Roxane restait debout, ne sachant que faire. Devait-elle essayer de prendre par la force de ses bras Rasinar ou le rêveur, pour qu’ils cessent cette lutte ? Prise dans d’intenses réflexions, le combat se déroulait sous elle, et elle ne réagissait pas.

-Tu as le choix tu me lâches ou tu finis en brochette. Tu as de la chance de pouvoir choisir.

Mais le rêveur ne fit pas part de ses avertissements, et resserra son étreinte. La rêveuse avança d’un pas, mais elle fut arrêter par les paroles du mercenaire-marchombre :

-Je t'accorde une dernière chance, tâche de ne pas la gâcher.

Toute la salle retenait son souffle. Tous attendaient la réponse du rêveur, et tous espérait qu’il arrêterait ces enfantillages.
Mais il n’en fit rien. Rasinar prit alors les avant bras de l’homme, et le força à lâcher son cou. Ensuite, il le mit à genoux afin de le lâcher, et se tourna vers la jeune fille, lui disant :

-Merci pour m'avoir soutenu même si ce n'était pas nécessaire.

Elle le regarda. Elle avait vu des centaines de fois des marchombres ou des mercenaires se battre, mais elle était toujours impressionnée de leurs talents. Elle bredouilla, consternée :

-Je heu…Ben…De rien…

Roxane lui offrit un sourire, mais il disparut presque aussitôt. Le rêveur s’était relevé, et avait sauté sur le dos de son ennemi. Il criait si fort que les personnes dans la salle durent se boucher les oreilles :

-Jamais ! Jamais je ne t’obéirais, face de Raïs !

Une lutte infernale avait lieu, Rasinar essayant de ne pas le blesser au départ, mais puisque le rêveur le frappait dans le but de le blesser mortellement et non de lui infliger une leçon, il se mit à l’attaquer.
La rêveuse ferma les yeux, et se laissa tomber sur sa chaise. Les mains cachant son visage, elle pensa que l’issue du combat serait définitive. Pourquoi en être arriver là ?!
Les plaintes du rêveur cessèrent. Roxane murmura doucement :

-Alors, c’est fini ? Il est mort… ?

-Oui Il est mort, j'espère qu'il ne l'est pas pour rien mais que ça mort ne compliquera pas trop les choses.

Roxane laissa tomber ses mains dans le vide, et pencha la tête en arrière, les yeux toujours fermés. Il fallait qu’elle avale le fait qu’un des siens meurent, même si elle ne le supportait pas. Elle ne voudrait pas participer à son enterrement…
La jeune rêveuse tourna alors la tête vers Rasinar, et lui sourit, encore et toujours :

-Ne t’inquiète pas.

Elle avisa alors l’assemblée de rêveurs et de personnes venues dormir ici, et constata qu’ils étaient tous terrifiés. Aucun ne bougeaient, et c’est limite s’ils respiraient. Voyant deux hommes, sans doutes des chevaliers, l’air musclé et semblant se réveiller de leur torpeur, elle leur demanda :

-Faites évacuer le corps. Et je demanderai à un rêveur de le conduire à une chambre où son corps sera nettoyé et embelli. Nous enverrons des personnes chercher sa famille, et vous devrez l’enterrer.

Elle se tut, constatant qu’elle avait quelque peu une allure de chef. Le chef des rêveurs, justement, n’était pas présent pour le dîner. Il serait cependant bien vite prévenu.
Comme personne ne se décidait, elle insista :

-Aller ! Au boulot ! Vous n’allez pas laisser le corps ici !

Ils s’activèrent enfin. Le corps disparut de la vue de tous, et les conversations reprirent peu à peu. La rêveuse s’adressa alors à Rasinar, rester debout :

-Assieds-toi donc.

Il s’exécuta, et elle reprit de nouveau la parole :

-Bien. Tout d’abord, je t’admire vraiment ! Tu t’es super bien défendu. Je n’aurais pas été capable de faire ça !

Rayonnant de surprise et d’admiration, Roxane se tut encore une fois et profita de ce moment pour lui offrir l’un de ses nombreux sourire. Elle laissa passer quelques secondes avant de le faire disparaître, et d’afficher une mine grave :

-Maintenant je ne sais pas du tout quelle sera la réaction du chef. J’essayerai de le persuader de te laisser ici, en lui faisant bien comprendre que tu lui avais posé un ultimatum mais qu’il n’a rien voulu savoir. On verra bien…

Roxane fut assez surprise. Elle avait cru un instant qu’il allait danser autour de la table, quand-même heureux des félicitations qu’il avait reçu, et peut-être même chanter aussi. Qu’il boirait jusqu’à être saoul et s’endormir sur la table en ronflant. Mais…Ce n’était pas tout à fait ça. Pas ça du tout, même. Il lui dit :

-Pour commencer, il ne faut pas m'admirer pour avoir tuer un homme comme lui. Je n'ai fait que ce que je sais faire, tuer... Toi on peux t'admirer parce que dans ce moment critique tu as réussi à prendre les choses en mains et à mettre un peu d'ordre après mon passage.

Et la rêveuse n’était pas non plus d’accord qu’elle eut mérité des félicitations. Elle n’avait fait que son devoir, après tout !
Rasinar tourna la tête, observant les personnes de la salle. Après quelques instants, il revint vers la jeune fille, et déclara :

-Je me doute que tu seras très persuasive mais il serait normal qu'il me jette dehors pour avoir tué un des siens. Peut-être que la personnalité de ma victime et le fait que je l'ai prévenu de ce qu'il adviendrait s'il continuait comme il l'a fait joueront en ma faveur, mais je n'ai pas grand espoir que cela arrive.

Roxane hocha la tête. Il avait raison. Le chef des rêveurs n’était des fois…pas très compréhensif. Elle réfléchit, se demandant quels mots devait-elle utiliser pour être la plus convaincante possible, puis afficha son sourire habituel, assurée :

-Nous allons voir ça tout de suite. Reste-la, d’accord ? Je reviens tout de suite.

Elle marcha à reculons, l’observant pensivement, puis se retourna et couru jusqu’au bureau du rêveur le plus important d’Ondiane. Elle toqua doucement à la porte, puis entra. Le chef était là, en train de dormir. Ses ronflements étaient si fort que la rêveuse eut d’abord cru qu’il s’agissait d’un monstre, jusqu’à ce qu’elle comprenne d’où sortait ses bruits immenses. [XDD]

-Heu…Hem.

Roxane fit le plus de bruits possibles. Elle devait le réveiller, mais ne pas le secouer comme un prunier, pour ne pas attirer sa fureur. Elle essaya tout : murmure, clappement des mains, chansonnette,…il ne se réveillait pas. La jeune fille soupira, et shuta dans le bureau en désespoir de cause. Le chef se réveilla enfin. Il écarquilla les yeux, et lui demanda :

-Mais enfin, Roxane, que fais-tu donc ?

Devenue rouge, elle lui répondit :

-Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Faron[je lui ai trouvé un nom XD], de son esprit insupportable, et tu le sais, n’a pas supporté la présence de Rasinar au dîner.

Le chef soupira, se disant sans aucun doute que ce jeune homme lui causait bien trop de soucis, lorsque la haine lui dévorait le ventre. D’un geste de la tête, il l’invita à continuer. Ce qu’elle fit :

-Comme il n’arrêtait pas de jeter des regards noirs à notre invité, et à chuchoter des choses désagréables sur lui à ses voisins, Rasinar a dessiné une balle qui a atterri dans sa soupe, l’aspergeant ainsi que ses voisins.

Le chef arqua un sourcil, surpris que l’homme soit aussi un mentaï. Mais il soupira de plus belle lorsqu’elle acheva sa phrase, se disant que la colère de Faron ne s’apaiserai sûrement pas si le marchombre-mercenaire agissait ainsi. Roxane poursuivit cependant :

-Il s’est jeté sur lui et a essayé de le tuer. Littéralement. Ne voulant pas causer de morts, notre cher invité l’a d’abord coincé, de sorte à ce qu’il ne bouge plus et qu’il puisse l’avertir qu’il dépassait les bornes.

-Il a eu raison, affirma le chef. J’aurais fait pareil. Continue.

-Mais il n’a rien voulu entendre et…

Il secoua alors la tête, levant la main pour la faire taire. Il avait de toutes façons deviner. Devinant ensuite la venue de la rêveuse, il affirma :

-Donc tu es venue me demander si Rasinar peut rester entre nos murs.

Roxane hocha vivement la tête, pleine d’espoir.

-Et bien la réponse est non.

La jeune fille ouvrit la bouche, offusquée. Elle défendit le parti de son invité :

-Mais, enfin ! Il n’a fait que ce qu’il devait faire ! Vous l’avez dit vous-même ! Vous auriez agi pareil ! Il voulait le tuer ! Si ce n’était pas lui, se serait Rasinar qui serait mort ! Et puis ce n’est pas la première fois que nous accueillons un meurtrier entre nos murs !

-Roxane ! Des gens ont du assister à cette scène et voudront sûrement s’en aller. Il y en a qui doivent rester, au profit de leur vie ! Il doit partir, un point c’est tout. La discussion est close.

La rêveuse sortit, furax, en prenant bien soin de claquer la porte derrière elle. Elle marcha ensuite en direction du mercenaire-marchombre, et, la mine déconfite, lui dit :

-Il veut pas que tu restes, c’est foutu…

Roxane baissa la tête, réfléchissant à une vitesse folle. Peut-être lui prêterait-il une tente ou un truc du style, et elle dormirait à quelques pas de lui, lui offrant également à manger…Ou alors…Elle releva la tête, à nouveau pleine d’espoirs :

-Je pourrais te cacher dans ma chambre ! On se débrouillera bien, et tu resterais ici ! Oui ???

Elle se tut, remarquant enfin que le tutoiement s’était installé de lui-même depuis un petit bout de temps dans leurs paroles.

Rasinar éclata de rire. Roxane se demandait bien ce qu’il y avait de drôle dans ce qu’elle avait dit, étant la plus sérieuse du monde. Il dit alors :

-Si je dois me cacher dans ta chambre il faut que les autres crois que je suis partis donc que je récupère toutes mes armes. Après il faudra qu'on trouve un moyen de rerentrer dans ta chambre.

Elle hocha la tête, puis lui prit le bras et l’entraîna hors de la salle mais surtout, hors des oreilles indiscrètes. Elle réfléchit un instant, et lui répondit :

-Voilà ce qu’on va faire : tu vas récupérer tes armes et quand il fera noir, tu mettras une cape que je te passerais avec les armes, sauf si t’en as déjà une. Je te ferais entrer en disant aux gardes que je t’attendais, sans mentionner ton nom, et on rentrera dans ma chambre. Je trouverai un autre matelas. Chaque jour, le temps que tu resteras, je t’apporterai de la nourriture. Tu pourras évidement sortir de la chambre mais seulement avec une cape. On dira que tu es le Mystérieux Homme Ancapé.

Elle reprit son souffle, plutôt contente de son plan [mon dieu xD] et avisa le visage de Rasinar qui était impassible. Elle brisa le petit silence qui s’était installé, et lui dit :

-Bon et bien, tout ceci sauf si tu ne veux pas hein, te sens pas obligé.

Elle lui sourit, attendant le verdict.

[Hs : oui c’est court >.<]

-Je suis d'accord mais un point de ton plan est fort compliquer et hasardeux. Au lieu de me faire rentrer avec une cape, tu pourrais me montrer ta chambre pour que je puisse faire un pas sur le coté dans ta chambre. Pour le reste de ton plan je n'ai rien à redire.

Roxane aurait voulu empêcher cela. Elle aurait voulu que ça n’arrive pas. Mais cela devait arriver. Comme toujours. Elle ne savait se retenir. Jamais…
Elle ouvrit la bouche et un flot de paroles se déversa :

-Ooooh ! Oui c’est vrai ! Oui oui ouiii ! J’avais com-plé-te-ment zappé. Oublié ! Zwou ! C’est vrai c’est vrai, t’es un mentaï. Enfin, comme tu sais pas trop ta voie, je sais pas si je peux utiliser ces termes. Enfin bon bon bon..C’est parfait ! Tu feras un pti pas sur le côté, et zwou ! Dans ma chambre ! Super, parfait. Bête comme je suis j’avais oublié et je…

Voilà. C’était arrivé. Encore une fois, elle avait parlé comme…comme une Roxane. Lorsque la rêveuse s’en rendit compte, elle se tut, rouge de honte.
Elle fit semblant de rien cependant, allant même jusqu’à siffler et garder la tête haute. Et….tomber. Elle s’étala à terre, mais se releva rapidement. En faisant semblant de rien encore une fois, mais plus en sifflant ni en gardant la tête haute…

Roxane s’arrêta alors en face d’une porte. La chambre de Rasinar. Elle jeta un coup d’œil à droite et à gauche, puis parla à voix basse(même si y’avait personne --) :

-Bien, tu peux donc aller prendre tes affaires, je t’attends.

Il disparut aussitôt dans sa chambre et après quelques minutes, il réapparut, ses armes en main. Ils descendirent du même pas jusqu’à la porte d’entrée, et la rêveuse se remit à parler, haut et fort, jouant le jeu, comme s’il allait vraiment partir :

-Et bien, au revoir, Rasinar. Qu’on ne te revoie jamais !

Elle lui adressa un clin d’œil puis referma la porte. Elle se rendit ensuite dans sa chambre et alla prendre un long bain chaud, remarquant qu’elle s’était entaillée le genoux lorsqu’elle était tombée. Elle rêva aussitôt, et plus de trace de la blessure n’avait lieu.
La jeune fille s’habilla et alla chercher une énorme portion dans la cuisine, revenant dans sa chambre un peu après.
Assise sur son lit, elle attendit le retour de son cher mercenaire-marchombre. En chantant. N’importe quoi. (en gros ça donne ; Une rêveuuuuse dans une chaaambre chantaaaiiit bieeen ! Et elle aimait prendre son baiiin ! Et se laver les maiiiins !)

-Et je fraaaaaaaaappe des maiiIIIIIIIIIh !

Roxane avait achevé sa phrase dans un cri. Etonnée. Proche de la crise cardiaque. Tant parce-que l’incursion de Rasinar l’avait surprise (pourtant elle s’était jurée de ne pas sursauter ni crier) et tant par l’ours élastique(j’adore ce mot ! Ours élastique, ours élastique, ours élastique //SBAFF//) qu’il tenait dans sa patte. Ou main, comme vous préférez.
Voyant qu’elle portait les mains à son cœur, et ses yeux écartés comme vous en avez jamais vu, le jeune homme entreprit de s’expliquer :

-Je l'ai chassé pour que tu n’attires pas trop de soupçons en prenant beaucoup de nourriture. On pourra se partager ce que tu apporteras et l'ours. Quand on aura fini l'ours je retournerai dans la forêt pour en chercher un autre.

La jeune fille hocha la tête. Par un immense effort de volonté, elle réussit à articuler :

-Merci beaucoup, c’est vrai que ce n’est pas une mauvaise idée.

Manger un ours. Déjà que le sang traînait sur sa jolie fourrure –où mettraient-ils les dépouillent ?-, et que sa gueule restait figée sur ce qui était sans doute son dernier cri de souffrance…Elle aurait du mal à le manger. Surtout si ses yeux restaient ouverts, semblant la supplier du regard de ne pas le bouffer. La rêveuse donna un léger coup sur sa tête, et il regarda dans la direction opposé de la sienne.
Roxane fit un énorme soupire de soulagement :

-Voilà qui est mieux.

Elle sourit-encore- et après une seconde de réflexion, la demoiselle demanda :

-Mais dis-moi, tu vas le cuire où ton nounours ? Je préfère pas trop le manger cru. Et je ne voudrais pas que ma chambre s’enflamme.

La jeune fille se dirigea alors vers le creux creusé(le creux creusé ! mdr !!) à même la pierre, ce qui lui servait vraisemblablement de fenêtre, et s’assit sur la bordure. Elle regarda dehors, en attendant qu’il lui réponde mais, il ne disait rien. Peut-être était-il pris d’une intense réflexion.
Roxane se tourna alors vers le marchombre-mercenaire, et vit que, effectivement, il réfléchissait. Mais peut-être pas à ce qu’elle lui avait demandé. Il ne bougeait pas, semblant même être aspirée par le néant des-peut-être hein !- souvenir. Elle se plaça alors devant lui, et agita frénétiquement sa main. Rasinar revint d’un coup à lui, et la rêveuse lui rappela :

-Je t’ai posé une question ^^. Dis-moi donc comment comptes-tu cuire ta grosse bestiole ? Enfin, si tu veux la cuire. En d’autres cas si tu la mange crue je ne te suis pas. Je ne suis déjà pas fan de viandes alors crues, ou-bli-e.

La demoiselle se tut. Mais quand apprendrait-elle enfin à ne pas parler autant ? Fallait-il l’assommer lorsqu’elle était en plein élan ?

[Oh wi, on l’assomme, on l’assomme ! >w< !! XD]
[Hs: maintenant tu te débrouilles pour savoir à quoi il pensait 8D]

-Tsss manger de la viande crue, je ne suis pas un raïs. Je vais la faire cuire dans la salle de bain.

Roxane ouvrit la bouche. La faire cuire dans la salle de bain ? La faire cuire dans SA salle de bain ? Il n’en était pas question ! Pour qui il se prenait ?! Il était peut-être son hôte, mais…
En voyant le regard de Rasinar, elle referma la bouche. Son regard faisait peur. Comme si, si elle ajoutait quoique se soit, il l’écartèlerait aussitôt avec plaisir et sans remords.
Elle recula.

-Ne t'inquiète pas tu n'auras qu'à rincer la baignoire pour pouvoir te laver là ou j'aurai découper cet ours en pièce et que je l'aurai fait cuire. Le sang devrait pouvoir passer dans les canalisations pour ce qui est des morceaux tu n'auras qu'à les jeter.

‘Son regard faisait peur’. Il faisait peur. Tout son être inspirait le noir, le chaos. Alors, ça y était ? Il avait donc retrouvé sa voie ?
Celle des mercenaires, de toutes évidences. Et cela ne plaisait guère à notre rêveuse, qui préférait largement la voie des marchombres, de la sagesse. Pourquoi devait-il changer d’un coup comme cela ? Il lui avait paru si sympathique, elle était prête à prendre sa défense et là…
Pourquoi avoir accepter un mercenaire ? Même incertain du chemin à prendre ? Mais il les aurait tuer, tous, s’ils n’avaient pas voulu l’accueillir.
Roxane recula à nouveau.

-Ou on pourrait tout simplement aller aux bains.

Répondre. Répondre quelque chose, vite. Le problème, c’est que, tant elle avait peur, elle tremblait comme une feuille et n’arrivait pas à parler.
Les seuls mots qu’elle parvint tout de même à dire furent :

-Je…tu…Enfin…Bon. Oui…Heu. C’est ça.

La rêveuse baissa alors la tête, trouvant un intérêt remarquable à ses pieds. Elle vit alors le sang de l’ours couler jusqu’à elle, mais, elle qui d’habitude supportait mal cette vue (pourquoi être rêveuse vous allez me dire --), elle ne bougea pas. Pendant quelques minutes, ou heures, elle resta immobile à contempler la tâche de sang s’élargir. Seul le bruit de la chair qui se déchire (chair…Déchire…MWAHAHA !*sort*) la fit relever la tête. Rasinar dépeçait la bestiole, un regard amer dans les yeux.

-Tu as une idée de combien de temps tu vas rester ?

Roxane le fixait. Elle essayait de chasser les images qui lui venait à l’esprit –abus sexuel, meurtre, génocide,- tant bien que mal, et elle parvint par un effort miraculeux de volonté de cesser de trembler. Elle se tiendrait le plus loin possible, à chaque instant, de lui. Elle parviendrait bien à le faire partir rapidement, sous n’importe quel prétexte.
Il fallait juste maintenant le faire parler, comme ça –elle l’espérait- toutes les intentions malsaines qu’un mercenaire pouvait avoir ne lui effleurerait pas l’esprit (à lui, pas à elle^^).

-Parce-que, j’ai l’impression que tu l’as trouvée, ta voie. Si tu veux partir maintenant, pas de problèmes.

La jeune fille déglutit, et guetta sa réaction. Tous ses sens en alerte.
La partie ‘amusement’ était terminée.

-Tu as raison, j'ai trouvé ce que je cherchais. Je ferais peut-être mieux de partir tout de suite pour ne pas t'attirer d'autres ennuis même si tes problèmes ne sont pas les miens. Je partirai demain matin.

Et, sur ses mots, Rasinar sortit de la pièce, laissant Roxane seule avec ses pensées. Demain matin, il partirait. Elle serait débarrassée de lui. De ce monstre.
Rasinar aurait pu devenir marchombre. Mais il avait choisi les mercenaires. Leurs pensées sanguinaires, perverses....Cela lui rappelait...
Enfin, soit.
La rêveuse s'allongea sur son lit, et attendit que le sommeil lui vint. Mais l'odeur du sang de l'ours lui donnait la nausée.
Elle n'arriverait jamais à dormir dans cette pièce. Jamais.
Elle sortit donc, laissant le maercenaire sur le toit. Qu'il tombe. Et s'écrase au sol. Lorsqu'elle se rendit compte quelle pensée elle venait d'avoir, Roxane rougit. Elle une rêveuse, redonneuse de vie, voulait la mort de quelqu'un?
C'était....ridicule. Inadmissible.
Mais elle ne pouvait faire fi du regard qu'il lui lançait. Un regard de haine. Qui aspirait la joie. Qui faisait de la mort votre pire moment a passé...
Qui faisait de la mort un regret d'être né.


Le lendemain, même si ce fut difficile, elle se leva pour dire au revoir à Rasinar, et bonne chance. Elle espérait que quelque part au fond de lui il retrouve l'élément qui l'avait fait douté sur la voie à prendre...Et qu'il change d'avis...
Mais lorsque la rêveuse entra dans sa chambre, lorsqu'elle croisa le regard du mercenaire, elle vit que rien ne lui ferait jamais plus changer d'avis.
Roxane lui tendit un petit paquet dans lequel était entreposé de la nourriture pour deux ou trois repas et de l'eau.
Elle se força à sourire et lui dit:

-Bonne chance.

Puis, elle s'arrêta. Peut-être...peut-être restait-il une petite chance de...?
Elle tenta:

-Tu sais, hier, j'ai cru...j'ai cru que je t'aimais. Je pense que je tombais amoureuse de toi, honnêtement.

Elle regardait le sol. Si elle relevait la tête et croisait son regard, se serait fini. Et il fallait qu'elle essaye, au moins un peu, de le faire changer d'avis.
Et, à vrai dire, elle ne savait si ce qu'elle racontait était la vérité ou non.

-Mais...quand j'ai vu ton regard, quand tu as choisi ta voie...Oh, Rasinar, tu ne peux pas. Sois marchombre! Tu fais peur comme ça. Ce n'est pas ce que tu veux, si?

Elle s'approcha de lui. Elle était à quelques centimètres de lui. Et elle releva la tête, pour affronter son regard.
Il esquissa un geste....

[Hs:...J'avais plus d'idées,...M*rde quoi T_T]