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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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19.05.11 15:13
Killian se prépara au lancer de poignard. L’épreuve ou elle avait le plus de chances de gagner. Deux jours auparavant, c’était un colosse qui avait remporté l’épreuve de la hache. La veille, au sabre, c’était une jeune fille, celle qui était près d’elle aux inscriptions, « Neleam » avait-elle entendu dire, qui avait eu la victoire. Aujourd’hui, ce serait elle. Elle s’échauffa les poignets. Il fallait qu’ils soient le plus souple possible, il fallait qu’elle accompagne le mouvement de l’arme jusqu’à ce qu’elle soit au cœur de la cible. Nataël était passé juste avant elle. A présent, il la regardait depuis les estrades. Elle savait qu’elle le battrait. Son épreuve, c’était le combat à mains nues et non le lancer de poignard. Elle prit la lame au creux de ces doigts, respira, et … lança. La pointe du poignard s’enfonça au centre rouge de la cible. Killian sourit. Encore deux fois comme sa et elle était sure de gagner. Elle relança donc les deux autres couteaux. L’un atterris à un millimètre du rouge et l’autre alla se planter à quelques centimètres du premier. Nataël lui faisait « bravo » avec ces mains. Elle lui sourit en retour. A côté de lui se trouvait la gagnante du sabre. Elle alla vers les estrades pour regarder les derniers concurrents lancer.
L’après-midi était avancée quand les résultats furent enfin donnés. Un juge se leva, assez jeune, il déclara :


-Le candidat gagnant est Killian !

Il se rassit pendant que tous le monde partaient doucher et manger. Killian n’en revenait pas. Elle avait gagné ! Nataël la prit dans ces bras et la fît tournoyer en l’air pour lui montrer à tel point il était fier d’elle. Une fois à terre, ils allèrent ensemble manger et arroser la victoire de la jeune fille.
Le soir, Killian alla s’adosser au tronc de son arbre quand tout le monde dormait. Elle était bien trop excitée pour dormir. Le lendemain, ce serait l’épreuve de tir à l’arc. Une arme qu’elle aimait tout autant que les poignards. Mais elle ne pensait pas gagner. Une victoire était amplement suffisante pour le moment. Et de toute façon, un gagnant par épreuve, pas deux fois le même. Sans s’en rendre compte, elle s’endormi contre le tronc.

…………..


La corde lui brûlait les doigts. Sa main sur le bois était trempée de sueur. Elle avait peur de lâcher. La corde était maintenant à sa joue. Il fallait qu’elle vise et qu’elle lâche pour que le trait meurtrier atteigne sa cible. Au moment précis ou elle enleva ces doigts de la corde, un grondement sourd se fît entendre. Sans regarder ou était partie sa flèche, elle tourna la tête sur le côté pour voir tout un mur s’effondrer. Des cris lugubres retentirent. Les premiers ennemis apparurent au bout de quelques instants. Petits, des pièces d’armures disparates, un groin de cochon au lieu du nez, c’était la première fois qu’elle en voyait. Des Raïs. Ils étaient nombreux. Les participants et autres soldats s’étaient déjà mis en action. Avec un sursaut, elle encocha une nouvelle flèche et tira. Un cochon s’effondra. Elle continua ainsi, chaque flèche trouvant une cible, jusqu’à ce qu’elle n’en ai plus. Elle sortit deux poignards qu’elle gardait dans sa poche. Elle observa un instant la bataille. Elle n’arrivait pas à distinguer les hommes des cochons. Les cris s’entremêlaient. Du coin de l’œil, elle vit Nataël, combattant deux Raïs. Il avait une épée et une hache. Il les avait sans doute trouvées par terre. Un cheval passa au triple galop près d’elle. Elle reconnu vaguement la gagnante du sabre.
Soudain, un Raïs sauta sur elle. Elle tomba sur le dos, écrasée par l’armure du guerrier cochon. Elle avait lâché ces poignards dans sa chute. Ils n’étaient qu’à quelques centimètres de ces doigts. Si seulement elle pouvait les attraper avant qu’il ne la tue. Elle tendit ces bras, surveillant en même temps son ennemi. Elle cru que ces doigts allaient craquer sous l’effort. Le Raïs leva son arme au dessus de sa tête. Elle toucha le manche d’un des poignards. Le Raïs commença à abaisser sa main. Elle attrapa son arme. Et la lui enfonça dans les côtes. Par chance, elle passa juste là ou il n’y avait plus d’armure. Le Raïs gronda et s’agita pour enlever la lame de son corps. Toujours coincées en-dessous, Killian en profita pour attraper son deuxième poignard et lui enfonça de l’autre côté. Avec un feulement rauque, le cochon s’effondra sur la poitrine de la jeune fille. Le faisant basculer de côté, elle se redressa. Et eut mal. Elle ne comprit pas. Touchant son corps, elle sentit du liquide. Elle retira sa main. Du sang. Elle saignait ! Baissant la tête, elle vit l’épée du Raïs enfoncée dans son flanc. Elle grimaça. Autour d’elle, la bataille continuait. La douleur devint insupportable. Elle se laissa retomber, espérant ne pas devenir un obstacle. Sa vision devint floue. Son ouïe se colmata. Ses membres devinrent aussi lourds que de la pierre. Elle perdit connaissance.


[j’espère que sa vous va si on fait un petit blessé ^^]
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Neleam
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Neleam
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24.05.11 20:07
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Neleam avait les cheveux qui commençaient à se coller à son front. Elle ne savait plus où donner de la tête, les guerriers cochons arrivaient de partout, et malgré ses atouts elle commençait à se sentir débordée. Elle espérait que le flot se tarirait bientôt. Elle eu l’impression que les rangs ennemis s’éclaircissaient. Mais il s’agissait peut-être d’une vue de l’esprit, d’un mirage. Elle regarda derrière elle, vers les guerriers qui se battaient contre les Rais et vit une petite silhouette se faire écraser par un rais, 3 fois plus gros qu’elle. Neleam sera les dents et se re-concentra sur les groins qui lui faisaient face. Les enfants, femmes et vieillards (même s’ils n’étaient pas nombreux) avaient rapidement disparut, certainement ce réfugier. Dans l’arène ne restaient que les guerriers, dernier rempart avant la Citadelle.
Elle vit du coin de l’œil la jeune fille se relever. Neleam était surprise, puis elle reconnue la jeune fille en question : Killian, la gagnante du lancer de poignards. Elle impressionnait Neleam qui décida d’aller lui prêter main forte lorsqu’elle s’écroula. Neleam était trop loin pour savoir ce qui venait de se passer mais elle fit accélérer Firmament pour la rejoindre. Les rais ne prêtaient pas attention à la fine silhouette qui était par terre mais les hommes autour semblaient vouloir la protéger, ou du moins la venger, lorsqu’on regardait la tache rouge qui s’étalait sur tout son abdomen. Neleam mit pied à terre et prit le pouls de Killian. Il battait faiblement, mais il battait.
Neleam lui fit un garrot de fortune pour stopper l’hémorragie, puis elle hissa la frontalière sur son cheval et sorti du cercle protecteur qui s’était formé autour d’elle tandis qu’elle portait secours à la demoiselle. Elle devança Firm pour lui ouvrir le passage parmi les cochons et il la suivit docilement. Lorsqu’ils atteignirent la sortie de l’arène, Firmament et son coli étaient intact. Neleam les fit sortir et tua d’une coup de lame bien placée un Rais qui tentait de les suivre.

Neleam prit ensuite le chemin de la citadelle et croisa une vague de femmes, armées d’objet de fortune crier et se diriger vers l’arène. Certaines étaient angoissées, tremblaient, d’autres étaient habitées par la rage, mais toutes étaient déterminer à aider ceux qui résistaient dans l’arène, dont le sol devenait de plus en plus rouge. Une femme vit qu’elle transportait une blessée et se proposa pour la soigner, Neleam accepta et suivit l’infirmière.

Elles virent soudain surgir une quinzaine de Rais, qui avaient contournés l’arène pour prendre les humains par surprise. Neleam s’élança et les têtes volèrent (de Rais bien sur). Elle continua son exécution jusqu’à ce qu’aucun guerrier cochon ne se dresse devant elle. Elle se retourna et vit une femme, la vingtaine, brandir à bout de bras une poêle, et, devant elle, s’entasser 2 corps inertes de rais. Neleam lui lança un sourire admiratif :



-Eh beh, ça ne doit pas être facile à manœuvrer ça !!

La femme lui sourit et Neleam continua :

-Je peux essayer ?

La femme lui tendit sa poêle et Neleam cru que son bras allait se décrocher.

-Mais c’est super lourd !! t’es sacrément forte pour réussir à porter ça !!

-c’est la dernière qui restait …


-au moins, un coup de ça sur la tête, et ton adversaire à le crâne au moins fêlé, voir fracassé. Elle sourit. Je te remercie de ton aide, ils n’ont pas pu atteindre l’arène sinon il est pratiquement certain qu’ils auraient fait un carnage ….

-de rien, mon effort était ridicule par rapport à ce que vous venez d’accomplir !

Neleam la regarda en lui rendant sa poêle.


- je ne pense pas, soulever un truc comme ça et la brandir devant des Guerriers demande beaucoup de courage ! Mais on ne va pas déblatérer des avantages ou inconvénients d’une poêle par rapport à un sabre bien aiguisé ! J’ai une blessé qui m’attend ! Donc ma demoiselle, si vous voulez bien m’excuser …

Neleam se fend d’une petit révérence, offrit un grand sourire à la demoiselle, qui le lui rendit, et tourna les talons. Firm, Killian et l’infirmière avaient disparus. Elle se dirigea vers la Citadelle en espérant les y trouver.
Lorsqu’elle arriva elle vit la lourde porte fermée. Elle interpella ceux qui étaient supposés être dans la tour de guet en leur demandant d’ouvrir.
Pas de réponse.
Neleam commença à s’échauffer :


-HEY !! les pignoufs !! ouvrez-moi cette satanée porte fissa !! on se gèle les miches ici !!


Elle vit une tête pointer le bout de son nez et lui répondre d’une petite voie qu’il n’y avait plus assez de personnes pour ouvrir la porte. Justine venait de rentrer avec une frontalière blessée dont la vie s’en allait à grand pas et que tout le monde faisait son possible pour lui apporter son aide.
Neleam reparti en jurant comme un charretier pour retourner dans l’arène. Ce que le morpion n’avait pas ne dit, mais que Neleam supposa, c’est qu’il y avait aussi ceux qui en avaient profité pour piquer dans le garde manger, d’autres pour aller aux toilettes, d’autres encore devaient pioncer ou de faire la parlotte.
Killian était à l’abri, et les enfants et les vieillards aussi. Neleam se demanda soudain ce qu’était devenu le vieux juge qui était avec eux lors de l’attaque. Neleam doutait qu’il ait eu le temps de s’enfuir, mais dans ce cas, où était-il ?!
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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24.05.11 21:22
Le réveil fût douloureux. Très douloureux. Sa tête lui faisait mal. Mais plus encore, son flanc la lançait. Comme si des milliers d'aiguilles étaient plantées puis retirées vivement. Sans cesse. Elle se força à oublier les douleurs pour se concentrer sur son environnement. Elle n'était plus dans l'arène, c'était sur. Aucun son ne lui provenait. Elle était couchée sur une paillasse. De la paille sans doute, cela lui grattait le dos. Elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux. Mais elle les obligea tout de même. Elle distingua le plafond fait de bois. Elle tourna lentement la tête sur le côté. D'autres lits étaient disposés, chacun occupés par une personne blessée. L'infirmerie ? Elle ne savait même pas qu'il en existait une à la Citadelle. Des femmes passaient près des alités, voir si tout allait bien. Elle refermât les yeux au moment où l'une d'elle approchait. Elle ne voulait pas que l'on sache qu'elle était éveillée. Pas encore. Elle attendit que le faible son des pas se soit éloigné pour les rouvrir. Elle redressa légèrement la tête, ce qui la fît grimacer : elle avait oublié que celle-ci était douloureuse. Elle n'avait qu'un soutien-gorge, en-dessous se trouvaient des bandages. Du rouge traversait déjà. Elle laissa sa tête retomba sur l'oreiller. Qui l'avait donc sauvée ? Ce ne pouvait être les soldats, ils étaient en train de se battre. Le vieillard du jury ? Il n'aurait pas pu la porte jusque là. Nataël ? Il serait resté à son chevet selon elle. Qui ? Elle passa en revue les autres personnes qu'elle avait eu le loisir de rencontrer. La jeune gagnante du tir à l'arc ? Peut-être. C'était la seule solution plausible qui lui venait à l'esprit. Où était-elle à présent ? Elle espéra qu'aucune de ces personnes ait été blessée ou pire, tuée. Elle essaya de reconnaître les gens allongés, sans en connaître aucun. Elle soupira de soulagement. Personne qu'elle ne connaissait. Par contre, certains étaient dans un état pire que le sien. Le lit le plus proche abritait un homme, la tête recouverte de bandages. Une jambe en moins, le bras à moitié tranché. Elle fît une moue de dégoût. Tant de cruauté...
Mais elle avait choisi cette Voie. C'était la première fois qu'elle était blessée. Et, étrangement, cela ne lui faisait rien. Dans sa famille, ceux qui avaient été blessé parlaient d'une torture atroce, qu'ils n'avaient pas pu retenir les gémissement et larmes. Elle ne pleurait ni ne gémissait. Pas qu'elle n'ait pas mal, au contraire. Mais elle ne voulait pas. Elle avait choisi cette Voie. A elle d'assumer. A elle de prendre son courage à deux mains. Elle se souvint de la douleur vive quand elle avait compris qu'une épée saillait de son ventre. Elle se souvint de sa surprise. Elle se souvint aussi la dernière image avant de sombrer : des hommes, la plupart à pied, se battant jusqu'à la mort contre des guerriers cochons. Avaient-ils été repoussés ? Elle l'espérait.
Elle ne savait pas qu'elle heure il était. Mais elle se rendit compte qu'elle avait faim lorsqu'une infirmière vint lui poser un plateau avec de la viande et des légumes sur son lit. Killian voulut se redresser pour manger, mais l'infirmière lui intima du geste à rester allongée. Elle obéit. L'autre commença à la nourrir comme un bébé, une cuillère à la fois. La nourriture avait du mal à passer, mais elle redonnait des forces à la jeune femme. Une fois qu'elle eut terminé son repas, l'infirmière lui décocha un grand sourire et s'éloigna. Killian ferma les yeux. Peut-être aurait-elle de la visite...
Il fallait qu'elle se repose. Elle n'était pas sure de pouvoir ressortir le soir même......
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29.05.11 6:30
Désolée du retard !
_

Le combat débuta dès que les raïs pénètrent l’arène. Une jeune fille s’était précipitée vers eux, décapitant les raïs qui se présentaient sur son chemin. Esterial fit note de son courage; elle n’avait même pas attendu que les autres soient à ses côtés avant de se lancer dans la mêlée de monstres cochons aux armes effilées. Peut-être était-elle confiante à un tel point qu’elle ne doutait pas de ses habiletés, ou peut-être était-ce simplement l’instinct du chasseur qui refaisait surface ?
Le vieillard ne le savait pas. Il savait cependant que si cela avait été lui, devant des hordes de raïs, il aurait plutôt opté pour l’autre direction.

Les participants du concours durent bientôt transposer leurs habiletés de pratique à une situation réelle et mortelle. Certains quittèrent. La majorité resta, soit parce qu’elle le voulait, soit parce que les raïs étaient déjà trop près pour pouvoir rebrousser chemin. Une ligne improvisée formée des athlètes se créa donc dans l’arène, contrant l’offensive des raïs. La plupart des juges se lancèrent dans le combat, en laissant le vieil homme seul et incertain.
Partir ? Oui, c’était une bonne idée. Car il était incapable d’être utile dans la place.

Un raï particulièrement féroce avait traversé la ligne défensive, s’attaquant à un jeune homme qui était pris au dépourvu. L’épée d’acier rouillé le cueilli à l’abdomen et il s’écroula, stupéfait. La tête du raï qui l’avait attaqué roula au sol et le jeune homme laissa tomber son épée qui l’avait fendu.

Esterial se précipita vers lui. Il ne lui enleva pas l’épée qui était encore insérée dans son abdomen, sachant qu’en faisant cela il produirait une immense hémorragie interne.
Le vieil homme déchira un morceau de sa tunique et le pressa sur la plaie. Une femme quadragénaire qui avait vu l’incident depuis la Citadelle se dirigeait vers lui en courant. À eux deux, ils réussirent à ramener le blessé à l’intérieur. En sécurité. Pour l’instant.

Esterial jeta un coup d’œil autour de la salle; il y avait déjà des blessés. Il grogna entre ses dents et décida qu’il allait ressortir dehors, afin de chercher les autres qui tombaient, atteints par les raïs. Il s’approcha de la femme.


-Avons-nous un docteur parmis nous ? Y en a-t-il un dans la citadelle qu’on pourrait faire venir ?


La femme lui désigna un vieil homme, sans doute aussi vieux que lui, qui s’était agenouillé près de Killian. Rêveur. Était-ce un miracle de la Dame ? Ou était-ce un des rares présents de l’hasard et de la coïncidence ?

Esterial partit vers l’arène et croisa une des jeunes femmes à côté desquelles il s’était assis dans la salle d’inscription. Neleam. Ils se trouvaient dans une sorte de couloir extérieur, coin assez sombre par où il fallait passer pour atteindre l’arène.

Le vieillard la salua d’un hochement de tête et ils marchèrent côte à côte quelques secondes. Puis, trois raïs surgirent. Esterial s’immobilisa, surpris. Comment s’étaient-ils faufilés aussi loin ? Cela voulait-il dire que les autres étaient tombés ? Pourtant on entendait encore les cris d’une bagarre qui se déroulait.

Puis, un homme arriva derrière les raïs. L’homme possédait une cinquantaine d’années, les yeux bruns, les cheveux coupés courts et parsemés de gris, l’allure musclé. Esterial s’attendait à ce qu’il abatte le raï le plus près de lui; il se trouvait derrière les monstres, cela aurait été facile. Mais l’homme ne fit rien de la sorte. Il s’avança plutôt vers eux, d’une démarche assurée, calculée,
détendue. Les raï s’immobilisèrent, alertes. Comme s’ils attendaient un ordre.

Esterial comprit. Ou du moins, conclu quelque chose des derniers évènements.
Tout d’abord, les raïs n’auraient pas pu briser les rangs des frontaliers.
Ces derniers travaillaient avec stratégie tandis que les monstres cochons n’étaient que des animaux impulsifs. Ensuite; les raïs avaient eu recours à une aide extérieure. Et une partie de cette aide se trouvait juste devant lui.

Mais quel était le motif de cet homme ? Et ses objectifs ?
Et surtout, quel était l’ordre qu’il s’apprêtait à lancer à ses trois armes dégoulinantes de bave et tressaillant d’anticipation de mort et de sang ?
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Neleam
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Neleam
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29.05.11 13:53
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Comme en réponse à ses questionnements, le vieux juge se apparu à ses côtés. Neleam lui sourit et il la salua d'un signe de tête. Ils cheminèrent quelques temps ensemble et soudain surgirent devant eux 3 rais. Neleam leur lança un regard blasé et allait pour continuer son chemin lorsqu'elle se rappela qu'elle n'était pas seule. Elle jeta un coup d’œil à l'homme à ses côté et vit qu'il s'était arrêté et qu'il fixait les guerriers cochons. Neleam se re-concentra sur les rais devant elle. Elle se préparait à les attaquer lorsqu'elle vit une silhouette masculine passer entre les rais. Neleam lâcha un petit rire et croisa les bras sur sa poitrine. Elle trouvait que cet homme avait quand une sacrée dose de courage et elle attendit de le voir pourfendre ces aberrations de la natures.
Mais l'homme n'était pas tendu comme il aurait du l'être, s'il se faufilait entre ses ennemis, il n'était pas sur ses gardes. Neleam, surprise, le regarda de haut en bas, et tenta de le jauger.
L'homme dit quelque chose aux Rais. Neleam ne sut quoi car il parlait un jargon qui lui était inconnu. Une sorte de mélanges de grognements, et d'ordres purement militaire. Elle crut comprendre qu'il leur demandait de rester calme, qu'il s'en occupait. Les Rais était primaires et affoifés de sang, et le fait qu'ils obéissent à ses ordres (du moins qu'ils ne se précipitent par sur eux pour les tuer) lui confirma ce que lui criait son instinct : ils étaient dans le pétrin.
Les 3 guerriers ne devaient pas être trop dur à maitriser mais l'homme qui leur faisait face, certainement leur général, lui... compliquait tout. Il prendrait certainement Esterial en otage pendant qu'elle tuait les autres, et au final, ça n'aurait servit à rien. Il était le cerveaux et les guerriers ses armes. Mais vu la carrure du 'cerveaux' il devait tout aussi dangereux.
L'homme les regarda et un sourire fleurit sur son visage. Un sourire angoissant, qui montrait toute les tortures du monde.


-Je vous cherchais.


Neleam leva un sourcil, se retourna vers son compagnon d'infortune, lui fit une grimace de dépit puis refit face à leur interlocuteur qui s’avançait toujours vers eux.


-Ecoute vieux, je sais pas qui t'es, mais derrière toi se trouvent des ..
Elle chercha un mot correct, pour ne pas insulter les rais car elle supposait que ça mettrait en rogne l'Homme, ...trucs, et j'ai l'intention de les exterminer. Alors soit gentil, soit tu leur dis de déguerpir d'ici vite-fait et de ne plus revenir en Gwendalavir, soit je vous taille tous en pièce.

L'homme la regarda. Elle vit qu'elle l'avait vexé, il n'aimait pas sa familiarité, mais elle s'en "tamponnait l'oreille avec une babouche", autre de façon de dire qu'elle n'en avait cure. Il lui lança un sourire encore plus mauvais, et fit comme s'il ne prenait pas ses menaces au sérieux. Pire encore, comme si elle le faisaient rire. Neleam plissa les yeux.


-je vous cherchait ... Il semble que vous ayez fait beaucoup de dégâts parmi les miens... je vous laisse une chance de vous racheter. Quand à vous,
il s'adressa à Esterial, vous allez nous être utile.

Neleam ouvrit la bouche pour répliquer


-Silence !


L'ordre parti comme une flèche et Neleam ne put articuler un seul son. Elle fronça les sourcils et tenta, encore. Échec. Elle se concentra fit tout ce qui était en son pouvoir mais elle ne put rien faire. L’ordre avait passé ses défenses mentales et il était maintenant trop tard. Elle était furieuse, elle détestait être malmenée comme ça. Elle se ramassa pour bondir lorsque un autre ordre la cueillit.
"Ne bouge plus". Mais elle était préparée. Elle lutta, quelques secondes qui lui parurent être une éternité. Elle finit par céder et s'immobilisa.Elle était de folle de rage, elle sentait la colère enfler en elle, sa vision se rétrécit et elle était incapable d'écouter ce qui se passait autour d'elle. Son impuissance était en train de la ravager. Elle lutta pour reprendre possession de son corps, mais l'Homme était toujours plus fort. il la regardait avec des yeux moqueurs, semblant savourer son impuissance.

-Suivez-moi.


Un ordre. Encore. Neleam se demandait s'il savait faire autre choses, s'il dictait toujours sa volonté. Comment faisait-il lorsqu'il faisait face à plus fort que lui ?!

Volonté.
Ce mot résonna dans son esprit.
Il calma sa rage et lui rappela un test. Des cercles, du pouvoir.
C'était le seul moyen de s'échapper, de le battre sur son propre terrain. Elle voulu sourire mais ne pu. Elle décida de rester impassible. Même si pour le moment elle en était dans l’obligation. Elle faindrait la soumission. La vengeance est un plat qui se mange froid. Elle allait laisser refroidir, et en salivait déjà.


L'homme, avec la carrure de viking parla aux Rais qui se séparèrent, puis parti. Neleam supposa qu'ils allaient nettoyer le chemin, et vérifier que personne n'arrive.
Neleam et Esterial ne purent rien faire d'autre que de le suivre.
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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29.05.11 14:18
Killian se laissa soigner docilement. Elle voulait sortir, voir si les Frontaliers avaient gagnés et surtout, elle voulait retrouver Nataël et la jeune gagnante de la hache. Une intuition lui disait que c'était elle qui l'avait sauvée. Le Rêveur s'éloigna vers un autre blessé au bout de cinq minutes. Elle se redressa pour regarder sa blessure. Enfin, son ex-blessure. A la place, il n'y avait plus qu'une fine cicatrice. Elle écarquilla les yeux. Elle pensait que la cicatrice serait hideuse. Au contraire, elle était plutôt jolie au regard. Elle se leva sous le regard des infirmières éberluées. L'une d'elle lui agrippa le bras pendant qu'elle enfilait sa chemise.

-Que faites-vous ?
-Je m'habille.
-Vous ne pouvez pas encore sortir. Ce soir peut-être.


La panique transparaissait dans sa voix.

-Il y a des blessés plus graves que moi qui attendent un lit. Je libère le mien. Je n'ai plus mal et le Rêveur m'a guérie. Il faut que j'aille retrouver mes amis.
-Je comprend. Faites néanmoins attention à vous. La bataille n'est pas finie. Les portes sont fermées. Il faut que vous passiez par le passage.
-Merci du renseignement.


L'infirmière s'éloigna à grands pas. Killian sortit vivement de la pièce. Dehors, elle inspira profondément. Le soleil illuminait la plaine, mais aussi le sang séché sur l'herbe. Elle grimaça. Elle couru jusqu'au passage. Elle était essoufflée. Ces forces n'étaient pas au maximum. Il faisait plus sombre, dans ce coin de la Citadelle. C'était la première fois que Killian passait par la mais lors de sa première visite, le Frontalier lui avait montré l'endroit de loin. Elle s'arrêta net. Trois Raïs lui tournaient le dos, ainsi qu'un homme. Devant, elle aperçut le vieillard du concours ainsi que la gagnante du sabre, Neleam. L'homme était grand, vêtu de noir. Personne ne bougeait. Mais Killian savait que ce n'était pas un Frontalier. Encore moins un Marchombre venu par hasard. Sinon, il aurait tué les Raïs. Non, Killian pensa que c'était plus le commandant de ces derniers. Elle se cacha derrière un rocher qui était là elle ne savait trop comment et décida d'observer. Elle se savait incapable de battre cet homme et les trois Raïs. Elle entendit toute la conversation. Il donnait des ordres, et Neleam obéissait, surement contre sa volonté.
Volonté.
Ce mot se répercuta dans son esprit. Elle ne connaissait qu'un peuple doté d'une puissante volonté. Valingaï. Qu'est-ce qu'il voulait aux deux personnes en face de lui ?
Elle réfléchissait encore lorsque l'homme s'éloigna, suivi docilement par le juge et Neleam. Elle se baissa, pour ne pas être vue. Les Raïs étaient restés sur place. Sans doute pour barrer la route aux éventuels sauveurs. Mais ils tournaient le dos à Killian, qui en profita pour suivre discrètement les trois personnes.
Le Valingaï les emmena dans une caverne, non loin de la Citadelle. Il faisait sombre, à l'intérieur. Mais le guide ne semblait pas s'en apercevoir. Killian avançait prudemment, pour ne pas tomber et donc la trahir. Ils s'arrêtèrent enfin, au fin fond de la caverne. Là, le Valingaï alluma une torche qu'il accrocha au mur. Killian écarquilla les yeux. Des tentes se dressaient là, quatre. Il n'était donc pas seul...
Il fît asseoir Neleam et le juge, il lia poings et pieds et alla dans une tente. Sans doute attendait-il ces comparses ? Néanmoins, Killian ne se posa pas plus de question. Elle se leva, sortit de sa cachette. Elle avançait tout aussi prudemment qu'auparavant. Neleam la regarda, stupéfaite. Elle l'avait sans doute reconnue. Killian commença à voir flou. Que lui arrivait-il ? Elle était trop faible. Elle se remettait tout juste d'une blessure et elle avait couru et poursuivi un Valingaï. Le juge aussi la regardait à présent. L'autre pouvait ressortir à tout moment. Elle sortit un poignard et coupa les liens de Neleam puis du juge. Au moment où ils voulaient s'en aller, ils entendirent du bruit provenant de l'entrée de la caverne. Les comparses arrivaient.....
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29.05.11 22:54
« Je vous attendais. »

L’homme était curieux.
Alors qu’Esterial aurait dû avoir peur, c’était à cela qu’il pensait. Certes, cela faisait longtemps qu’il avait cessé d’avoir peur ; il était vieux et l’idée de la mort ne le laissait donc ni épeurée, ni appréhensif. Le vieillard avait toujours accepté de mourir et cela expliquait peut-être le fait qu’il était toujours en vie. Il attendait la mort comme on attend une bonne vieille amie, et si c’était cet homme qui allait la lui offrir, il n’allait pas tenter de la refouler.

Ce qu’il désirait, cependant, c’était comprendre. L’homme était curieux et Esterial voulait connaître ses motifs. Et d’ailleurs, que voulait-il dire en déclarant qu’il les attendait ? Le vieux vagabond n’avait pas l’impression de jouer un rôle important dans la situation pour pouvoir être utile d’une manière quelconque.

Le vieil homme aurait pu refuser d’avancer et laisser l’homme en noir l’exécuter. Mais quelque chose lui soufflait que ce ne serait pas la mort qui le tuerait, mais plutôt la tromperie et la barbarie avec laquelle l’homme les avait piégées. Car si la mort avait voulu qu’il meure, elle ne se serait pas abaissée à apparaître sous les gestes si peu graciles de cet homme.

Esterial le suivit plutôt parce qu’il désirait savoir pourquoi.
Alors que le vieil homme suivait de son propre chef –ou presque–, Neleam semblait victime d’une autre sorte de force. Il observa avec attention l’homme en noir puis la vérité le frappa.

Valingaï.
Esterial se demanda un instant pourquoi le Valingaï avait utilisé sa volonté pour Neleam mais pas pour lui. Puis, il se vit au travers des yeux de l’homme et admis que s’il avait été l’homme en noir, il n’aurait pas cru nécessaire de faire usage de volonté pour qu’un vieil homme sans défense lui obéisse.
Il sourit intérieurement.

Ils sortaient à présent de la Citadelle en empruntant un passage désert, malheureusement, qui les menèrent à l’extérieur. Quelques minutes plus tard, l’homme les avait guidés en zigzaguant au travers des rochers vers une crevasse sombre et peu accueillante. Ils s’y glissèrent dans ce qui s’avérait être une caverne et se dirigèrent jusqu’à son cœur. Les autres s’y trouvaient, ou du moins leur tentes. Les tentes de ceux qui avaient aidé à renverser les Frontaliers.
Les Valingaïs œuvraient donc contre Gwendalavir. Où était-ce seulement un groupe de Valingaï ? La seconde pensée était plus rassurante.

La deuxième jeune femme apparut derrière un rocher; elle avait dû les suivre jusqu’à la caverne. Esterial pensa à lui dire de retourner à la Citadelle avertir les généraux qu’un groupe de Valingaïs menaçaient l’Empire. Mais l’homme qui était partit dans la tente en ressortit accompagné d’une femme et d’un autre homme, en même temps qu’arrivaient leurs comparses par derrières. Tous étaient armés.
Certains demeurèrent à l’entrée de la caverne, à une vingtaine de mètres d’eux. La plupart vinrent encercler les trois silhouettes maintenant attachées et assises.

Esterial les observa, impassible. L’homme qui les avaient mené jusque là demeurait en arrière plan. Il n’était plus le maître à présent. Une femme quinquagénaire s’approcha d’eux, et les autres s’écartèrent de son chemin. C’était elle, le maître.


-C’est lui ? demanda-t-elle, en désignant Esterial, à qui allait oser lui répondre.

L’homme en noir lui répondit que oui.

-Cet homme connait Gwendalavir comme le fond de sa poche, il s’est aventuré dans chacun de ses recoins, ajouta-t-il.

Le vieillard sourit; il était donc surveillé ? Il avait envie de rire. Quel étrange phénomène qu’un groupe de valingaïs puissants doivent s’appuyer sur un vieil homme simplement parce que ce dernier avait mis pied sur maintes terres. Cela l’était davantage qu’ils l’avaient surveillé afin d’en arriver là. Et le plus comique, c’était qu’ils pensaient simplement qu’en le menaçant ils allaient le faire parler.
Ils étaient tombés sur la mauvaise personne. Car bien qu’Esterial ne possède pas la volonté de contraindre les gens à agir selon ses désirs, il était maître de lui-même. Entièrement.

-Laissez-moi comprendre quelque chose, commença-t-il. Vous attaquez la Citadelle, et ensuite vous kidnappez un pauvre vieillard afin d’avoir recours aux emplacements stratégiques du pays ? N’aurait-il pas été plus intelligent d’inverser les choses ? Au minimum. Car votre plan n’est pas très ingénieux au départ. Que planifiez-vous ensuite ? Assiéger la ville des Frontaliers ? Bonne chance.

Avaient-ils oublié que les dessinateurs, les sentinelles, les thüls, les marchombres existaient ? Certes ils avaient défait les Frontaliers à l’aide de leur volonté, mais prendre contrôle d’une ville n’était pas si aisé. À moins qu’Esterial se trompe sur leurs objectifs ? Peut-être tentaient-ils de créer une diversion.
La femme le fixait. Elle savait qu’Esterial considérait plus qu’une option. Et elle se rendait compte qu’ils n’allaient pas pouvoir l’utiliser comme prévu
.

-Pas étonnant que les raïs vous ait obéis, ajouta le vieillard un sourire ironique aux lèvres, on dit qu’ils n’obéissent qu’à des monstres de leur propre race !

Il soutint le regard de la femme avec calme.
Certes, la Citadelle pouvait s’en sortir mais Neleam, Killian et Esterial, ils étaient fichus !
Et peut-être le vieil homme aurait-il dû retenir sa langue afin d’éviter de mettre feu à la poudre.
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Neleam
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Neleam
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01.06.11 17:52
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Neleam avait suivit l’homme jusque dans une grotte sombre. Elle avait mémorisé le chemin dans ses moindres détails, ce qui pourrait lui être utile.

Lorsqu’elle vit l’intérieur elle se figea. Quatre tentes. C’était mauvais. Très mauvais. Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas pensé stratégie mais elle en avait des restes qui l’amenèrent à des conclusions assez dramatiques. Pas assez de tentes pour toute une armée, donc il y avait d’autres commanditaires. Ils n’étaient pas venus juste pour se mesurer aux frontaliers, réputés pour être les meilleurs combattants, sinon ils auraient prévu de repartir, et il n’y aurait pas de tentes. Il ne restait qu’une seule possibilité, celle de la guerre de longue durée, autrement dit : invasion.
Et ça, c’était mauvais.
Cependant Neleam aimait le danger, et elle sentait que ça allait être un excellent moyen de faire ses preuves.

A peine arrivés, leur guide les ligota. Elle tira sur ses liens afin d’en éprouver leur solidité, mais elle savait d’avance qu’elle ne pourrait pas les défaire. L’homme l’avait ligoté avec un grand soin, en la regardant droit dans les yeux. Neleam avait encore senti son regard moqueur, profitant de sa position de supériorité. Maintenant elle était pieds et poings liés, avec un vieillard qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve mais qui n’était pas de mauvaise compagnie, du moins pour le moment.
Ce qu’ils avaient oublié de faire, c’était de la bâillonner. Terrible erreur. Neleam allait en profiter lorsqu’elle vit une fine silhouette se découper du mur et venir à leur secours. Elle resta bouche bée lorsqu’elle reconnu Killian. Elle l’avait laissé à l’article de la mort quelques instants auparavant et maintenant elle était devant elle, debout sur ses jambes, dans le même bourbier qu’elle malheureusement. Elle s’étonna de la rapidité du retour de la jeune fille lorsqu’elle vit un voile passer devant ses yeux. Elle cru que cette dernière allait tourner de l’œil mais elle reprit conscience et commença à scier les liens qui les retenaient prisonniers.

Ils entendirent soudain un bruit de foule désordonnée. Ils n’avaient pas fuit. Plusieurs personnes arrivèrent et se tinrent devant les prisonniers.
Une femme était en tête, avec derrière elle son général avec qui ils avaient déjà pu faire connaissance, et un autre homme. Puis il y a avait une foule, certainement d’autres combattants, mais Neleam ne vit aucun rais parmi eux. La femme prit la parole :


-C’est lui ?

L’homme en noir lui répondit par l’affirmative.
Neleam commença à se lancer des hypothèses afin de savoir le mobile de cette attaque de leur capture lorsque le vieillard prit la parole. Il énonça son raisonnement et, avec un ton mordant, le remis en cause. Neleam sourit. Elle était d’accord qu’ils étaient trop ambitieux pour croire qu’ils pourraient conquérir Gwendalavir. Elle ne put retenir un éclat de rire lorsqu’il prononça sa dernière phrase.


-Pas étonnant que les raïs vous aient obéis.On dit qu’ils n’obéissent qu’à des monstres de leur propre race !


Son audace n’avait pas du plaire à leurs ravisseur ni l’éclat de rire qui suivit car la femme ne put cacher les flammes de haines qui remplir ses yeux. Si un regard pouvait tuer, il serait mort sur le champ.

-Tais-toi.


L’homme en noir intervint en utilisant son pouvoir, encore une fois, mais contre Esterial cette fois-ci.


-Je ferais en sorte qu’ils perdent leur morgue.


La femme, le regard toujours braqué sur Esterial, murmura, la voie pleine de haine :


-Oh non. Je vais m’en occuper personnellement. S’il faut lui sortir les boyaux pour qu’il parle alors je le ferais, et avec un grand plaisir.


Neleam senti le vieillard se tendre un peu, il devoir avoir remarqué la tension qui régnait, et qu’il n’y était pas étranger. La femme leva un bras et l’homme qui avait été immobile depuis le début, un petit, chauve, les traits durs et méchants s’avança et prit Esterial par le coude et l’entraina. La grimace de douleur qui passa un bref instant sur le visage du vieil homme fut, ce qui réveilla Neleam. Elle refusait de laisser un vieillard, se faire torturer, et certainement une jeune fille –qu’elle avait juste sauvé de la mort soit dit en passant- mourir de douleur.
Elle se retourna vers Killian et lui parla très brièvement,aussi discrètement que possible.

-Je vais détourner leur attention. Tu filles avec Esterial.Je ne veux pas vous revoir.
Son ton était sans appel, et Neleam espérait qu’elle suivrait sa consigne à la lettre, mais, après tout, elle était une frontalière, et on avait du lui apprendre à obéir.

Neleam s’avança rapidement vers Esterial, qui s’éloignait vers le fond de la grotte, et le groupe d’hommes qui l’entourait.


-Hey !! les Bachibouzouks ! Laissez Papi en paix, il ne connaît rien à rien pour la seule et bonne raison qu’il perd la tête. Son discours était beau mais totalement vide de sens pour lui. Il n’a pas la notion de danger, et la souffrance lui permettra de se rapprocher de la mort, ce qui le comblera. Par contre, je suis certaine qu’on va pouvoir trouver un arrangement… Je vous donne quelques informations contre de l’argent et une situation privilégiée lorsque vous serez les maîtres du monde.


Neleam vit le visage du petit chauve s’illuminer discrètement, et lâcher le bras d’Esterial. Il s’approcha de la chef, et lui murmura à l’oreille. Elle vit aussi Killian, se diriger aussi discrètement que possible vers Esterial, malgré sa fatigue. Neleam l’encouragea du regard et se retourna vers les guerriers. Elle se jeta sur eux en vociférant, gesticulant le plus possible, afin qu’un maximum de personne prête attention à son souk.
Elle distribua des beignes, des griffures, des arrachages de ce qui dépassait, à tout le monde, et beaucoup de personnes se jetèrent dans la mêlée, et il était plus simple pour elle de faire mouche. Mais elle ne se contenait pas de les frapper, d’entreprendre un pour le fracasser contre l’autre, elle allait aussi en « chercher de nouveaux » en hurlant, les titillant, et monopolisant leur attention. Le type qui l’avait maitrisée dans la citadelle n’intervint pas, certainement car elle était dans la masse, et qu’il ne pouvait l’atteindre psychiquement.


Cependant même le meilleur a une fin, même les guerriers invincible finissent par s’épuiser, et ressentir les coups, même un génie de la tactique militaire fini par faire des erreurs fatales. C’est ce qui lui arriva.
Neleam avait récolté un certain nombre de blessures, pas réellement mortelles mais elles l’affaiblissaient, et elle voulait sauver sa peau. Elle sorti à peine de la masse pour sprinter vers la sortie que l’ordre la cueillit « Ne bouge plus ! »Elle ne pu luter, la fatigue lui tomba sur les épaules, l’adrénaline retomba et elle eut un aperçu fugace de ce qui allait survenir, et de ce qu’elle allait subir. Un homme la poussa brutalement et elle se laissa faire.
La tension était retombée, l’attraction finie, c’était comme la fin d’une bataille. Certaines personnes l’injuriaient, d’autres rigolaient de voir leurs amis avec une oreille en moins, ou un œil au beurre noir, d’autres encore pleuraient sur le sort des personnes qui ne s’étaient pas relevées, mortes piétinées dans la batailles, ou la nuque brisée. Mais Neleam n’y était pas sensible, elle n’avait pas peur de la mort et elle n’avait pas de regrets à tuer, si elle savait la cause juste.

Elle se laissa conduire sans grande résistance jusque dans une tente, où on la jeta brutalement sur une chaise, ce qui lui fit brusquement reprendre contact avec la réalité.
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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01.06.11 18:50
A peine eut-elle détacher les liens qu'ils entendirent du bruit. Elle se dépêcha de se cacher. Si elle pouvait sauver la vie de ces compagnons... Les complices arrivèrent, bruyants. Une femme menait la troupe. Elle vérifia l'identité d'Esterial puis celui-ci commença à discourir, des paroles sonnant étrangement vraies. Il termina en disant :

-Pas étonnant que les Raïs vous aient obéis. On dit qu'ils n'obéissent qu'à des monstres de leur propre race !

Elle rit intérieurement. Qu'est-ce qu'il pouvait proférer de sages pensées, ce vieillard !

Mais la tension revint tout de suite. La femme avait froncé les sourcils, des flammes dansaient au fond de ses yeux. Ils décidèrent de faire parler Esterial, coûte que coûte. Un petit homme chauve au traits méchants pris violemment le vieux juge par le bras et l'entraîna. Killian réfléchit. Elle devait agir. Elle ne pouvait pas le laisser se faire torturer. Soudain, des coups martelèrent sa tête. La fatigue, encore...Elle secoua la tête pour reprendre conscience de la réalité.
Neleam se tourna brusquement vers elle et lui chuchota :


-Je vais détourner leur attention. Tu files avec Esterial. Je ne veux pas vous revoir.

Son ton était sans appel. Killian écarquilla les yeux mais acquiesça discrètement. Elle était Frontalière, obéir était la base de sa formation. Mais elle reviendrait. Neleam ne devait pas se sacrifier pour elle ni pour les autres. Une si talentueuse chevalière...
Cette dernière cria brusquement des insultes et autres mots non décents à citer ici. Puis elle leur fît une proposition. Elle leur révèlerai des informations une fois cette bataille finie. Le chauve lacha Esterial. Killian en profita. Elle couru discrètement le long de la roche pendant que Neleam se jeta bras ouverts sur les Valingaï, les frappants de partout. Elle prit Esterial par le bras et l'entraîna à sa suite. Il ne comprenait pas. Elle accéléra, mais ces jambes devinrent dures comme de la roche. Elle se rendit compte qu'elle était essoufflée. C'était la première fois que cela lui arrivait depuis un sacré bout de temps. Derrière eux, la bataille faisait rage. Elle pria en silence pour Neleam.
Esterial aussi semblait épuisé, mais il ne dit rien. Elle en revanche...Elle serra les dents et continua. Ces poumons étaient en feu, mais elle s'en fichait. La sortie était proche. Juste le temps de mettre le juge à l'abri et de revenir avec du renfort pour Neleam. Les Frontaliers viendraient l'aider. Ils étaient soudés et ne laisseraient personne en arrière. Et, surtout, s'ils pouvaient mettre la main sur les auteurs de l'attaque de la Citadelle...

Ils sortirent enfin de la grotte. Le soleil les aveugla. Elle emmena le juge derrière un rocher proche, pour reprendre leur souffle quelques secondes. Elle voyait la Citadelle. Au moins cinq minutes en courant. Ces jambes tremblaient. Sa vue se brouillait. L'infirmière lui avait dit de faire attention. Sa blessure la fît souffrir. Le Rêveur l'avait pourtant soignée..Tant pis. Ce n'était pas le moment de se plaindre. Aucune parole ne fût échangée. Ils reprirent leur route. Elle entendit des bruits sur leurs gauche. S'arrêta.

Des Frontaliers en reconnaissance. Ils étaient sauvés......
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05.06.11 0:44
Elle galopait à bride abattue depuis deux jours déjà et sa jument de tiendrait plus très longtemps, elle le savait. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait arriver à temps, pour pouvoir sauver sa Citadelle.
Elle arriva alors au bord d'une falaise et stoppa si brutalement son cheval qu'il se cabra. Elle calma sa monture et mit pied à terre. Devant elle se déroulait un paysage qui aurait été magnifique en d'autre circonstance. Mais là, la vision de la Citadelle envahie par des Raïs était juste abominable. Le sang franchement répandu faisait de larges tâches plus sombres et les cadavres se comptaient par dizaines. Elle fut soulagée de constater qu'une grande majorité était des Raïs, mais de nombreux Frontaliers étaient tombés, et elle le savait parfaitement.

Alors que son instinct lui hurlait de se jeter dans la bataille, elle analysa rapidement la situation. Des Raïs avaient on ne sait comment réussis à percer l'armée des Frontaliers et avaient attaqués la Citadelle, la prenant de surprise. La jeune femme flairait le piège et se demanda si les monstrueux guerriers cochons n'auraient pas par hasard reçu une aide extérieur. Ils étaient bien trop bêtes pour avoir passer le barrage des Frontaliers tous seuls. Donc des ennemis avaient aidé les Raïs à attaquer la Citadelle... Peut-être même y étaient-ils encore! La Frontalière chercha alors du regard un campement humain et découvrit des tentes alignées contre la falaise. Elle décida d'aller les voir de plus près, tout en restant discrète.

Elle descendit la falaise par un étroit sentier invisible depuis le poste de guet des assaillants. Elle s'approcha un peu du camp et comprit vite qu'en vérité, les personnes importantes, c'est-à-dire celles qu'il fallait attaquer, étaient dans la falaise. Et le seul moyen d'y pénétrer était l'entrée située au milieu des tentes...
Elle prit son courage à deux et se faufila par derrière. Elle atteignit enfin la grotte après ce qui lui parut être une éternité. Elle hésita un instant sur la direction à prendre puis des voix lui apportèrent l'information désirée, à savoir quel chemin prendre.

Elle se dirigeait silencieusement mais rapidement lorsqu'un bruit de pas se fit entendre. Elle se plaqua contre le mur et retint son souffle. Deux ombres apparurent, ce qui signifiait qu'elle avait une chance de vaincre ses adversaires. Elle tira lentement son sabre, craignant que le chuintement feutré ne la trahisse, et se mit en garde, dans l'attente d'un combat.
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07.06.11 0:53
Le poste de Xaïl contredisait un peu celui de Killian alors j'ai fait de mon mieux pour faire coïncider les deux. Ouvert - Concours d'habileté en développement - Page 2 58774
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L’homme chauve s’approcha du vieillard et le tira de sorte qu’il se trouvait à présent debout. D’une main ferme, l’homme tenait son bras et de l’autre, une hache qu’il faisait tourner entre ses doigts. Esterial avait quasiment envie de lui lancer « Careful with that axe ! », mais l’homme n’aurait compris ni la langue, ni la référence qu’il faisait. Étrange chose de se plaisanter à soi-même alors que l’on est à deux doigts de se faire torturer. Peut-être le vieil homme était-il aussi fou que certains le prétendait. D’ailleurs, était-ce être fou de ne pas craindre ni la mort, ni la vie, ni la douleur ? Peut-être. Mais il appelait plutôt cela la Maîtrise de soi.

Esterial observa calmement l’homme devant lui et eu soudainement pitié de lui. Comment se faisait-il qu’il était rendu là, une arme à la main, à menacer deux jeunes femmes innocentes et à lancer des monstres cochons sur une citée qui ne cherchait que la paix ?
Un couplet d’une vieille chanson lui vint en mémoire.


Running over the same old ground
What have we found?
The same old fears.

N’était-ce pas cela une partie de l’humain ?
De revivre les mêmes peurs, incapable de les surmonter, ce qui menait éventuellement à une situation comme celle-ci. Des hommes, des femmes, qui n’ont pas su surmonter les dures épreuves qu’enseigne la Vie et qui, à présent, n’étaient qu’un amas de malfaiteurs dénudés de morales. Se trouvait là une similarité avec son monde, pensa Esterial. Même dans la plus grande paix offerte par les vallées de son pays arabe, l’humain trouvait toujours une manière de déterrer l’égoïsme.
Puis, Esterial se dit que lorsque le relief vertical du pouvoir se sera enfin reposé en une ligne horizontale, seulement là, l’humain saura vivre en paix.

Neleam lança une remarque aux assaillants et le chauve libéra le bras d’Esterial. Puis, Killian s’approcha de lui et l’entraîna à grands pas vers la sortie de la caverne. Le vieillard vit Neleam gesticuler dans toutes les directions en se dirigeants sur ses adversaires, avant d’être cachée par un mur courbé de la grotte.
Le vieil homme se demanda un instant pourquoi ils sortaient de la caverne en abandonnant Neleam mais ne dit rien.

Ils approchaient la sortie lorsqu’Esterial remarqua une ombre plaquée contre le mur. Ils s’arrêtèrent.
Si elle se cachait, c’était qu’elle n’était pas la bienvenue dans cette caverne. Si elle n’était pas la bienvenue dans la caverne, c’était que les malfaiteurs qui s’y trouvaient n’étaient pas ses ennemis. Ce qu’il restait à savoir, c’était si elle venait en amie ou non.
Esterial lui adressa la parole.


- Nous sommes amis de la Citadelle.


Allait-elle tout de même les attaquer ? Esterial avait peut-etre mal deviné ses intérêts mais le temps pressait pour Neleam.

-Ceux qui ont dirigé l’attaque des raïs se trouvent dans la caverne, ajouta Esterial pour souligner leur position.

Le vieillard attendit sa réponse, puis voyant qu’elle ne leur voulait pas de mal, fit quelque pas pour regarder hors de la caverne. En se dirigeant vers la sortie, il avait cru entendre des bruits de pas et de claquements d’armures.
Il n’avait pas rêvé : à leur gauche se trouvaient quelques frontaliers armés qui se dirigeaient vers eux. La jeune femme croisée à la sortie de la caverne les avait-elle guidés là ? Peu importe, Neleam combattait seule et s’ils n’intervenaient pas, elle allait peut-être subir la mort. Esterial ne craignait pas la fin de sa vie mais celle des autres, si.

Il agita son bras à leur adresse. Les frontaliers accoururent et un homme qui semblait être leur chef s’approcha prestement.

-Ce sont ici que se trouvent les forces contrôlant les raïs, lui annonça rapidement le vieil homme. Ils sont environ une dizaine et sont armés. Au moins un d’entre eux possède le don de la Volonté. Une alavirienne se trouve à l’intérieur, et je vous suggère donc de ne pas perdre de temps avant de vous y lancer.

L'homme hocha la tête et commença à lancer des ordres, Esterial s'ôta de leur chemin. Il retourna auprès de Killian qui faiblissait à vue d’œil et attendit le déroulement des évènements.
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08.06.11 16:06
Elle retint un soupir de soulagement lorsqu'elle entendit le vieil homme dire:

- Nous sommes amis de la Citadelle.

Mais son soulagement fut de courte durée et disparut lorsque le vieillard continua:

-Ceux qui ont dirigé l’attaque des Raïs se trouvent dans la caverne

Elle hésita un instant à bondir dans la caverne pour exterminer la vermine qui avait cru pouvoir attaquer la Citadelle en restant vivant mais un groupe de Frontaliers surgit au même moment d'un couloir adjacent. La jeune femme les laissa donc faire. Puis, quand le vieil homme recula un peu, elle remarqua pour la première fois une jeune femme, pas très vieille, sans doute plus jeune qu'elle. Mais ce qui sautait aux yeux, c'était surtout son teint blafard et son air fatigué.

Elle prit rapidement sa décision. Plutôt que d'accompagner les Frontaliers, elle rangea son sabre et passa un bras de la jeune fille, car c'est encore une enfant, sur ses épaules. En la soutenant ainsi, elle marcha rapidement vers la sortie, suivie par le vieillard. C'est alors qu'un problème s'imposa à eux. En effet, l'entrée de la caverne était gardée, et si seule elle avait pu passer sans problème, ce n'était plus le cas avec le groupe qui l'accompagnait.

Faire passer un vieil homme et une gamine dans un campement ennemi était une tâche plus ardue qu'escompté. Après de multiples détours, et après de nombreuses fausses alertes, où ils devaient se cacher là où ils pouvaient et retenir leurs souffles en attendant que le soldat faisant sa ronde passe, ils parvinrent enfin à sortir du camp et la Frontalière les entraina sur la falaise sans donner la moindre explication. D'ailleurs, elle avait imposé un rythme soutenu et un silence implacable au groupe dont elle avait prit la tête. Si ses ordres paraissaient un peu "durs", c'était uniquement par sécurité. En effet, ils étaient en terrain ennemi, il valait donc mieux aller vite, et le plus silencieusement possible afin d'éviter de se faire repérer.

Une fois sur la falaise, elle retrouva sa petite jument à l'endroit où elle l'avait laissée. Toujours sans un mot, elle hissa la jeune fille sur la selle après avoir récupéré son arc, ses flèches et quelques maigres provisions. Puis elle se tourna vers le vieillard et chuchota d'une voix pressée:


-Emmenez-la à la Citadelle si vous pouvez, ou au village le plus proche le cas échéant. En tout cas, mettez-vous à l'abri, et prévenez les gens du danger qui les menace si vous en croisez. Passez par le chemin de derrière indiqua-t-elle en pointant du doigt un étroit sentier envahi par la végétation et presque invisible.Une fois arrivés, gardez ma jument.

Elle s'interrompit un instant puis elle continua avec un air dur:

-Quant à moi, j'y retourne.

Nul besoin de précision pour savoir sa destination. Elle attrapa la main ridée du vieil homme et le hissa lui aussi sur la selle. Une tape sur la croupe de sa jument, et celle-ci partit au galop.
Sans un regard en arrière, elle se mit en marche de son pas le plus souple et se faufila dans la caverne. Cette fois-ci, elle n'eut aucun mal à se repérer, les bruits d'une bataille se firent entendre dès les premiers pas dans la grotte. Sans plus se soucier de se faire repérer, elle courut jusqu'à la caverne principale.

Un spectacle macabre l'attendait. De la dizaine de Valinguites, ils n'en restait plus que cinq, qui luttaient avec sauvagerie. De la poignée de Frontaliers, il n'en restait que deux, qui se battaient avec l'énergie du désespoir, car ils se savaient perdus. Mais elle eut beau fouiller du regard la grotte, aucune trace de l'Alavirienne dont avait parlé le vieillard.
La Frontalière, très calme, prit son arc, encocha une flèche. Le trait fusa, invisible, mortel. Il se ficha dans la nuque d'un assaillant. Elle eut le temps d'en abattre un autre avant qu'ils ne la repèrent. Alors qu'un Valinguite fonçait sur elle, elle posa son arc, son carquois, et sortit son sabre. Avec un cri rauque, elle bondit dans la mêlée.
Les Frontaliers, ragaillardis par l'arrivée miraculeuse de la jeune femme, achevèrent leurs attaquants et un intense silence tomba alors.

La jeune femme laissa ses compagnons vérifier que tous les ennemis étaient bien morts, et voir si il restait des blessés tandis qu'elle s'avançait vers la tente centrale d'où sortait des petits bruits. Sans faire de bruit, elle souleva un pan de tissu et aperçut une jeune femme assise, menacée par un homme de haute stature.
Comprenant qu'il s'agissait de l'Alavirienne décrite par le vieillard, elle décapita proprement l'homme et détacha la prisonnière. Puis elle se présenta:


Je m'appelle Xaïl et on ferait mieux de ne pas rester ici.
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Neleam
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08.06.11 18:00
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende
Le premier coup la surprit, la douleur lui vrilla les tympans et elle senti un gout amer se rependre dans sa bouche. Neleam n’eut pas le temps de méditer sur la question de l'appartenance du sang lorsqu’un autre coup s’abattit sur elle. Elle ferma les yeux et son esprit afin d’être le plus imperméable possible à la douleur. Son visage se figea et elle rouvrit les yeux. Un uppercut la cueillit sous la mâchoire et elle vit la femme devant elle, ses yeux contenant avec peine sa fureur. Neleam comprenait sa rage. Elle avait semé une belle pagaille, sur leur propre terrain, leurs prisonniers en avaient profité pour se faire la malle… Ils avaient perdu l’homme qu’ils semblaient avoir cherché avec beaucoup d’ardeur. Ses yeux pétillèrent de plaisir. Son bourreau, persuadé d’avoir réussit à la mater, vit cette flamme reprendre vie, décida d’augmenter les frappes. La femme se recula et décida de laisser faire les professionnels de la torture, ses mains devaient lui faire suffisamment mal comme ça. Neleam la vit regarder ses mains et retenir une petite grimace.
*La chochotte… Elle ne sait pas ce que c’est que de se faire passer à tabac, je lui cèderait ma place avec plaisir. Surtout lorsqu’on voit les instruments accrochés au mur derrière, et la tête du type qui les caresse avec amour en me regardant… J’espère tout de même rester entière…*
Neleam frissonna lorsque l’homme, celui qui l'avait amené ici, prit un joli petit scalpel, avec des crans et s’approcha d’elle. Il commença à la charcuter doucement, en la faisant souffrir le plus possible lorsque des bruits leur parvinrent de l’extérieur. Les spectateurs (puisqu’ils étaient restés là à la regarder mourir, c’est plus marrant que d’éplucher des patates !!) s’entre-regardèrent et sortir de la tente. La femme fit un signe de tête à l’homme qui la torturait et celui-ci resta. Neleam se prit à espérer que ce soit les renforts, amenés par Killian, mais elle en doutait, ils n’auraient jamais été aussi rapides. L’homme s’approcha d’elle et lui susurra à oreille :


-Il n’y a plus que nous deux …

-Oui j’ai vu. Je suis pas aveugle. Alors t’es gentils, fait ton boulot, profites-en car après, une fois que tu te seras bien amusé, je te tuerais.


Neleam lui avait coupé la parole, d’un ton dur, avant qu’il ne finisse sa phrase, avant qu’il n’énonce tous ce qu’il allait lui faire subir. Elle avait conscience que c’était malpoli, mais elle n’en pouvait plus, elle était fatiguée, sur les nerfs. L’homme se recula surprit, puis ne sembla plus vouloir s’amuser avec elle. Il alla prendre du sel dans le fond de la pièce et lui en étala sur toutes ses coupures. Neleam sentit le sel la ronger, la douleur était continue et la brulait partout. L’homme prit soudain un poignard et se mit face à elle.


-J’espère que t’as bien profité du monde qui t’entourait car maintenant c’est fini. Tu ne verras plus.
L’homme sourit, et approcha la lame de l’œil de Neleam. Elle se retint de trembler, de montrer le moindre soupçon de peur dans son regard.

La tête de l’homme vola soudain et une jeune femme apparut à sa place.


-Je m'appelle Xaïl et on ferait mieux de ne pas rester ici.

Neleam, qui était immobile depuis longtemps ne marqua aucune surprise. Elle était ravie, elle avaity encore ses yeux, et la vie se baladait toujours en elle. Toute à son bonheur, elle oublia ce qui c’était passé au paravent et lorsqu’elle se leva, après que Xail ait détaché ses liens, elle faillit s’écrouler. La douleur était insupportable. Ses plaies étaient nombreuses et étaient comme des brasiers sur sa peau. Parmi la vague de douleur elle en senti une plus grave, moins superficielle, et elle remarqua sa main qui pendouillait au bout de son bras. Le poignet avait été fracturé. Elle déchira un bout de son haut pour l’immobiliser puis s’ausculta des pieds à la tête (jusqu’aux épaules pour être précis), s’appuya sur un pied, puis sur l’autre, pour tester son équilibre et si elle réussirait à marcher. Lorsqu’elle eut finit, elle vit Xail qui la regardait, impatiemment.

Neleam lui sourit malgré la douleur qui irradiait son corps.


-C’est bon !! j’ai finit mes révisions !! J’ai tenté de limiter les dégâts ! on peut y aller ! Par contre, j’aimerais récupérer mes armes, elles m’ont été confisquées… Et moi c’est Neleam.

La frontalière, puisque c'en était une, du moins si on se fiait à sa tenue vestimentaire, ainsi qu'à ses cheveux blonds comme les blés, et à sa carrures de guerrière, acquiesça et lui fit signe de la suivre. Elle sortirent toutes deux de la tente, Neleam suivant Xail de son mieux jusqu'à un entassement d'armes, allant du marteau, toute taille, au poignard, passant par la marmite et le couteau à beurre. Neleam s'accroupit. Du moins elle s'écroula avec le plus de dignité possible et dans le moins de bruit possible afin de fouiller pour retrouver ses armes. La frontalière croisa les bras et jeta un regard aux environs. Il n'y avait plus un bruit. Neleam brisa le silence avec un boucant de ferrailles. Elle poussa une hache et un bouclier pour accéder à une de ses lames. Neleam l'observa sous tous les angles, vérifiant si elle n'avait pas souffert, ou si quelqu’un s'en était servit. A priori il semblait s'agir d'une réserve des armes des vaincus. Neleam retint un petit rire en pensant qu'Obélix faisait la même chose, mais avec seulement les casques. Il faudrait penser à leur dire de ne pas diversifier leurs trophées de guerre car ça deviendrait vite le bazar, elle en avait la preuve devant les yeux. Au bout d'un certain temps, voir d'un temps certain, elle avait devant elle toutes ses armes. Elle commença à les ranger avec soins, sous le regards exaspéré de Xail qui commençait à trouver le temps long. Neleam comprenait ça mais elle faisait aussi vite que ses forces et ses blessures le permettaient. Elle lui proposa alors de fouiller, elle trouverait peut-être quelques choses qui lui plairaient.
Neleam finit de s'arnacher et se releva tant bien que mal, seule, elle avait sa fierté et refusait qu'on l'aide à se relever. Elles poursuivirent leur chemin vers la sortie.
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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08.06.11 21:04
Elle était vraiment faible. Plus que ce qu'elle imaginait. Esterial ne disait rien. Elle se demanda s'il était toujours là à travers ces yeux clos. Son souffle était court, ces poumons en feu. La dernière partie allait être la plus dure. Sortir de la grotte...
Elle s'apprêtait à continuer lorsque le vieillard prit la parole :


-Nous sommes des amis de la Citadelle.

Elle ne savait pas à qui il parlait. Elle sentit un mouvement près d'eux. Esterial continua :

-Ceux qui ont dirigés l'attaque des Raïs se trouvent dans la caverne.

Une jeune femme apparut dans son champ de vision. Une Frontalière. Cheveux couleurs de blé, tenue adaptée, tranquille assurance...Un miracle. Ce ne pouvait être qu'un miracle. Mais Killian voyait flou. Mais elle secoua la tête. Elle ne devait pas s'écrouler. Sans un mot, l'inconnue la prit sous son épaule, et les entraîna vers la sortie. Un garde était de faction. Ils attendirent qu'il s'en aille faire son tour de garde pour se faufiler à l'extérieur. Le rythme imposé par la Frontalière était éreintant, mais Killian avait mis il y avait longtemps un point d'honneur à ne jamais se plaindre. En toute circonstance. Elle les fît gravir une petite colline, où un cheval les attendait. Elle hissa Killian sur son dos et parla à Esterial. Killian ne comprit pas ce qu'elle disait, tant elle était coupée de la réalité. Le cheval s'élança, manquant de la renverser. Elle se rattrapa in extremis grâce à Esterial qui, contrairement à ce que l'on pouvait penser, la maintenait en selle d'une main ferme.

Ils chevauchèrent ainsi près d'une heure sans rencontrer âme qui vive. Ici, pas de trace de combats, de sang et encore moins de Raïs. Si elle n'était pas aussi faible, elle prendrait le temps d'apprécier la paysage qui défilait sous ces yeux. Des fleurs, des arbres à perte de vue. Soudain, le cheval pilla net. Esterial avait tiré sur les rênes d'un coup sec. Elle plissa les yeux, les forçant à voir ce qui l'avait fait stopper. Elle discerna une maisonnette. Ou plutôt, une sorte de ferme. Des champs s'étalaient tout autour et des animaux paissaient non loin du bâtiment central. Esterial fît marcher le cheval au pas, pour ne pas effrayer les habitants. Mais, étrangement, un silence pesant régnait sur la demeure. Dans une ferme, aux souvenirs de son enfance, les corvées ne finissaient qu'avec le coucher du soleil. Serait-ce différent ici ? Ou..pire...les Raïs seraient-ils passés par là ?
Elle frissonna à cette idée. Esterial lui tapota l'épaule pour la réconforter, croyant que son frémissement était dû à sa fatigue. Elle sourit en retour. Du moins, tenta. Sa bouche était comme de la roche. Bouger lui demandait beaucoup d'énergie. Elle ne voulait pas en gaspiller. Esterial descendit de cheval et lui fît signe d'attendre sans bouger en la voyant esquisser un mouvement de descente. Il s'éloigna vers la bâtisse.

Killian ferma les yeux. Se laissa emporter. Par le vent qui soufflait.
Souvent, en étant jeune, elle s'amusait à essayer d'écouter ce que le vent lui disait. Parfois, elle y arrivait. Quand elle était dans un état de plénitude totale. Et c'était le cas. Le vent murmurait, s'engouffrait en elle, la possédant. En entier. Il ne lui murmura qu'un mot. Un seul. Menace et liberté mélangées.


«Derrière »

Elle se retourna. Un Raïs s'approchait de la monture. Il croyait être silencieux. Il était aussi bruyant qu'un troupeau de siffleurs. Mais elle n'avait pas la force de la combattre. Et Esterial n'était pas revenu. Elle talonna le cheval, qui partit au trot. Elle prit l'arc coincé sous la selle, encocha une flèche, arrêta la cheval d'un sifflement lorsqu'elle fût à une distance respectable. Le Raïs ne s'était pas arrêté. Au contraire, il accélérait. Elle ferma les yeux et lâcha la corde. Le bruit mat que fît la flèche en atteignant la cible ne lui laissa aucun doute. Le Raïs était mort.

C'est à ce moment que le vieux juge sortit, accompagné d'un homme. Petit, la quarantaine, il était armé jusqu'aux dents. Sabres, poignards, fourches....Apparemment, la nouvelle s'était répandue plus vite qu'elle ne le croyait. C'est pour sa que personne n'était dehors. Les entendant approcher, ils avaient sans doute eu peur. Esterial jeta un regard surpris au corps du Raïs mais la désigna au fermier. Celui-ci siffla en acquiesçant. De jeunes garçons d'une vingtaine d'années sortirent pour aider leur père à soulever Killian et à la transporter à l'intérieur, dans un lit, pendant qu'Esterial allait entraver le cheval de la Frontalière.

Son flanc la faisait souffrir, mais Killian ne le montra pas. Le fermier souleva doucement la tunique. En relevant difficilement la tête, elle vit du sang. La blessure s'était rouverte. Pourtant, le Rêveur l'avait soignée...Peu importe.

Les ténèbres l'aspirèrent bien avant que l'information atteigne son cerveau.
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09.06.11 3:44
Le cheval commençait à ralentir son allure après une vingtaine de minutes de trot. Esterial ne le blâmait nullement ; bien qu’un vieil homme ou une jeune ne fût pas bien lourd, leur poids combiné devenait à la longue un fardeau encombrant.

La monture que leur avait donné la frontalière était heureusement entraînée pour les combats et habituée à l’effort physique. Sinon, qui sait combien de pauses ils auraient du être obligés à faire pour lui permettre de se rassasier ? Pour Killian, le temps était précieux. Esterial n’alloua au cheval que trois courts temps de repos au cours de l’heure, où il laissa l’animal s’abreuver des ruisseaux qui sillonnaient au long du paysage.

Ce dernier était magnifique. Au nord, les montagnes de la Chaîne du Poll se bâtissait une murale et le soleil de la fin de journée empêchait leurs ombre de d’étendre leur influence sur les vallées. S’il avait été seul, le vieillard se serait arrêté pour contempler le spectacle. Et si les raïs ne grouillaient pas dans le coin.

Assise devant lui, Killian frôlait l’inconscience. Alors que le vieux vagabond guidait le cheval d’une main assurée, il se demandait s’il n’allait pas rapporter un cadavre à la Citadelle. Le sang s’écoulait de l’abdomen de la jeune fille et le vieil homme le sentait mouiller son bras qui tenait la bride. La Citadelle était trop loin. Ils n’allaient jamais s’y rendre à temps. Esterial tira sur la bride, guidant le cheval vers une autre direction, un peu plus au nord. Certes, présentement, le nord signifiait « rencontre avec raïs » mais c’était le risque à prendre pour préserver la vie à Killian. Car vers cette direction se trouvaient quelques maisons où ils pourraient trouver de l’aide.

Pour quelqu’un qui regarde la scène des montagnes de la Chaîne du Poll, les deux silhouettes recroquevillées sur un cheval déterminé lui sembleraient folles. Comme si, désireuses à mourir, elles s’y dirigeaient au lieu de l’attendre. Mais il arrive des moments au cours de la vie où des risques sont pris pour éviter une catastrophe. Où des décisions qui, dans d’autres circonstances auraient été stupides, pouvaient changer une vie.
Le vieillard sourit tristement ; s’il y avait quelqu’un qui les observait, c’était bien un raï assoiffé de sang qui ne pensait qu’à les tuer. Ou bien des vautours qui s’agitaient à l’odeur du sang de la jeune femme.
Esterial accéléra l’allure.

La première maison était déserte. Les habitants l’avaient-ils déserté à cause de l’invasion des raïs ? Il leur fallut une dizaine de minutes avant de finalement croiser une autre maison qui, elle, était occupée si l’on se fiait aux marques de pas sur le sol, à l’excrément de la vache qui se trouvait à présent enfermée dans l’enclos et surtout, à l’ombre qu’Esterial venait d’apercevoir derrière une fenêtre. Les raïs n’étaient pas encore passés ici. Sinon, tous les animaux qui s’y trouvaient seraient morts, exécutés.

Esterial descendit de la monture, la tira jusqu’à la porte et alla cogner. Un homme quadragénaire lui ouvrit, armé. Le vieillard lui expliqua rapidement la situation et l’hôte sortit de la pièce d’entrée, s’engagea dans un des champs et cria à deux hommes de revenir. Les deux jeunes hommes arrivèrent prestement, armes hautes, sens en alertes, croyant que cela signifiait une attaque des raïs. Ils n’avaient pas totalement tort, car au même moment un raï courait vers Killian qui l’abattu d’une flèche.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent tous dans la maison, portes verrouillées, Killian étendue sur un lit. Une enfant d’une douzaine d’année observait la blessure de Killian et la tâtait d’une main experte. Esterial l’observait curieusement, surpris par son âge. Tout comme d’autres l’observaient parfois, lui, se dit-il soudainement. Elle n’était pas rêveuse, mais ressemblait plutôt à un médecin de son monde originaire. Naturellement elle n’était pas aussi avancée qu’un chirurgien, mais ses connaissances suffiraient à refermer la plaie de Killian.

-Elle survivra.

Cela était étrange d'entendre tant de sérieux chez une personne si jeune, et le vieil homme se prit à se demander ce qui l'avait fait grandir si rapidement. Il la remercia, ainsi que l'homme et les deux jeunes hommes qui s'étaient tous rassemblés autour de la table sur laquelle Killian avait été placée.

- Les raïs sont-ils passés près de votre terrain ? leur demanda Esterial.

- Non, pas encore. Les voisins sont partis pour la Citadelle. Nous nous faisons le plus discrès que possible pour ne pas attirer leur attention mais nous sommes prêts à tout, répondit l'homme une main sur l'épaule de sa fille et l'autre tenant une arme.

Esterial hocha la tête et caressa les tatouages sur sa nuque, fatigué. La journée avait été longue, même si elle n’était pas encore terminée. Loin de là. Il se demandait ce qu’il restait à faire, par la suite. Retourner à la Citadelle ? Ce serait plus sûr, à moins que les raïs ait repris le dessus. Il serait plus sage d’attendre quelques heures encore pour s’assurer que la menace des raïs serait atténuée ou du moins, repoussée, avant d’y retourner. Car ces heures permettraient à l’aide extérieur d’arriver à la Citadelle, notamment les Légionnaires. Mais rester à la maison de ferme à découvert n’était pas sage non plus. Pourtant, ils n’avaient pas vraiment le choix ; Killian était blessée et elle n’était pas en état de se déplacer à nouveau.

Quelques temps plus tard, Neleam et la frontalière avec qui le vieillard avait parlé arrivèrent aussi à la maison. Des coups retentirent à la porte et l’homme quadragénaire se montra aussi prudent que lorsqu’Esterial était venu. Le vieux vagabond se dit qu’elles étaient tombées dans la même situation qu’Esterial et Killian ; recherchant de l’aide pour penser les blessures d’une blessée. Combien de minutes encore auraient menées à la mort de Neleam ? Une poignée ?

Esterial se demanda ce qu’il était advenu du Valinguite et des autres. Les avaient-elles tués ? Le regard du vieil homme s’assombrit. C’était donc une exécution qui s’était déroulée dans la caverne. Une dizaine de Vies, éteintes, à jamais. Certes, elles étaient sérieusement menacées et si elles tenaient à leurs vies, elles n’avaient pas eu plusieurs options. Qu’avaient-elles pu faire, leur demander la pitié ? Ridicule.
Mais l’abattement dans le regard d’Esterial demeurait.

Ses pensées s’extrapolèrent hors de l’évènement dans la caverne. Car cet incident n’en était qu’un parmi des centaines, des milliers, qui souvent menaient à bien pire.
À quoi bon pointer du doigt le méchant si d’un instant à l’autre les rôles s’inverseront ? Certains questionneraient son droit de défendre la vie de malfaiteurs, le vieil homme le savait, mais cela ne changeait pas son raisonnement. Était-ce donc cela le destin ultime de l’humain ? De répliquer violence à violence ?
C’était probable.


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