Le don d’Elyssa ne lui est pas aisé à maîtriser. Elle parvient à utiliser pleinement l’Imagination uniquement quand ses émotions lui en donnent la force. Dans ce type de situations, elle dessine sans réfléchir, c’est pourquoi le résultat peut parfois la surprendre. En revanche, elle maîtrise parfaitement le pas sur le côté vers des lieux qu’elle a déjà pu visiter. Elle peut sans problème se frayer un chemin plus haut dans les Spires pour enchaîner les pas sur le côté, alors qu'elle s'y hisse d'ordinaire difficilement pour tout autre dessin.
A sa grande déception, elle n’a pas eu le loisir d’apprendre à se battre. Les jeunes files de la haute société ne sont pas des sauvages, lui avait dit sa mère. Toutefois, ses émotions lui ont toujours permis de se sortir de situations délicates grâce au Dessin.
Le seul savoir que son père ait partagé avec elle lors de ses jeunes années est celui de savoir cuisiner, étrangement, elle ne trouvait pas à exploiter ce don là.
N’oublions pas une forte propension à se mettre dans des situations impossibles.
Elyssa est une jeune femme pleine de vie, énergique et prompte à sourire. La capitale, où elle a grandi, l’a toujours fascinée, si bien qu’elle en connait la majorité des rues et des commerces. Malgré sa taille de guêpe, sa gourmandise lui a permis de découvrir toutes les bonnes adresses de la capitale, de la taverne chaleureuse au restaurant le plus raffiné.
Fidèle en amitié, on ne peut pas en dire autant de sa vie sentimentale : croquer la vie à pleines dents implique pour elle de ne pas s’encombrer d’engagements trop… pénibles à tenir. Cette caractéristique se marie très mal avec son émotivité. Si elle aime faire preuve d’une certaine rigueur, ses émotions peuvent très rapidement prendre le dessus et lui faire perdre tout sens de l’organisation.
Son principal défaut reste sans doute son caractère borné. Elle n’est toutefois pas rancunière et dissipe très rapidement les malaises à l’aide d’une franche rigolade.
Ayant toujours vécu à l’abri du besoin, elle peut paraître superficielle à quiconque ne chercherait pas à la connaître, d’autant plus qu’elle ne se confie pas aisément. Elle aura beau dire le contraire, elle ressent un besoin constant de ne pas décevoir son entourage et encaisse difficilement les critiques.
Chapitre 1 : Luxe, mondanité & … Solitude.
Un grand parc de la capitale. Un après-midi ensoleillé. La fillette joue avec des camarades sous l’œil attentif de sa nourrice. Arrive l’heure du drame : un garçonnet mince comme une épingle tire sur une des nattes de la jeune fille. Sans plus de cérémonie celle-ci, d’un grand geste sur le menton de son agresseur, fait basculer le gringalet en arrière. Il n’a évidemment rien, mais se met à pleurer toutes les larmes de son corps.
C’est à ce moment qu’Elyssa comprend, aidée par le regard sévère de sa nourrice, qu’elle a fait une bêtise. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que l’allumette qu’elle a gentiment remise à sa place est le fils unique d’une famille de notables. Des amis de ses parents…
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Elyssa est fille unique. C’est donc tout naturellement que ses parents l’orientèrent vers leur chemin tout tracé : tous deux responsables d’une boutique de vêtements de luxe, ils aspiraient à ce que leur fille travaille dans leur magasin et à terme, le reprenne. Malgré sa réticence à perpétuer l’enseigne des Cil’ Darn, ses parents n’eurent de cesse de tenter de la faire plier à leur désir. Il en avait été de même pendant toute son enfance. Si ses premières années se passèrent dans une famille plutôt aimante quoique stricte, la rupture s’amorça dès que la jeune Elyssa commença à prendre du caractère et à s’opposer aux ordres de sa mère, que son père appuyait toujours aveuglément.
A l’aube de ses vingt ans, alors qu’elle rêvait de s’échapper du foyer familial (même disparaître de leur vie lui était interdit, car dans la haute société les bruits couraient vite), ses parents l’emmenèrent chez un célèbre analyste d’Al-Jeit pour tester sa prédisposition à l’art du Dessin. Ce n’était absolument pas la voie qu’ils avaient choisie pour elle, mais toutes les familles aisées de la capitale avaient recours à un analyste qui pourrait potentiellement déceler le génie chez leur progéniture.
Chapitre 2 : Analyste, Sentinelle & PapillonsL’homme chauve qui les accueillit dans son office l’effrayait un peu mais elle voyait en lui son unique chance d’échapper au commerce de costumes et de robes de soirée au profit d’une vie d’aventures et de découverte du monde. Car telle était la vision des Dessinateurs chez la jeune Elyssa : une voie toute tracée pour devenir Sentinelle et voyager ainsi dans tout l’empire, en fréquentant toutes les personnes les plus influentes des sphères politiques alavariennes.
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Toute à ses rêveries, la jeune fille ne se rendit pas compte qu’en l’absence de l’analyste, parti préparé ses instruments dans la salle voisine, la pièce dans laquelle elle patientait se parait de couleurs chatoyantes largement dominées par un jaune et un rose éclatants. Des papillons flottèrent bientôt dans la pièce, sous les yeux médusés des deux adultes encore présents. Des fleurs multicolores poussaient dans tous les recoins de la pièce et les bruits d’un cadre idyllique amenèrent Elyssa à ouvrir des yeux ronds.
Emerveillée par ce que le vieux dessinateur avait créé pour la faire patienter, elle ne comprit pas pourquoi il se mit à hurler dès qu’il fut de retour dans la salle principale. Immédiatement, le dessin qu’Elyssa avait inconsciemment créé pour réchauffer la pièce disparut, emportant avec lui la douceur de ses parfums et de ses mélodies, pour ne plus laisser que le regard courroucé de l’analyste aigri.
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Une fois passé le moment gênant des plates excuses (loin d’être sincères) l’analyse se déroula sans incident. On lui présenta un voile sur lequel apparaissaient trois cercles de couleur : un énorme cercle rouge semblait manger à lui seul la majorité du tissu, un cercle bleu, d’un demi diamètre de moins, le chevauchait presqu’en son centre, et un petit pois jaune se baladait tranquillement sur un bord du cercle rouge. De ce qu’elle avait retenu du discours interminable de l’analyste, la part importante de son Don était sa Volonté. La créativité venait se mêler à cette essence, mais en moindre quantité. Mais le Pouvoir semblait complètement absent à son œuvre.
Chapitre 3 : Douce Liberté, Académie & ombre au tableau
J’ai la sensation de flotter.
- Hey, Elyssa !
La fille aux longues boucles brunes tourne lentement la tête pour poser un regard embrumé sur son interlocuteur.
- Elle est complètement jetée.
Se contentant d’un sourire béat qui se voulait rassurant, Elyssa prit appui sur le rebord du lit contre lequel elle était adossée pour se remettre sur ses jambes. La pièce semblait danser autour d’elle, mais elle tenait absolument à assurer un certain maintien. Il faut dire que les bouteilles d’eau de vie que Flinn avait ramenées de la cave de ses parents étaient plutôt fortes. Comme pour le lui prouver, l’alcool fit tituber la jeune dessinatrice. Elle s’emmêla les pieds et manqua de s’étaler de tout son long sur le sol de sa chambre de l’Académie, retenue de justesse par les bras de Flinn qui, s’il n’était pas en pleine possession de ses moyens non plus, tenait bien mieux l’alcool qu’elle, et n’avait pas tenté de déplacement aussi audacieux.
Devant son étourderie, Elyssa éclata de rire.
- Chuuuut ! Moins fort Elie, tu vas réveiller tout le couloir ! la sermonna le jeune homme.
Flinn… Sa dernière lubie, comme l’appelait sa colocataire avec une pointe de reproche dans la voix. La brunette, complètement désinhibée par l’alcool qui s’était répandu dans tout son organisme, le dévisageait désormais avec des yeux ronds. Il fallait avouer qu’il était vraiment mignon.
Un bruit dans le couloir la tira brusquement de sa contemplation. La panique s’empara rapidement des traits des trois étudiants – Elyssa en avait complètement oublié le complice de Flinn – qui se hâtèrent de cacher les bouteilles dans les cases de la penderie, pas pleinement conscients qu’aucune cachette dans la pièce ne résisterait longtemps à une inquisition. Tandis que son petit ami se jetait à son tour dans la penderie, son ami roula sous le lit, et Elyssa se jeta sous les couvertures, manquant dans son élan de basculer de l’autre côté du matelas. La serrure émit un bruit en se déverrouillant, avant qu’une voix ne les fasse tous sursauter (Elyssa sentit d’ailleurs les lattes de son matelas se soulever brusquement sous le coup d’un spasme de son voisin du dessous) :
- Elie, tu dors ?!
La voix de sa colocataire était tout sauf discrète. Elle ne lui laissa d’ailleurs pas le temps de répondre.
- ‘Déconne pas, la lumière est encore allumée.
Elyssa poussa un profond soupir de soulagement en se débarrassant des couvertures qui n’auraient pas suffit à la sauver en cas de descente d’un veilleur dans leur chambre.
- Tu nous a fichu une de ces frousses Kryss ! déclara-t-elle en posant ses deux pieds au sol.
Se concentrant désormais sur ses déplacements, elle prit soin de s’appuyer équitablement sur ses pieds pour se relever, alors que Flinn sortait de son placard, plus décoiffé que jamais, en maugréant :
- C’est pas possible, t’emmènes des vêtements pour l’année ?
Elyssa voulut lui répondre, mais un cri aigu s’étouffa dans la moquette de sa chambre. La voix du camarade oublié – mais comment s’appelait-il déjà ? – l’apostropha avant qu’elle n ait eu le temps d’émettre le moindre son :
- Mais bordel, tu peux pas regarder où tu marches ?
Le rouge lui monta aux joues lorsqu’elle se rendit compte qu’elle venait de se servir de ce pauvre garçon (qui avait aussi eu la fâcheuse idée de ramper hors de sous son lit au même moment ! ) comme d’une descente de lit.
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Etrangement, sa famille avait consenti à lui payer ses études à l’Académie d’Al-Jeit. Si elle n’obtint sa première année que de justesse, trop occupée à profiter pleinement de cette liberté fraîchement acquise, elle mit vite de côté ses bêtises à l’internat de l’Académie et sa participation à toutes les soirées étudiantes pour se consacrer à son apprentissage. La menace de rentrer chez ses tyrans de parents était bien trop lourde pour qu’elle s’essayât à louper ses examens.
Car l’art du Dessin ne s’offrait pas aisément à la jeune dessinatrice. On eut beau lui expliquer qu’il était normal que son don fluctue et qu’elle ne fût pas capable de reproduire la décoration d’intérieur du jour de son analyse, elle s’entêta à puiser dans la moindre parcelle de son imagination, sans grand résultat.
Dès les premières vacances scolaires, elle eut du mal à s’habituer de nouveau au climat familial. Ses parents la chérissaient désormais comme une enfant prodige qui portait leur nom au sein de la grande Académie. Du moins quand ils recevaient leurs amis tous mieux habillés les uns que les autres. En dehors de ces interminables repas, auquel la jeune femme échappait difficilement, elle pouvait retrouver son quotidien de froideur et de remontrances.
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Une énième remarque de la part de sa mère. Une énième dispute entre mère et fille. Une énième absence de réaction de la part de son père dépassé par le caractère des deux femmes qui vivaient sous son toit.
Le bruit du verre qui se brisa la sortit brusquement de la phrase cinglante qu’elle s’apprêtait à lancer au visage de son odieuse interlocutrice. La vitrine du vaisselier venait d’exploser, épargnant miraculeusement la vaisselle qui s’y trouvait. En réaction, le hurlement que poussa sa mère, probablement capable d’effrayer un Raï, ne se fit pas attendre. Le vrai miracle, songea Elyssa, c’est que la vaisselle eût résisté à ce second assaut. Malheureusement pour elle, cette pensée avait dessiné l’ombre d’un sourire sur ses lèvres pincées par la colère. Sourire qui n’échappa pas à sa mère.
- C’est ce qu’on t’apprend à faire à l’Académie ?! Agresser tes parents ? Réponds-moi ! Que je sois pleinement consciente du type d’établissement dans lequel se perd mon argent !
Les propos de sa mère, associés à la menace à peine voilée de la retirer de la seule bouffée d’oxygène de son existence, ne firent que la propulser davantage dans la colère noire que seule sa mère était capable de provoquer en elle. Elle était prête, cette-fois. Sentant un second dessin poindre avant qu’elle n’ait eu le temps d’en reprendre le contrôle, elle se jeta dans la seule issue de secours qu’elle put atteindre.
Son pas sur le côté l’emmena dans une ruelle de la capitale. Au moins était-elle sûre qu’à cet endroit, rien ne pourrait se briser sous les assauts de son Don.
Elle n’avait toutefois pas eu le temps de songer qu’à cette heure du soir, certaines ruelles de la capitale étaient à éviter…
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Heureusement pour Elyssa, ces vacances ne duraient guère plus d’une semaine ou deux, et elle laissait bien vite ses soucis derrière la porte de la maison qu’elle refermait derrière elle.
Chapitre 4 : Don capricieux, dangers & Méduse
- J’en ai assez, Elyssa. Je ne suis pas ton jouet.
Les boucles châtain s’affolèrent lorsque la jeune fille tourna la tête pour vérifier que personne dans le parc de l’Académie ne se trouvait assez près pour les écouter.
- Attends, Flinn…, tenta-t-elle d’une voix douce.
Le visage courroucé que son interlocuteur lui renvoya lui fit rapidement comprendre qu’elle s’était trompée quelque part. Et puisqu’elle n’avait prononcé que deux mots…
Une moue fautive se peignit sur son visage alors qu’elle se sentit rougir. Mauvais prénom. Mauvais moment.
- Ecoute…
- Je ne suis pas là pour écouter les paroles d’une traînée.
L’insulte se ficha dans sa chair comme la pointe acérée d’une flèche. Tout se passa alors très vite. Sorti de nulle part, ou plutôt de son Imagination, une cascade d’eau glacée se déversa sur la tête du blondinet prétentieux. Quelques glaçons s’étaient mêlés à la chute pour lui marteler le sommet du crâne.
Et dire qu’elle avait voulu paraître en rire. Son Don l’avait dépassée, comme à chaque fois qu’elle était émotionnellement affectée.
Prenant conscience de l’étrange silencieuse qui suivit, elle se rendit compte que la situation lui avait également complètement échappée. Elle aurait préféré se trouver loin, très loin de l’Académie.
Elle ne se rendit compte de son pas sur le côté qu’une fois arrivée au sommet de l’une des plus hautes tours d’Al-Jeit.
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Les deux premières années de la jeune femme à l’Académie furent assez mouvementées. Un élève qu’elle commençait à côtoyer disparut brutalement dans une chute d’escalier, un autre auquel elle commençait à s’intéresser mourut au beau milieu de la cantine en s’étouffant¹. Jusqu’au professeur qui l’avait toujours encouragée, Maître Elis, qui fut assassiné par un fou à l’arme blanche dans ses appartements² ! Elyssa commençait à trouver l’atmosphère à l’Académie un peu lourde. Mais elle ne serait retournée chez elle pour rien au monde. Elle prit donc sur elle, avec l’aide de ses amis, pour ne pas se laisser gagner par la panique, même si l’ombre du danger pesait sur la tête de tous les élèves comme une épée de Damoclès pendant quelques mois.
Ce fut aussi pendant sa scolarité – elle commençait réellement à douter de son karma – que la Méduse fit son apparition dans la vie des Dessinateurs. Au départ, elle ne comprenait rien à cette panique qui paralysait ses professeurs et certains de ses camarades : ne s’aventurant que peu souvent dans les hautes Spires, elle n’avait aperçu qu’une forme sombre et floue, encore assez loin d’elle, lors de l’un de ses coups d’éclat. Mais rapidement, la Méduse progressait. Dessiner un pas sur le côté, ou une banale flamme, nécessitait de savoir se mouvoir très vite dans les Spires. Elle ne put retenir un haut le cœur lorsqu’un de ces tentacules la frôla. Malencontreusement, ce ne fut pas dans l’Imagination qu’elle rendit son petit déjeuner…
Chapitre 5 : Efforts, échecs & Nouvelle Voie
- Vous ne pourrez jamais être Sentinelle, Elyssa.
La phrase eut beau être prononcée avec douceur et une pointe de compassion, l’impact n’en fut pas réduit dans le cœur de la jeune femme, qui s’était toujours projetée dans ce rêve qui miroitait tant devant ses yeux.
Sans aucun signe avant-coureur, une averse traversa la pièce parfaitement hermétique dans laquelle professeur et élève se trouvaient. Averse qui s’arrêta aussi vite qu’elle était arrivée sous les joues cramoisies et le regard honteux de la dessinatrice.
Le professeur retint un soupir de résignation, et se servant de ses deux index comme essuie-glaces, essuya d’un geste les verres de ses lunettes, que la brièveté de l’intempérie était parvenue à parsemer de gouttelettes. Elyssa avait fait des progrès quant à la domination de ses dessins impulsifs, mais rester de marbre face à l’effondrement de son avenir restait au-delà de ses capacités. Bien au-delà.
Le professeur, dont les lunettes ainsi dégagées laissaient voir des éclairs difficilement masqués, poursuivit pourtant comme si de rien n’était.
- En revanche…
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Le bilan des années de scolarité de la jeune Cil’ Darn fut mitigé. Tous les professeurs encensaient sa pugnacité, mais la maîtrise de son Don ne lui permettait pas de prétendre au métier tant convoité : Sentinelle. Car si chaque don était unique, celui d’Elyssa était particulier : elle maîtrisait parfaitement le pas sur le côté, mais son Don pour le dessin, s’il pouvait s’avérer puissant, ne s’exprimait que lorsqu’elle était émotionnellement secouée. En temps normal, le moindre dessin lui demandait un temps de concentration particulièrement long, que seule l’habitude pouvait réduire. Réduire, mais pas annihiler. Sa maîtrise du Dessin était donc incompatible avec les nombreuses fonctions des Sentinelles. Pendant ses deux premières années à l’Académie, elle avait préféré se voiler la face : elle estimait être là pour apprendre, l’enseignement reçu dans la plus prestigieuse académie de Dessin de l’empire allait résoudre tous ses soucis. Hélas, elle avait certes beaucoup appris, mais seul le pas sur le côté lui demeurait accessible en dépit des caprices de son Don. Seuls l’entrain et le soutien de sa colocataire d’internat, bien plus brillante qu’elle lorsqu’il s’agissait de tourner la réalité selon ses besoins, lui permirent de ne pas baisser les bras. Au terme de leur apprentissage, l’Académie ne manquait toutefois pas de diriger ses élèves vers des postes variés adaptés à leur personnalité.
C’est ainsi qu’à vingt-quatre ans, Elyssa se retrouva à travailler dans la communication impériale, poste qui lui permit de combiner ses aspirations de voyage et de fréquentation des sphères politiques.
Chapitre 6 : Politique, paillettes et Liberté
Elyssa referma la porte de son appartement, situé à quelques pas du palais. Un sourire aux lèvres, comme à chaque fois que le soleil matinal réchauffait doucement la peau de son visage, elle se rendait au travail.
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Cette nouvelle vie lui convenait parfaitement, même si parfois, l’ombre de son projet avorté venait parfois assombrir ses pensées. Ses journées de travail consistaient essentiellement à préparer les arrivées et à accueillir les invités du palais, tout en restant disponible pour veiller à ce qu’ils ne manquent de rien. Son sourire et son éducation faisaient d’elle une hôtesse idéale. Son don pour le pas sur le côté était également requis lorsqu’ils voulaient se rendre à certains endroits de la capitale. Toutefois, il manquait à Elyssa une connaissance de Gwendalavir en dehors d’Al-Jeit, afin de pouvoir aller chercher directement les politiques dans les différentes villes de l’empire, ou même effectuer d’autres tâches. Aussi devenait-il de plus en plus pressant pour la jeune femme de voyager. Mais comment prévoir un voyage lorsqu’on a passé sa vie dans la richesse et la sécurité (relative dans certaines ruelles après une certaine heure) de la capitale ?
¹ cf. la présentation de Caym Cali, le vilain Mercenaire
² cf. L'Oeil d'Otolep