Elle fit boire Taï’Dashar, et savoura le repas qu’on lui avait préparé.

A ce rythme, ils seraient à Al’Poll d’ici quatre, voire cinq jours. Et ensuite… leur mission. Elle comptait bien la réussir. Alors avant qu’ils ne reprennent la route, elle se posta un peu plus loin, et se mit à faire un peu de gestuelle Marchombre. Elle devait chasser les pensées qui l’envahissaient concernant Edwin. Elle pouvait ressentir n’importe quoi, ce ne serait jamais réciproque et elle se l’était interdit. Alors autant se sevrer tout de suite en oubliant.

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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01.05.14 22:06
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     Appuyé contre un arbre, Edwin veillait. Il discerna la silhouette de Killian se lever avant le soleil et se diriger vers les chevaux. Les bras croisés, il fixait les alentours du camp. Lorsque les premiers hommes se levèrent, il céda sa place à un marchombre et regagna le centre pour rassembler ses affaires, puis s’assit près du feu, bien éveillé mais perdu dans ses pensées. Il était préoccupé par la manière dont il allait menait l’offensive. Grâce à la reconnaissance qu’il avait effectuée avec Killian, il connaissait une entrée du repaire des Mercenaires, mais il était aussi certain que d’autres existaient. Ses hommes partaient avec le handicap de ne pas connaître les lieux. Il voulait explorer à nouveau les ruines, mais cela pouvait compromettre leur attaque. Il fut tiré de ses réflexions par Killian, qui avait aidé à préparer le petit-déjeuner. Il la remercia lorsqu’elle lui tendit sa part. Elle mangea à ses côtés avant qu’hommes et femmes ne se préparent à lever le camp.

     Installés dans leur routine, les journées de voyage s’égrenaient lentement. Ils n’eurent à faire face qu’à une seule attaque de bandits depuis leur départ de la capitale, l’ampleur du groupe suffisant généralement à décourager les importuns. D’ailleurs, les soldats en queue de convoi s’étaient plaints de ne pas avoir eu d’adversaire. Les Marchombres, et parfois Edwin en fin de journée, s’acquittaient de l’éclairage et avaient rarement une menace à annoncer. Les Frontaliers les avaient rejoints depuis peu, signe qu’ils approchaient de leur destination.

     Killian chevauchait parfois un temps à ses côtés, mais il n’était pas très bavard, de nouveau préoccupé par l’expédition. Elle semblait toutefois ne pas se formaliser de son silence.


*


     Elle était partie en éclaireur depuis longtemps lorsqu’il commença à s’agiter sur sa selle, le visage fermé. En équilibre sur ses étriers, il tentait de voir plus loin que ce que lui autorisait son champ de vision. Bien que les éclaireurs parcourent habituellement une bonne distance par rapport au charriot, cela faisait trop longtemps qu’elle était partie. Or le chemin devant eux était toujours désert. Les pensées d’Edwin se bousculaient dans sa tête. Envoyer un autre éclaireur, au risque de le voir disparaître lui aussi ? Avancer lui-même, au risque de compromettre la mission ? Ce fut l’image de la jeune femme devant faire face à de rustres brigands – il ne voulait pas imaginer le pire avant de s’être rendu lui-même sur les lieux- qui le décida à partir. Alors qu’il réfléchissait au potentiel piège qui les attendait, les mètres qui s’offraient aux sabots de son cheval ne lui apportaient toujours pas d’indice sur la situation qu’avait dû affronter la marchombre. En quelques ordres brefs, il plaça un Frontalier à sa propre place, en tête de convoi, et appela cinq de ses frères à l’épauler. Il ne pouvait prendre le risque d’en emmener trop sous peine de mettre le convoi en danger. Il plaça aussi un  plus grand nombre de soldats vers l’avant du convoi pour faire face à un éventuel assaut, tout en renforçant la protection des charriots. Puis sur un sifflement, indiquant de la tête le chemin qui se dessinait devant eux, il mit son cheval au trot.

     Edwin était nerveux mais il n’en laissa rien paraître ; il ne pouvait se le permettre devant ses hommes. Combien étaient-ils ? Comment avaient-ils réussit à surprendre une marchombre ? Par ailleurs, elle avait fait preuve d’un sens aiguisé, il ignorait juste lequel, dans les ruines. Il ne savait pas quelle greffe elle avait reçu du Rentaï, il ne savait même pas si elle l’avait sollicitée et obtenue, mais il était persuadé qu’elle était capable de repérer des ennemis embusqués. Allait-elle bien ? Il se refusa à envisager cette dernière question plus précisément, reportant son attention sur les abords du chemin et sur la distance qu’ils s’apprêtaient à avaler sous le trot soutenu de leurs montures.

     Alors une forme se dessina sur le chemin, au loin. Il ralentit le trot, espérant gagner du temps pour mieux discerner ce qui se tramait là-bas. Un homme, une tunique blanche éclatante sous les rayons du soleil de l’après-midi, était nettement distinguable. Il tenait devant lui une autre personne. Une femme, vêtue de noir. Edwin poussa un juron et ordonna à ses hommes de garder leurs distances. S’il se sentait en danger, le Blanc la tuerait sans hésiter. Car les Blancs n’avaient pas été radicalement évincés de l’Empire malgré les assauts incessants que l’armée, menée par Bjorn, leur infligeait. Il s’avança donc seul, les Frontaliers le suivant plusieurs mètres en arrière. En s’approchant mais encore à bonne distance, il remarqua que la jeune femme avait pieds et poings liés, mais elle ne semblait pas blessée.

     - Halte ! Toi là, plus un geste ou on liquide la donzelle !

     Edwin était trop éloigné pour que celui qui l’avait hélé puisse lire dans son regard le profond mépris qu’il lui inspirait. Mais quelque chose l’intriguait ; il n’arrivait pas à expliquer comment ce sombre idiot avait pu tromper la marchombre. Il regarda autour de lui mais rien ne troublait le silence parmi les arbres qui bordaient la route. Qui plus est, même entravée, il savait que Killian pouvait être capable de se défendre. Alors pourquoi n’avait-elle toujours pas bougé ?

     - Qu’attends-tu de moi ? demanda Edwin de sa voix sans âme, arrêté à seulement quelques mètres d’eux.

    - Descends de cheval.

    Edwin s'exécuta de mauvaise grâce.

    - Ton arme. Par terre. Loin.

    Le maître d'armes n'obtempéra pas immédiatement cette fois-ci.

    - Que crains-tu? c'est un sabre, pas une arme de jet. Pourquoi ne viens-tu pas près de moi pour mieux t'en rendre compte?

    La provocation ne sembla pas la meilleure attitude à adopter. Cet homme était un novice. Ses mains tremblantes et les ratés de sa voix lorsqu'il commença à s'agiter le clamaient. Et il menaçait toujours son amie avec son poignard.

    - Obéis, ou tu peux lui dire adieu !

    Le Frontalier tenta de capter le regard de Killian avant de passer son fourreau par dessus sa tête et de le jeter à un mètre de lui. Il avait tenté d'évaluer une distance suffisante pour montrer sa soumission, sans toutefois trop s'éloigner de son arme.

    - Et ordonne à tes clowns, là-bas derrière, de faire pareil !

    Edwin serra les mâchoires. Il allait lui faire regretter ses paroles. D'un signe de la main, il les enjoignit à l'imiter.

C’est alors que le groupe de bandits fondit sur eux. Tuniques blanches, tous sans exception. Les chevaux s'égayèrent, bousculant les assaillants en fuyant. Une dizaine d’entre eux encerclaient le Frontalier, tandis que la majorité de la bande, au moins vingt-cinq combattants, se ruaient sur ses hommes restés en retrait.


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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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01.05.14 22:43

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Il faut toujours tenir ses promesses.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Elle ne pouvait pas bouger. Elle avait beau forcer, aucun de ses membres ne répondaient. Aucun muscle, rien. Et en plus de ça, elle était ligotée comme un saucisson. L’homme la tenait fermement contre lui, une dague à la main, pointée sur sa gorge. Et devant eux, Edwin et cinq Frontaliers. Désarmés. Et attaqués par vingt-cinq combattants, armés, eux.

***

Le voyage allait bon train, sans grand problème sauf quelques bandits qu’ils eurent tôt fait de maîtriser, frustrant les soldats à l’arrière, qui n’avaient pas pu profiter.
Killian avait oublié l’épisode de son retard, mais gardait en mémoire son erreur de jugement sur sa faute et les conséquences. En même temps, elle avait appris à mieux connaître Edwin aussi.
Elle partait souvent en éclaireur, voulant profiter du vent dans ses cheveux ou juste faire courir son étalon, ou alors elle restait à côté du Frontalier, silencieux. Mais elle ne s’en formalisait pas. Elle n’était pas plus bavarde, et vu son air, il se concentrait sur la mission. Sa présence lui suffisait pour qu’elle se sente… plus forte ? Sûrement. En tout cas, elle se relevait. Elle en avait l’impression. Elle avait certes des coups de mou comme avec l’incident du départ, mais ça arrivait à tous non ?

Enfin bref. Un beau jour, elle était partie en éclaireuse, et avait même décidé de rallonger sa zone, au cas où. Au sommet d’une bute, immobile, elle observait les environs, quand sa greffe capta une odeur. Humaine et mauvaise. Proche d’elle.

Que faire ? Ce pouvait être une fausse alerte ou juste un groupe de bandits qui n’en avait pas après eux mais marchait plus loin. Préférant vérifier avant de stresser le pauvre Edwin, elle mit son cheval au trot et parcourut la distance.
Stoppant Taï’Dashar, elle observa les alentours. L’odeur était plus prenante ici, mais elle ne voyait personne. Mettant pied à terre, sortant une dague au cas où, elle explora les lieux. Bon, ce n’était que des plaines, il n’y avait pas réellement de cachette, hormis… les arbustes, là-bas. Elle y alla, l’odeur s’accentuant encore. Ce n’était pas l’effluve typique des Mercenaires… c’était différent.

Elle était vraiment concentrée, à l’affût, quand un homme surgit devant elle. Par instinct, elle se rua sur l’homme vêtu de blanc, comme un félin, prête à l’abattre. Mais une barrière l’en empêcha. Elle cogna contre et chuta vers l’arrière, se redressant très vite.

-Tu pensais réellement y arriver, Marchombre ?

Killian ne répondit rien alors qu’il s’approchait. Serrant la garde de sa dague, elle réfléchit. Une barrière… il y avait un dessinateur. Où ? En fait, elle ne comprit pas que c’était celui en face d’elle. Elle repartit à l’attaque, mais cette fois, elle feinta, bifurqua juste avant et se baissa, jetant un couteau tout en se relevant. Le couteau s’évapora dans le néant à moins de vingt centimètre du cœur de l’homme.

Sidérée, Killian fronça les sourcils. Elle ne parvenait pas à l’atteindre. Elle devait trouver le dessinateur. Mais cela impliquerait de ne plus avoir celui-ci à l’œil.

-Ne réfléchis pas trop. Et ne résiste pas.

Des cordes jaillirent de nulle part et l’entravèrent fermement. Killian grimaça quand les cordes mordirent sa chaire, mais déjà elle commençait à les couper avec la dague qu’elle tenait toujours.
Idiots. Elle coupait tout en faisant mine d’être prise au piège, et quand elle se libéra, elle leur dit :

-Vous pensiez réellement que des cordes me battraient ?  Amateurs !

Le sourire qu’il lui envoya ne lui dit rien qui vaille. Sa dague se tourna contre sa propriétaire, bien qu’elle tente de résister. Comme à Al’Poll… mais la lame lui échappa des mains, ouvrant une fine entaille sur sa paume. Ce n’était pas trop douloureux, et alors qu’elle voulait se jeter sur l’homme… elle tomba à la renverse, ne parvenant plus à bouger. Ni parler. Elle pouvait tout juste bouger les yeux, et vit les pieds de l’homme en blanc apparaître devant elle.

-Et ça ? Peux-tu en venir à bout ?

Il ricana et la releva d’un bras, la traînant comme une planche de bois vers un collègue.

-Tiens, garde-là. Elle n’est certainement pas seule.

***

Et maintenant, elle était là, à regarder les hommes se ruer sur les Frontaliers désarmés. Elle avait vu le regard d’Edwin. Elle avait compris. Mais ne pouvait rien faire. Juste bouger les yeux. Les cordes qui l’entravaient n’étaient qu’un leurre…
L’homme qui la tenait tremblait imperceptiblement, elle le sentait à la pointe de la dague qui piquait sa peau puis repartait en rythme. En fait, tout ce qui bougeait chez elle était le sang qui s’écoulait de l’entaille à sa paume. Quoique, il devait sûrement sécher…

Les Frontaliers étaient redoutables. Même à six contre vingt-cinq, ils y arriveraient. Il le fallait. Elle ne voulait pas avoir leurs morts sur la conscience comme elle avait celle de son petit garçon. Elle ne voulait pas tuer Edwin.
Mais il y avait le dessinateur…

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
Frontalier



02.05.14 13:58
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     Il était seul, encerclé par dix adversaires. Et désarmé. Il ne perdit pas une seconde de plus sur ce constat et se prépara au choc, le temps que ses ennemis arrivent sur lui. Il envisagea de ramasser son sabre, mais un de ces mécréants l’avait sciemment éloigné du pied en se jetant sur lui. Sa tête disparut du centre de la mêlée lorsqu’il se baissa en pivotant, en appui sur une jambe, deuxième jambe tendue pour tenter de faucher ses adversaires, tout en évitant les coups voués à le perforer de toute part. Aucun d’eux ne tomba, ils pouvaient se rattraper à leurs voisins, mais il mit à profit l’élan avec lequel il se redressait pour se coller à l’un de ses ennemis, avant de l’assommer par un formidable coup de tête. Il profita de la trouée que provoqua la chute de l’homme pour sortir du piège, rejetant le corps inanimé sur ses adversaires pour les tenir à distance. L’action n’avait duré qu’une poignée de secondes.

     De leur côtés, les cinq Frontaliers bénéficiaient de leur entraide, bien que les ennemis soit là encore en surnombre. Dès que l’un d’eux fut armé, les brigands se montrèrent plus hésitants, n’arrivant pas à trouver une faille dans leur garde.

     Edwin serra les dents lorsqu’une dague laissa une trainée sanglante de son épaule jusqu’au milieu de son bras.  Il réagit toutefois avec vivacité pour poignarder son assaillant, qui n’avait pas eu le temps de faire un pas en arrière après l’avoir blessé. Bien que maîtrisant toutes les armes, la proximité que lui imposait la longueur des lames l’amenait à prendre plus de risques que s’il avait eu son sabre, mais celui-ci était hors d’atteinte. Ses adversaires commencèrent à hésiter lorsqu’ils ne furent plus que six. Maintenant cinq, l’un des leurs tomba en arrière, une lame fichée dans le ventre. Ils ne prirent pas la peine de se concerter : voyant qu’il était de nouveau désarmé, son arme étant restée fichée dans le corps de leur collègue, ils attaquèrent tous en même temps. Le déborder était la seul façon de l’avoir. Mais le maître d’armes faisait preuve d’une rapidité incroyable. Les lames vouées à le poignarder ne l’atteignaient pas, ou ne laissaient que de simples estafilades sans gravité. On aurait pu croire qu’ils se contentaient de réduire en lambeaux ses vêtements, en fait. D’une clef imparable au cou, le Frontalier souleva un assaillant et, après un craquement sinistre, s’en servit pour faire le vide autour de lui. Il bondit ensuite en avant, plaquant un brigand à terre, évitant de justesse sa lame, l’achevant dans un mouvement fluide. Ils n’étaient plus que deux, et semblaient hésiter à poursuivre ou non le combat contre celui qu’ils considéraient désormais comme un démon.

     Face à ce massacre, l’idiot qui détenait Killian ne tenait pas en place, partagé entre deux nécessités contradictoires : il voulait fuir, vite et loin, et que cet homme ne le retrouve jamais, mais il voulait aussi briller, ses semblables le considérant comme un moins que rien. Si jamais il parvenait à le tuer… A l’idée d’une gloire immédiate et incontestée, il lâcha la marchombre, conscient que le dessinateur l’empêchait de nuire, et se rua en avant. Il voulut hurler pour se donner du courage mais sa voix restait coincée dans sa gorge.

     Edwin jaugeait ses adversaires du regard, et semblait décontracté malgré sa garde parfaite. Paumes de mains ouvertes, il leur lança :

     - Alors, c’est tout ce que vous avez ?

     Sa voix était aussi froide que la mort qu’il laissait sur son sillage. Il apostrophait rarement ses adversaires, préférant d’ordinaire ne pas s’attarder pour se sortir d’une mauvaise passe. Mais la couardise de ces hommes – si tant est que l’on puisse encore les appeler comme tel – ajoutée au poids que la mission faisait peser sur ses épaules, ainsi que l’image de Killian menacée par un brigand (bien qu’il n’ait pas la carrure pour mettre sa menace à exécution) avaient poussé sa patience à bout.

     Les deux survivants se tenaient encore à bonne distance, méfiants, quoique n’ayant pas fui. Edwin jeta un coup d’œil aux Frontaliers ; aucun d’eux n’était tombé. Il ne vit pas l’imbécile qui se ruait sur lui, puisqu’il lui tournait le dos. Il ne le vit pas mais l’entendit. A l’ultime seconde, avant que la dague ne se plante dans son dos, il esquiva sur le côté, attrapa le poignet armé de l’homme, et profita de son élan pour l’entraîner plus en avant encore. Le nez dans la poussière, il cria lorsque son poignet se cassa. De nouveau en possession d’une arme, le maître d’armes s’approcha des deux derniers Blancs, presque tranquillement, mais ils ne pouvaient se tromper à propos de la flamme sombre qui dansait dans ses yeux. Sans demander leur reste, ils tournèrent les talons, et se mirent à courir. Ils avaient oublié qu’ils allaient devoir passer au milieu de cinq Frontaliers pour fuir…

     Un sourire mauvais aux lèvres, Edwin fit demi-tour pour rejoindre Killian. L’homme qui l’avait retenue, seul survivant parmi les corps qui jonchaient la poussière, s’était mis à genoux, pensant que ses comparses allaient venir le venger. Il se rendit vite compte que personne ne viendrait à son secours. Car tous étaient morts. C’est donc horrifié qu’il avisa l’inconnu s’approcher de lui. Il se sentit soulevé par le col, surpris de ne plus toucher le sol alors que l’homme n’était pas bien épais. La surprise encore, douloureuse, lorsque sa propre lame se ficha dans son ventre, et en ressortit écarlate.

     Après avoir rapidement essuyé la lame sur la tunique blanche qui se teintait d’écarlate, il s’avança vers Killian pour la libérer. Il se servit de la lame pour délier les poignets, puis les chevilles de la marchombre. Se redressant, il scruta son visage, étonné qu’elle n’ait pas encore ouvert la bouche.

     - Killian… ?

     C’est parce qu’il la regardait avec toute son attention, inquiet de son absence de réaction, qu’il vit la peur s’allumer dans son regard. Instinctivement, il plongea en avant, l’entraînant avec lui. La lame qui lui était destinée frappa le vent. Il lança le poignard qu’il tenait toujours en même temps qu’il roula sur le dos, toujours étendu à terre. Le Dessinateur en tunique blanche voulut frapper de nouveau, mais son attention fut attirée par la vie qui s’échappait de la blessure ouverte par le poignard. Fiché dans son cœur. Le Frontalier baissa les yeux sur son haut de cuir lacéré de toute part et soupira. On aurait dit qu’il s’était battu avec un tigre. Un vif mouvement sur sa droite attira son regard. Enfin maîtresse de son propre corps, Killian s’était redressée pour s'assoir. Il l'imita, s'agenouillant face à elle, et souleva doucement son menton pour inspecter sa gorge. La lame n'avait heureusement laissé qu'une trace rosée sur son cou.

     - Tout va bien ? Ils ne t’ont pas blessée ?


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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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02.05.14 14:49

Il faut toujours tenir ses promesses. [Edwin/Killian] - Page 3 549949rosesang
Il faut toujours tenir ses promesses.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle observait, impuissante, le combat que livrait cinq Frontaliers désarmés. Ses yeux paniqués regardaient Edwin, noyé sous une masse blanche. A chaque fois qu’elle voyait un corps tomber, un autre prenait sa place.

Pourquoi ne rejoignait-il pas ses frères d’armes ? Eux ils restaient soudés et semblaient subir moins de blessures que leur chef, seul. Killian avait beau forcer, le Dessinateur la maintenait hors d’état de nuire. Elle s’en voulait d’être aussi impuissante. Mais au fur et à mesure, il y eut plus de blanc à terre que debout. Celui qui l’a maintenait debout appuyait la pointe de sa dague contre son cou par nervosité, faisant pointer une goutte de sang.

Quand il la lâcha pour tenter une mission suicide, elle chuta au sol, avec un angle de vue étrange mais qui lui permettait de suivre la scène. Les cinq Frontaliers étaient toujours debout et terminaient d’achever les fuyards qui avaient enfin réalisé qu’ils ne parviendraient pas à bout de leurs adversaires. Edwin quant à lui, soulevait son geôlier, et elle vit un éclat lumineux dépasser de sa tunique, ressortant bien vite, laissant la place au sang.

Tout c’était passé extrêmement vite. Mais il restait le Dessinateur, et elle ne pouvait pas les avertir. Elle vit Edwin venir vers elle rapidement, utilisant son poignard pour la délier. Mais elle ne pouvait rien faire… il la regardait, ne comprenant pas.

  - Killian… ?

Elle voyait sa tunique lacéré, le sang qui coulait de quelques entailles, mais la vision soudaine qu’elle eut fut pire. Son nez l’avait sentit bien avant, mais elle avait été trop inquiète à propos des plaies du Frontalier pour y prêter attention.
Le Dessinateur était derrière Edwin, couteau dressé, prêt à le lui planter dans le dos et le tuer. Elle écarquilla les yeux, son cri résonna à l’intérieur d’elle, mais aucun son ne sortit de sa bouche.
Des images atroces se frayèrent un passage dans son esprit. Edwin qui s’affalait sur elle, le couteau dans le dos, le sang jaillissant, emmenant sa vie au passage, et elle, incapable de l’aider. Tout juste capable de le regarder mourir sur elle.

Seulement le Frontalier du parvenir à lire dans son esprit, car d’un mouvement vif et rapide, il se pencha en avant, collé à elle en l’entraînant avec. Il jeta son arme en arrière, roulant sur le dos, et Killian la vit se planter droit dans le cœur du Dessinateur. Elle n’avait pas réussit à l’atteindre une seule fois ! Et tandis que la victime s’en rendait compte, elle commença à pouvoir à nouveau bouger. Les pieds, les jambes, puis le haut du corps. La sensation de paralysie disparue à l’instant où l’homme tombait, mort, et elle se redressa vivement, remuée. Edwin vint alors s’agenouiller devant elle, lui soulevant le menton et observant la petite trace laissée par la pointe de la dague.

 - Tout va bien ? Ils ne t’ont pas blessée ?

Elle ne fit que tendre sa paume entaillée en ricanant.

-Je me la suis faite toute seule en essayant de retenir ma dague qui se retournait encore contre moi. Mais ce n’est pas grave. Vous êtes plus gravement blessé. Il faut retourner au convoi, vous soigner.

Son cœur battait si vite qu’elle pensait qu’il allait exploser. Puis, sans réfléchir, elle se jeta au cou du Frontalier et murmura :

-J’ai eu si peur que vous mourriez… vous et vos frères d’armes… surtout vous… Edwin…

Elle resta un instant ainsi, jusqu’à ce qu’elle se rende compte de ce qu’elle faisait. Là elle se détacha, et se releva, l’aidant à faire de même. A nouveau, elle était rouge.

-Pardon. Mais… j’avais réellement très peur. Merci de m’avoir secourue malgré tout.

Il n’aurait pas été obligé, même si elle savait qu’il était le genre de chef à vouloir ramener tout le monde en vie. Ils sifflèrent les chevaux et ils grimpèrent, galopant jusqu’au convoi. Tous étaient inquiets, et Edwin expliqua brièvement, avant qu’elle ne l’entraîne vers un chariot. De toute façon, il fallait monter le camp.

Le faisant asseoir sur le bord, elle le pria de bien vouloir enlever le haut de sa tunique pour qu’elle ait accès aux plaies. Ce n’était pas trop profond, aussi nettoya-t-elle ce qu’elle pouvait, avant que les Rêveurs ne viennent et accomplissent leur travail après s’être chargés des cinq autres Frontaliers.
Elle entoura Edwin de bandage là où il fallait, avant de lui tendre une tunique neuve qu’elle était allée chercher là où il lui avait indiqué.

-Voilà… comme un sou neuf. Merci Edwin. Sans vous je ne sais pas ce qu’ils m’auraient fait. Et… c’est humiliant aussi d’être impuissante à se défendre ! Il m’avait paralysée. Merci.

Elle lui sourit et le laissa se remettre debout. Maintenant il fallait s’occuper des chevaux et manger, boire, et se reposer. Al’Poll n’était plus très loin, et avec elle, les Mercenaires…

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Edwin Til' Illan
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02.05.14 22:43
https://ewilan.forumactif.fr/t2324-journal-de-bord-d-edwin-til-il

     Killian lui montra sa main, son unique blessure.

     - Je me la suis faite toute seule en essayant de retenir ma dague qui se retournait encore contre moi. Mais ce n’est pas grave.

     Edwin hocha la tête, un bandage fera l’affaire, et de toute façon, les Rêveurs répareraient rapidement les tissus de sa paume, qui n’en conserverait aucune trace. C’est alors que la sensation habituelle qui succédait aux combats fondit sur lui : une chape de fatigue physique, et pourtant une conscience plus qu’alerte pour reprendre le contrôle de la situation.

     - Vous êtes plus gravement blessé. Il faut retourner au convoi, vous soigner.

     - Ce n’est rien, juste des égratignures. Ca a l’air plus mauvais que ça ne l’est. Ils étaient de piètres escrimeurs, ajouta-t-il, un dédain certain dans la voix.

     Alors que sa tête bouillonnait de pensées quant à la suite des opérations, la jeune femme se jeta à son cou. Encore un peu las, il eut un temps de réaction avant de refermer ses bras sur elle pour la rassurer. Il ne savait pas combien de temps elle avait dû attendre avec ces lâches, une lame sous la gorge. Certes, elle avait parcouru plusieurs kilomètres avant de tomber sur eux, mais ils avaient dû en avaler tout autant pour la rejoindre.

     - J’ai eu si peur que vous mourriez… vous et vos frères d’armes… surtout vous… Edwin…, murmura-t-elle.

     Le maître d’armes raffermit sa prise sur elle. Il prit alors conscience qu'elle s'était plus inquiétée pour lui que pour son propre sort, du moins d'après sa dernière phrase. Et il en était profondément surpris, d'autant plus que peu de personnes s'inquiétaient pour lui quand il avait un combat à mener.

     - C’est fini, chuchota-t-il en réponse.

     L’angoisse passée, elle se releva promptement avant de tendre ses mains au Frontalier pour l’aider à faire de même. Une fois rétabli sur ses jambes, il fit jouer son cou et ses épaules pour les dénouer de la tension accumulée pendant l'affrontement.

     - Pardon. Mais… j’avais réellement très peur. Merci de m’avoir secourue malgré tout.

     - Je t’en prie.

     Il avisa les Frontaliers qui s’approchaient avec les rênes de leurs montures dans les mains. Ils les avaient sifflées, et il avait suffi qu’une se décide à les rejoindre pour que les autres la suivent. Les cinq hommes avaient déjà dégagé la route des corps au cas où le charriot ne pouvait pas changer de route. Edwin s’enquit de l’état de chacun de ses hommes avant de mettre le pied à l’étrier. Tous étaient en pleine forme, une blessure superficielle tout au plus. Ils se hâtèrent ensuite de rejoindre le convoi, qui avait avancé vers leur direction. Après avoir expliqué la situation à celui qui avait pris sa place pendant ce temps, sans détail, il le remercia et retrouva sa place en tête de convoi. La chevauchée fut de courte durée, le temps de trouver où monter le campement. Ils ne purent dévier leur route du lieu de l’affrontement, mais les corps n’étaient pas visibles. Le sang qui s’était imprimé sur la terre aux deux endroits où avaient eu lieu les assauts était le seul vestige de la scène. Le Frontalier, qui connaissait bien la région, ne tarda pas à trouver une clairière dégagée pour y passer la nuit. Il commençait à aider les hommes à décharger le nécessaire des charriots lorsque Killian apparut et le traîna jusqu’à un charriot vide. Fatigué, il s’exécuta, retirant son haut déchiré en de multiples endroits. Détestant rester inactif, il nettoya aussi rapidement quelques coupures. Les blessures étaient superficielles, seule celle sur son bras nécessitait réellement l’action d’un Rêveur, mais ceux si les soignèrent toutes rapidement, après s'être occupés de la main de la marchombre sur un mot d'Edwin. Déjà Killian ramenait un bandage pour envelopper le haut de son bras.

     - Je ne sais pas si ce sera nécess…

     Le regard farouche qu’elle lui lança lui fit renoncer à se montrer plus têtu qu’elle. Pour ce soir, du moins. Il enfila un haut propre et la remercia.

     -Voilà… comme un sou neuf.

     Le maître d’armes sourit à la comparaison. Elle reprit :

     - Merci Edwin. Sans vous je ne sais pas ce qu’ils m’auraient fait. Et… c’est humiliant aussi d’être impuissante à se défendre ! Il m’avait paralysée. Merci.

     Son sourire disparut et il inclina la tête, la mine plus grave. Il abhorrait ce type de couards, et plus encore les Blancs, qui étaient un véritable fléau en Gwendalavir. Qu’un Dessinateur assez doué pour paralyser une personne se trouvât parmi leurs rangs l’inquiétait. Il était d’ailleurs l’unique raison de l’impuissance de Killian à se démêler elle-même de cette embuscade. L’unique raison qui leur avait presque coûté la vie à tous les deux.

     - Il n’y a pas de quoi.

     Il comprenait parfaitement. Lui-même se savait devenir fou quand il ne pouvait rien faire face à une situation écrasante. Il posa la main sur le bras de la marchombre en une brève accolade, et sur un léger sourire, repartit aider auprès des chevaux. Il s'éloigna ensuite en périphérie du camp pour rassembler ses pensées et profiter d'un peu de calme avant le repas du soir. Sachant qu'il ne leur restait probablement que deux nuits avant d'atteindre Al-Poll, il souhaitait se reposer au mieux.


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Killian Delkaïron
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03.05.14 11:20

Il faut toujours tenir ses promesses. [Edwin/Killian] - Page 3 549949rosesang
Il faut toujours tenir ses promesses.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Edwin lui répondit que c’était normal et elle sourit. Il avait risqué sa vie et celle de cinq autres soldats pour la sauver tout de même. Peu de gens auraient fait ça. Elle avait déjà été sur des convois où les chefs de file s’en fichaient bien.

Le Frontalier posa alors sa main sur son bras, brièvement, avant de lui sourire et s’éloigner vers les chevaux. Killian le suivit des yeux, avant d’aller elle-même aider à faire quelque chose dans le camp. Elle retrouva aussi les cinq soldats et les remercia de l’avoir secourue, et tous répondirent que c’était normal.

Les Rêveurs avaient soignés toutes les blessures, dont celle qu’elle avait eue à la paume. Il n’en restait plus rien. Plus tard, elle alla voir Taï’Dashar, le rassurer. Il avait du avoir peur lui aussi malgré tout. Le caressant doucement, elle aperçut Edwin, plus loin en bordure du camp, visiblement perdu dans ses songes.
Killian ne le dérangea pas. Tout le monde avait besoin d’un moment de solitude pour remettre ses idées en place ou pour y voir clair.
En attendant le repas du soir, elle affûta ses lames, avant de voir que le repas était prêt. Alors puisqu’Edwin restait au loin, elle alla tout de même chez lui en silence, le faisant sursauter en apparaissant devant lui. Elle ne put s’empêcher de ricaner.

-Pardon. Je ne voulais pas vous sortir de vos pensées, mais le repas va être servit et à mon avis, vous avez grand besoin de reprendre des forces.

Elle lui sourit et attendit qu’il se lève pour le suivre au chariot des cuisiniers. Ils prirent des bols et mangèrent tranquillement, profitant du silence de la nuit. Les soldats discutaient avec les Frontaliers, et ils prirent même les premiers tours de garde. Les Marchombres, eux, étaient disséminés, se fondant dans la nuit.

Killian et Edwin ne tardèrent pas à aller au lit après une journée aussi mouvementée, et la Marchombre lui souhaita la bonne nuit avant de se coucher et de s’endormir. Elle prit son tour de garde au milieu de la nuit, observant les alentours attentivement.

Le soleil se levait à peine et tous étaient en train de se préparer. Les charriots prêts et les chevaux sellés, le convoi se remit en route. Killian attendit un peu avant de partir faire l’éclaireur. Pas que la mésaventure de la veille l’avait traumatisée, mais… si elle pouvait éviter de recommencer pour l’heure ça lui irait. Elle chevauchait donc près d’Edwin, et le chemin s’étirait devant eux, droit sur Al’Poll et les dangers qu’elle renfermait.

Apparemment, le Frontalier ne souffrait pas de ses plaies, et Killian n’osait pas être malpolie ou irrespectueuse en l’obligeant à en parler ou même à la laisser changer les bandages. Ils mangèrent à midi, correctement et en silence. Apparemment, ils seraient à Al’Poll le lendemain.

Et en effet, alors qu’ils installaient le camp pour la dernière nuit, ils voyaient déjà les contours des ruines apparaître au loin.

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