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Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron]
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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21.03.14 19:57
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- Commandant ?

    Edwin fut tiré de ses pensées par la voix d’un Frontalier. Il tourna la tête vers son interlocuteur, qui s’était approché pour lui parler, et l’interrogea du regard.

    - J’ai rassemblé tout le monde comme vous me l’avez demandé.

    - Très bien, je te remercie.

    Le maître d’armes se hissa souplement sur un rocher devant l’assemblée de Frontaliers et de Marchombres qu’il avait réunie pour cette expédition. Sa voix s’éleva alors sans mal dans le calme de la soirée, ses yeux s’arrêtant sur le visage de chacun des hommes et des femmes qui se tenaient devant lui.

    - Amis Frontaliers, amis Marchombres, le camp est monté pour notre dernière soirée avant de mener à bien notre mission. Nous arriverons demain à Al-Poll. Je vous demanderai de redoubler de vigilance maintenant que nous approchons de cette nouvelle implantation de mercenaires. Cette apparition est récente et ne devrait pas nous poser trop de problèmes à démanteler, mais ne sous-estimons pas la perfidie de nos adversaires. Mêmes affaiblis, ils restent ceux qui ont constitué la plus grande menace pour l’Empire.

    Edwin marqua une pause de quelques secondes. Les visages devant lui s’estompèrent un instant, son regard dérivant imperceptiblement vers le lointain. Vers le passé. Terminé, mais pourtant encore si prégnant. Il ne lui fallut pourtant qu’une poignée de secondes pour chasser l’assaut de ces sombres pensées.

    - Aussi vous demanderai-je de rester constamment sur vos gardes, et de profiter de cette dernière nuit pour vous reposer. La journée de demain s’annonce longue. Nous multiplierons les tours de garde pour cette nuit.

    Considérant que tout avait été dit, le Frontalier descendit de son promontoire et partir vérifier que son cheval ne manquait de rien, pendant que le camp s’activait pour les derniers préparatifs et le dîner.
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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21.03.14 22:04

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] 549949rosesang
Parmi les ruines


«Oublier le passé. Coûte que coûte. »

feat Edwin Til’Illan

Assise devant la tente qu’on lui avait affrétée, Killian aiguisait ses lames de façon lente, méthodique et machinale. Les Frontaliers et autres Marchombres présents déambulaient dans le camp temporaire, mais elle n’y prêtait absolument aucune attention. Ses yeux ne voyaient défiler devant eux que ses souvenirs, son passé, ses souffrances qui avaient brisées et congelées son cœur et avaient enfermées la Marchombre dans un ailleurs froid et distant par rapport aux autres êtres humains.

Les images la hantaient. La souffrance l’habitait. Elle n’avait plus rien. Kerïm, l’homme qui avait partagé sa vie durant un certain temps, qu’elle pensait être son grand amour, celui qui ne disparaîtrait jamais, l’avait quittée quelques mois plus tôt. Il l’avait abandonnée, elle et Nathan, l’enfant qu’elle avait eu d’un premier amour décédé. Il avait préféré reprendre sa vie d’itinérant avec ses chevaux et son spectacle. Ils s’étaient disputés… elle revoyait encore son visage et la porte qui se refermait sur lui, même si c’était sa maison…

En tant que Marchombre, Killian avait fait appel à la voie, l’Harmonie, et le chant pour retrouver une sorte d’équilibre et de paix. Elle avait cherché à relativiser et se dire qu’il lui restait Nathan et que lui, il ne partirait pas. Mais la vie, encore une fois, en avait décidé autrement. Lors d’un voyage, il était tombé malade. Très malade. Fièvre, rhume, toux… saignements… elle l’avait conduit auprès d’un Rêveur mais il n’y avait rien à faire malgré tout ce qu’il tenta. C’était un cas rare et inexpliqué. Une maladie subite avec des symptômes d’une grippe… mais qui tue.  Nathan était partit dans les bras de sa mère effondrée, et toute la communauté de Rêveur l’accompagna dans sa perte. Elle l’avait enterré près d’un joli plan d’eau, et l’endroit était gravé dans sa tête comme le prénom de l’enfant sur la pierre qui lui servait de tombe.

A partir de ce moment-là, Killian s’était renfermée. Elle qui était d’ordinaire plutôt joviale et sympathique, elle repoussait les gens et leur compagnie et restait seule, à l’écart. La perte de son fils était comme si elle était elle-même morte, et cette fois, même la Voie Marchombre ne l’aida pas, ou très peu. Elle mit plus d’acharnement dans les affrontements, déferlant sa rage et sa colère sur ses ennemis, et devenant parfois indigne de son rang de Maître Marchombre tant elle était violente. Mais elle ne comprenait pas ce qu’elle avait fait pour qu’on lui prenne coup sur coup le père de Nathan, Kerïm, même s’il n’était pas mort, puis Nathan lui-même. Finit l’amour. Finit ces niaiseries. Elle n’était pas faite pour cela.

Son fils lui manquait affreusement et elle n’arrivait pas à faire son deuil. Elle avait envisagé d’aller voir Roxane, son amie, mais… n’en avait pas eu la force. Cela aurait signifié tout lui dire et elle n’arrivait pas à en parler. Perdre un enfant était… atroce.

Ce qui la sortit de ses sombres pensées fut la voix qui s’éleva au centre du camp :

-Le commandant va faire une déclaration, rassemblez-vous !

Soupirant, Killian se leva avec lenteur. Les Frontaliers obéissaient comme des machines, les Marchombres avançaient comme ils le souhaitaient. Ils étaient libres et personne ne leur donnerait d’ordre. Elle rengaina ses lames et se joignit aux autres, sans pour autant se sentir intégrée à eux. Elle avait l’impression d’être sur une plaque à côté, et qu’un voile la séparait du monde des hommes. Comme si elle se trouvait entre la vie et la mort.

Edwin Til’Illan fit son apparition sur un rocher pour être entendu et vu de tous. Quand on lui avait envoyé une mission dirigée par Edwin, elle n’avait pensé qu’à la mission, se disant que c’était parfait pour s’occuper et ruminer un peu moins. Edwin restait un homme comme les autres malgré ses exploits et cela ne lui avait pas fait grand effet de savoir qu’elle serait sous ses ordres. Même si on ne donnait pas d’ordres aux Marchombres…

- Amis Frontaliers, amis Marchombres, le camp est monté pour notre dernière soirée avant de mener à bien notre mission. Nous arriverons demain soir à Al-Poll. Je vous demanderai de redoubler de vigilance maintenant que nous approchons de cette nouvelle implantation de mercenaires. Cette apparition est récente et ne devrait pas nous poser trop de problèmes à démanteler, mais ne sous-estimons pas la perfidie de nos adversaires. Mêmes affaiblis, ils restent ceux qui ont constitué la plus grande menace pour l’Empire.

Le souvenir de ce qu’avait fait les Mercenaires était douloureux pour tous les soldats ici présents, mais ils savaient que s’il fallait les affronter à nouveau, ils le ferait. Pour l’Empire. Après quelques secondes, il reprit :

 - Aussi vous demanderai-je de rester constamment sur vos gardes, et de profiter de cette dernière nuit pour vous reposer. La journée de demain s’annonce longue. Nous multiplierons les tours de garde pour cette nuit.

Il y eu une approbation générale et le commandant redescendit. Killian le vit se diriger vers sa monture, et elle même alla auprès de Taï’Dashar. Au moins il lui était fidèle…

-C’est l’aventure mon grand… juste nous deux… comme nous l’avons toujours fait. Lui dit-elle d’une voix éteinte et morne.

Le cheval renâcla, et elle lui flatta l’encolure affectueusement. Il était tout ce qui lui restait. Absolument tout. Une fois sûre qu’il avait de quoi manger et boire pour la nuit, elle retourna à sa tente. Là, elle observa son « lit ». Dormir… et faire des cauchemars…
Alors elle ressortit, et s’éloigna pour faire un peu de gestuelle Marchombre. Elle ne revint qu’une bonne demi-heure plus tard, quand ils purent manger. Elle prit son bol de ragoût et mangea comme toujours à l’écart.

Même le ragoût lui rappelait la nourriture qu’elle préparait à Nathan. Elle ferma les yeux un instant, s’obligeant à tout garder au plus profond d’elle.
Quand elle les rouvrit, le ragoût n’était qu’un ragoût, et elle mangea en silence. Elle savait qu’elle avait maigrit depuis tout ça mais… qu’importe au fond. Elle n’avait plus que son cheval, et les missions. Personne ne faisait attention à son allure. Elle faisait tout de même une tresse avec ses cheveux noirs, pour qu’ils ne gênent pas lors des combats. Mais c’était tout.

Killian n’était plus celle d’avant… et elle était peu confiante à la réapparition de son ancien elle…

Spoiler:

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Edwin Til' Illan
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28.03.14 17:04
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   Edwin profita du peu de distance qui séparait le campement à proprement parler de la lisière où étaient alignés les chevaux pour profiter d’un semblant de calme, alors que chacun s’affairait autour du feu naissant pour préparer le dîner. Il entreprit de vérifier que la journée de voyage n’avait pas blessé l’étalon en inspectant ses jambes et son dos. Comme à son habitude, l’étalon ne montrait pas le moindre signe de fatigue. Alors qu’il flattait l’encolure de l’équidé tout en se décidant à rejoindre le camp, le Frontalier remarqua qu’il n’avait pas été le seul à se préoccuper de son cheval avant son propre repas : une jeune femme avait rejoint sa monture à quelques dizaines de mètres de lui. Alors qu’il tentait de mettre un visage sur la silhouette qui se dessinait dans la faible lumière de ce début de soirée, la jeune femme se sépara de son cheval - presqu’à regret, lui semblait-il- pour se rapprocher du camp. Tandis qu’elle s’éloignait, il parvint à se remémorer le nom et le visage de la Marchombre. Killian Dell’ Kaïron. La jeune femme lui avait été présentée fugacement alors que la troupe était en phase de préparatifs de l’expédition, et prenait souvent en charge, d’un accord tacite, le poste d’éclaireur. S’il se souvenait de son nom, c’est parce que, bien que la présentation fut succincte et collective, quelque chose l’avait particulièrement frappé chez cette femme. Un regard. Ou plutôt une absence de regard. Le regard morne de ceux qui ont traversé un drame. Le regard froid de ceux qui ont perdu quelqu’un.  

    Quelque peu perplexe, le maître d’armes se rapprocha du camp, remarquant que la Marchombre s’en éloignait. Sans lui laisser le temps de s’interroger sur les raisons de ce profond malaise, un autre Marchombre vint le tenir au courant de la situation des environs. Tout semblait calme. Pas l’ombre d’un mercenaire aux alentours. Edwin le remercia et rejoignit sa tente afin de se reposer rapidement, au vu de la courte nuit qui l’attendait. Il était en effet incapable de dormir profondément la veille d’une journée aussi cruciale et avait prévu de prendre à son compte plusieurs tours de garde, comme à son habitude.


*


    « A TAAAAAAAAAAAAAAAAAABLE ! ».

    Le Frontalier ouvrit les yeux tandis que le cri, tel un écho, se répétait d’une bouche à l’autre. Son ventre le rappela à l’ordre quand il prit conscience que l’odeur de ragoût se propageait jusque dans sa tente. Il attendit encore quelques minutes pour ne pas devoir affronter une mêlée de Frontaliers affamés sur la courte distance qui le séparait de son bol, observant les ombres fantastiques que le feu projetait désormais sur la toile de sa tente.

    Alors qu’il se dirigeait vers les marmites, son regard capta presque immédiatement la silhouette à demi prostrée de la Marchombre. Edwin chercha autour de lui  un Marchombre susceptible de le renseigner sur la jeune femme mais tous mangeaient à bonne distance du feu, aux abords du camp, seuls ou par petits groupes. De toute façon, il savait que les Marchombres n’appréciaient pas particulièrement ce qu’ils pouvaient interpréter comme de la curiosité déplacée. Certes, mais il n’avait pas devant lui une personne simplement peinée. Se reprochant intérieurement de rester planté au beau milieu du camp, un bol de ragoût à la main, le Frontalier se décida à la rejoindre. Laissant la chaleur bienveillante du feu derrière lui, il se présenta devant elle, ni trop près, ni trop loin, de sorte qu’elle puisse l’entendre sans qu’il n’ait à élever la voix, mais pour qu’il n’ait pas non plus l’air d’envahir son espace.

    Se traitant mentalement d’idiot de ne pas avoir préparé ce par quoi il allait commencer, et étant pleinement conscient qu’il était bien plus à l’aise avec son sabre qu’avec les mots, le maître d’armes se hasarda :

    - Prête pour demain ?

    Comme à chaque fois qu’il était mal à l’aise, il passa une main sur sa nuque, geste anodin pour qui ne le connaissait pas, tout en guettant la réaction de la jeune femme, son bol de ragoût fumant, duquel dépassait le manche de sa cuillère, dans l’autre.
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Killian Delkaïron
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28.03.14 17:37

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Parmi les ruines


«Oublier le passé. Coûte que coûte. »

feat Edwin Til’Illan

Tout ce qu’elle faisait était manger, bloquant ses sombres pensées, éloignant les images. Elle les verrait assez une fois assoupie. Elle avait envie de jeter son bol le plus loin possible, de le fracasser, d’y transférer toute sa peine et sa douleur. Elle avait envie de désigner une personne quelconque comme étant le responsable de ses maux, et de le défigurer. Mais c’était indigne de son rang. Indigne d’elle.

Elle voulait faire taire les conversations, les rares rires que pouvaient échanger deux Frontaliers pour se détendre avant une bataille cruciale, et s’enfermer dans le silence hurlant de sa douleur. Elle avalait une autre cuillerée de ragoût quand elle sentit plus qu’elle n’entendit Edwin Til’Illan approchant. Oui, le Rentaï lui avait greffé un odorat si développé et parfait qu’elle sentait les gens à leur odeur. En plus, Edwin était discret ; pas une branche n’avait cassé sous ses pas, pas plus qu’une feuille n’avait crissée.
Killian leva juste assez la tête pour le voir, ni trop loin, ni trop prêt d’elle. Elle le sentit mal à l’aise, et se demanda pourquoi il venait la voir s’il n’était pas assuré. Mais elle ne dit rien.

 - Prête pour demain ?

Il passa sa main sur sa nuque et elle regarda le fond de son bol avant de se relever. Il était plus grand qu’elle, mais pas de beaucoup, fort heureusement.

-Je suis toujours prête. Répondit-il d’un ton morne, neutre, le regardant.

Et maintenant ? Elle n’avait rien à lui dire. Ils ne se connaissaient pas. Les Frontaliers commençaient déjà à se diriger vers leur tente, ainsi que la plupart des Marchombres.

-Je vais aller prendre le premier tour de garde. Pardon.

Et elle s’éloigna sans plus de cérémonie. Oui, elle était distante et un peu froide. Mais elle n’y pouvait rien. Les morts ne sont pas chaleureux ni amicaux.

Elle posa son bol là où il fallait, et se posta près d’un feu, observant les flammes comme si elles pouvaient l’envoûter.

Et à force de les observer, la nuit s’installant rapidement autour d’elle, Killian se prit à voir apparaître des images. Des scènes. Des visages.
D’abord vint Ethan, son premier. Celui a qui elle avait donné sa première fois. Celui qui était mort dans un incendie causé par les Mercenaires. Le père de Nathan. Celui-ci ne tarda pas, joli bébé dans les bras de sa mère, riant et gigotant. Très vite, la scène s’agrandit pour laisser apparaître Kerïm qui les enlaçait amoureusement. Killian serrait les mâchoires et jeta un morceau de bois dans le feu, chassant les images, brisant le rêve, les illusions, détruisant son bonheur éteint.

Regardant autour d’elle, elle constata que les Frontaliers étaient tous dans leur tente, et seuls de rares Marchombres vagabondaient. Ah non. Edwin était là-bas lui aussi. En tant que chef, il n’arrivait sûrement pas à dormir, trop inquiet pour ce qui se tramait. Même s’il avait déjà affronté toutes sortes de dangers, il n’en restait pas moins un homme avec ses doutes et ses inquiétudes…

Elle détourna le regard quand elle perçut qu’il la regardait, et se concentra sur les environs à surveiller.

En fait, elle ravalait ses larmes. Ne pas pleurer. Oh non, pas devant les Frontaliers, pas devant ses pairs, et encore moins devant Edwin. Oh que non. Elle se disait que si elle sortait vivante de cette mission, elle irait passer quelques temps dans la confrérie de Rêveurs où se trouvait Roxane. Elle avait toujours de bons conseils même si Killian doutait se relever un jour. Et si elle le faisait par miracle, elle ne serait plus exactement la même.

 « Je ne t’abandonnerais pas… nous serons ensemble… »

Elle serra les poings et jeta un bout de bois. Kerïm l’avait abandonnée. Il l’avait laissée seule. Elle comprenait ses raisons mais n’arrivait pas à digérer. Alors elle priait pour ne pas le croiser une fois sur les routes. Mais détrompez-vous, Kerïm n’était pas un mauvais bougre. Il était doux, gentil, attentionné, romantique et délicat… mais il aimait aussi la liberté et élever ses chevaux pour le spectacle. Tout comme elle voulait être libre.

Killian soupira. Elle ignorait comment allait se dérouler le lendemain. Ce qui les attendait. Si les Mercenaires les avaient piégés ou s’ils se croyaient à l’abri. Il fallait s’attendre à tout, avec eux…

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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30.03.14 11:08
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     Une moue dubitative se peignit sur les traits du maître d’armes alors que la Marchombre s’éloignait dans son dos. Sans se formaliser de son ton froid voire presque acerbe, il rejoignit ses hommes pour manger rapidement son dîner, ne prenant pas part aux discussions, le regard projeté sur le feu et sur ce qui l’attendait le lendemain. Les mouvements vifs d’un Frontalier réalimentant le feu qui s’amenuisait le tirèrent de ses pensées, et il se leva promptement pour aller assumer sa garde, aux abords du camp. Tout semblait calme, bien que l’obscurité rendît difficile de discerner quoi que ce soit dans le paysage.

     L’obscurité, domaine d’action favori des Mercenaires. Le souvenir de l’expédition du Rentaï s’imposa de lui-même à sa conscience. C’est bien cette obscurité qui avait failli le tuer, avant que Salim et sa greffe n’interviennent. Edwin s’ébroua pour chasser les souvenirs qui menaçaient de déjouer sa concentration. Les bras croisés sur sa poitrine, il tenait de moins en moins en place au fur et à mesure que les heures s’écoulaient.

     Le Frontalier balaya le camp du regard, s’arrêta lorsqu’il rencontra celui de la Killian, devant le feu. Celle-ci détourna immédiatement les yeux. Les questions se bousculaient dans sa tête alors que ses signaux contradictoires de détresse et de maîtrise de soi se multipliaient. Edwin décida d’attendre encore quelques temps avant de proposer à la Marchombre d’aller se reposer, parfaitement conscient que son état d’esprit l’empêchait, quoiqu’elle en dise, de surveiller quoi que ce soit.

     Bien que ses yeux se soient habitués à l’obscurité, il ne distinguait pas nettement les formes du paysage, aussi se reposait-il essentiellement sur son ouïe pour monter la garde. Un craquement plus fort que le crépitement du feu le fit sursauter. La main sur la poignée de son sabre, qu’il ne dégaina pourtant pas, il pivota sur lui-même en observant minutieusement les alentours.  C’est alors qu’il comprit d’où venait le bruit. La Marchombre jetait rageusement des morceaux de bois dans le feu. Soupirant alors qu’il lâchait la poignée de son sabre, il rejoignit le centre du camp en quelques enjambées rapides. Sur le chemin, il enjoignit quelques uns des Marchombres qui veillaient à aller se reposer avant de réveiller certains Frontaliers pour que ceux-ci prennent leur tour de garde. Il revint ensuite au centre du campement et s’adressa à la jeune femme.

- La relève est assurée, vous devriez aller vous reposer.


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30.03.14 11:30

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«Oublier le passé. Coûte que coûte. »

feat Edwin Til’Illan

Assise près du feu, Killian maugréait ses sombres pensées, tout de même attentive à son environnement. Elle s’en voudrait de manquer à sa tâche et causer d’autres pertes. Elle voyait les Marchombres partir se reposer alors que les Frontaliers prenaient la relève, et quand elle sentit Edwin s’approcher, elle retint un soupir.

- La relève est assurée, vous devriez aller vous reposer.

Elle leva la tête pour le regarder, les flammes créant un jeu d’ombre et lumière et rendant l’homme assez terrifiant. Elle se leva donc, et lui dit :

-Bien.

Et sans plus de cérémonie elle retourna à sa tente où elle se coucha. Le sommeil la prit vite étonnamment, mais les cauchemars suivirent également.

« Il n’y a rien que nous puissions faire… il est condamné… »

« C’est fini, Killian. Je retourne auprès de ma sœur et de mon spectacle. »

« C’est une maladie rare mais mortelle… nous sommes navrés… »

« Qu’ais-je fais pour mériter ça ? Pourquoi me prendre ceux que j’aime ? Pourquoi m’éloigner de la lumière ?

Tout tournait en boucle, et elle se réveilla en sursaut alors que l’aube naissait à peine. Assise sur sa couverture, Killian se passa une main sur le visage. Les yeux clos, elle inspira et expira profondément, appelant à elle la sagesse de la Voie et l’Harmonie.

Respiration profonde,
Cœur qui s’apaise,
Âme détendue.

Hurlements.

-Nathan ! murmura-t-elle.

Ses pleurs… ils avaient été déchirants… son petit cœur avait hurlé avec lui…jusqu’à ce qu’il fournisse son dernier battement… jusqu’à ce que cette petite main relâche la pression sur le doigt de sa mère… jusqu’à ce que ces magnifiques yeux se referment définitivement…

Des larmes roulèrent sur ses joues sans qu’elle ne les contrôle. Elle devait se calmer. Chaque matin c’était pareil. Mais aujourd’hui, elle ne pouvait pas juste rester là. Aujourd’hui, elle allait se battre. Alors elle essuya les quelques larmes d’un revers de main, arrangea sa crinière, et se leva, respirant un grand coup et sortant de sa tente. Les Frontaliers étaient déjà sur le qui-vive, ainsi que les Marchombres. Elle alla vers le point d’eau, et se mouilla la figure pour se réveiller et chasser la rougeur de ses yeux. Ensuite, elle donna de quoi manger et boire à Taï’Dashar, avant de faire de même pour elle.

Ce n’est qu’ensuite qu’ils déplièrent le camp pour se remettre en route.

Montée sur son bel étalon noir ébène, Killian partait en éclaireur comme à son habitude. Rester au milieu des Frontaliers et même Marchombres l’insupportait. Ce n’était pas leur faute, c’était juste elle qui ne voulait plus créer de lien avec les hommes.

Le paysage défilait, paisible, alors que les prémisses des ruines d’Al’Poll apparaissaient à l’horizon. Killian se fit plus attentive encore, et même son cheval ralentit l’allure pour être plus silencieux. Elle humait l’air, un peu comme un animal, à la recherche de l’odeur d’un Mercenaire transportée par le vent, son plus fidèle allié.

Tout était trop calme à son goût. Alors elle fit demi-tour et rejoignit la petite armée, se postant près d’Edwin pour lui adresser la parole de son propre chef pour la première fois.

-Tout est calme vers les ruines. Trop calme. Il faut se tenir prêt à toute éventualité, surtout s’ils ont des Mentaïs avec eux. Ils peuvent très bien tendre une embuscade, les ruines sont parfaites pour ça.

C’était bien plus que tout ce qu’elle avait dit depuis quelques mois, il devrait être ravi. Elle resta à sa hauteur, attendant ses ordres. Et qu’il se dépêche parce que rester avec les hommes lui déplaisait quelques peu…

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03.04.14 17:23
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     Quelque peu soulagé de voir que la Marchombre allait se reposer – si tant est qu’elle le puisse – à la veille d’une journée qui nécessiterait une attention absolue, Edwin demanda à un Frontalier de le réveiller avant que le soleil n’entame son ascension dans le ciel. Il s’allongea dans sa tente tandis que la nuit était déjà noire, impénétrable, depuis plusieurs heures. Il ne restait qu’une heure ou deux avant que les premières lueurs de l’aube ne paraissent. Bien qu’il eût pris cette précaution, le maître d’armes n’eut besoin de personne pour se réveiller seul. Lorsqu’il sortit de sa tente, le calme et la douce torpeur régnait encore sur le campement, alors que le ciel se teintait de rose pour une nouvelle journée. Edwin salua quelques Frontaliers et Marchombres qu’il croisait et alla réveiller les cuisiniers avant de s’éloigner un peu du camp, profitant d’une dernière bouffée de solitude, comme il aimait le faire avant une journée aussi importante.


*


     A son retour, le campement était en ébullition. Le petit-déjeuner, le rangement des tentes, le chargement des charriots, le harnachement des chevaux, tout se déroula en très peu de temps, tant les hommes et les femmes étaient rôdés par l’habitude depuis le début de l’expédition. Le soleil n’était pas très haut dans le ciel quand Edwin se hissa souplement sur son étalon pommelé. Chacun reprit sa place dans le convoi, les charriots et les auxiliaires de camp au centre de la formation, le Frontalier en tête, des Marchombres éclaireurs  assurant l’avancée de la troupe.

     De plus en plus tendu à mesure que les kilomètres et les heures s’égrenaient, même s’il n’en montrait rien, Edwin guettait le retour d’un éclaireur tout en surveillant d’un regard circulaire le moindre détail du paysage qui défilait à mesure que son cheval marquait la terre de ses sabots. Une silhouettait s’approchait d’eux au galop. Le maître d’armes se mit en équilibre sur ses étriers, la main en visière pour protéger sa vue du soleil qui se faisait de plus en plus prégnant, et reconnut Killian. Il l’écouta rendre compte de ce qu’elle avait vu et pressenti sans lui accorder un regard, trop occupé à surveiller les alentours.

     - Tout est calme vers les ruines. Trop calme. Il faut se tenir prêt à toute éventualité, surtout s’ils ont des Mentaïs avec eux. Ils peuvent très bien tendre une embuscade, les ruines sont parfaites pour ça.

     Il se contenta de hocher la tête. Il réfléchit rapidement ; si les mercenaires venaient à s’embusquer, la découverte d’un éclaireur trahirait non seulement leur arrivée mais conduirait à une mission-suicide pour lui.

     - On arrête l’éclairage.

     Edwin émit un sifflement bref et plusieurs Frontaliers vinrent se ranger à ses côtés. Le but approchait. Les chevaux le sentirent puisque certains commencèrent à piaffer. Les premières ruines se dessinèrent au loin. Le Frontalier plissa les yeux pour tenter de déceler la moindre présence humaine. Mais les abords de la ville étaient aussi déserts que dans sa réputation.

     Edwin leva le bras, signe de l’immobilisation générale. En quelques ordres brefs, les charriots et les auxiliaires se rangèrent sur le côté, accompagnés de quelques hommes des Marches du Nord et de quelques Marchombres. L’armée silencieuse n’avait plus qu’à progresser jusqu’à la ville.

     Une tension croissante anima les rangs à mesure que la distance du cœur de la ville se réduisait. Toujours aucune marque de vie. Edwin détestait cette situation. Avancer comme dans la plus parfaite pénombre, des adversaires absents mais pourtant tout proches… Le sifflement d’une volée de flèches fendit l’air.

     - ARCHERS !

     En même temps qu’il avertissait la troupe, il serra les jambes et prit le galop, se portant à la rencontre des tireurs embusqués, n’ayant aucun abri valable puisqu’il était à cheval, se plaquant sur l’encolure de l’étalon lorsque les flèches sifflaient.

     Il dépassa un premier groupe d’embusqués à sa gauche. L’acier chuinta, la tête d’un archer touchait à peine le sol que le Frontalier avait fait demi-tour. Descendant de cheval au galop, roulant pour éviter les tirs fébriles que tentaient de lui asséner les deux archers restants malgré sa rapidité, il se rétablit sur ses deux jambes avant qu’ils n’aient pu changer d’armes. Trop proche d’eux pour que leurs arcs puissent leur être d’une quelconque utilité. Les corps s’affaissèrent dans un bruit sourd, déjà Edwin se remettait en quête d’autres archers embusqués.



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Killian Delkaïron
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03.04.14 18:50

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] 549949rosesang
Parmi les ruines


«Se battre pour oublier. »

feat Edwin Til’Illan

  - On arrête l’éclairage.

Killian acquiesça, et les Frontaliers se rangèrent près de leur chef à son sifflement. La jeune femme, pour une fois, ne pensait pas à sa douleur. Elle était focalisée sur l’environnement et les ruines qui approchaient petit à petit, rendant les chevaux nerveux, même Taï’Dashar, pourtant habitué à ce genre de situation. Elle ne sentait absolument aucune odeur humaine, et cela l’étonnait. Les Mercenaires ne pouvaient cacher l’odeur de leur corps… et Killian comme les autres savaient qu’ils étaient dissimulés là-bas.

La ville suffisamment proche, Edwin, d’un mouvement de bras, fit stopper tout le convoi, laissant les cuisiniers, les chariots et les aides de camp de côté, protégés par des Frontaliers et quelques Marchombres, pendant que le reste se dirigeait vers le cœur du cyclone : Al’Poll.

Les ruines les entouraient à présent, sombres, mystérieuses, et conférant à l’armée une tension affreuse. Killian sentait ses poils se hérisser, et sentait que quelque chose clochait.

Elle eut sa confirmation lorsqu’elle entendit le sifflement des flèches. Elle était déjà descendue de son étalon qu’Edwin criait. D’une claque, elle fit partir Taï’Dashar. Le perdre était inconcevable pour elle. Dégainant ses dagues, elle sentit la présence d’hommes juste en face d’elle. Elle s’y dirigea donc, contournant les lieux, laissant les autres se disperser. Elle les prit par surprise, les égorgeant sans plus de cérémonie.
Mais deux qui tombaient équivalait à quatre qui apparaissait.

Les bruits d’affrontements étaient à présent nettement perceptibles et emplissaient l’air. Killian avait face à elle trois Mercenaires, dont un Mentaï. Elle les reconnaissait, sans savoir l’expliquer. Peut-être parce que la vilaine cicatrice de sa poitrine la démangeait. Cette cicatrice due à une Mentaï, qui lui avait perforé le buste, la laissant quasiment morte dans la plaine. Kerïm l’avait sauvée de justesse, la ramenant auprès de leur amie Rêveuse qui avait, ce jour-là, accomplit un miracle. Elle vit le sourire carnassier du Dessinateur, juste avant que ses hommes ne se jettent sur elle.
D’un mouvement souple, elle les évita, feinta, retourna l’un contre l’autre, les laissant s’embrocher. Deux sur trois étaient morts, et ils n’avaient pas eu le temps de respirer.

Le dernier fut plus lent, analysant l’adversaire face à lui. Bien. Elle jouait avec ses dagues, et lui avait son épée.

-Tu crois me faire peur avec tes cure-dents ? Ricana-t-il

-Ce qui est petit est teigneux.

Cela le désarçonna un peu, mais pas suffisamment. Ils se lancèrent donc à l’assaut l’un de l’autre, et le combat débuta. Killian se battait avec rage, sa douleur se transmettant dans son bras, et dans sa lame. C’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour évacuer. En parler était quasiment impossible et… personne ne … enfin… elle ne voulait pas embêter le monde, surtout maintenant qu’elle s’était elle-même mise à l’écart. Elle savait aussi que le Mercenaire n’était pas responsable de la mort de Nathan, ni qu’il lui serait rendu, mais elle se vengeait… c’était tout.

Le Mercenaire avait apparemment sous-estimé son adversaire, commençant à reculer, à faire des erreurs, et à paniquer. Killian l’avait égratigné déjà, mais rien de bien grave. Lui, ne l’avait ne serait-ce qu’effleurée.

Elle savait qu’elle allait l’avoir, jusqu’à ce que le Mentaï se décide à agir. Alors qu’elle allait désarmer puis tuer l’homme, ses lames se transformèrent en simples branches d’arbres.  Elle eut un instant de flottement, d’incompréhension, et évita in extremis la lame adverse, courbant le corps quasiment à quatre-vingt dix degrés en arrière.

Killian n’avait pas besoin d’armes pour se défendre. Elle était une arme. Mais la lutte était inégale et ça, le Mentaï le savait et en jouissait. Elle devait se charger de lui en premier. Elle évita un autre coup, et dans le même temps, attrapa un couteau dans sa botte. En se relevant, elle le lança à vive allure sur le Mentaï, qui le fit fondre en un nuage de fumée d’un simple claquement de doigt.

Elle réfléchissait à toute allure, n’entendait plus l’affrontement des autres, ne savait pas s’ils gagnaient ou perdaient. Le Mercenaire se précipita sur elle, et dans un mouvement de réflexe incroyable, elle parvint à attraper son poignet, à tourner avec lui comme dans une danse, lui arrachant son épée, et la lui plantant dans la poitrine. Il était déjà mort qu’il s’écroulait au sol, une expression de surprise peinte sur son visage.

-Tu te bats vraiment bien, je dois l’admettre. Siffla le Mentaï.

Killian ne répondit pas, essoufflée. Elle tenait l’épée ensanglantée pointée sur lui.

-Tu comptes me tuer ? Laisse-moi rire !

Il se croyait invincible, comme tous ceux de son espèce. Alors Killian tenta le tout pour le tout et se jeta sur lui. Le prendre par surprise, le tuer. Elle échoua. Il força sa volonté sur elle et l’arme pivota entre les mains de la Marchombre sans qu’elle ne les contrôle. Et elle était toujours lancée, ralentissant lentement pour tenter de maîtriser son propre corps. Elle crispait les mâchoires, voulait éviter de s’embrocher elle-même…

-Dis au revoir, Marchombre !

D’un geste, il brisa la force de Killian, et l’épée s’enfonça dans son flanc gauche, lui coupant le souffle.  Le Mentaï s’en alla en riant, sans doute pour trouver d’autres hommes à tuer. Elle lâcha la garde de l’épée, tombant à genoux. Elle avait mal.

-Nathan… attends-moi… Souffla-t-elle, une larme roulant sur sa joue.

Elle allait le rejoindre… ils vivraient heureux, ensemble, là-haut. Rien ne l’attendait ici bas. Si Roxane l’apprenait, on lui dira juste qu’elle était morte en mission. Elle serait triste, mais s’en remettrait. Et Taï’Dashar ? Qui s’occuperait de lui ? Qui veillerait sur lui ? Elle ne voulait pas qu’il la quitte, mais c’était elle qui le faisait….

Elle s’écroula sur le dos, les jambes pliées sous elle, l’épée toujours dans le flanc. Elle n’osait pas la sortir de peur d’aggraver sa situation. Se battre pour vivre ou non ? Pour Taï’Dashar ? En fait, elle ne savait pas. Elle ne savait plus rien.

Si ce n’est qu’elle avait mal, et froid…

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Edwin Til' Illan
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08.04.14 23:19
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     Après avoir liquidé un autre groupe de simples archers embusqués, Edwin jaugea rapidement la situation d’un coup d’œil circulaire sur le champ de bataille. La mêlée était confuse, les mercenaires bien plus nombreux que ce qu’ils avaient pu penser. Peut-être même trop nombreux. Le maître d’armes était incapable de distinguer si les corps qui s’amoncelaient appartenaient à ses hommes ou aux ennemis. Il n’en avait surtout pas le temps. Un groupe d’homme se rua vers lui, sans savoir que leur plus infime possibilité de réussite reposait sur l’effet de surprise. Simples combattants qui l’attaquaient avec plus de véhémence que de précision, il s’en débarrassa au prix de simples égratignures. A nouveau, Edwin reporta son attention sur le champ de bataille pour tenter de déceler un combat dans lequel il devait intervenir pour ne pas perdre trop d’hommes, mais malheureusement les possibilités se multipliaient. Un mouvement attira son attention à sa gauche. Killian était là, aux prises avec un mercenaire. Non, pas n’importe quel mercenaire. Mentaï. La Marchombre prenait des risques inconsidérés pour échapper aux assauts du dessinateur renégat, et des branches avaient remplacé ses armes... Apercevant un deuxième Mentaï à ses côtés, Edwin se rua en avant…

      Se plaqua au sol pour éviter la lame qui sifflait dans son dos, et se redressa en pivotant.

     Quatre, non cinq hommes en noir attaquèrent, dans un ensemble parfait. Edwin s’immisça dans le peu d’espace que laissaient deux lames, en repoussa une du pied, grimaça lorsqu’une autre se ficha dans sa cuisse, et tua le propriétaire de la cinquième. Il resta sur la défensive le temps de trouver la faille dans les attaques de ses adversaires. S’ils étaient en supériorité numérique, il leur manquait la véritable qualité du guerrier : le temps. Le Frontalier était dans le temps. C’est ce que ne purent réaliser deux hommes qui s’écroulèrent dans un même mouvement. C’est ce que commençaient à comprendre les deux mercenaires restants. Sa lame se ficha dans le ventre d’un troisième, et il se tourna vivement pour en finir dans un même geste avec le dernier.

      S’écroula.
     Les pieds liés.

      Etouffant un juron, le maître d’armes vit un autre mercenaire s’approcher des corps qui l’entouraient. Mentaï. Edwin se rétablit tant bien que mal avant que celui-ci ne soit trop proche de lui, achevant par la même occasion le mercenaire restant, qui avait mis trop de temps à réagir à la chute brutale de son adversaire. La chaîne qui lui liait les pieds était serrée et entravait à la fois ses mouvements, sa garde et son équilibre. Un piège mortel, surtout si le Mentaï était un escrimeur accompli. La lame qui laissa une traînée sanglante sur son flanc malgré sa réactivité lui offrit une ébauche de réponse. Le maître d’armes raffermit sa prise sur son sabre tout en observant la posture de son adversaire, son seul moyen d’éviter ses attaques, ainsi entravé, était de les prévoir, et d’y répondre avant qu’elles ne l’atteignent. Il se baissa vivement pour éviter un coup qui l’eût décapité, et répliqua sans attendre, de façon à ce que son sabre entaille profondément le bras qui tenait la lame du mercenaire. Mais l’arme censée s’abattre sur le pli du coude du Mentaï tomba en poussière avant l’impact.

     Un rictus tordit les lèvres du Mentaï en un simulacre de sourire railleur. Ce rictus rappela au Frontalier la situation de Killian, dans laquelle il devait intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Il était peut-être même déjà trop tard. Peut-être que son adversaire se trouvait face à lui en ce moment-même. Il avait donc peut-être pris le dessus. Il l’avait donc peut-être tuée.

     La détermination remplaça la concentration dans ses yeux gris. Il évita deux attaques rapides du Mentaï. Le maître d’armes commençait à s’habituer à ce handicap, et quoique désarmé, la lame de son adversaire n’imprimait plus de traînées sanglantes sur lui. Il attaqua, à mains nues. Ses assauts, d’abord dérisoires, se multiplièrent et se firent de plus en plus puissants. Implacables. Agir vite, sans répit, pour que le Mentaï ne puisse dessiner. Edwin feinta, plia son adversaire en deux d’un coup de poing à l’estomac, le désarma, l’acheva en projetant toute sa violence dans un coup de coude à la gorge. Les chaines disparurent tandis que son sabre réapparut au sol. Ne prêtant pas attention à ses blessures, dont quelques unes auraient mérité d’être recousues, il ramassa sa lame et se précipita à l’endroit où il avait aperçu Killian, quelques minutes seulement plus tôt, qui semblaient avoir été une éternité.
     
     Elle bataillait encore, et avait apparemment réussi à tuer un premier Mentaï. Le soulagement qui commençait à peine à s’échapper du souffle du Frontalier s’annihila. Il écarquilla les yeux en voyant la marchombre se suicider sous les yeux - et la volonté - du Mentaï. Son regard se porta tour à tour sur la jeune femme qui s’affaissait et sur son assassin qui s’éloignait, presque tranquillement.

     La lame d’une dague vint se ficher à l’endroit même où le Mentaï s’apprêtait à poser son pied. Alors qu’il se retournait, Edwin attaquait déjà. Il ne pouvait s’occuper de Killian tant que le champ de bataille ne leur était pas acquis, et empêcherait ainsi le dessinateur de tenter de la tuer une deuxième fois s’il parvenait à la secourir. Aussi avait-il délesté le corps d’un mercenaire de son arme pour envoyer à ce fils de Raï un message. Une promesse. Souriant à l’audace de l’imbécile qui avait osé le défier, le Mentaï para les premiers coups du Frontalier. Il allait faire comme avec la petite marchombre, imposer sa volonté. Vaincre l’autre de la façon la plus violente et la plus jouissive possible.

     Les deux adversaires rompirent le premier assaut, de manière à analyser l’autre. Le bruit des combats s’était quelque peu atténué depuis quelques minutes, de nombreux combattants étant tombés. Bien trop sûr de lui, le mercenaire attaqua mentalement sans avoir pris la peine de sonder le regard de son adversaire avant de tenter de s’emparer de sa volonté. Car le regard gris acier du maître d’armes ne reflétait rien d’autre qu’une concentration et une détermination pures. Dès la première tentative, le Mentaï s’était heurté à un mur. En revanche, le sabre du Frontalier ne rencontra aucun obstacle avant de plonger jusqu’à la garde dans l’abdomen de son adversaire. Edwin essuya sa lame rapidement sur la tunique du mercenaire et le laissa mourir sans lui prêter la moindre attention, tout comme il avait fait avec Killian. Ignorant sa blessure à la cuisse qui irradiait dans sa jambe, il courut vers la marchombre. Elle était pâle. Trop pâle.

     - Killian ! Killian !

     Elle respirait encore. Le maître d’armes examina la lame, trop profondément enfoncée pour qu’il puisse la retirer sans que la jeune femme se vide de son sang. Il arracha les morceaux les plus propres des tuniques des mercenaires qu’elle avait exécutés pour tenter de stabiliser la lame et d’arrêter l’hémorragie. Regardant autour de lui pour voir si quelqu’un pouvait lui venir en aide, il jura quand il comprit qu’il était seul. Désespérément seul. Les combats subsistants s’étaient éloignés.

     Edwin porta ses doigts à sa bouche et émit un long sifflement. L’étalon gris galopait dans sa direction quelques secondes plus tard. Il devait l’amener aux quelques rêveurs qu’ils avaient laissés avec les cuisiniers et les autres accompagnants avant l’entrée de la ville.

     - Allez, accroche-toi, on est bientôt sortis d’ici.

     Edwin la souleva le plus délicatement possible, prenant garde à ne pas remuer la lame, qui ne ressortait heureusement pas dans son dos. Il prit alors conscience de son extrême légèreté et de son visage, bien que sûrement fin d’ordinaire, aminci. Il se hissa tant bien que mal à cheval tout en la tenant de son bras droit, avant de la tenir fermement, guidant son cheval avec les jambes. Il entreprit de retraverser la ville, espérant que les mercenaires étaient tous occupés derrière lui.

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Killian Delkaïron
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09.04.14 16:18

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Parmi les ruines


«Se battre pour oublier. »

feat Edwin Til’Illan

Elle avait l'impression d'être revenue dans le passé. Elle se revoyait, couchée dans les feuilles et le sable, la poitrine perforée, attendant vainement du secours. Elle se souvenait de tout ce qui avait suivit. Kerïm... Roxane... les soins, le mois d'inconscience... à présent, couchée au sol, une épée dépassant du flanc, Killian savait que ça ne se passerait pas ainsi. Et d'un côté, c'était tant mieux. Finit les souffrances... finit la dépression... elle retrouverait son fils et ils poursuivraient leur route tous les deux, en haut. Elle ne manquerait à personne... sauf Roxane sans doute.

Les bruits autour d'elle étaient flous, indistincts. Elle ne savait pas pourquoi elle tentait de se concentrer sur son environnement alors qu'il était si simple de se laisser aller dans les bras de la mort. Elle avait du mal à respirer, et la douleur se propageait dans son corps. Les bruits de lutte se firent plus proche, des corps s'affaissaient.
Ses sens étaient troublés, elle avait l'impression que tout était amplifié, elle respirait profondément et avec douleur.

« Pourquoi résister ? Je vais rejoindre Nathan... » Pensa-t-elle.

Des pas. Précipités.

-Killian ! Killian!

Kerïm ? Non... il était partit. Cette voix était plus grave. Pourtant, Kerïm l'avait appelée de la même façon en la retrouvant après son affrontement dans les plaines...
Une présence se faisait ressentir près d'elle. Elle sentit qu'on appuyait autour de la plaie pour éponger le sang. Elle focalisa ses yeux sur l'homme. Edwin. Que faisait-il ? Pourquoi s'occupait-il d'elle alors qu'il avait tant d'hommes à protéger ? Elle allait mourir...qu'il sauve ceux qui avaient une chance...en plus, on ne pouvait pas dire qu'elle avait été très amicale avec lui durant le trajet... tout comme elle n'avait pas été amicale avec quiconque depuis la disparition de son fils.

Killian grimaça quand il siffla, le son étant horriblement aigu dans ses tympans. Les combats avaient-ils cessés ? Elle n'entendait plus d'affrontement. Il n'y avait qu'elle, Edwin, et le cheval qui galopait vers eux. Mais ce n'était pas Taï'Dashar. Sentait-il que sa cavalière souffrait ? Elle l'ignorait.

- Allez, accroche-toi, on est bientôt sortis d'ici.

La voix d'Edwin portait la confiance, la promesse de soins. Il parlait comme Kerïm... il la soulevait comme lui l'avait fait. Il grimpa difficilement sur sa selle, la maintenant de son bras, tout comme Kerïm...non... les hommes... elle se les interdisaient... elle les évitait... elle... n'était plus désirable et allait mourir...

Les cahots causés par les pas de l'étalon appuyaient sur la plaie, mais Killian avait les yeux légèrement ouverts, voyant le ciel bleu, et une partie du visage d'Edwin. Il était blessé... elle le sentait... sa main touchait sa cuisse, et celle-ci saignait. Elle grimaça et toussa, crachant légèrement du sang, avant de parler avec peine :

-Soignez-vous... je ne... suis pas importante... laissez-moi... mourir...

Elle n'arrivait pas à dire qu'elle voulait être enterrée près de son fils. Elle n'arrivait pas à donner le lieu. Edwin ne semblait pas d'accord avec ses propos, et le cheval continuait de se rapprocher des gens restés en-dehors de la ville, parmi lesquels se trouvaient des Rêveurs.

Par chance, rien ne vint leur barrer la route, ou alors elle n'en eut pas conscience. Combien d'hommes avaient-ils perdus dans cette attaque ? Combien de guerriers, de Marchombres avaient péris ? Trop...Mais les Mercenaires comptaient plus de pertes. Parce qu'un Frontalier ou un Marchombre ne mourrait pas sans emporter une bonne dizaine d'ennemis dans son sillage, voire plus.

Quand Edwin se stoppa et descendit, elle eut l'impression qu'il tombait. L'épée bougeait en elle et Killian se disait qu'elle n'allait pas tarder à perforer un organe et la tuer d'un coup. Elle savait que c'était parce que sa cuisse lui faisait mal et qu'il avait un mauvais appui, même si elle ne pesait pas spécialement lourd depuis qu'elle mangeait si peu.

Elle entendit des voix, on entra dans une tente, on l'allongea. On arracha l'épée d'un coup sec et elle cria, sentant ses maigres forces la quitter précipitamment tandis que les Rêveurs posaient déjà leurs mains sur elle pour la soigner.

Edwin était-il aussi là pour qu'on le soigne ? Il avait intérêt. Mais là... elle ne put supporter la douleur plus longtemps et sombra dans l'inconscience. Elle délira même, à cause de la fièvre liée aux soins, et prononça sans cesse les prénoms de Kerïm et Nathan. Il ne restait plus qu'à espérer que personne n'ait entendu, surtout pas Edwin... (héhé je te laisse des marges XD)

Ce n'est que bien plus tard qu'elle se réveilla, avec peine aussi. Son corps était lourd, faible, rien que le fait d'ouvrir une paupière lui semblait impossible.
Elle frissonna et se força à ouvrir complètement les yeux. Elle vit la toile de la tente au-dessus d'elle. Il n'y avait aucun bruit autour. Elle voulut se redresser, la douleur qui naquit et se propagea l'obligea à rester allongée.
Elle reprit son souffle et releva uniquement la tête. Ses bras soulevèrent la couverture avec leurs maigres forces, et elle vit un bandage rougit entourer sa taille. Elle n'était qu'en soutien-gorge, et la cicatrice de sa poitrine était nettement visible. Elle déglutit, et pria pour que personne ne l'aie vue ainsi. Ils allaient poser des questions. Elle ne voulait pas. Qu'ils la laissent... ils devaient s'occuper des autres blessés...

Killian ne voulait pas qu'on la prenne en pitié... tout le monde avait connu des souffrances, et tous s'étaient relevés. Mais elle, elle avait trop souffert, trop, trop vite. Elle ne pouvait plus se relever. Il n'y avait plus rien dans sa vie. Juste Taï'Dashar, la route, les combats. Selon elle, on ne pouvait plus l'aimer. On ne pouvait plus vouloir être tendre avec elle. Elle portait la poisse. Les hommes qu'elle approchaient mourraient ou partaient. Alors elle les protégeaient eux comme elle en se renfermant et se montrant glaciale et distante...

Elle respira profondément et grimaça. Elle s'en remettrait, mais ne souhaitait pas ralentir le convoi. Il fallait qu'elle sache s'ils avaient repoussés tous les Mercenaires, quelle était la suite du programme... combien d'hommes ils avaient perdus...Elle devait se lever et trouver Edwin. Alors elle força.
Mais c'était difficile...

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09.04.14 21:33
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     Ils filaient vers l’entrée de la ville, et aucun mercenaire n’apparut pour leur barrer le chemin. Edwin faisait de son mieux pour maintenir la blessée de la manière la plus stable possible, mais le terrain accidenté de cette ville à l’abandon ne l’aidait pas. Le maître d’armes baissa le regard sur la marchombre pour s’enquérir de son état. Elle était toujours aussi pâle, si ce n’est plus, mais semblait vaguement consciente. Il fronça les sourcils lorsqu’il la sentit secouée par une quinte de toux et la vit cracher du sang, se rasséréna lorsqu’il aperçu la forme des charriots se découper au loin, près desquels quelques tentes étaient disposées en arc de cercle. La voix faible de la jeune femme requit de nouveau toute son attention.

     - Soignez-vous... je ne... suis pas importante... laissez-moi... mourir...

     L’ombre d’un sourire étira les lèvres du maître d’armes.

     - Aux dernières nouvelles, je suis encore le chef de cette expédition, ironisa-t-il.

     Néanmoins, la dernière partie de sa phrase l’intriguait. Elle était donc bien plus fragile qu’elle n’avait voulu le laisser voir.

     - Pas aujourd’hui, ajouta-il d’une voix douce. Nous sommes arrivés.

     Le Frontalier se redressa du mieux qu’il put pour tenter d’amortir le choc du freinage de l’étalon, et ne sachant trop comment descendre, passa sa jambe droite au dessus de l’encolure pour se laisser glisser à terre, prenant garde à reporter son poids sur cette même jambe pour soulager sa cuisse blessée, encore plus éprouvée par ce galop effréné. Il la porta rapidement dans la première tente de Rêveurs qui se présentait, et la déposa sur un lit de camp. Il recula de quelques pas pour laisser les Rêveurs s’occuper d’elle mais ne pouvait s’en aller sans savoir si elle s’en sortirait. Un Rêveur s’approcha de lui pour s’occuper de sa cuisse, et l’entraîna dans une tente voisine. Les deux hommes sursautèrent au cri qui provenait de la tente voisine. Le Rêveur semblait toutefois ne pas s’en inquiéter, ses confrères avaient en main la guérison de la jeune femme. Le maître d’armes le laissa dérouler son rêve, l’esprit absent, préoccupé par l’issue des combats qui se déroulaient si près et pourtant si loin. Rageant de ne pas être sur le champ de bataille avec ses hommes, il commença à s’agiter, mais le Rêveur ne se laissa pas déconcentrer et lui ordonna de ne pas bouger. La douleur reflua et il remercia l’homme qui l’avait soigné. Avant qu’il eût pu s’occuper des blessures plus superficielles, le Frontalier  s’était relevé et avait quitté la tente. Le calme régnait désormais dans la tente voisine dont plusieurs Rêveurs sortaient, et Edwin fut soulagé en lisant l’issue de leur opération sur leurs sourires. Alors qu’il entrait dans la tente, un Rêveur vint l’informer de l’état de la jeune femme.

     - Elle est faible, parfois à la limite de la conscience, encore fiévreuse, mais elle s’en sortira. Il s’en est fallu de peu, mais à condition qu’elle s’alimente correctement et qu’elle se rétablisse avant de repartir au combat.

     Edwin le remercia et s’approcha du lit de camp alors qu’un dernier Rêveur terminait le bandage de son abdomen avant de se retirer. Killian était inconsciente, et pour la première fois parmi les quelques entrevues qu’il avait eues avec elle, son visage semblait apaisé. Rassuré, il se dirigea vers la sortie de la tente, prêt à retourner sur le front, mais la voix de la marchombre qui résonna dans la tente l’arrêta. Elle répétait, comme une litanie, deux prénoms masculins. Ne pouvant assurément pas comprendre à qui ces prénoms renvoyaient, et ayant été prévenu de sa fièvre, il sortit de la tente et se hissa de nouveau à cheval, grimaçant en voyant une partie des crins gris de sa monture collés par son sang et celui de Killian. Il espérait de toute son âme que ses hommes et alliés étaient encore debout et infligeaient une lourde défaite aux félons. Le cavalier et sa monture fendirent l’air en sens inverse pour retourner au combat.


*


     Après avoir fouillé de fond en comble la ville abandonnée et rattrapé certains fugitifs, il fallut amener les blessés aux tentes des Rêveurs, enterrer les frères d’armes qui avaient laissé leur vie dans l’affrontement, et rassembler les chevaux qui s’étaient égayés. Certains s’étaient déjà regroupés autour de l’étalon d’Edwin, d’autres, dont Taï'Dashar, les rejoignirent peu de temps après lorsqu’ils comprirent que les combats avaient cessé.

     Sur le chemin qui les menait de nouveau vers l’entrée de la ville, le maître d’armes était soucieux. Les mercenaires étaient encore nombreux, bien plus nombreux que prévu, et les Mentaïs étaient toujours bel et bien présents parmi eux. Heureusement, les mercenaires avaient perdu bien plus d’hommes qu’eux, mais les pertes étaient tout de même loin d’être négligeables. Qui plus est, aucun chef n’avait pu être capturé pour leur livrer plus de renseignements sur les agissements de l’ombre.
 
     Le soleil avait déjà plus qu’entamé sa descente dans le ciel alors que Marchombres et Frontaliers rattrapaient les charriots. Edwin mit pied à terre et distribua les ordres : prévenir tout le monde de lever le camp, charger les blessés les plus graves sur les charriots, attacher les chevaux sans cavalier en queue de convoi, et partir sans tarder pour profiter des dernières lumières du jour pour monter le camp à l’écart de cet endroit peu sûr. Alors qu’il se dirigeait à grand pas vers les tentes pour aider à évacuer les blessés, Edwin manqua de percuter une silhouette peu assurée sur ses jambes qui émergeait d’une des tentes.

     - Ola !

     Edwin attrapa les coudes de la jeune femme pour la stabiliser.

     - Déjà de retour parmi nous ? Lui demanda-t-il en souriant. Je croyais que les Rêveurs t’avaient prescrit un repos des plus complets.

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Killian Delkaïron
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09.04.14 22:26

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] 549949rosesang
Parmi les ruines


«Pourquoi lutter ? »

feat Edwin Til’Illan

Son corps hurlait de souffrance et pourtant elle le forçait à répondre à ses sollicitations. Ne pas être faible, ne pas se faire prendre en pitié. Il y avait plus grave, pire. Elle titubait et la terre tournait devant elle, mais elle continuait, un pied devant l’autre, doucement. Sa hanche l’élançait et elle avait l’impression qu’elle allait vomir.
Alors sans savoir comment, elle parvint à l’entrée de la tente et dans un autre effort colossal, elle ouvrit les pans de toile et sortit sans faire vraiment attention.

- Ola !

Elle fût rattrapée au niveau des coudes par Edwin, qui la stabilisa avant qu’elle ne chute. Chouette, c’était celui qu’elle cherchait. Elle n’aurait pas à marcher loin…

 - Déjà de retour parmi nous ? Je croyais que les Rêveurs t’avaient prescrit un repos des plus complets.

Elle ne réussit pas à sourire. De toute manière, elle ne savait plus sourire.

-Je peux aider… Souffla-t-elle Combien des nôtres…sont morts… ? Et les … Mercenaires ?

C’était difficile de s’exprimer et respirer… et Edwin l’entraîna à nouveau dans la tente. Ce n’est seulement là qu’elle remarqua qu’elle n’avait pas tenté de se couvrir. Elle avait atterrit devant lui en bandage et soutien-gorge. Magnifique. Chapeau.
Alors qu’elle se maudissait, il la forçait à se rallonger.

-Je veux aider… désolée de cette vue minable…

Elle prit la couverture d’une main et couvrit son corps, respira profondément. Sa tête tournait et elle dut garder les yeux clos quelques secondes. Quand elle les rouvrit, elle soupira et le regarda.

-Tous ceux qui peuvent doivent protéger les autres… je peux… me battre… je… non je ne peux pas… mais je dois le faire…

Encore une fois, elle prit une profonde inspiration. Le Frontalier avait pris soin d’elle. Pourquoi ? Il y avait eu tant de blessés, pourquoi elle ? Elle ne comprenait pas qu’on puisse encore s’intéresser à elle. C’était impossible. Elle n’était que de la glace. Dehors, ils entendaient les bruits des rangements. On déplaçait le camp apparemment.

-Je vais… ranger ma tente et… aider à remonter le camp…

Elle ne faisait que se répéter ! Mais elle avait tellement mal qu’elle n’arrivait pas vraiment à réfléchir. Alors elle retenta de se lever et une nouvelle fois il l’en empêcha. Killian soupira, et fut tout de même curieuse de savoir, rassemblant toute sa concentration là-dessus :

-Pourquoi moi ? Vous auriez pu sauver bien d’autres guerriers… pourquoi se préoccuper de moi ?

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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10.04.14 11:31
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     - Je peux aider… Souffla-t-elle Combien des nôtres…sont morts… ? Et les … Mercenaires ?

     - Nous avons perdu des hommes…

     Son regard se durcit alors que l’ombre d’un sourire mauvais étira ses lèvres.

     - Mais ces fils de Raï ont perdu bien plus que nous.
     
     Les adorateurs du Chaos avaient toujours inspiré à Edwin un profond dégoût, mais depuis la prophétie, il vouait une haine incommensurable à ceux qui avaient enlevé son fils et tenté d’assassiner sa femme, tout en projetant de détruire l’Empire. Aussi faisait-il du massacre des Mercenaires une affaire personnelle.

     Voyant que Killian tenait de plus en plus difficilement debout, il la soutint jusqu’à ce qu’elle retrouve son lit de camp.

     - Je veux aider…

     Le maître d’armes était bien trop fin pour la railler sur la tenue dans laquelle elle se portait volontaire pour retourner au front. Il remarqua par ailleurs la longue cicatrice blanche qui courait sur sa poitrine alors qu’il l’allongeait. Il fit toutefois mine de ne rien avoir remarqué pour ne pas la mettre mal à l’aise. Elle s’excusa et se couvrit de son drap précipitamment. Il recula d’un pas ou deux le temps qu’elle retrouve son calme et reporta son attention sur elle lorsqu’elle se remit à parler.

     - Tous ceux qui peuvent doivent protéger les autres… je peux… me battre… je… non je ne peux pas… mais je dois le faire…

     Alors qu’elle recommençait à s’agiter, il posa une main rassurante sur son épaule.

     - Killian, c’est bon. Les combats sont finis. On les a eus. Le camp s’apprête juste à se déplacer pour passer la nuit un peu plus loin.

     Une multitude de pensées semblaient se bousculer dans son esprit quand elle reposa les yeux sur lui.

     - Je vais… ranger ma tente et… aider à remonter le camp…

     Elle tenta de se redressa mais Edwin l’en empêcha, partagé entre l’amusement et l’exaspération devant tant d’entêtement.

     - Tu ne vas rien faire du tout. Et inutile de protester, c’est un ordre. Le camp est bientôt prêt à partir. Je vais juste t’amener dans un charriot pour que tu puisses te reposer. Les Rêveurs sont catégoriques, pas d’effort maintenant. D’ailleurs, ton cheval attend sagement que tu sois rétablie.

     Edwin avait tenu à ne pas omettre cette précision, sachant que la jeune femme était très attachée à sa monture puisqu’elle allait régulièrement voir s’elle ne manquait de rien lorsqu’ils campaient.

     - Pourquoi moi ? Vous auriez pu sauver bien d’autres guerriers… pourquoi se préoccuper de moi ?

     La question le prit au dépourvu. Le Frontalier haussa les épaules.

     - J’ai paré au plus pressé.

     Peu satisfait de sa réponse, il croisa les bras et ajouta avec une moue contrariée :

     - Peut-être que je me suis aussi senti coupable de ta blessure, dans la mesure où je n’ai pas pu intervenir à temps alors que j’avais remarqué que tu avais deux Mentaïs face à toi, et que je n’ai pas su t’apporter de soutien au campement alors que tu allais clairement mal.

     Après quelques secondes de flottement pendant lesquels il affichait son regard indéchiffrable, des hommes entrèrent dans la tente.

     - Mon commandant, le convoi est prêt, il ne reste plus qu’à démonter les tentes et à charger les deniers blessés.

     Le maître d’armes hocha la tête et se retourna vers la marchombre.

     - On est parti.

     Il prit soin de la laisser enveloppée dans son drap, conscient que la composition du groupe était essentiellement masculine, et la souleva de nouveau pour l’amener aux charriots, qui avaient été organisés de façon à laisser une place libre, relativement confortable, pour installer un blessé dans chacun d’eux. Il la hissa jusqu’aux bras de deux Rêveurs qui se tenaient dans le charriot et l’installèrent délicatement sur de grosses couvertures.

     Sur un dernier sourire encourageant, Edwin tourna les talons et récupéra son cheval. Le camp levé, il ouvrit la marche.

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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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10.04.14 18:59

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] 549949rosesang
Parmi les ruines


«Pourquoi lutter ? »

feat Edwin Til’Illan

- J’ai paré au plus pressé.

Elle respira profondément. Au plus pressé ? Elle ne comprenait pas...

   - Peut-être que je me suis aussi senti coupable de ta blessure, dans la mesure où je n’ai pas pu intervenir à temps alors que j’avais remarqué que tu avais deux Mentaïs face à toi, et que je n’ai pas su t’apporter de soutien au campement alors que tu allais clairement mal.  

Il n'avait pas à se sentir coupable... il avait aussi eu ses adversaires et c'était de sa faute si elle n'arrivait pas à gérer plus de trois combattants en même temps. Lui apporter du soutien ? Mais... elle ne cherchait pas de soutien. Elle était froide et distante, c'était tout. Il n'avait pas à s'occuper d'elle... alors pourquoi une vague de mélancolie l'envahit-elle ? Pourquoi eut-elle soudainement envie de hurler, de pleurer, de lui dire tout ce qu'elle pensait, tout ce qui la hantait ? Elle l'ignorait, et resta silencieuse, cherchant ses forces, cherchant quoi dire d'autre, alors que son esprit voulait la ramener dans les ténèbres pour se reposer après cette vague déferlante.

C'est donc là qu'un homme entra, sans qu'elle puisse le distinguer, et annonça que tout était prêt et qu'il ne manquait plus que les tentes et les blessés. Elle vit alors Edwin approcher.

   - On est parti.

Il la souleva, enveloppée dans les draps, comme si elle ne pesait rien. L'image de Kerïm s'imposa à elle et elle crispa les mâchoires, éloignant tout ça. Plus d'amour, ou alors juste platonique, charnel, mais plus aucun homme ne voudrait d'elle avec sa carapace de glace.
Le vent soufflait légèrement, et Killian y sentit nettement la mort. Ils avaient perdus trop d'hommes... et c'était une maigre consolation de ce dire que les Mercenaires en avaient perdu plus.
Elle voyait de biais les chariots, et les Marchombres et Frontaliers restant s'affairaient, la mine grave. Edwin la hissa vers un chariot, les Rêveurs la prenant en charge. Elle fut couchée sur des couvertures, confortablement, et un Rêveur s'occupa de vérifier sa plaie une fois qu'Edwin lui eut envoyé un dernier sourire d'encouragement et se fut éloigné du chariot.

-Il faut vous reposer et ne pas bouger. Sinon ça va se rouvrir et se ne sera pas joli à voir.

-Je m'en fiche...

-Nous pas. Alors restez tranquille.

Killian soupira, sentant la chaleur que le Rêveur diffusa pour calmer l'élancement de la plaie. Elle referma les yeux alors que le chariot s'ébranlait.

Les images furent floues alors qu'elle était inconsciente, mélangeant la bataille, Nathan, Kerïm mais aussi Edwin.
Quand elle rouvrit les paupières, ce fut à cause du cahot du chariot qui se stoppait. Elle grimaça, et un Rêveur apparut à nouveau pour tout vérifier. Dehors, elle entendait les hommes lancer des ordres, les chevaux renâcler et les bruits des tentes qu'on dépliait.

Les Rêveurs s'en allèrent, la laissant seule, et elle soupira. Taï'Dashar... elle voulait le voir. Elle avait besoin de lui. Il était le seul à pouvoir la comprendre dans ce monde froid.
Donc, têtue, elle se releva, et glissa tant bien que mal jusqu'au bord du chariot pour poser les pieds au sol. La tête lui tourna encore mais moins qu'à son premier réveil. Le drap toujours enroulé autour de sa taille, elle commença à avancer, ignorant les regards des autres et respirant profondément à chaque pas. Les chevaux étaient rassemblés plus loin, et elle s'y dirigea. Heureusement, c'était un peu à l'écart. Taï'Dashar releva la tête quand il la sentit approcher, et Killian se laissa juste glisser le long de son flanc une fois qu'il se fut couché, la tête contre elle.

-J'ai faillit t'abandonner Taï'Dashar... pardonne-moi...

Il ne fit que souffler contre elle en guise de réponse et elle gratouilla entre ses oreilles tendrement.

-Je sais à quoi tu penses... qu'est-ce que je fais ici dans mon état hein ? Mais il n'y a qu'avec toi que je me sente bien mon beau... tu es le seul qui me reste...

Il hennit doucement, rien que pour elle, et elle fit un très, très faible sourire, posant la tête contre la sienne et fermant légèrement les yeux, la douleur étant encore très présente dans son flanc. Elle allait rester là, avec son étalon, loin des hommes. Elle guérirait là, auprès de lui, profitant de sa chaleur. C'était mieux comme ça... les Rêveurs se chargeraient des autres blessés et cesseraient de l'embêter...
Elle n’avait pas besoin de soins…c’était bon, ça cicatrisait. Pour la plaie physique en tout cas. Les autres plaies ne guériraient sans doute jamais. C’était comme gravé au fer rouge sur son cœur. Mais au lieu de le brûler, ça l’avait gelé.

Elle voulait revenir à avant. Quand elle était joviale, heureuse… avec Kerïm et Nathan. Elle savait que si le dresseur était resté à ses côtés, ils auraient été deux pour supporter la mort du petit. Mais là, Kerïm ne savait même pas qu’il était mort. Le fils qu’il avait pris sous son aile était décédé, et il l’ignorait. Seulement Killian n’avait pas eu la force ou le courage de le chercher dans tout l’Empire pour lui dire ça. Ce n’était pas son fils biologique, il s’en fichait. Mais elle… cela l’avait tuée de l’intérieur et… elle avait presque espéré que la lame du Mentaï la tue.

Alors si elle était encore en vie, c’était pour une bonne raison non ? Enfin, ce serait ce que dirait Roxane si elle était là. Une raison de rester en vie… mis à part Taï’Dashar, que lui restait-il qui valait la peine de vivre ?

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Edwin Til' Illan
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10.04.14 23:09
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     Edwin ouvrait la marche, seul avec ses pensées, vers leur prochaine escale pour la nuit. Le nombre impressionnant de mercenaires qu’ils avaient eu à affronter, sachant que la cité en ruines était censée n’être qu’une de leurs bases, le préoccupait. De plus, la ville était déserte lorsqu’ils en avaient fait le tour pour trouver d’éventuels embusqués. Quelque chose clochait.

     Il leva un bras pour intimer à tous l’arrêt. L’endroit n’était pas aussi dégagé que la clairière de la nuit précédente, mais il y avait assez de place pour monter le camp et un point d’eau se dessinait non loin. Le soleil n’allait plus tarder à se fondre dans la terre et ne leur offrait plus la luminosité suffisante pour continuer à cheminer sereinement. Cavaliers et chevaux commençaient à montrer des signes de fatigue; l’arrêt s’imposait.

     Le bruit monta rapidement dans le silence de la soirée alors que tous s’activaient à monter le camp. Edwin détacha les chevaux sans cavaliers des charriots pour les attacher avec les autres montures, puis déposa ses quelques affaires dans sa tente. Il rejoignit rapidement le point d’eau pour s’asperger le visage d’eau froide. Sa tête bourdonnait de la multitude de questions et de préoccupations qui s’y pressaient, et l’eau glaçait était le remède le plus efficace qu’il connaissait. Il retourna ensuite à sa tente pour y dénicher une serviette. Alors qu’il ébouriffait ses cheveux courts avec celle-ci pour les sécher et empêcher les longues gouttes d’eau froide de se répandre dans son cou, il entendit des hommes paniqués crier son nom.

     - Edwin ! Edwin !

     Instinctivement, il attrapa son sabre et sortit vivement de sa tente, manquant de percuter les deux Rêveurs qui agitaient les bras devant lui. Surpris de l’impact qu’ils venaient d’éviter, et figés par la lame qui se dressait trop près d’eux, ceux-ci reculèrent, les yeux écarquillés.

     Eprouvé par la journée et par leur absence de réactivité, Edwin s’emporta.
     
     - Mais que se passe-t-il bon sang ?!

     Dans la lumière blafarde de la nuit tombante, le maître d’armes était terrifiant. Un des deux Rêveurs resta la bouche ouverte, l’autre les bras ballants. Perdant patience, le Frontalier s’apprêtait à les invectiver, serviette dans une main et sabre dans l’autre, mais le premier se reprit.

     - La jeune femme que vous nous avez amenée… elle, elle …

     Redoutant sa réaction, il n’osait terminer sa phrase. Alors qu’Edwin se forçait à inspirer profondément au lieu de secouer le Rêveur ou de le menacer avec son sabre pour le faire parler, le second vint à son secours.

     - Elle a disparu !

     Edwin plongea son regard tranchant dans les yeux de son interlocuteur.

     - Comment ça, disparu ?

     - Eh bien… Quand nous avons été vérifier son état… Elle n’était plus dans le charriot.

     Edwin jura et jeta sabre et serviette dans sa tente.

     - Nous lui avons pourtant dit de rester tranquille ! se sentit obligé de préciser l’un des deux hommes, le second approuvant vivement ses propos de la tête.

     Sans un regard, le maître d’armes les laissa derrière lui et rejoignit les charriots en courant d’une foulée souple et régulière. Il en fit le tour pour vérifier que Killian n’était pas tombée en voulant descendre seule, au vu de l’état dans lequel elle se trouvait. La soirée était déjà bien trop avancée pour que la lumière puisse lui offrir les indices qu’il recherchait au sol, et aucun dessinateur n’était là pour l’aider.

Des chevaux s’agitèrent non loin de là, probablement impatients de recevoir leur ration du soir. Les chevaux ! Edwin essaya de se souvenir où il avait attaché Taï’Dashar et repéra l’équidé dans la rangée, allongé, un tissu blanc près de lui captait le peu de lumière qui subsistait. Pas un tissu, un drap. Soupirant, Edwin attrapa une couverture dans le charriot, la plia sous son bras et rejoignit en quelques enjambées rapides l’endroit où les montures étaient attachées.

     Tandis qu’au centre du camp, les cuisiniers s’affairaient pour préparer le dîner, il tendit la couverture à Killian et, s’assurant que le drap qu’elle tenait toujours contre elle n’était pas imbibé de sang, s’assit en face d’elle. Il laissa quelques longues secondes s’écouler avant de dire :

     - La journée a été longue…

     Harassé, il passa une main dans ses cheveux décoiffés avant de reprendre :

     - Comment va l’abdomen ?


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