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Quête événementielle : À la croisée des Abysses !
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Nestor
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Nestor
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07.07.17 23:12


Vendredi 7 juillet - 01h34
Été CC+5
Rue d’Al-Chen


Dans la nuit noire une silhouette apparut dans l’encadrement d’une porte. Malgré la pluie et le grondement du tonnerre, on pouvait entendre des rires et des chants à travers la lumière.
Claquement, la porte se referma sur elle-même. Dans les ténèbres de la nuit un homme s’avança.

Âgé d’une cinquantaine d’année, Emerik Aïlya essayait avec peine de s’avancer dans la rue. L’eau atteignait ses genoux. Avec difficulté, il parvint à traverser trois mètres puis s’arrêta à court de souffle.
Il soupira. Voici plus d’un mois que le climat était désastreux. Depuis une petite semaine plus aucun habitant de la ville ne se risquait dehors. Mais étrangement, de tout Gwendalavir, seule Al-Chen était touchée. Depuis trente jours, aucun rayon de soleil n’avait traversé les sombres nuages qui plongeaient la ville portuaire dans l’obscurité.
Lui, simple tavernier, perdait tout profit à son commerce. Plus aucun touriste ne se risquait par ici, il songeait même à fermer l’échoppe.
Les rues étaient inondées, encore quelques mètres et le Lac Chen engloberait toute la ville. C’était uniquement grâce aux pouvoirs des Dessinateurs que le lac ne débordait pas. Mais les Dessinateurs d’Al-Chen étaient peu nombreux, dans très peu de temps ils succomberaient à la fatigue. Et quand ce moment arriverait, que la Dame leur vienne en aide !
Toute une partie de la ville était déjà condamnée, notamment le port. Il avait été évacué et seuls les Dessinateurs y avaient accès.
Le seigneur de la ville avait été jusqu’à faire quérir de l’aide à Al-Jeit, d’où l'Empereur avait alors envoyé un groupe de l’Académie, guidé par les Sentinelles. Des rumeurs couraient sur la présence même d’Ewilan Gil’Sayan.
Tout en continuant de « nager » vers le bâtiment opposé, le regard d’Emerik se tourna vers la ruelle longeant son établissement. Un mouvement avait attiré son attention. Soucieux, il plissa les yeux, tentant de découvrir ce qui pouvait bien avoir produit ces remous dans l’eau. Il était sûr d’avoir aperçu un être, une forme humanoïde se dessiner dans la pénombre. Inquiet, il tenta d’interpeller la personne. Malgré le temps peu enclin aux sorties, on rencontrait de drôles de gens dans les rues.

« Qui va-là ? »


Mais aucune réponse ne lui parvient. Au bout de quelques minutes, Emerik continua son chemin. Avec plus d’ardeur cette fois-ci. La chose qu’il avait perçue n’était pas humaine, il en était certain. De plus, il avait la désagréable sensation d’être épié. Ce fut dans la peur qu’il chercha à rentrer chez lui…

Au coin de la ruelle, deux lueurs turquoise fixaient l’homme pénétrer dans le bâtiment. Dans l’ombre, la chose se laissa couler.
Son heure n’était pas encore venue...

***

Vendredi 7 juillet - 14h07
Été CC+5
Al-Chen
Palais du Seigneur de la Ville


Regardant les rapports des Dessinateurs, la lettre de l'Empereur, ainsi que les conclusions scientifiques, l’homme tomba sur son siège. Il passa une main dans ses cheveux, se frotta les yeux puis une fois encore il se pencha vers les documents qui s’étalaient devant lui.
Aeor Jil’Fay ferma les yeux. De tous les papiers sur la table, aucun n’apportait de bonnes nouvelles. Aucune explication n’avait été trouvée concernant la bulle climatique dans laquelle sa ville se trouvait.
Et comme si ce n’était pas assez, Maître Ilys lui faisait part de son inquiétude, lui confiant que ses Dessinateurs ne pourraient bientôt plus tenir la digue. Aeor envisageait déjà la catastrophe, ne sachant que trop bien que dans quelques jours le barrage se romprait, et qu’à ce moment-là, il ne faudrait pas compter quelques heures avant l’inondation complète de la ville.
L’aide que le seigneur de la ville avait fait quérir à Al-Jeit n’allait pas tarder à arriver, mais l'Empereur ne pouvait pas lui faire parvenir plus d’une vingtaine de Dessinateurs. Les attaques Raïs dans le Nord, ainsi que les massacres des villages côtiers au Sud ne pouvaient leur permettre de faire déplacer de trop importantes troupes de Dessinateurs.
Messire Jil’Fay se sentait submergé, mais il fallait qu’il agisse sinon la ville serait perdue. Pourtant il ne savait comment faire.
Il regarda à travers la fenêtre : toujours le même temps lugubre, une pluie torrentielle qui ne s’arrêtait jamais, des nuages qui englobaient la ville entière et le tonnerre qui rugissait. Al-Chen était-elle perdue ? Cela servait-il encore de se battre ?

« Amenez-moi Fuyil »

Dans l’ombre un serviteur partit chercher l’intendant. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit dans un fracas et un homme entra essoufflé.

«  Messire ... »
«  Fuyil sonnez l’évacuation de la ville ! »
«  MESSIRE !!!! »

Aoer Jil’Fay se tourna vers son employé, s’interrogeant sur la raison de ce cri.

«  Messire, le ciel ! »
« Quoi le ciel ? »
« La ville est englobée, un dôme s’est formé »
« Mais qu’est-ce que ... »

En trombe il sortit sur son balcon. Les yeux écarquillés de peur, il regarda autour de lui. Les nuages s’étaient dispersés, laissant seul le centre de la ville dans la brume. La pluie avait cessée, mais surtout, il y avait cette paroi transparente qui montait dans le ciel. Il tourna sur lui-même et constata que toute la ville était encerclée. Les nuages noirs, oppressants, se collaient contre le dôme qui venait de se former autour de la ville.
Il leva les yeux. La pluie avait cessé mais aucun rayon de soleil ne paraissait, il faisait toujours aussi sombre. Mais ce n’était pas le temps qui lui faisait peur. Non ce qui l’effrayait plus que tout autre chose c’était cette barrière de nuages qui avait pris forme autour de la cité : Al-Chen était enfermée à l'intérieure d’une immense bulle.

« Que..? »

« Nous n’avons aucune idée de ce que cela pourrait être Seigneur. Maître Ilys est stupéfait, les Dessinateurs sont plongés dans le noir ! »
« Dans le noir ? »
« L'Imagination messire, elle est inaccessible... » chuchota Fuyil d’une voix tremblante dans laquelle on ressentait la frayeur.

Terrorisé, Aeor Jil’Fay se plongea dans les Spires car lui aussi possédait le Don. Certes faible, mais les basses Spires lui permettaient parfois de créer de petits Dessins. Alors, il ouvrit la porte de l'Imagination mais s’en retrouva immédiatement éjecté.

« Par le sang des Figées ? Que se passe-t-il ? »

« Le dôme est apparu il y a une heure environ, les Dessinateurs se sont retrouvés éjectés des Spires alors qu’il contenait le Lac. Mais ce n’est pas tout … »
« Faites immédiatement évacuer la ville, envoyez un émissaire à Al-Jeit de tout urgence, que l’Empereur soit prévenu ! »
« MAIS C’EST IMPOSSIBLE MESSIRE !  Nous sommes pris au piège. La paroi qui constitue le dôme, elle est invisible mais indestructible. Nous ne pouvons ni entrer, ni sortir... »
« Enfermés comme des bêtes, hum ? »
« Que faisons-nous monsieur ? »

S’accoudant contre la rambarde, Aeor fixa la barrière de nuage.

« Rien, l’aide devra venir de l’extérieur. Prions juste pour que le lac ne déborde pas et surtout que rien d’autre d’anormal ne nous arrive... »



***


Samedi 8 juillet - 00h03
Été CC+5
Al-Chen


En premier le Dôme.
En second l’Imagination.
En troisième Eux !

Alors que la panique était à son comble, ils étaient apparus de nul part. Au début seulement quelques-uns, puis peu à peu ils se multiplièrent.
On les nomma d’abord les Mangeurs d’eau, car après avoir pris forme, ils absorbaient de la surface liquide aux alentours. Les êtres, entièrement constitués d’eau, ne mesuraient pas plus d’un mètre. Mais ne faisant qu’un avec l’élément naturel qu’était l’eau, ils avaient la capacité de se constituer à n’importe quel endroit où il se trouvait une surface liquide. Fusionnant avec celle-ci, ils se déplaçaient où bon leur semblait tant qu’il y avait de l’eau. Les rues de la ville étaient leur terrain de jeu.

Inoffensifs au départ, ils ne faisaient qu’observer avec leurs grands yeux turquoise. Mais rapidement ils devinrent agressifs.
Les premières attaques ne comptaient pas de bilan humain, de simples blessures pour les personnes se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment. Mais peu à peu, ils se mirent à suivre les habitants le long des rues, invisibles et pourtant présents, ils commencèrent à se montrer hostiles.
Ce ne fut qu’une question d’heures avant les premières victimes.
Hypnotisantes, les créatures se déplaçaient jusqu’à leur cible, se fondant dans l’eau elles encerclaient les personnes, puis formant un tourbillon autour d’elles, elles les entrainaient dans les profondeurs pour les noyer lentement.
Leur constitution les rendait invulnérable, et le Dessin étant inaccessible, aucune arme ne pouvait les blesser. Au mieux elles pénétraient leur carapace d’eau pour se figer à l’intérieur, au pire elles ne faisaient que les traverser.

Puis un historien se souvint d’une légende, une légende parlant d’êtres d’eau invulnérables appelés les Nérosiens. Des êtres cruels noyant leurs victimes pour, selon ses dires, « aspirer leurs âmes ».
À partir de ce moment ils adoptèrent donc le nom de Nérosiens.
De ce fait, la population déjà effrayée devint terrorisée.

Alors Al-Chen devint une arène.
Pour ceux à l’intérieur de la ville, il ne restait qu’une option : survivre.
Pour ceux de l’extérieur qu’un seul et unique but : entrer.
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Sil'Afian
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11.07.17 16:08
Parfois, il y a des jours où l'on regrette de s’être levé. Des jours où tout va de travers. Des jours où toutes les catastrophes du monde nous tombent dessus, et au lieu d’aller se recoucher pour tenter d’oublier cette terrible journée, on hausse les épaules en se disant qu’avec toute cette malchance, on ne peut rien avoir de pire, que la chance finit par tourner. Et c’est à cet instant qu’une galère surgit, vous prouvant que vous aviez tort, et que la journée est loin d’être finie.


Telle était la journée de Navid Sil’Afian, empereur de Gwendalavir.



Tout allait de travers en cette journée qui, pour marquer le coup, était particulièrement pluvieuse et morne. Les péripéties qui lui étaient arrivées jusqu’à cet instant présent n’étaient qu’une mise en bouche, était-il en train de réaliser. Tout venait de s'écrouler, avec la certitude d’avoir touché le fond, après qu'un conseiller menu et échevelé ait pénétré dans la salle du conseil en hurlant « Al-Chen a disparue ! ».
La réunion en cours, bien que particulièrement importante puisqu’elle avait attrait aux attaques des villes côtières au Sud de l’Empire, prit immédiatement fin dans un vent de panique, après que chacun ait digéré comme il pouvait l’information.
Le monde devait être devenu fou.
Il n’y avait d’autre possibilité. L’empereur se ressaisit alors que ses conseillers étaient déjà sur leurs pieds, prêts à se précipiter vers on ne savait trop où puisqu’Al-Chen n’était pas visible depuis la capitale, mais qu’importait, la panique régnait et chacun désirait partir en courant et avertir sa famille. La voix du souverain tonna dans l’air, comme un ordre impétueux.

-Messieurs ! Et mesdames, ajouta-t-il en direction des deux seules femmes qui travaillaient à ses côtés. Al-Chen n’est pas de votre ressort, si vous êtes ici aujourd’hui, c’est pour discuter des attaques des Pirates Alines sur nos terres. Pour trouver un moyen de leur barrer le chemin et évincer toute menace supplémentaire qui serait issue des Mercenaires du Chaos.


Sa voix était toute aussi grave que le sujet abordé. Cette réunion avait lieu presque tous les deux jours, faisant à chaque fois des comptes-rendus des mesures appliquées et des observations faites par les sentinelles dépêchées surplace. Et aujourd’hui était un jour de deuil puisqu’une ville, avait été attaquée et, elle aussi, rasée. Réduite en cendres.
Les attaques étaient espacées, mais d’une violence inouïe et exécutées avec une rapidité sidérante. Un réseau de Dessinateurs-guetteurs avait été mis en place afin de réagir le plus rapidement possible dès qu’une ville semblait assiégée. Mais cela n’avait pas suffi. Les Dessinateurs envoyés par l’empereur, accompagnés par quelques légionnaires, avaient pu sauver des vies, mais pas toutes. C’était encourageant, disaient les conseillers, car leur technique leur permettait de sauver des innocents et l'empire leur témoignait son soutien, mais pour l’empereur c’était loin d’être suffisent.

-Je vous laisse continuer la réunion sans moi, les idées énoncées en début de réunion me semblent prometteuses, je vous fais donc confiance pour réussir à établir de nouveaux plans afin de rendre notre empire plus sûr.

L’empereur était début alors que ses conseillers étaient désormais assis autour de la longue table, le visage baissé, probablement honteux d’avoir oublié leur mission principale.
Le regard habituellement chaleureux de l’empereur balaya chacun de ces visages les yeux légèrement plissés, agacé par les évènements qui ne cessaient de surgir. Il les salua d’un bref mouvement de la tête après les avoir informés qu’il prendrait connaissance des nouvelles mesures le soir même.
Sil’Afian sortit de la pièce, de sa démarche altière et régulée, bien qu’il ait envie de précipiter pour obtenir plus d’informations et de secouer comme un prunier ce conseiller idiot qui avait ainsi interrompu sa réunion. Peut-être devrait-il rappeler à tous que lorsqu’on possède le pouvoir, ou qu’on s’y frotte, il faut savoir garder son calme en toutes circonstances. Un pas de travers et c’est la fin de votre carrière. Alors ouvrir avec fracs des portes et courir jusqu’à l’empereur pour hurler que c’est la fin du monde, c’est l’exemple même de choses à éviter.

Les deux hommes se dirigèrent vers une salle non loin, qui offrait une vue imprenable sur les jardins impériaux. Ses murs étaient recouverts de tapisseries qui contaient différentes histoires, toutes relatives aux successifs empereurs Alaviriens. La pièce, initialement assez exiguë, accueillait avec difficulté une table ronde et quelques meubles en bois finement sculptés, l’était encore plus maintenant qu’une dizaine de personnes s’y trouvaient.

C’était le signe d’une catastrophe imminente. Surtout lorsqu’il voyait les visages anxieux, voir paniqués ou atterrés des hommes et femmes qui se trouvaient dans cette pièce. L’empereur sentit la migraine pointer et soupira avant de se jeter dans l’arène.
Les informations lui arrivèrent rapidement, les Sentinelles avaient été parmi les premiers à être au courant et lui firent un rapport complet et détaillé. La ville d’Al-Chen se trouvait sous une sorte de cloche, ou de dôme, opaque. Il était impossible de franchir cette barrière ou de savoir ce qu’il se passait derrière. Et comme si ce n’était pas suffisant, le Dessin n’avait aucune emprise sur ce dôme, c’était comme s’il possédait la même propriété que les gommeurs. Il était donc impossible pour les Sentinelles d’effectuer le moindre pas sur le côté afin de se rendre à l’intérieur de la ville ou de tenter de Dessiner une ouverture sur ce dôme.



Telle était la situation, et l’empereur regretta une fois de plus de s’être levé.
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Killian Delkaïron
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Aptitudes: Sait ce battre contre toutes sortes d'armes, n'a pas peur et viendra toujours en aide aux autres
Killian Delkaïron
Mercenaire__Membre



11.07.17 20:47


 
Elle savait qu’elle aurait du quitter Al-Chen dès le lendemain de son dîner avec Neleam. Dîner qui avait laissé la Chevalier soupçonneuse, ce qui déplaisait grandement à Killian. Car son âme balançait toujours et encore entre Lumière et Obscurité, entre Harmonie et Chaos, entre Marchombre et Mercenaire. En présence de Caym, ou même Viladra, elle se sentait Mercenaire. Mais une fois seule, les doutes l’assaillaient, et sa gentillesse naturelle revenait. Pourtant, son feu intérieur brûlait d’une flamme froide et mortelle. Elle s’était donc dit que rester quelques temps dans sa ville natale lui ferait du bien.
 
Elle avait eu tort.
 
Les pluies s’étaient abattues sans relâche sur la ville, l’empêchant de se ressourcer comme elle l’avait imaginé. Certes elle était à l’abri, mais elle se sentait enfermée et commençait à devenir folle à force de rester entre quatre murs.
 
Quand enfin la pluie avait cessé, elle s’était précipitée à l’extérieur, avait harnaché Taï’Dashar, et avait pris la direction de la sortie, l’étalon peinant à avancer tant la gadoue obstruait les rues. Il fallait dire aussi que le lac avait bien faillit déborder, mais l’aide de plusieurs Dessinateurs les avaient tous sauvés. Proche de la sortie, elle croisa un villageois paniqué qui la stoppa.
 
-La ville est prise au piège ! On ne peut pas sortir !
 
Killian fronça les sourcils.
 
-Comment ça ? Des débris obstruent la porte ? Ou la boue ?
 
Il fit non de la tête de façon énergique.
 
-Une paroi invisible nous en empêche ! Et apparemment elle entoure toute la ville ! On ne peut plus sortir ni voir ce qui se passe dehors !
 
Quoi ? Non ! Killian soupira, sentant la colère et la frustration l’envahir. Le ciel avait décidé de l’embêter ou quoi ?!
 
-Et d’où elle est venue cette paroi ?
 
-Aucune idée…
 
Il haussa les épaules et s’éloigna, perdu. Killian elle, poursuivit sa route, bien décidée à voir tout ça de ses propres yeux. Sur place se trouvait une petite foule assez bruyante, chacun voulant des réponses à ses questions. Mais personne ne répondait. Laissant son étalon plus loin, elle s’avança, se faufila dans une brèche, et se planta devant ce qui était normalement la porte de sortie. Elle était bien là, mais au lieu de donner sur la plaine de Gwendalavir, elle donnait sur un paysage blanc immaculé. S’approchant, elle tendit la main, sous les cris et les « oh » des gens. Elle posa la main contre. C’était lisse, tiède, et en toquant, elle constata que c’était épais et solide. Flûte.
 
-Les Dessinateurs ne peuvent pas briser cette paroi ? Y creuser un trou pour qu’on sorte ? S’exclama-t-elle, énervée.
 
Un soldat lui répondit :
 
-Ils n’y arrivent pas. Ils disent que l’Imagination leur est interdite.
 
Killian soupira. Super… rebroussant chemin, elle reprit son étalon et retourna vers l’auberge où elle logeait. Assise sur le lit, elle réfléchissait. Comment sortir ? Et à l’extérieur, étaient-ils au courant de leur situation ? Oh… ainsi privée de tout, la ville allait vite se retrouver à court de provisions. Les gens allaient laisser leur instinct de survie prendre le dessus, et voler, piller, détruire. Devait-elle se faire une réserve de denrées ? Prendre le risque qu’on la vole, qu’on la tue pour un peu de viande ? Killian hésitait. Elle savait se défendre, et tuer des innocents lui était moins difficile à présent, mais l’idée de devoir rester constamment éveillée l’insupportait. Elle aviserait au fur et à mesure. Pour le moment, elle avait encore des réserves.
 
Elle finit par ressortir et simplement errer dans les rues, ses bottes maculées de boue qu’elle lavait dans les flaques qu’elle croisait, sans se rendre compte que des yeux turquoise la suivaient dès qu’elle reprenait sa route. Elle avait peur oui, mais savait garder la tête froide. Elle devait trouver un moyen de sortir, et surtout de survivre. Peut-être y avait-il des connaissances en ville ? Ou des alliés potentiels ? En tout cas, elle doutait laisser son côté sombre ressurgir trop souvent. Elle avait besoin d’alliés, et en étant une Mercenaire, elle n’y arriverait pas.
 


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12.07.17 1:22




Quelle beauté... le blanc de ces nuages semblent plus pur, parfait, rêveurs..


Allongé sur le dos, sur le toit d'une chaumière et trempé jusqu'à l'os Kiriel tente de reprendre le contrôle de son corps. Haletant, tremblant de tous ses membres, il s'agrippe à la réalité en observant les nuages déformé par le dôme et en empoignant à s'en faire blanchir les phalanges la garde de sa rapière. La peur a été le facteur déclencheur de cet état. Du temps. Encore un peu de temps, pour qu'il reprenne le contrôle de son esprit.

Tout s'est passé si vite et il ignore encore ce que c'était.

Il était à Al-Chen depuis peu, il découvrait les beautés de cette cité et de sa proximité au lac avec attention. Il faisait de nouvelles rencontres dans des tavernes bien accueillantes. Et faisait apparaître de jolis sourires sur de doux visages féminins. Certaines demoiselles lui accordaient également une danse avec sa musique entraînante. Ses seules craintes étaient de faire de fausses notes et la seconde de voir entrer un compositeur de la Terre porter plainte pour infraction aux droits d'auteurs.

Il jouissait avec un sourire heureux cette nouvelle vie. Ce nouveau monde si tranquille. Pas de maladies en vues, ni de batailles périlleuses, rien de tout ça. Kiriel avait mis de côté ses craintes et avait enlevé de ses épaules certaines appréhensions. Il lui paraissait revivre.

Puis il a plu.

La pluie n'avait jamais été un problème pour notre héros, venant d'un monde où il l'a côtoyait très souvent, il ne la craignait nullement.

L'eau montait légèrement et le tavernier affirmait que ce genre de chose arrivait.

- On ne contrôle pas les éléments, ah ! Enfin, pas moi personnellement..

Cette boutade avait tiré un sourire à Kiriel, qui se remit à accorder son instrument à cordes. Le vent soufflait dehors, et alors qu'il s'imaginait un être gigantesque en train de souffler du cors. Un son énorme qui aurait pu éveiller une sombre créature du fond des abysses des plus profond océans, la porte s'ouvrit avec fracas. Laissant Kiriel sursauter d'un bond.

Chose qui en fit rire plus d'un dans la salle. Jusqu'à ce que l'eau les rejoigne en quelques secondes. Ce qui doucha leur bonne humeur assez rapidement.

C'était effrayant, en si peu de temps tous étaient trempés jusqu'au genoux. Un peu plus pour ces petits êtres que l'on nomme Faëls. Un grand homme aux épaules larges et aux tatouages couvrant son épais épiderme s'en alla fermer cette maudite porte. Il y parvint presque lorsqu'il s'acheva soudainement comme immobilisé. Il semblait observer quelque chose en particulier. Kiriel en avait aucune idée quand il s'approchait pour l'aider à fermer le portail. Et il vit deux comètes danser à une rue d'eux. S'en était troublant et enivrant à la fois.

Le vent hurlait telle une créature enragée. Le courant changea subitement, la porte se ferma soudainement, poussant Kiriel au dehors la tête en première.

Les eaux frénétiques se battaient, se fracassaient contre toutes parois, tous murs, toutes portes. Mais tout cela n'inquiétait en rien notre héros. Il était ébahis. Un spectacle magnifique se dessinait face à lui. Les astres célestes lui accordaient une démonstration de force, aussi esthétique que lumineuses. Cela lui donnait l'impression de flotter.

Avec vents et marées, il dévalait les rues, les places et certaines échoppes sans quitter des yeux ce délicieux moment.

Le souffle céleste poursuivait son dessein. L'enseigne d'une baraque de poissonnier était balancée avec force. Ses chaînes qui la reliaient faiblissaient devant une telle hargne. Leur endurance s'épuisa. L'enseigne virevolta avant de tomber à l'eau, de flotter. Pour ensuite rencontrer Kiriel de très près.

Le choc fut saisissant et terriblement douloureux. Sa tête tambourinait, mais il y avait pire, il avait du mal à respirer. Il comprit alors.

L'adrénaline du moment le poussait à agiter avec frénésie ses bras et jambes pour ne sortir que le bout du nez hors de l'eau. Ou encore de tendre suffisamment les bras vers un appuis sur. Il s'approchait bien trop rapidement du lac. Ce même lac qu'il ne trouvait plus aussi apaisant qu'à leur première rencontre. Les étoiles filaient encore non loin de lui.

Après un effort redoutable il parvint à s'accrocher à une grille. Il l'enlaça comme s'il lui était venu subitement de l'aimer et que rien ni personne ne pouvait les séparer. Les étoiles dansèrent en se rapprochant de lui. Il fit le rapport. Ce n'étaient pas des astres, mais des yeux !

Une flamme dansa dans les siennes et il sorti avec hargne son épée et il plongea sa pointe sur l'une d'elles. Le courant changea intégralement sous lui, comme fou. Lame toujours en main il se mit à grimper sur la grille puis sur une terrasse et enfin sur le toit. Il s'y accrocha et pria que tout cela cesse.

Il les entendit à son tour. Des cris, des appels à l'aide..

Et Kiriel restait, immobile, face aux nuages.


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12.07.17 9:31
Une expédition qui tourne mal




---------- Quelques jours après l'apparition du dôme...

L’esquif de bois glissait lentement sur l’eau calme. Les remous de l’embarcation dessinait un cône de vaguelette qui s’étendait depuis son passage jusqu’aux murs à moitié immergés des rues environnantes, pour disparaître peu après. La brume envahissait entièrement cette partie inondée d’Al-Chen et on ne pouvait y voir à plus de quelque mètre. Le clair-obscur qui régnait également sur la ville depuis des mois rendait l’atmosphère lugubre. Se retrouver coincé dans ce quartier fantôme était peu enviable, surtout depuis l’apparition des Nérosiens, comme ils l’appelaient. Mais Luyana avait malheureusement du s’y contraindre.

A l’aide d’une rame qu’elle enfonçait dans l’eau depuis l’arrière de sa barque de pêcheur, elle avançait avec prudence au travers des ruelles immergées. Tous les habitants avaient fui les zones inondés quand la digue avait cédé. Plus l’on s’approchait de l’ancienne berge, moins l’on pouvait y trouver âme qui vive. Al-Chen n’était plus que l’ombre d’elle même. Les bâtiments s’élevaient toujours fièrement face au lac, mais celui-ci reprenait ses droits sur ses terres. L’eau était claire, mais le manque de mouvement la transformait peu à peu en marais nauséabond. Les odeurs suivant volontiers cette idée. Depuis son perchoir, Luyana pouvait apercevoir les échoppes et les tavernes laissées à l’abandon comme au premier jour. Tout le monde était parti au même moment pour échapper aux flots dévastateurs. Et personne n’osait plus s’aventurer dans les zones trop profondes de peur d’y croiser les créatures.

La Faëlle fit pivoter sa godille et l’embarcation tourna lentement dans une ruelle au fond boueux. Bientôt, elle aperçut ce pourquoi elle avait entrepris cette excursion. La boutique d’une herboriste se trouvait là. Inondée, comme toutes les autres. Mais elle espérait bien pouvoir trouver ce qui lui fallait. Négociant habilement son arrêt, Luyana fit signe à l’homme qui l’accompagnait de se tenir prêt. Ce dernier, posté à l’avant, se releva légèrement en observant les environs, ses armes effilées pendant à ses flancs. Elles ne lui seraient d’aucune utilité, mais son ardeur au combat pourrait peut être acheter quelques secondes à Luyana en cas d’affrontement. Pour l’instant, il n’y avait aucune trace des Nérosiens. Elle hésita à sonder les environs, mais préféra ne pas s’attarder dans cette partie de l’imagination pour l’instant. Ces créatures pouvaient sortir n’importe où et à n’importe quel moment. Avec une grimace elle ramassa un petit bocal de verre et la remplie de ce qu’elle avait disposé au fond de la barque. Un mélange de sable et de terre homogène. Luyana espérait qu’il pourrait réussir à maintenir les créatures à distance. Elle enjoignit l’homme à faire de même  qui après un moment d’hésitation suivit son exemple, sans conviction.

Elle se sépara enfin de sa longue robe dépareillée tout en gardant ses accessoires, la faisant glisser au sol avec délicatesse devant le regard étonné du mercenaire. Elle l’avait engagé dans l’un des camps de réfugié aménagé dans les quartiers toujours émergés. Comme beaucoup d’autres voyageurs et itinérants, il s’était retrouvé coincé par le dôme et n’avait eu d’autre choix que d’attendre. Aussi, le guerrier avait sauté sur l’occasion d’accompagner une belle femme dans une mission dangereuse en territoire inconnu.
— Est-ce vraiment nécessaire ?

Un sourire amusé et doux lui répondit qui sembla attiser la flamme dans ses yeux. Elle ne portait plus que des bandes de tissus pour cacher son intimité et sa poitrine presque inexistante. La nudité ne la dérangeait pas, mais les humains avaient une autre façon de voir les choses.
— Je préfère retrouver des vêtements secs. Pas vous ?
— Disons que cela fait une source de distraction en plus. Mais je n’ai pas peur d’un peu d’eau.  
— Vous devriez, Alaimk. Vous devriez…

Le vent se leva doucement, faisant voleter ses longues dreads noires de chaque côté de son visage. C’était l’heure d’y aller. Luyana enjamba la coque et plongea les jambes dans l’eau qui lui arriva jusqu’au bassin. Elle avança alors en poussant la porte de bois, munie d’un sac et de son bocal. Derrière elle, elle entendit une gerbe d’eau et quelques grognements, sûrement dû à la froideur. Elle sentit la vague de sa chute atteindre son bassin et la dépasser pour entrer dans la boutique et se répercuter dans les meubles de la pièce. Un frisson parcouru son échine. Pourquoi fallait-il que les humains soient si bourrus et idiots… Un soupir s’échappa de ses lèvres sombres alors qu’elle sentait le regard de l’homme suivre ses mouvements. Ou plutôt, ses courbes.

La boutique était plongé dans l’ombre mais quelques bougies humides trônaient encore sur le comptoir. A l’aide d’un briquet, elle tenta d’en allumer une pendant quelques minutes avant de réussir. Son exploration pouvait commencer. La pièce rectangulaire contenait de nombreux étals et rangements. Il lui faudrait quelques minutes pour tout fouiller.
— Et moi ? Je me tourne les pouces ?
Luyana retint un roulement d’yeux et lui sourit tendrement.
— Ne faites pas l’enfant, Alaimk. Vous hétes payé pour me défendre en cas d’ennuis. Attendez les donc sagement.

La fermeté de sa voix réussit à détourner le regard du mercenaire sur autre chose que son corps. Si elle aimait séduire et attirer la fragilité entre ses serres, elle n’appréciait guère le faire au détriment de sa vie. Elle n’était pas habituée aux missions dangereuses et devait d’autant plus redoubler de prudence. Mais si personne ne la protégeait, cela pourrait mal se terminer. Voyant que l’objet de sa mission était redevenue sa priorité, Luyana se détourna à nouveau vers le sien. Elle passa la pièce au crible en récoltant toutes les graines et les plantes qui pourraient lui servir. Principalement médicinale, mais aussi celles des marais et contrées humides. Même si l’imagination lui était toujours accessible, contrairement aux dessinateurs, elle n’avait pas du tout été préparée à cette situation en se rendant à Al-Chen. Et les ressources lui manquait en nombre. Malheureusement, cette boutique ne contenait quasiment rien. Le peu digne d’intérêt avait été noyé.

La faëlle s’approcha d’une grande jarre lui arrivant à la poitrine, qu’elle pensait remplie de terre fertile. Elle failli lâcher le couvercle d’argile en découvrant son contenu. La jarre était remplie d’eau. Et deux yeux turquoises et luminescents l’observaient de l’intérieur. Sans tête. Sans corps. Juste deux yeux. La créature ne faisait qu’un avec le liquide et demeurait quasiment invisible. Impassible. Meurtrière. Sa main accrochée au bord du récipient, Luyana était hypnotisée. Fille de la terre et de la lumière rencontrait le fils de l’eau et des profondeurs. Deux mondes s’observaient. Aussi différents que complémentaires. Qu’était la terre sans eau pour la nourrir. Qu’était l’eau sans fond pour la retenir. Mais quelque chose clochait. Elle ne savait rien de ce peuple, même si elle l’avait toujours sentie habiter les entrailles de Gwendalavir. Qu’attendaient-ils, que voulaient-ils ? Elle s’était laissée surprendre et la voilà à la merci de la créature. Elle n’avait pas l’habitude d’être la proie. Et l’idée que les rôles pouvaient être inversés lui faisait ressentir une douce frayeur.

Le mystère qui entourait ces nouvelles créatures sorties de nulle part la fascinait également. C’était la première fois qu’elle en voyait un et l’envie de sonder à nouveau les énergies qui l’entouraient se faisait de plus en plus pressante. Mais le faire la mettrait en danger. Elle devait jouer intelligemment. Lentement, très lentement, elle referma le couvercle sur les fenêtres meurtrières qui restèrent immobiles. Heureusement, le mercenaire ne l’observait pas et ne put remarquer son étrange comportement. Les joyaux disparurent petit à petit sans qu’elle n’ait même ciller. Il fallait croire que son pouvoir ensorcelant faisait même effet sur ces bêtes. Mais l’air se mit à vrombir à ses oreilles, à hurler et battre furieusement. Le bâtiment trembla violemment, prêt à s’effondrer sur elle alors que des rivières de poussières et d’échardes s’échappaient du plafond. Le monde était devenu assourdissant, comme si la terre s’éventrait et se déchirait juste sous la faëlle. L’eau emplit alors ses poumons, prenant chaque parcelle d’air pour lui imposer ce liquide mortel. Elle suffoquait et ses yeux se remplissait de larmes. Elle allait mourir, la certitude la frappa avec force tout comme le calme qui l’entourait…

La vision avait disparu. La faible lueur de la bougie illuminait la jarre totalement vide. Elle le referma en se retournant. Ce n’était pas la première fois qu’elle expérimentait ce genre de chose et garder son calme, même après s’être vu mourir, était devenu naturel. La mise en garde avait au moins le mérite d’être claire. Ils arrivaient. Alaimk était resté près de la porte à faire le guet. Avec son pot de terre, Luyana s’était sentie en sécurité. Elle devait se rendre à l’évidence, elle avait surestimé ses protections. Un bouclier contre une armée ne durait bien longtemps. Ses lèvres de charbon se pincèrent d’embarras.  
— Nous devons partir. Maintenant, lui annonça-t-elle d’une voix qui ne laissait pas place à la discussion.  
Elle traversa la pièce à grandes enjambées, se fichant des remous qu’elle provoquait, pour rejoindre le guerrier. Son arme sortie, il sondait la rue. Luyana n’avait que son pot et son sac contenant les plantes.
— Vous êtes sûre que la barque tiendra ? d'une voix de moins en moins rassurée.

Sans répondre, elle s’approcha de l’encadrement en laissant derrière l’herboristerie. Dans la rue, la brume s’était levée et l’eau était parsemée d’ondes diverses. Quelque chose s'y trouvait… Une vague plus grande que les autres renversa soudainement leur embarcation sans aucune raison, déversant le contenu de la terre au fond de l’eau, avant de couler. Mortifiés, les deux compagnons observèrent leur unique protection sombrer dans les flots peu profonds. La stupeur les laissèrent pantois pendant quelques secondes. Si les Nérosiens voulaient attaquer maintenant, ils seraient à leur merci.  Avec calme, Luyana chercha un moyen de les sortir de là. Ils se trouvaient au milieu de la ruelle et bien loin d’un quelconque passage émergé. Leur seul salut pour le moment était de retourner dans l’échoppe et d’atteindre l’étage supérieur.
— Merde et merde, qu’est-ce qui s’est passé ? Vous avez vu ? Qu’est-ce qu’on fout maintenant ? Vous m’aviez dit qu’on ne risquait rien ! Qu’est-ce que j’ai été foutre à suivre une faëlle…

Luyana réprima une pensée de dégoût pour l’homme et planta son regard d’acier dans le sien. La colère flamboyante de ses yeux se confronta à la peur de l’homme. Et son incompétence. Il fallait qu’elle le calme. Une fois sa robe gorgée d’eau récupérée, elle prit une poignet de terre dans le bocal. Il était impensable de continuer dans la rue. Il fallait espérer qu’ils pourraient trouver une solution à l’étage. Peut être que Luyana pourrait créer un artefact qui les protégerait, si elle en avait le temps. Elle reprit d’une voix rassurante
— Comportez vous en homme et calmez vous. Nous devons nous mettre à l’abri. Prenez de la terre et avancez.

La faëlle brandissait son poing serré comme une arme. Frêle, elle était loin d’imposer sa présence comme une menace. Son coeur battait la chamade, à tout instant ils auraient pu l’attaquer. Elle avait pour habitude d’être en embuscade, non l’inverse. Le piège s’était refermé sur eux et une pointe de honte se profilait sous sa peau tant son plan avait été déjoué avec facilité. Elle se sentait stupide. Mais il ne fallait pas se retourner sur le passé. Un regard derrière elle lui indiqua que l’homme était prêt à la suivre, mais sans tenir compte de son conseil. Tant pis pour lui. Elle n’était pas une gardienne. Mais la fragilité de sa propre arme la faisait douter de ses chances de survie. Comment déterminer une menace invisible ? Les plantes, les animaux, la nature, elle en était capable. Mais les monstres… ? La faëlle prit une inspiration et avança parmi ses hésitations.

Les bougies qu’elle avait allumé étaient toujours présentes dans la pièce, mais projetaient des ombres déformées au fond de l’eau mouvante et sur le bois pourri. Chaque agitation de leur membres provoquaient des reflets aux allures meurtrières aux coins de leurs yeux. Mais aucune n’eut assez de pouvoir sur eux pour les faire s’arrêter. Juste avant d’atteindre l’escalier, deux joyaux bleus apparurent devant eux, plongés. Luyana s’arrêta pour observer les réminiscences du futur qu’elle avait observé.
Attaque.
Avec un cri, elle se laissa tomber dans l’eau, la robe portée devant elle en bouclier chétif. Elle senti l’étoffe se déchirer de tout son long alors que l’eau froide enveloppait sa peau d’ébène en un instant, l’engloutissant totalement. Sous l’eau, elle put les entendre. Les bruits, les cris des Nérosiens. Comme si une armée entière se terrait en trépignant. Prête à donner la charge. Les yeux de Luyana s’écarquillèrent devant la masse qui s’élevait désormais au dessus d’elle, à la surface. Une vague à forme humanoïde et aux yeux turquoises. Immense. Alaimk n’eut aucune chance. La créature fonça sur lui, s’enfonçant dans sa bouche pour noyer son cri naissant. Sous l’impact, l’homme fut projeté aux côtés de la faëlle, où il se débattit en frappant de son épée à l’aveugle. Agonie inutile d’une tempête enfantine. La lame entailla l’épaule de la femme dont le liquide vermeille se répandit en volute poétique autour d’eux. Le cri de Luyana lui fit perdre le peu d’air qui lui restait et la douleur la poussa à refaire surface. Haletante et blessée, elle nagea à moitié accroupie vers l’escalier qui représentait son seul salut. Si la créature tuait le mercenaire avant, elle viendrait la chercher.

Avec l’énergie du désespoir elle atteignit la première marche hors de l’eau et se hissa à la force de ses membres valides alors que les mouvements d’Alaimk ralentissaient pour finalement s’éteindre. Luyana continua son ascension, le sang traçant une ligne de feu sur le bois des marches. Elle atteignit enfin le premier étage où elle s’écroula sur le palier. Au pied de l’escalier, deux joyaux bleu-vert l’observaient depuis le fond de l’eau. Elle était prisonnière…
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12.07.17 17:10
Un dernier souvenir avant de s’éteindre… Une auberge… Elle attendait quelqu’un. Mais qui ? Elle s’endormit. Pour toujours ? Non. C’était son état d’ivresse qui lui faisait croire cela. Elle était juste endormie par le taux d’alcool trop élevé dans son sang. Un temps difficile pour sortir dehors, s’était-elle dit. Aller à l’auberge en attendant son compagnon était une bonne idée, si elle n’avait pas commandé un verre, puis deux… Puis cinq, six…
Elle se réveilla. Cela faisait combien de temps qu’elle dormait ? Une heure ou plus ? Quoi qu’il en soit, il était temps de se lever; la météo dehors s’était sûrement calmée. Elle se leva, enfin, elle tenta. Juste le temps de relever sa tête puis celle-ci retomba lourdement.

Splith sentit quelqu’un la bousculer. Elle rétorqua sans savoir elle-même ce qu’elle disait; on eut cru entendre un grommellement digne d’un Raï fatigué. L’ivrogne qu’elle devenait prit quand même son courage à deux mains et se releva, peut être avec un geste très peu gracieux mais elle y arriva. La Frontalière reprit ses esprits en secouant sa tête et manqua de tomber de son tabouret à côté du bar. L’aubergiste la réinterrogea et cette fois Splith compris :

- Hum, madame, je vous disais qu’il faudrait payer vos boissons et songer à vous dégourdir les jambes…

La Frontalière fouilla ses poches et trouva une belle somme d’argent, qu’elle avait sans doute obtenu lors d’un voyage qu’elle avait escorté. Ne voulant pas faire d’histoires elle demanda avec une voix encore maussade en essayant de bien articuler tous ses mots.

- Pourriez-cous me dire combien je vous dois ? Et ne me dites pas n’importe quoi, où vous aurez affaire à moi !

L’homme à qui elle s’adressait paressait étonné de son attitude parce qu’en la voyant il trouvait son allure raffinée mais cet homme oubliait les ravages que pouvait causer l’alcool. Pendant un instant, il eut l’air pensif; au bout d’environ dix secondes, l’aubergiste déclara :

- Vous avez commandé en tout cinq verres de bière et trois bières frontalières. Woaw. Rien qu’en y pensant, je ne sais pas comment vous avez tenu avec tout cet alcool.

Il annonça le prix. Il fit mal au portefeuille à Splith. Le coût était très élevé à cause des bières frontalières car leur temps de préparation en plus de l’exportation vers Al-Chen revenait presque au prix d’une caravane à louer. Heureusement pour elle, il y avait assez d’argent pour payer… Sauf si on prenait en compte qu’il ne lui restait que trois pièces de bronze.
La Frontalière prit la porte, pour sortir mais également pour s’accouder à celle-ci. Elle regarda le sol dehors : un déluge, et on pouvait presque penser que la ville d’Al-Chen entière était un lac. La jeune femme jeta un coup d’œil vers le ciel, grisé par les nuages, qui eux-mêmes étaient presque noirs.

***

Pourquoi avait-il fallut qu’elle s’oblige à sortir, qui plus est par cette pluie battante pouvant à elle seule ravager une ville ? Malgré cela, elle ne trouvait pas l’idée de se dégourdir les jambes méprisable. Cela pouvait être bizarre à entendre ou à s’en rendre compte, mais c’était en même temps une expérience agréable et désagréable. Au moins, les rues étaient calmes, excepté le son fort des millions de gouttes d’eau qui s’écrasaient à la seconde sur les pavés salis par la boue.
Personne, à part les marchands partis trop tard étaient de sortie en ce jour pluvieux, même pas les voyageurs hardis et impulsifs qui rêvaient d’aventure. Presque une heure plus tard, la Frontalière cherchait un abri et un logement pour se réchauffer et se sécher par la même occasion. Dans la tête de la jeune femme, tellement son corps avait absorbé d’eau qu’elle était limite en train d’en devenir; elle ne croyait pas si bien dire…
Le lendemain, ayant séjourné dans l’auberge, une nouvelle se répand très rapidement dans la ville entière : un dôme s’est formé au-dessus de la ville et personne ne peux ni le briser ni le traverser, et encore pire, les spires sont inaccessibles !
Pour Splith, le temps n’est pas encore à paniquer, mais à trouver de l’argent pour payer son logement…
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Stormer Nuva
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Marchombre



12.07.17 19:32
https://ewilan.forumactif.fr/t3127-souvenirs-de-stormer-glacon-a

Non ! Non, non et non !
Une énième fois le marchombre donna un coup de griffes dans un Nérosien dont l’eau s’éparpilla au sol, avant que l’être liquide ne se reforme un peu plus loin. Gagnant ainsi du temps, il attrapa le bras de Splith et la traina avec lui. L’eau leur atteignait la taille, ne facilitant pas leurs déplacements, mais le jeune homme parvint à se hisser sur un balcon, tirant son amie par les épaules pour qu’elle fasse de même. Là, relativement au sec, il put enfin souffler. Comment Stormer en était-il arrivé là ? Comment en était-il arrivé à entraîner Splith contre vents et marées dans une Al-Chen apocalyptique ?

***
Plus tôt, le Vendredi 7 juillet à midi.

Stormer en avait enfin terminé avec cette chasse aux trésors de Merwyn. Désormais sur le dos de sa jument, il faisait route vers Al-Chen. Cette fois Splith devrait être arrivée à l’Auberge de la Chouette Endormie… du moins le marchombre l’espérait. Quoi qu’il en était, dans le cas contraire il la croiserait sûrement en chemin. Faisant passer Eclair d’Hiver au pas, l’homme aux cheveux blancs constata qu’il faisait relativement beau sur la route. Un timide soleil perçait les nuages, caressant sa peau avec douceur. Ce n’était pas comme à Al-Jeit où de sombres cumulus obscurcissaient le ciel, laissant aléatoirement tomber quelques gouttes de pluies aux quatre coins de la cité… Enfin, le jeune homme espérait que le temps qui l’accompagnait durerait à Al-Chen.
Son vœu ne fut pas exaucé. Des trombes d’eau tombaient, inondant la ville entière et rendant certaines rues impraticables à cheval. Sa jument renâclant, le cavalier fut obligé de descendre et de guider sa monture par la bride tout en recherchant l’Auberge de la Chouette Endormie. Au terme de deux bonnes heures de marche à travers la cité, le marchombre réussit à trouver un moyen d’accéder à son lieu de rencontre. Il installa Eclair d’Hiver à l’écurie la plus proche moyennant quelques pièces de bronze, puis il put passer les portes de l’auberge.

En pénétrant dans l’auberge il referma précipitamment la porte, mais quelques flots parvinrent tout de même à mouiller l’entrée. En effet, au-dehors l’eau atteignait les chevilles. Il s’excusa mais l’aubergiste lui fit signe que cela ne faisait rien. Alors le marchombre balaya la pièce du regard et il s’arrêta sur Splith assise à une table. Ses yeux s’illuminèrent et il alla s’installer à ses côtés.

- Splith ! Cela faisait longtemps ! Comment vas-tu ? Le sourire qui avait commencé à naître sur ses lèvres s’estompa à la vue de l’air étrange de son amie. Qu’y-a-t-il ?

Lorsqu’il apprit la formation d’un dôme au-dessus de la ville Stormer soupira. Il s’était encore embarqué dans une situation impossible… Après avoir fait le point sur leur position, les deux compères discutèrent de leurs mutuelles aventures et parvinrent à se détendre après les mauvaises nouvelles. Quand vint l’heure de dormir un peu, Stormer décida de payer leurs deux chambres puisque Splith avait apparemment tout dépensé dans la boisson. Mais avant de se coucher, le jeune homme demanda :

- J’ai laissé ma jument à l’écurie d’à côté. Et toi ? Es-tu venue à pieds ou as-tu pris ton cheval… Montagne, c’est cela ?

Cette discussion close, les deux amis allèrent se coucher dans les chambres à l’étage. Mais la nuit ne fut pas douce. Aux alentours de quatre heures du matin, un grand fracas résonna dans toute l’auberge, réveillant Stormer. De suite sur ses gardes, il s’habilla et saisit ses griffes. Il ouvrit la porte avec précaution et aperçut de l’eau dans les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée. Intrigué, il s’approcha… mais fit un pas en arrière lorsque l’eau devant lui s’anima pour devenir un être aux yeux couleur topaze bleue. Il se mit à onduler devant le jeune homme, ses yeux continuant de le fixer. Le marchombre était indécis. Que devait-il faire ? Mais un autre homme sortit d’une chambre voisine en criant :

- Qu’est-ce que c’est que ce boucan ? On ne peut pas dormir tranquille ici ! On a payé alors laissez…

Il s’interrompit en apercevant la créature qui avait posé son regard sur lui suite au bruit qu’il avait créé. L’homme cria. La créature recommença à onduler, mais plus rapidement cette fois. L’homme partit en courant. Non, l’homme voulut partir en courant. La créature s’était jeté sur lui avec une rapidité surnaturelle et l’entraînait désormais dans les escaliers. Stormer lança une de ses dagues mais elle ne fit que traverser la créature. Il suivit l’être liquide et son prisonnier dans les escaliers, mais arrivé en bas il était déjà trop tard. Dans la salle principale de l’Auberge de la Chouette Endormie, l’eau avait submergé tables et chaises et un homme était en train de se noyer dans un tourbillon d’eau, des yeux de topaze bleue fixés sur lui. Stormer se retourna ; Splith était derrière lui. Pensant qu’elle avait comme lui assisté à la scène, il lui souffla :

- Il faut partir, nous sommes en danger ici !

L’homme aux cheveux blancs remonta dans sa chambre en courant en demandant à son amie de la suivre et il ouvrit la fenêtre. Il sauta et atterrit dans l’eau qui inondait la rue. Un homme se sauvait à la nage en hurlant :

- NE LAISSEZ PAS LES NEROSIENS M’ARRACHER MON ÂME !!!

Ainsi, le marchombre et la Frontalière tentèrent tant bien que mal de se frayer un chemin parmi les eaux d’Al-Chen et de survivre face aux belliqueux Nérosiens. Vers le petit matin, Stormer pensa enfin avoir trouvé un endroit au sec pour qu’ils puissent se reposer. Il se hissa sur un balcon et tendit ses mains à Splith pour l’aider à faire de même. Epuisé, il s’assit alors et soupira.

Enfin une pause dans ce monde de fous…
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Ewilan Gil'Sayan
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22.07.17 14:05


Les paysages défilent devant ses yeux. Pittoresques étaient-ils, digne du Gwendalavir quel aimait tant. Elle avait beau avoir quitté un monde pour en retrouver un nouveau, à force de le parcourir, celui-ci restait toujours aussi merveilleux. Peu importe le nombre de fois où Ewilan s’était déplacée à travers ces contrées, elle se sentait chez elle.

Elle montait Aquarelle. Depuis qu’Ewilan était Sentinelle, rare était les fois où elle se permettait un déplacement en cheval. Désormais elle n’hésitait plus à faire un Pas sur le Côté pour se transporter d’un endroit à un l’autre. Le Dessin étant une seconde nature chez elle, plus aucune limite ne la restreignait a utiliser son pouvoir avec modération. Gardant bien évidement les conseils des Maîtres Dessinateurs, et celui toujours gravé de Maître Duom dans son esprit, elle devait respecter les forces de la Nature et ne pas abuser de son Don. Cependant sa progression dans l’Art du Dessin lui offrait milles possibilités et plus la jeune femme grandissait, plus les Spires lui était naturellement accessibles et utilisables.

Malgré tout , aujourd’hui elle faisait exception à la règle et profitait d’un bon voyage à dos d’équidé. Retrouver Aquarelle fût un réel plaisir. À peine fût-elle hissée sur sa selle qu’une multitudes de sensations lui revinrent à l’esprit. La raison de ce voyage était simple. En tant que Sentinelle de l’Empire, Ewilan Gil’Sayan se devait de protéger les Alaviriens de toutes sortes de dangers. C’est pourquoi, quelques semaines auparavant, l'Empereur l’avait envoyé, elle ainsi que deux autres Sentinelle, à Al-Chen.

Depuis plus d’un mois la ville vivait sous l l’orage. La moitié de la population avait migré tellement le temps était atroce. Les activités commerciales se dégradaient et, aux dernières informations, le port était inaccessible. À force de tomber, la pluie faisait monter le niveau du lac Chen, et bientôt la ville succomberait sous les vagues torrentiels. C’est grâce aux quelques Dessinateurs de Chen que la digue restait en place. Mais ceux-ci étaient débordés et le seigneur de la ville, Aeor Jil’Fay, avait fait quérir de l’aide à l'Empereur.

C’est pourquoi Sil’Alfan, avait demandé à Ewilan de s’occuper personnellement de l’affaire. Mais elle ne pouvait y aller seule, elle devait emmener plus d’une quinzaine de jeunes Dessinateurs de l’Académie. Ils avaient fait leurs preuves mais la plupart ne savait tenir un Pas sur le Côté sans s’épuiser pour la journée entière. Accompagnée de Liven et Kamil, elle faisait donc office de berger de troupeau. Le convoi était escorté par quelques Légionnaires, Frontaliers et Thüls.
Une deuxième raison avait poussé l'empereur à lui demander telle chose, elle devait juger les jeunes recrues de l’Académie pour y déceler quelques talents. Pour le moment la jeune femme ne s’y préoccupait guère, quelques observations lui avait fait repérer un ou deux personnages intéressants, mais rien de concret pour le moment.

D’un coup, elle fut tirée de sa rêverie. Dans quelques minutes elle devrait apercevoir la ville. Soudain ces certitudes s’envolèrent, et dans un instant de surprise Ewilan se retrouva face à l'improbable.
Devant ses yeux la ville avait avait disparu sous un couvercle de nuage. Comme si le ciel avait envoyé toutes ses foudres sur la cité, elle était ensevelie. Mais le plus inquiétant arrivait par la suite, d’un seul coup, les nuages se scindèrent en deux. Pendant l’espace de quelques secondes elle aperçu les tours d’Al-Chen et le lac en arrière plan. Mais aussitôt, sortit de nul part, un gigantesque dôme prenait naissance. Celui-ci était invisible, mais avec les nuages noirs, chargés de colère l’entourant, elle distinguait parfaitement les rebords translucides de celui-ci.

Par réflexe la jeune femme se jeta dans l’Imagination. Dessinant le palais de Chen dans son esprit elle voulait faire un Pas sur le Côté. Mais quelque chose d’invisible lui interdisait un Dessin précis. Comme poussée par une force hors des Spires elle se retrouvait à perdre toute précision dans son Dessin. Inquiète elle sortit des Spires pour jeter un regard affolé à Liven, il semblait être dans la même posture qu’elle.

Regardant une nouvelle fois la formation du dôme, elle lança Aquarelle au galop. Cherchant à entrer dans la cité avant que le dôme parvienne à toucher le sol.
Pendant quelques instant elle y crut. Sa jument filait à grande vitesse, et dans sa tête Ewilan pensait réussir à franchir la barrière. Mais elle se leurrait, le dôme se referma devant ses yeux.

L’incertitude la rongeait plus que la peur. Le sentiment d’être incapable de Dessiner un pas sur le côté dans Al-Chen l’avait brusquement ramené à la réalité : l’Imagination était inaccessible. Elle tenta alors un dessin basique, celui-ci ce réalisa sans problème. L’Imagination devait être inaccessible seulement à l’intérieur du dôme ? Et si on envoyait un objet contre celui-ci ?
Elle s'exécuta, mais comme par magie la poutre en fer qu’elle avait dessinée se dissipa au contact du dôme.

Ewilan descendit d’Aquarelle pour poser sa main contre le phénomène qui se dressait devant elle, la surface était lisse, impénétrable. La jeune femme se projeta dans les Spires, tentant d’apercevoir le dôme à l’intérieur de l’Imagination, mais quelque soit le niveau où elle allait, il était invisible.
Liven arriva à ses côtés au moment où elle retira sa paume du dôme.

« Il faut envoyer un message à l'Empereur, on va avoir besoin de renfort. Qu’il fasse quérir la guilde des analystes, les divers spécialistes du Dessin… il nous faut détruire cette chose, ou Al-Chen est perdue ! »
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Alice Blanc
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29.07.17 14:35
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Il faut que je sorte de là. Tous de suite. Mon regard vient surveiller par dessus mon épaule. Rien. Mon souffle est bruyant. Erratique. Mon cœur semble vouloir s'échapper de mes côtes.
Tu es à l'abri sur ces toits. Stop.
Je n'écoute qu'à moitié Samuel. J'ai l'impression que ces monstres vont apparaître d'un instant à l'autre. Comme tous à l'heure. Je ferme les yeux un bref instant aux images qui me viennent.
Ne panique pas. Pas maintenant.
J'accélère un peu plus. La fin du toit se rapproche au fil de ma course.
Qu'est-ce que tu fais Alice ?!
Comment il disait Tony déjà ? Faire confiance à ton corps ? C'est ce que je fais. Tous ce que je veux c'est m'éloigner le plus possible de cet endroit. Le toit sous mes pieds. La seconde d'après il n'y a que le vide. Si sombre.. Je refuse d'y prêter l'attention. Je bondis. Pendant un instant il me semble rester suspendu puis le retour de la gravité. Violent. Mes pieds rencontrent les tuiles du toit opposé, s’emmêlent lamentablement entre eux. Je bascule en avant. Le monde semble tourner. Tourner. Puis je me stoppe. La chute a réveillé les douleurs du combat. Je me recroqueville sur moi même dans une plainte, ne prêtant pas à l'humidité qui s'infiltre de partout. Même si je me demande comment cela peut être possible vu comme mes habits étaient déjà imbibés d'eau. Alors que mes bleus me rappellent violemment à l’ordre, je ne peux m’empêcher de repenser à ce qui s'est passé. Cherchant la logique, une explication.


Avec l'argent récoltée j'avais pu me payer un chambre dans une auberge. Elle n'était pas l'une des plus connus mais j'avais rêvée d'un lit depuis tellement longtemps que je n'allais pas faire ma difficile. Et il s'était mit à pleuvoir. Longtemps. En accord avec Samuel nous étions rester dans la chambre, regardant le temps devenir fou. Les rues ont commencés à se remplir d'eau. Millimètre par millimètre. Puis plusieurs centimètres. Le temps que je me décide à bouger, voyant qu'il n'y avait aucune amélioration il était trop tard. Il s'était formé de véritables rivières. J'avais tenté quelques sortis, aidant quelques personnes mais cela fatigué rapidement et de nombreuses maisons furent engloutis. Les gens commencèrent à paniquer, voulurent partir. Je ne sais pas si ils réussirent. Mais la menace que la duigue puisse s'écrouler était présente dans la tête de tous
Si cela cela avait été que ça..
Il y a eu le dôme. Immense, transparent et il bloqua la pluie. Mais à quel prix ? D'abord il y a eu l'Imagination bloqué. Ce lieu qui permet aux dessinateurs d'utiliser leur Don. Problématique, mais cela ne m'atteignais pas réellement. J'en ai toujours une appréhension limité de ceci, ne comprenant pas son importance. Mais il y a eu ces êtres.

Nous étions dans la rue. L'eau m'arrivait à la taille. Marcher était un enfer avec le léger courant. Je me sentais pas à l'aise. L'ambiance était pesante avec ses rues silencieuses et les multiples objets qui dérivaient. Puis la fillette dans les bras de son père s’exclama :

-Des lucioles !

Mes sourcils se froncèrent tandis que tous le monde cherchait des yeux ces fameux lucioles. Je levai la tête. Les nuages qui s'accumulaient ne laissaient rien deviner si c'était le jour ou la nuit mais étrangement je pensais pas que la nuit était tombé. La gamine tendait son doigt vers l'eau en continuant à s'extasier. Des lucioles dans l'eau ? Non ce n'est pas possible.
Alice il faut aller sur les toits.
Pourquoi ? La fillette doit fabuler et.. Soudain je le sentis. L'eau elle devenait plus vive. Elle se pressait sur mes jambes. L'eau s'évacuait t-elle quelque part ? Je souriais. On allait peut être en finir avec cette inondation. Soudain un cri résonna. L'eau s'était élevé, formant une forme humanoïde. Ses yeux lumineux fixait le petit groupe, immobile.
Alice bouge d'ici. Maintenant.
Je fis volte face et commençais à avancer comme je pouvais jusqu'à une maison. Alors que j'essayais de sortir de l'eau, je les vis. Les être d'eau se multipliaient. Trois se dressaient maintenant dans la rue, s’avançant dans un bruit de vague.
Grimpe. Pas le temps de s'émerveiller.
Je m’exécutais. Certains de mes compagnons voulurent bouger eux aussi. Mais on leur laissèrent pas l'occasion. Les êtres se jetèrent sur les malheureux, les plongeant dans l'eau ou les accueillant dans une étreinte mortelle.  Les premiers cris de peur me stoppèrent alors que je me trouvais en haut du toit. Pendant un instant je regardai horrifié puis quand la fillette tenta elle aussi de fuir je me décidai. Prenant un inspiration je commençai à faire demi tour. Mais la voix de Sam' me stoppe net.

Non. Tu n'y va pas.
-Mais ils vont la tuer.
Et te tuer toi aussi.

Les cris s'élèvent, ainsi que les pleurs. Les supplications.

-Je ne peux pas les laisser. La laisser.
Tu le dois. Tu ne peux rien faire pour eux. Le couteau du mec n'a rien pu leur faire qu'est-ce que tu penses toi, pouvoir faire ? Te faire noyer aussi ?

Je ferme les yeux, tente d'ignorer les bruits.

Tu peux essayer de trouver une solution. Mais là tu bouges. Aller.

Ce qui me fis bouger est lorsque je remarquai que l'un d'entre eux s’était tourné vers moi, me dardant ses yeux sans expression.


Je me redresse lentement. Je ne veux plus bouger. Je suis fatigué et mon corps me semble trop lourd. Trop douloureux.
Alors réfléchis
-A quoi ?
Comment se débarrassé de ces trucs.
Posant ma tête sur mes genoux je m'y mets, laissant mes yeux errer sur la rue en contre bas.
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30.07.17 17:06




Au premier regard, une étincelante beauté
Au deuxième, un bien sombre danger.






Le vent se calmait, devenait moins fort et plus doux. Des sensations douloureuses par endroits de son corps se faisaient davantage ressentir.
Il n'avait plus froid et ses vêtements étaient de nouveau sec. C'est ce qui l'embêtait, il ne pouvait rester plus longtemps sur place et devait trouver un endroit plus sûr. Mais il devrait pour cela se mouiller une nouvelle fois. Et cela l'agaçait. Il savait pertinemment ce qu'il fallait faire.
Le soleil commençait à baisser et son abri ne semble plus aussi sur qu'auparavant. D'autant plus, que sa dernière confrontation aquatique avait attisé une rancune présente parmi l'un d'eux.

Faisant fît de discrétion au possible, il se dirigea toujours au toit vers l'arrière boutique d'où il découvre une trappe menant à l'étage inférieur.

Chaque planche de bois grinçait sous les bottes de Kiriel. Il ne manquait qu'une marche avant de rejoindre de nouveau le sol inondé au rez-de-chaussée. Seul la lumière de son passage permettait de voir un faible aperçu du lieux. Il s'agissait sûrement d'un poissonnier, à l'odeur il le devina sans difficultés. Il vit ensuite une bouteille alcoolisée à ses pieds, flottant. Et une idée germa en lui. Faisant naître une lueur d'espoir.

Attrapant une besace vide, il y plaça sa trouvaille ainsi que certains tissus encore sec accrocher à un mur. Et s'entreprit ensuite d'ouvrir la porte centrale avec sa clé déjà dessus.

dessus ?

Cela voudrait-il dire que son propriétaire est toujours présent ? Après une courte réflexion, il ouvrit bien grand la porte, en poussant sur ses jambes dessus. Suite à cela une grande quantité d'eau pénétrât dans la pièce et fît reculer notre héros brièvement. S'accrochant il se hisse hors du lieux. Et ressent une gêne.
Il n'est pas seul.

La suite des événements est un peu floue. Il courut longtemps en regardant brièvement derrière lui, à regret. Des ondulations se faisaient avec au centre, deux lueurs bleutée.

Fuir était son seul objectif, courir pour sa survie. Il avait mal, et l'eau l'empêchait d'accélérer. Il haletait, la faim serrait son estomac, il n'était pas au plus grand de sa forme. Et sentait peu à peu son endurance baisser.
Il prit donc les tournants et les petites rues d'Al-Chen. Les rues étaient, le plus souvent désertes et les habitation verrouillées et aux nombreux accès bloqués par des renforcements.
Il vit enfin une rue qui commençait à monter. Il l'emprunta vivement et expira à chaque foulées telle une locomotive. Et il dût s'arrêter en urgence.
Cul-de-sac !


- Non, pas maintenant.


Il pensa à rebrousser chemin, mais s'il aurait du faire face à son prédateur, il craignait de s'en sortir avec une enseigne cette fois-ci. C'est alors qu'il vit quelques caisses flottant non loin de lui. La réflexion dura un court instant avant qu'il se dépêche à les placer près du mur. Haut d'environ 3 mètres et épais d'une trentaine de centimètre.

Il grimpa sur la caisse de bois qui commençait à craquer sous son poids, prit sa dague et s'élança en la plantant le plus haut possible.

La caisse était devenu inutilisable, la dague plantée à 10 centimètres et Kiriel suspendu les jambes pendantes. Alors que la lame commençait à plier dangereusement, il ramena son autre main à l'appui et se hissa difficilement en équilibre sur le mur. Sous les yeux lumineux et peut-être déçus de sa mauvaise prise.

Kiriel s'accrochant au mur, s'installe un moment et se met soudainement à rire, heureux d'avoir échappé à son trépas.


- Hahaha, tu n'as pas fini de te rincer l'œil ?!


Enlevant son chapeau en guise de salut il lui annonça, fièrement et théâtralement:


- Eh bien ce fut irréaliste, mais sympathique.. allez ciao l'am..


Les yeux lumineux dansaient de nouveau face à lui et perdant l'équilibre suite à cela, il tombe. De l'autre côté du mur.
Se relevant en soupirant et rattrapant rageusement son couvre-chef flottant face à lui.


- Encore... mouillé.

...

Quelle est donc cette malédiction ?!



Alors qu'il se remettait sur ses deux pieds en râlant brièvement, un bruit - hélas connu -d'eau en mouvement le pressa de reprendre sa course.

Il pénétra dans un tout autre dédale de rues et croisement. Pour ensuite s'enfoncer dans une sombre et longue ruelle donc sa sortie s'affichait en très petit. Il courut.

Tout lui devint peu à peu flou. Faible, il devait puiser dans ses réserves afin d'espérer arriver au bout du chemin. Alors qu'il observait derrière lui, les yeux hagards en quête d'un ennemi. Il ne put nullement faire face à ce qui lui arrivait en quatrième vitesse.

Sa tête lui sonnait de multiples alarmes. Tout ce qui l'entourait tournait dangereusement autour de lui. Il tentait vainement de se relever mais ses bras, flageolantes, l'empêchèrent toute ascension.

C'est alors qu'il reprenait doucement son souffle que certains détails effleurèrent l'esprit de Kiriel.

Ce n'était pas son souffle qu'il percevait.

Il se rendit peu à peu compte qu'il ne reposait pas au sol mais sur le corps d'une personne. Le rouge montant au joue, il vit également qu'il était sur une femme, sa tête au niveau des coupoles de la cathédrale de Milano. Il voulut exprimer des excuses, dire quelque chose. Il ouvrait la bouche mais rien n'en sortait.

C'est alors qu'il découvrit son chapeau sur un visage inconnu. Elle semblait sonnée, évidemment après pareil choc, qu'espérer de plus. Et elle gémissait faiblement.

Il parvint à se redresser et se mettre de côté. Et tenta de l'éveil leur par quelques mots.


- Ouille... Toutes mes excuses. Vous avez un très beau chapeau.


S'enquit-il d'un sourire fatigué mais amical.

Aucune réaction. Il laissa son chapeau. Souffla un bon coup, pris une grande gorgée de gnôle afin d'oublier un moment ses nombreuses douleurs et s'approcha de cette jeune femme.

Son visage était fin et gracieux, on aurait aisément trompé sa peau avec de la soie. D'un blanc pur, ses traits démontraient sa beauté sous diverses formes. Il s'arrêta un instant sur chaque partie de ce tableau dont les plus grands artistes se sont attelés. Ses lèvres fines s'ouvraient faiblement mais suffisamment afin de laisser l'air s'échapper de son corps. Son nez était également fin et ses petites narines s'ouvraient d'une douceur rythmée. Quant à ses yeux il n'ouvrit nullement ses paupières de forces, mais laissaient sur lui une curiosité et un désir de savoir très grand.

Laissant cela de côté un instant, il se reprit. Et se mit à la porter.
Ses jambes tremblèrent sous ces nouveaux efforts. Il regarde derrière lui. L'eau s'agitait une nouvelle fois.


- N'ayez crainte et gardez courage jeune demoiselle..

Je nous emmène en sûreté.




Et il courut, mouillé, une fois de plus.



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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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31.07.17 17:02


 
Rares étaient les habitants dans les rues d’Al-Chen. L’eau était présente partout, s’infiltrait par les toits quand elle pouvait, dégringolait les ruelles pentues, se faufilait sous les portes et par n’importe quel trou laissé sans surveillance. L’air était humide et les vêtements ne séchaient jamais complètement, gardant une texture rêche et difficile à supporter.
 
Depuis des heures, Killian marchait au hasard, ne souhaitant pas rester au même endroit trop longtemps. Elle avait passé la nuit dans une auberge abandonnée et déjà mise à sac, ne mangeant qu’une bouchée de viande séchée, et était repartie à l’aube. Il devait être près de midi et rien ne bougeait, heureusement. L’eau restait sagement dans ses flaques, aucun œil ne venait s’ouvrir devant elle. Ses créatures étaient un subtil mélange de beauté et de cruauté qui faisait frémir Killian. La veille, elle avait assisté, impuissante, au meurtre pur et simple d’une femme, dont les yeux s’étaient emplis d’eau, celle-ci allant jusqu’à jaillir de ses narines et sa bouche, avant qu’elle ne soit entraînée au fond par la créature. Les bulles s’étaient très vite estompées. Peu après, Killian elle-même avait faillit connaître le même sort. Elle avait sentit de l’eau sur sa jambe, et l’avait secouée dans l’espoir de la retirer. En vain. La chose était accrochée comme une ventouse.
 
Et l’eau avait débuté l’ascension de son corps, commençant aussi à s’infiltrer par les oreilles et presque les yeux. Killian s’était débattue, et avait sortit sa dague pour trancher dans le vide, jusqu’à ce que la bête se retire, sans qu’elle ne comprenne la raison exacte. En tout cas, cet instant de répit lui avait été bénéfique et Killian avait tenté de tuer la créature. Personne n’était invincible ou immortel ! Mais rien. Sa dague et son bras traversait juste le corps translucide de la bête, qui penchait la tête et la regardait de ses grands yeux. Elle eut beau faire, Killian n’avait même pas pu la blesser. En revanche, la créature avait réussit à retourner la dague contre son propriétaire, et, mue par une force irrésistible, Killian s’était éraflée le bras, tranchant sa tenue en cuir et entamant la peau. Elle avait gémit et avait vivement retiré sa main, reculant le plus possible. Et cette saloperie avait eu en prime le culot de lui voler sa dague !
 
Rageuse, Killian s’adossa à un mur, devant réfléchir au calme. Sa plaie ne saignait plus, mais il aurait fallut qu’elle la bande pour éviter une infection, seulement elle n’avait plus de bandage, et aucune auberge ni aucune personne n’avait pu lui en fournir. Donc tant pis.
 
Bon et à présent ? Que faire ? Elle ne connaissait personne à Al-Chen. Sa famille vivait heureusement plus loin et était donc épargnée par cette malédiction. Un mouvement furtif attira son attention. Se redressant, sur ses gardes, Killian ne sortit pas sa seconde dague ; si c’était l’une de ses créatures, cela ne lui servirait à rien et puis elle avait comprit : avec elles valaient mieux fuir. Quelques secondes plus tard, elle vit la silhouette liquide s’approcher, passant de flaques en flaques. Jurant dans sa barbe, Killian se mit à courir. La bestiole aussi.
 
Elle s’amusa à tourner dans toutes les ruelles, essayant de perdre son poursuivant, mais ce dernier semblait deviner en avance ses mouvements et ne se laissait absolument pas distancer. Killian slaloma encore un peu, puis sauta sur une caisse détrempée, s’agrippa au bord du toit et se hissa souplement malgré sa plaie, la caisse se fracassant en bas en petits morceaux. Là haut normalement, elle devait avoir plus de chances… et non. L’eau était là aussi et la créature apparut très vite devant elle. Crotte ! Elle courut, glissa, se rattrapa, prit de l’élan, sauta sur le toit d’en face. Elle reprit sa course, mais cette fois, tandis qu’elle regardait rapidement en arrière, son pied dérapa et avec l’élan elle chuta, roulant le long du toit, ne parvenant pas à attraper le rebord, et atterrissant sur des caisses brisées.
 
Légèrement sonnée, Killian gémit et se releva, remerciant les caisses. Elles avaient légèrement amortis la chute. Retirant quelques échardes, la jeune femme reprit son souffle, regardant à droite et à gauche pour tenter de se repérer. Elle se trouvait dans une ruelle, et quand elle regarda encore à gauche, les yeux turquoise étaient là. Mais ils n’étaient plus seuls. Il devait y avoir au bas mot trois paires qui l’observaient, et seul Merwynn pouvait dire combien se terraient dans l’ombre des maisons.
 
Jurant encore, elle reprit sa course, puisant dans ses dernières forces pour aller au maximum de sa vitesse. Elle jongla à nouveau entre les rues, regardant fréquemment derrière elle. Ce dut être à cause de cela qu’elle ne remarqua pas l’arrivée d’un obstacle droit sur elle. D’un coup son corps fut au sol, et sa tête cognait violemment les pavés mouillés, son visage se couvrant d’un voile étrange. Elle gémit, sentant un poids sur elle, sonnée. Son cerveau semblait écrasé, presque broyé, tant sa tête la lançait. Son corps aussi avait prit cher, mais il se remettrait plus vite que la tête. Au moins elle respirait encore…
 
L’objet sur elle bougea, et elle sentit un souffle quand on retira le voile de son visage. Ouvrir les yeux était trop dur pour elle. Mais bon sang, réalisait-elle, quelqu’un était sur son corps et ne semblait pas vouloir le quitter ! Elle voulut lever les mains, mais elles n’obéirent pas. Des mots tentèrent de se frayer un passage, elle ne comprit que le mot « chapeau ». Ah donc le voile était un chapeau ? Mais… elle n’avait pas de chapeau. C’était difficile de se concentrer.
 
Puis, d’un coup, elle sentit son corps flotter dans les airs. Le vent caressait sa peau et surtout la bosse qui devait se former sur son crâne. Elle comprit les termes de « sûreté » et de « courage », mais ne comprit pas où on voulait en venir. Alors elle laissa tomber, préférant laisser à son corps le temps de se remettre.
 
Quand elle émergea, elle était dans une pièce sombre. Ses yeux n’eurent de se fait aucun mal à s’acclimater, puisqu’il n’y avait qu’une bougie pour éclairer les lieux. Les fenêtres étaient barricadées, les dessous de portes aussi. Chaque trou ou interstice avait été soigneusement fermé, colmaté, pour éviter à l’eau de pénétrer les lieux. Killian gémit et porta une main à sa tête. Ouh, jolie bosse ! Elle se redressa en grimaçant, et vit qu’on avait même soigné sa coupure au bras. Si la personne l’avait dévêtue, elle avait eu la décence de la rhabiller en tout cas. Assise dans… un lit ? Killian se demanda où elle se trouvait. Ses souvenirs étaient flous. Elle se rappelait la course pour échapper aux créatures, de plus en plus nombreuses. Puis un choc, le sol contre sa tête, quelques mots, et plus rien.
 
-Où suis-je ? Il y a quelqu’un ? S’enquit-elle d’une voix pâteuse.
 
Par pur réflexe, après coup, elle pensa à ses armes. Elle les trouva à leur place. Bon… donc son bienfaiteur ne lui voulait, apparemment, pas de mal. Mais qui était-ce ? Et où se trouvait-il ? Elle ne sentait rien de particulier ici, puisque tous les vêtements avaient la même odeur. Sa Greffe ne lui servait plus à grand-chose… ah si. Une vague odeur de fumée lui parvint aux narines. Il y avait donc un feu quelque part proche d'elle. Tendant l'oreille, elle n'aurait su dire si elle percevait des crépitements de flammes dans une cheminée, ou si c'était son imagination.
 
Elle posa les pieds par terre, s’immobilisa le temps que tout cesse de tourner, et voulut se lever. Rien, ça tournait encore un peu trop.
 
-Ohé ? Il y a quelqu’un ?
 
Répéta-t-elle. Et si on l’avait enfermée ? Non… pourquoi donc ? Un Mercenaire ? Un Marchombre qui aurait apprit le pot aux roses ? Merde ! Non… impossible, les deux l’auraient désarmée. Et ils n’auraient pas prit la peine de la soigner. Mais alors… qui ?
 

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Sil'Afian
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01.08.17 3:15
L’empereur ôta l’anneau d’or qui ceignait son front avec délicatesse et le posa dans le coffret qui se trouvait devant lui. Sur son front, la couronne laissait encore une trace visible, délicatement mélangée à de fines rides tandis que ses sourcils demeuraient crispés dans une expression de concentration.
Son regard brun et sévère observa le seau qui se trouvait à côté du précieux coffre et se dit que décidément, le monde ne tournait pas rond. Oh, il s’agissait d’un seau banal, en métal léger et peu épais, il était légèrement cabossé dans le fond mais il ne possédait aucun trou, ce qui contrairement à toute logique, n’enchantait pas l’empereur. Pour certains, un trou dans un seau était synonyme de fuite et donc d’inutilité. Mais pour Sil’Afian, c’était autre chose. C’était une goulée d’air frais, un rai de lumière, un maigre espoir. Mais il n’y avait aucun trou.
L’homme cessa de torturer l’esprit et glissa ses doigts sous l’anse et retourna le seau sur sa tête afin de l’enfiler.
Heureusement pour lui, il était seul dans ses appartements, il l’avait exprimé de manière particulièrement claire car moins de cinq personnes étaient au courant des capacités de cet objet ménager et quiconque d’autre l’aurait surpris dans une telle position aurait mis en cause sa santé mentale. Et c’était bien la dernière chose dont il avait besoin. Ca et découvrir que toutes ses chaussettes étaient trouées, mais l'Empire ne risquait pas de s'effondrer à cause d'une telle situation, alors ça ne comptait pas vraiment.

L’empereur de Gwendalavir avait donc la tête dans un seau et sous ses yeux s’étalait Gwendalavir. Cette prouesse magique était l’œuvre de l’illustre Dessinateur Merwyn Ril’Avalon, qui avait créé une sorte de Vigie portative qui avait la capacité de réduire à néant toute personne l’utilisant.
Se concentrant, Sil’Afian fit défiler Al-Jeit sous ses yeux. Tel un oiseau, les tours élancées de la capitale tentaient de le frôler vainement tandis qu'il fendait les cieux, le regard scrutant attentivement le sol. Il s’élança vers le nord en remontant le Pollimage qui s’était enfin calmé après de longs mois de tempêtes. Ce qui l’intéressait se trouvait non loin. C’était Al-Chen. Cette perle nichée sur les rives du lac Chen et qui semblait avoir disparu. La panique s’était rapidement répandue, surtout lorsqu’il avait été établi que rien –pas même un Dessin- ne pouvait franchir le dôme qui s’étendait au-dessus de la ville et du lac.
Rapidement, le fameux dôme s’offrit à son regard et le monopolisa. Il était massif. Si imposant et pourtant, on aurait dit des parois faites de cristal et de nuages orageux. Mais l’heure n’était pas à la contemplation, si au moins il pouvait voir l’intérieur de la ville, savoir que ses citoyens étaient en sécurité, les choses seraient un peu moins dramatiques. Les derniers jours avaient laissé la ville d’Al-Chen affaiblie et pratiquement submergée par les flots, les renforts constitués de quelques sentinelles n’aveint pu atteindre la ville avant qu’elle ne soit totalement fermée. Même Ewilan était restée dehors. Elle aussi s’était fracassée contre cette paroi effrayante.

L’empereur ne voyait rien. Il venait de plonger dans le dôme et il ne voyait rien. Il était comme dans une mer de nuages, dans une obscurité dévorante. Il se concentrait, cherchant à découvrir quelques points lumineux ou une faiblesse dans cette barrière irréelle, mais les nuages semblaient se dérober sous son regard. Rien n’était fixe, rien n’était net. Tout était gris et flou. Plus le temps passait, plus la colère gonflait en lui. L’absence de réponse était la pire des choses, avec l’incapacité d’agir. Et ces deux cas se profilaient lentement mais sûrement, rendant son avenir aussi sombre et terrifiant que ce dôme.
Mais il refusait d’abandonner.
Les secondes devinrent des minutes, s’étirant lentement jusqu’à devenir des heures… Lorsue Soudan, il vit. Une vision fugace mais suffisante pour être gravée dans son esprit. C’était dans un des faubourgs d’Al-Chen, il avait vu une rue vide. La ville n’était pas submergée, mais il n’y avait guère grand monde dans la rue. Il lui avait semblé apercevoir quelques silhouettes se déplacer rapidement, et peut-être même une sur un toit, à moins qu’il ne s’agisse d’un chat. Peu importait. Avec beaucoup de patience et de persévérance, il était possible d’entrevoir ce qu’il se passait dans la ville disparue.

La flamme de l’espoir brûlait désormais dans son cœur, bien qu’elle soit frêle et vacillante. Quittant ce terriblement ridicule couvre-chef, Sil’Afian se redressa et remit son anneau d’or à sa place avant de quitter ses appartements pour une nouvelle réunion d’urgence.
Dans la pièce, l’attendaient Ewilan Gil’Sayan, qui s’était portée volontaire pour être la porte-parole de l’empire auprès des Dessinateurs sur place, Bjorn Wil’Wayard, le commandant de la légion noire dont les hommes se dirigeaient à bride abattue vers Al-Chen et qui s’occuperait de la protection de la ville –enfin du dôme- et de l’organisation de toutes les forces armées. Un historien du nom de Derket Mil’Duranter était également présent afin d’aider à résoudre au plus rapidement cette crise et qui coordonnerait les recherches dans toutes les archives du continent. Le dernier invité présent était un Navigateur qui se joignait aux recherches et aux tentatives de franchissement de cette barrière en apportant l’aide de ses confrères ainsi que ses connaissances particulières liées à l’eau, aux éléments et au Dessin. Il s’appelait Jalin Treyian.
La longue table au milieu de la pièce était recouverte de divers documents, e plus imposant était sans conteste la carte de l’Empire désormais tatouée d’un cercle démesuré. Deux scribes étaient également présents et annotaient les différents points à aborder lors de la réunion ainsi que l’organisation qui serait nécessaire à la résolution de ce conflit inédit. Sil’Afian pénétra dans la pièce et salua chaque personne s’y trouvant, prenant le temps d’aborder quelques sujets légers avec chacun afin de détendre leurs esprits angoissés et surtout de les faire patienter le temps que son conseiller principal les rejoigne.
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les huit en pleine discussion, chacun parlant à son tour et écoutant les informations qu’avaient les autres à lui offrir même si pour l’instant elles étaient maigres et loin d’être satisfaisantes.

Les recherches s’organisèrent lentement.
Les Dessinateurs allaient devoir éprouver continuellement le dôme. D’abord en tout point, afin de voir si certaines zones étaient plus fragiles que d’autres, puis en un seul et unique point sans jamais cesser de solliciter cette barrière magique –puisqu’il ne semblait pas s’agir d’un Dessin, autant employer ce mot fantastique- en employant tantôt l’osmose, tantôt les capacités expérimentés des peuples de l’Est ou d’autres techniques plus discrètes. Ewilan avait le champ libre et devait connaître les limites réelles de ce dôme avant de se plonger dans son étude détaillée à l’aide des historiens et autres théoriciens.
Les soldats devaient préserver la zone mais également vérifier la dureté de cette barrière et son étendue. Continuait-elle sous terre ? Si un homme ne passait pas, est-ce qu’un objet inanimé en était capable ? Une autorisation spéciale avait même été donnée afin d’utiliser quelques objets des terriens afin d’effectuer plus de tests et de savoir si ceux-ci étaient plus à même de franchir cette barrière.
Mil’Duranter allait fouiller toutes les bibliothèques privées comme publiques de l’Empire afin de chercher d’éventuels cas similaires ou toute information qui pourrait s’avérer utile, une référence à une matière infranchissable, aux capacités des gommeurs et les études qui ont été faites à leur sujet…
Et les Navigateurs allaient effectuer également des tests, voir s’il était possible de franchir le dôme sur l’eau ou dessous. Si l’eau elle-même était capable de franchir ce dôme. Si l’air en était également capable. Puis ils étudieraient de leur mieux la matière du dôme qui semblait être organique, en travaillant en collaboration avec des Dessinateurs, leurs savoirs se complétant.

La nuit était bien avancée lorsqu’Ewilan effectua son pas sur le côté accompagné de Bjorn et de Jalin en direction d’un campement non loin d’Al-Chen-la-disparue. L’empereur avait annoncé après leur avoir fait juré de garder e secret qu’il avait été en mesure de voir l’intérieur de la ville et que la ville ne semblait pas submergée par l’eau. Toutefois deux personnes se relaieraient jour et nuit afin d’observer la ville et de tenter d’apercevoir leurs concitoyens.

L’empereur rejoignit ses quartiers et soupira, sentant la fatigue lui peser sur les épaules, en plus de la pression qui lui enserrait les membres. Le repos salvateur ne serait pas pour tout de suite, il le savait et la fatigue s’accentua un peu plus tandis qu’il apportait le seau Merwynesque dans une aile à accès réservée du Palais et fit venir le premier guetteur afin de lui expliquer sa mission.

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Idir Faragan
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01.08.17 9:55
C'est l'aube. Il retrouve avec joie l'air chaud de son atelier, remplie d'une odeur particulière. Mais cela n'a pas duré. Il prend un temps pour regarder les différentes lettres arrivées durant son absence. La plus récente attire son attention. Cela vient d'un cousin pour qui il a déjà travillé pour des cargaisons. Il déchire le papier, parcourt le message court et directe sur le papier épais. Il avait entendu parlé de ce qu'il se passait à Al-Chen. La pluie ne cessait de tomber, rendant les alentours dangereux. Le lac Chen menaçait de déborder, ou est-ce déjà le cas ? D'un geste il repose les lettres restantes sur une table, et glisse celle ouverte dans une poche. Il ne peut refuser cette requet à son cousin. Il doit aider son clan et si par la même occasion il peut aider à stopper cet étrange situation, cela le motive encore plus. Il ne lui faut pas longtemps pour réunir ses affaires. Sa hache vient retrouver sa place dans son dos, alors que deux poignards viennent décorer ses cuisses. Un caresse pour Fable qu'il n'en mènera pas avec lui. Quoi qu'il se passe, elle n'est pas un cheval de guerre. Et puis ce serait dommage de perdre une telle jument. Son sac sur l'épaule, il se dirige vers le centre de Al-Jeit.

La bas une escorte se prépare. Il y régne un certaine excitation, même si Idir remarque que certains de ces frères sont bien sérieux. Après tous même si la plupart des siens aime se faire connaître durant des missions qui requiert honneur et force, ici cela semble différent. Les dires sur Al-Chen semble devenir de plus en plus étranges, presque fantaisistes. Et ne pas savoir dans quoi s'embarqué peu changer bien la donne. Après avoir salué chacun des membres de l'escorte, accordant un signe de tête aux soldats de la légion noire, il prépare sa monture échangeant avec quelques Thüls. Puis le signal est donné. Il remarque la fameuse Ewilan Gil Sayan, qui accompagné d'autres personnes désigné par Sil Al'Fian pour aller aider les habitants d'Al-Chen. Ce sont ceux eux qui devront être protégé. L'escorte se met tous de suite en place. Les Thüls d'un côté, la Légion de l'autre. Le jeune homme tente de ne pas se soucier des regards des habitants quand ils traversent la ville. Des murmures et il ressent l'inquiétude. Les temps sont dures et étranges en ce moment..

Durant le trajet, son cousin prend le temps de l'informer sur la situation réel des lieux. Et c'est mentir si il a du mal à se l'imaginer. Un dôme isolant la ville. Et il stopperai les nuages, la pluie et impossible de dessiner à l'intérieur... Durant le trajet, il préfère chasser ses pensées de son esprit, se concentrant sur la protection de la troupe. A part quelques escarmouches, le voyage s'est bien passé. Les yeux du Thül s'agrandissent en voyant le spectacle qui s'offre à lui à l'approche de la ville. Immense, le dôme s'élève dans le ciel. Les nuages sombres l'entourent, se pressant sur la paroi. Tandis que les dessinateurs et autres s'approchent du dôme pour l'examiner, la troupe reste un peu à l'écart. Comment peu bien se débrouiller les civils à l'intérieur ? La pluie ne semble pas atteindre l'intérieur du dôme mais les jours précédents ont dû laisser la ville s'en dessus-dessous... Et surtout comment pourront-ils les aider ?
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Neleam
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04.08.17 2:12
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- En Musique -
Woodkid


Le vent soufflait doucement, faisant onduler l’herbe et frémir les arbres qui brodaient la route. À cette litanie silencieuse s’ajoutait le martèlement régulier des sabots d’un cheval sur la piste de terre. Les récentes pluies avaient détrempé et transformé cet agréable chemin en une rivière boueuse qu’aucun Alavirien ne se risquerait à emprunter à pied. Mais Neleam n’était pas à pied et se concentrer sur l’environnement qui l’accompagnait dans sa chevauchée lui permettait d’éloigner les inquiétudes de son cœur.
Les pans de sa robe claquaient dans le vent, traînant derrière ce duo semblable à un ciel nocturne sans nuages. La mélodie l’accompagnait et rendait étrangement le silence plus pesant. Les choses n’allaient pas.
La guerrière accompagnait chacun des mouvements de Firmament, allongée sur son encolure afin de lui faciliter la tâche. Emryss, sa précieuse arme se trouvait dans son dos et la rassurait en cas d’attaque de brigands, car bien que la robe offerte par Merwyn soit plus efficace qu’une armure, elle s’inquiétait d’être aussi légère. Sa liberté de mouvement était presque parfaite, le vêtement épousait ses formes tout en dévoilant par endroits sa peau laiteuse, car il était fait après tout pour être élégant et pratique.
Neleam portait donc des robes. Enfin, une robe en particulier. Et c’était cette idée amusante qui l’accompagnait tandis qu’elle gravissait l’ultime colline qui empêchait ses yeux d’apercevoir Al-Chen. Al-Chen la mystérieuse. Les rumeurs s’étaient répandues à une vitesse folle, encore plus rapidement que pour la chasse au trésor fantomatique. Un dôme avait recouvert la ville et le lac, rendant impossible tout franchissement. Une barrière opaque séparait la ville du reste du monde.
Et Neleam s’était attachée à Al-Chen. Depuis plusieurs mois elle y avait pris ses habitudes, avait sa piètre demeure, son amant et surtout du travail. La ville était en train de chuter lentement mais sûrement, le climat s’acharnait, réduisant à misère les cultures, anéantissant le moral des habitants et inondant les rues. C’était l’endroit rêvé pour qu’un chevalier puisse servir son prochain, protéger et améliorer le monde. C’était pour cette raison que Neleam était restée. Enfin en partie, Reagan y était également pour quelque chose, Al-Chen était devenue leur point de base et même s’ils s’éloignaient pour diverses missions, ils y revenaient toujours. Et aussi étrange que cela puisse paraître, Neleam ne regrettait pas le Chevalier qui Gondole.
Elle avait sa propre vie, et pour une fois, elle trouvait les chevaliers bruyants et parfois ridicules. Mais ça, elle le gardait pour elle car elle était l’une des leurs, portant fièrement son pendentif l’attestant.

La sortant de ses pensées, Firmament se stoppa tandis que la guerrière levait les yeux vers la surface qui se dévoilait désormais sous ses yeux. Elle était arrivée en haut de la fameuse colline et elle ne voyait rien, si ce n’était cette immensité grise et scintillante.
C’était donc vrai. Tout était vrai. La ville était inaccessible.
Refoulant la vague de panique qui l’envahissait, la jeune femme s’ébroua et talonna sa monture afin de s’approcher. La guerrière qui était en elle ne comptait pas se laisser intimider ou même baisser les bras. Elle allait trouver les renforts et se joindre aux efforts de guerre, bien que l’Empire ne soit pas en guerre. Du moins pas encore, car la chevalière se doutait qu’un tel évènement aurait de sombres répercussions sur tout l’Empire.



Neleam finit par trouver un campement assez important, non loin de la barrière. Elle l’avait éprouvée en essayant de la franchir à pied, à cheval, en sautant… Elle s’était à chaque fois cognée contre le dôme sans laisser la moindre trace contre cette structure étrange. Elle avait également essayé de jeter des cailloux et autres objets inanimés sans résultats.
Elle sourit en apercevant les tentes des légionnaires, leur présence était rassurante, même si en y réfléchissant bien cela signifiait que la situation était grave.
D’un pas assuré, elle guida Firmament au milieu de la ville qui se déployait autour du dôme. Il s’agissait d’un campement de fortune aux dimensions… exceptionnelles. Les alaviriens qu’elle croisait étaient tous différents, il y avait des jeunes, des vieux, des guerriers… Mais il n’y avait pas son roux. Tandis que la jeune femme parcourait les hautes silhouettes masculines du regard, à la recherche de son Homme, elle s’immobilisa en reconnaissant l’une d’entre elles. Idir Faragan. Son ami thül forgeron.
Un large sourire s’étala sur ses lèvres tandis qu’elle se précipitait dans sa direction et lui sautait au cou. Ils se connaissaient -du moins ils se fréquentaient véritablement- depuis moins d’un an et pourtant le lien qui les unissait était solide. Aussi dur que l’acier et pourtant aussi souple qu’un élastique. C’était l’une des rares personnes à qui elle se confiait véritablement.
Les retrouvailles furent joyeuses, même si l’ambiance générale ne l’était pas. La situation était grave mais la jeune femme, avec son énergie et son optimisme habituel entreprit d’évaluer la situation à son tour.


Le jour se levait à peine, mais Neleam était déjà au pied du dôme, avec Idir et un de ses compagnons de voyage. Ils étaient en train d’installer une forge tout contre le dôme, afin d’observer sa réaction lorsqu’il était soumis à des températures particulièrement élevées.
Quelques récalcitrants à ce plan -qui semblait prometteur à la chevalière- l’informèrent que les Dessinateurs avaient déjà tout essayé et que si le feu permettait de créer une brèche dans ce dôme, il y a bien longtemps qu’il n’existerait plus. Cela faisait trois jours que le dôme était apparu et aucune solution n’avait encore été trouvée. Il était donc hors de question de ne pas tenter leur expérience.
Les premières étincelles surgirent au crépuscule, embrasant les bruches installées et Neleam répondait aux moindres demandes d’Idir afin que le feu prenne le plus rapidement possible.

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Nestor
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10.09.17 17:47


Extérieur du dôme.
Campement des Dessinateurs.


Des tentes avaient été disposées un peu partout. Voilà plus d’une semaine et demie que le campement avait été installé. Au début il ne composait qu’une vingtaine de Dessinateurs, mais très vite ils avaient été rejoint par des soldats, des Thüls et des Frontaliers. L'Empereur Sil’Alfian avait fait quérir de l’aide là où il pouvait, la situation d’Al-Chen était le problème numéro un. Sans la cité portuaire plus aucun commerce maritime ne pouvait avoir lieu, de nombreuses entreprises voyaient leur chiffre faillir et l’économie de l’Empire s'effondrait peu à peu. Commercer par l’intérieur des terres, par chariot et caravane était une solution, mais pas la plus rapide.
Cependant l’économie importait peu le dirigeant, seul comptait le nombre de vies humaines enfermées dans cette ville. Plus d’une semaine que des centaines de gens étaient piégés dans un dôme qui n’avait aucune existence propre. Il était visible à l’oeil nu, mais invisible dans l’Imagination. On pouvait le toucher, mais point le briser … Les plus braves avaient tenté de le brûler, mais cela n’avait affecté en aucun cas les parois.
De nombreux spécialistes du Dessin, des analystes, des maîtres d’Académie avaient partagé leurs connaissances dans le but de résoudre le problème. Mais rien, rien ni personne ne semblait pouvoir contrer la Volonté du Dôme.

Les Sentinelles avaient toutes accouru à l’appel de l'Empereur, seul deux manquaient, ayant le devoir de surveiller les frontières.
Suppositions et théories … afin d’élucider l’énigme d’Al-Chen-la-disparue les propositions des savants ne contenaient aucune base solide, interprétant des phrases énigmatiques dans des bouquins de l’Âge de Mort aucune solution ne paraissant.

Tandis que les troupes quadrillaient le tour du dôme, qui s’étendait sur plus de deux kilomètres autour de la ville et scindait le lac en deux, des guets avaient été placés aux endroits stratégiques. Leur priorité principale était qu’aucun citoyen ne s’approche du dôme. Mais il avait aussi la mission de relayer toute information susceptible d’être utile au dénouement du mystère.

La chose la plus étrange concernait le lac très certainement, celui-ci était scindé en deux par le dôme, mais rien n’y laissait paraître. Le dôme disparaissait tout simplement dans l’eau, et lorsque des expéditions de plongé sous-marine avaient été tentées pour passer par dessous, les plongeurs s’étaient retrouvés face au même phénomène qu’en surface. Une paroi lisse et indestructible.
Ce qui était cependant intéressant noter était la présence des poissons et divers animaux. Du côté non-enfermé du Lac, l’écosystème marin était identique à l’habitude. La vie dans les profondeurs se faisait sans aucune bizarrerie. Tandis qu’à l’intérieur du dôme, aucun poisson, aucun animal marin n’était visible. Un grand bleu froid, sans fond, immobile et sans vie.

C’est en milieu d’après-midi du dixième jour après l’apparition du dôme que quelque chose d’anormal se passa. Enfin anormal, rien n’était normal depuis le début.
Un crissement affreux se fit entendre, comme un tremblement de terre. Tandis que les hommes se bouchaient les oreilles, le bruit infernal continuait. Telle la terre qui se fissure, on sentait le sol trembler, l’eau s’agiter, le vent souffler tel un ouragan. Le climat devenait instable et on crut à la fin du monde.
Puis d’un coup, tout s’arrêta. Après un long moment de silence, des rayons de soleil traversèrent les nuages, le bruit avait cessé, aucune brise ne se profilait.
Toujours au même endroit le dôme se tenait. Mais il n’était plus invisible.

Liven Dil’Ventin se jeta dans l’Imagination, une fraction de seconde après Ewilan Gil’Sayan. Son sang se glaça quand il vit la réalité. Au milieu des Spires, la paroi invisible et indestructible du Dôme avait prit sa place dans l’Imagination. Par réflexe il tenta une approche brutale, mais elle échoua pathétiquement.
Tandis qu’il envoyait mentalement un message à sa coéquipière, il émergea en silence de l’Imagination.

« Ewie … mais qu’est-ce que c’est que ça ? »
«  Tu ne comprends pas Liven, l’as tu sondé avant de foncer tête baisser ? »
« ... »
« Ce Dessin est éternel, du moins je le présume, ce n’est qu’une quantité incommensurable de Volonté, de Pouvoir et de Créativité. Seul un pouvoir plus grand peut briser telle chose ! »
« Tel pouvoir n’existe pas ! »
« Peut-être pas le Pouvoir, mais de la Volonté oui ! »

***

Intérieur d’Al-Chen.
Plus haute tour du Palais, versant Ouest.
QG-de la Résistance.


Au total il devait y avoir assis une cinquantaine de personnes. Hommes et femmes, de tous âges. Un brouhaha incessant régulait l'atmosphère. Au milieu du groupe, une table ronde était installée et quelques hommes et femmes discutaient vivement. Soudain l’un des hommes, assez âgé, barbu avec un visage recouvert de cicatrices frappa son poing sur la table.

« Que cela cesse, on n'a pas de temps à perdre pour des chamailleries !  Voilà maintenant plus d’une semaine que nous sommes enfermés comme des rats, je pense qu’il n’y a rien à espérer de l’extérieur désormais. Je suis certain que l'Empereur et les Dessinateurs font tout leur possible pour nous sortir de là, mais vu le résultat je pense que la solution ne doit pas venir de l’extérieur, mais bien de l’intérieur. Il nous faut découvrir comment sortir ! »

« Ce ne sont que des paroles en l’air Jilyan, tout le monde sait qu’il faut qu’on se barre de ce foutu endroit. Tu ne penses pas qu’on en a marre des incessantes expéditions dans le Berg pour trouver une solution au problème. Je pense que cela doit cesser, nous avons perdu assez d’hommes pour l’instant ! »

« Que fais-tu des survivants Genuil ? » Rétorqua une femme d’une trentaine d’années, aux cheveux de couleur argenté.

« Nous avons ramené quasi tous les survivants dans les hauteurs de la ville. La plupart se sont installés dans le palais, dans les étages en dessous de la salle même où nous tenons notre réunion. Pour les autres ils ont dû faire de même chacun dans leur coin en attendant des renforts. On ne leur sera pas d’une grande aide. Nous avons à peine assez de vivre pour survivre un mois de plus. »

« J’ai convoqué une assemblée d’urgence parce qu’il nous faut trouver une solution. » dit soudain un homme assis dans l’ombre. « Prenons le temps de faire un point sur la situation et d’envisager les possibilités ».

« Seigneur Aeor… j’ai bien peur qu’il n’y ai pas de solution. Concernant le niveau de l’eau il ne fait que monter, le Berg gagne du terrain de plus en plus. Les Nérosiens agrandissent leur terrain de chasse, si le dôme ne tombe pas d’ici un mois ils atteindront les hauteurs des tours et nous seront tous fichus ! »  commença Jilyan.

« Dans l’eau il est impossible de survivre, le feu fait fuir les créatures, mais l’humidité empêche une combustion pendant trop longtemps. La solution la plus efficace pour s’échapper, outre le feu, est de leur jeter de la terre. Celle-ci semble les blesser, au lieu de traverser leur corps comme le métal elle s'agglutine formant une pâte autour de leur corps qui les empêchent de bouger. Mais nous n’avons plus accès au sol, comment récupérer un élément qui nous est indisponible ? Vous voulez leur jeter des pots de fleurs ? »  Le fameux Genuil avait pris la parole.

« Il ne faut pas oublier les monstres … les Nérosiens font pâle figure face à eux désormais, et ceux-ci peuvent se déplacer hors de l’eau. »  La femme aux cheveux argentés avec repris la discussion.

« Les monstres Nérosiens sont le cadet de nos soucis pour le moment, un seul a été aperçu. Diverses descriptions nous le décrive avec une taille de plus de deux mètres, ses bras se termineraient en une forme ronde agencé de piques, recouvert d’algues, de vases, de bois mouillé et de coquillage. Il était lent, et on a le temps de s'enfuir. Il nous faut stopper l'avancée du Berg! »

« L’eau provient bien d’un endroit précis non ? Il nous faut localiser l’endroit et le détruire ! »
« Mais comment ? Cet endroit existe-t-il seulement ? »
« On sait que le lac n’est pas l’origine de l’écoulement, bien que la première digue soit percée et que l’eau a englouti le port, son niveau n’a pas baissé d’un pouce et la seconde digue haute de plus d’une vingtaine de mètres, retiens le lac hors de la cité. »

« Mais lorsque le Berg dépassera la hauteur de la digue hein ? Comment feront nous pour que celle-ci ne tombe pas mêlant le lac au Berg ?  Si le lac Chen et le Berg se rencontrent les Nérosiens seront indestructibles et le lac sera condamné … nous devons empêcher ça ! »

« Pour le moment c’est notre survie qui m’inquiète le plus, si la digue tombe le niveau de la Breg descendra et ... »
« Et Al-Chen ne sera plus qu’un tas de ruines inondées ! » rétorqua le Seigneur de la Ville.

« Je propose d’envoyer une nouvelle fois une expédition dans la Berg. Nous savons que les Nérosiens sont le plus nombreux à l’extrémité Sud de la Ville, près de l’entrepôt Wil’Halfia. Le monstre a d’ailleurs été aperçu par là-bah. Je suis sûr que c’est à cet endroit que nous trouverons nos réponses ! »

« C’est du suicide Jilyan ! »
« As-tu une meilleure idée Genuil ? »
« ... »

Aeor Jil’Fayan se leva.

« Demain nous enverrons une équipe à l'entrepôt pour découvrir ce que cachent les Nérosiens. C’est dangereux, voir une mission suicide. Mais pour détruire notre ennemi, tenter d’empêcher la montée de la Berg qui détruirait la digue et la ville par la même occasion, il nous faut découvrir d’où provient la source !  Jilyan et Annia vous formerez une équipe de volontaires. »
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