Mon personnage Sexe et âge: Femme de 27 ans Aptitudes: Enchaîne sans difficulté les pas sur le côté
Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
30.12.16 11:24
Comme un automate, la jeune fille traversa les différents couloirs qui la séparaient du bureau de Maître Elis. Elle qui considérait l’Académie comme le foyer le plus accueillant qu’elle eût jamais connu se sentait aujourd’hui comme une étrangère. Elle avait l’impression de s’être absentée pendant des semaines, alors que seuls quelques petits jours l’avaient mise sur la touche. Pour ne pas arranger les choses, elle avait du mal à se faire à la nouvelle ambiance de joie diffuse qui se répercutait sur les murs. Elle avait complètement raté ce moment. Le Verrou avait éclaté, et elle avait raté ce moment. Par conséquent, elle n’arrivait presque pas à comprendre le bonheur des Dessinateurs. A moins que cette nouvelle situation ne lui permette enfin de Dessiner. Réellement.
Elle en était à ces réflexions lorsqu’elle arriva à destination. Elle frappa à la porte ouverte et tira le professeur de sa lecture.
- Entrez, Elyssa, et asseyez vous je vous en prie. Comment allez-vous ?
Persuadée qu’elle avait été convoquée pour se prendre un savon monumental, la jeune fille dessina tant bien que mal un faible sourire pour lui répondre poliment.
- Ca va mieux, merci. - Bien, bien, répondit-il en se frottant les mains. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant des heures, jeune fille. Votre malaise et votre absentéisme récents m’inquiètent.
Interdite, redoutant la suite de ses propos, Elyssa se composa un visage indéchiffrable, dans une posture purement défensive. - Tout va bien ?
Imperceptible soupir.
- Oui, Maître Elis, pardon pour ce petit… passage à vide. Quelques soucis personnels mais rien de bien inquiétant.
J’ai juste tué un homme, ajouta-t-elle pour elle-même dans un sourire rassurant.
- Bien, bien. Car j’ai le regret de vous annoncer que vos résultats de ce dernier mois sont en baisse. De manière assez marquante pour que je vous en parle aujourd’hui, de façon à ce que vous puissiez y remédier dès maintenant.
Elyssa acquiesça. C’était bien sa fête, tout compte fait.
- Il va falloir en plus rattraper votre retard de cette dernière semaine, mais je suis tout à fait serein. Ah oui ? Pourquoi ne partageait-elle pas cet état d’esprit ?
Néanmoins, elle fut rassurée de constater que sa mère n’avait apparemment pas ébruité son dernier chef d’œuvre. Elle avait toujours prêté toute son attention à la réputation de la famille.
- Bien sûr.
- Vous n’êtes pas sans savoir que le verrou ts’lich a cédé. J’espère donc que cette nouvelle vous apportera le soutien nécessaire pour vous remettre d’aplomb et vous remotiver. Tout le monde connaît des petites baisses de forme, mais sachez que vous pouvez venir me trouver quand vous le souhaitez si jamais vous ressentiez le besoin de parler.
Pour le coup, Elyssa peina à trouver que répondre. Elle n’avait juste pas l’habitude de faire face à tant de sollicitude. Elle balbutia un vague « Merci », perdant momentanément l’aplomb qu’elle se composait habituellement, avant que le professeur ne prît congé d’elle.
En sortant du bureau, Elyssa reprit pleinement conscience de ce que représentait l’Académie pour elle. Elle avait eu tendance, ces derniers jours, à perdre de vue la chance et le bonheur que lui offrait ce nouveau chapitre de sa vie, mais se promit de sortir la tête de l’eau pour ne pas perdre sa place ici.
♦
Elyssa avait passé la matinée à courir à droite et à gauche pour essayer de récupérer les cours qui lui manquaient. Elle jonglait entre les camarades qui pouvaient lui prêter leurs notes et les professeurs qui pouvaient lui rendre des copies ou lui demander des devoirs de rattrapage. Elle parvint à ne pas arriver en retard au cours d’histoire du Dessin grâce aux pas sur le côté qui lui avaient permis d’éviter de traverser toute l’Académie à chaque démarche. Elle se sentait encore un peu fatiguée, mais Maître Elis avait su trouver les mots qui manquaient à sa motivation. Elle se devait de réussir cette année et, le verrou ts’lich disparu, ce n’était que plus de possibilités qui s’ouvraient à elle.
Elle prit donc place dans une classe à moitié vide, sous l’œil mécontent du professeur.
- Bien. Au vu de vos résultats, je vais consacrer ce cours à la correction de votre devoir sur Merwyn. Je m’excuserais bien du temps passé avant de vous le rendre, mais vous comprendrez dès que vous aurez les copies en main qu’il m’a fallu de longues heures de correction.
Le message était bien passé. Quelques élèves gigotèrent sur leurs chaises, mal à l’aise. Elyssa avait pour sa part complètement occulté cet événement, et grimaça en voyant la note que lui tendait le professeur.
- Mademoiselle Cil’ Darn, je préfère vous avertir que l’humour ne saurait masquer vos lacunes. Ainsi pourrons-nous tous les deux espérer une progression au prochain devoir.
La jeune fille entrouvrit les lèvres, imperceptiblement, mais retint le souffle qui s’apprêtait à délivrer une réponse cinglante à ce professeur qu’elle n’avait jamais su apprécier. A la place, elle redessina sa bouche d’un fin sourire entendu, bien que son regard ne sût pas accompagner ce nouvel élan.
- Bien sûr, maître, je m’en souviendrai.
Sa nouvelle résolution devait bien s’agrémenter de quelques sacrifices. L’heure de cours qui suivit était parfaite pour le lui rappeler. Tout comme la référence que leur vit le maître à propos des entretiens individuels, qui avaient lieu le surlendemain. Encore un détail qu’elle avait totalement occulté.
♦
A la pause déjeuner, Elyssa entreprit de chercher Flynn, mais ne put le trouver. Elle était consciente d’avoir érigé un mur entre son petit ami et elle récemment, et espérait recoller les morceaux. Mais le beau brun n’était visible nulle part. C’est sur le temps libre que lui offrait son unique cours de l’après-midi qu’elle parvint à le croiser, au détour d’un couloir.
- Te voilà enfin ! Je te cherche depuis des heures ! l’accueillit-elle avec un sourire sincère, le premier, peut-être, de la journée.
Mais Flynn arrêta le mouvement qu’elle amorçait vers lui d’un geste. - Au moins tu vois ce que ça fait de ne pas croiser ta petite amie de la journée. Et encore, j’aurais bien aimé que tu me cherches encore quelques jours, juste pour te rendre compte.
Le sourire de la jeune dessinatrice s’évanouit pour faire place à une mine concernée.
- Je suis désolée Flynn, j’ai…
- Te fatigue pas, la coupa-t-il, j’en ai assez. Assez de te chercher, même quand tu es là à côté de moi.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? - On s’entendait plutôt bien, toi et moi. Enfin, c’est ce que je croyais. Et puis il y a eu ce type, et tu me files entre les doigts depuis que tu le fréquentes.
Elyssa ne joua pas les innocentes, elle voyait clairement de qui Flynn parlait. Elle lui en voulait juste de la façon dont il envisageait leur relation. Mais comment lui expliquer que Caym n’était en aucun cas un potentiel concurrent quand tous les signes jouaient en sa défaveur ?
- Ecoute, j’ai horreur de ce type de phrase, mais ce n’est pas ce que tu crois. Caym est juste un ami. Et encore, je ne suis pas bien sûre de vouloir continuer à le fréquenter. Tu n’as rien à craindre de lui, crois moi. Je suis et je reste exclusivement tienne, Flynn. Je suis sincère.
Le jeune homme était clairement partagé entre l’envie de la croire et la désillusion. - Je dois y aller. J’ai encore cours.
Et il la planta là sans plus de cérémonie, l’air affecté par cette entrevue mais décidé à ne pas regarder derrière lui. A ne pas voir les larmes qu’il faisait couler sur le visage de la jeune fille. Elle essuya bien vite ses yeux et redressa le menton, ayant aussi retrouvé aujourd’hui la volonté de ne laisser personne voir ses failles. Elle avait juste un dernier point à régler avant de pouvoir pleinement se redonner les moyens d’avancer.
♦
Ayant retrouvé plus vite qu’elle ne le pensait son influence auprès de ses camarades et des résidents de l’Académie, elle fut informée que le garçon qu’elle cherchait était en quelques sorte collé par leur professeur d’histoire. Elle n’eut pas à l’attendre longtemps, appuyée avec élégance, comme toujours, contre le mur du couloir, à côté de la porte de la salle.
- On devrait parler. En tout cas, j’ai à te parler.
Elle n’était pas encore vraiment sûre des mots qu’elle allait devoir choisir. Comme toujours, quand on en revenait à Caym. Il avait le don de déconstruire tous les codes qu’elle avait su s’approprier, la laissant presque vulnérable. Elle haïssait ce manque de contrôle, et tendait à haïr par la même occasion le principal fautif. Elle prit une inspiration, prête à en découdre dans ce couloir désert, lorsqu’un détail eut le pouvoir de lui faire froncer les sourcils. Depuis quand Caym portait-il des chemises aussi bien coupées ? Aussi… chères ? Ni une, ni deux, Elyssa joua sur la surprise pour pousser le dessinateur contre le mur en face d’elle. Lui faisant toujours face, elle se mit sur la pointe des pieds, même si ses talons lui permettaient de conserver une taille déjà pratique, et entreprit de retourner le col de Caym, pour s’assurer de la marque du vêtement. Depuis quand Caym portait-il des vêtements de la boutique de ses parents ? Le regard farouche, elle relâcha le tissu, sans trop s’éloigner de lui. Pas tant qu’il n’aurait pas répondu à sa question muette. Pas tant que cette colère n’aurait pas décru.
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Caym Cali
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30.12.16 22:22
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
31.12.16 9:44
La colère de la jeune dessinatrice allait croissant au fil des secondes que mettait Caym à réagir, avant d’avorter, sous le coup de la surprise, lorsqu’il la plaqua à son tour contre le mur opposé. Son détestable camarade appliquait à la lettre la plus primitive des lois ; la loi du talion. Sauf qu’il profitait de sa position de force pour laisser ses mains sinuer jusqu’à sa nuque et sa taille. La surprise, l’incertitude, un frisson d’émotions antinomiques, la crainte même, ainsi qu’un nouvel élan de colère noire se disputèrent au creux de sa gorge et de son ventre. Son corps n’était plus que tension sous l’assaut de toutes ces sensations opposées. Une retenue méfiante, une violente fierté, une attention électrique… Tout se mêlait en une incroyable énergie, bridée jusqu’à la limite de l’implosion par la prise du dessinateur.
Elyssa cessa toute tentative de s’extirper de la poigne doucereusement menaçante. Le dessin trouva sans mal son chemin, dans les Spires fraîchement libres et dans le regard azuré de Caym. Oppression. Une brume sombre, de faible consistance d’abord, glissa à leurs pieds, se mouvant le long du couloir. Sa créatrice ne s’en soucia pas. A vrai dire, elle n’en avait même pas conscience, puisqu’elle se préoccupait surtout de relever son fin menton en une moue définitivement provocatrice. Et maintenant ? suggérèrent ses prunelles cerclées d’argent.
- Je ne pensais pas t’avoir manqué à ce point Cil’Darn. Mais si c’est véritablement ce que tu désires, je pense pourvoir te combler…
Sous l’action conjuguée de ses paroles et de sa caresse, les iris de l’Alavirienne prirent la teinte du granit et fixèrent, presque sans le voir, leur interlocuteur. Et l’ombre s’épaissit, commençant par la même occasion à envelopper la silhouette des deux Dessinateurs, dans une urgence difficilement explicable. Cali s’approcha encore, si ce fût possible, et la pression s’alourdit d’un poids supplémentaire sur les épaules de sa proie. Cette brume lui pesait tout autant que cet odieux égal, elle qui semblait se gorger d’encre de Chine à mesure qu’elle absorbait les émotions de son initiatrice, laissant cette dernière harassée et perdue. Que se passait-il ? A quoi jouait Caym ? Elle n’aurait su dire s’il avait conscience de la menace qui affleurait sur leurs échines, remontant vertèbre par vertèbre pour assoir sa suprématie. Toujours était-il qu’il ne réagit pas franchement à ce danger inédit.
La brume se dispersa progressivement à mesure que le Dessinateur lui rendait son espace vital, jusqu’à ne plus subsister que sous la forme d’un quelconque brouillard hivernal. Elle l’observa arranger sa chemise, interdite face au phénomène auxquels ils venaient d’échapper et qui ne lui avait laissé, du moins lui semblait-elle, qu’une sensation d’angoisse et d’épuisement. Seuls témoins de la scène, ses iris avaient conservé leur teinte basaltique.
- C’est… un cadeau. Un présent de… maman.
Il semblait particulièrement fier de sa répartie, mais la jeune fille se contentait de le fixer d’un air altéré. Elle avait l’impression qu’elle devait réagir, sûrement se mettre en colère ; peut-être l’eût-elle-même giflé si elle n’avait pas été aussi étrangère à elle-même. Mais elle se contenta de le fixer, la pensée ralentie par ce qui venait de se produire dans son état de semi-conscience, replaçant machinalement son blouson de cuir, dans un geste qu’elle avait répété jusqu’à l’automatisme.
- On doit parler, je suis d’accord. Mais j’ai à faire Cil’Darn. Donc soit tu m’accompagnes rapidement, soit on voit ça plus tard.
La brume avait disparu. Elyssa s’en était rendu compte car ses pensées commençaient à tourner de nouveau dans son esprit, quoique toujours parasitées par l’incompréhension qui planait sur elles et par la désagréable sensation qui découlait de tout cela. Deux prunelles de nouveau actives se plantèrent dans le regard saturé d’orgueil du dessinateur. Mais comment avait-elle pu tenter d’approcher ce type ? Au moins cette étrange brume lui avait-elle offert une prise de conscience : depuis qu’elle avait abordé ce gars, au réfectoire, les emmerdes s’étaient déversées sur elle comme un seau d’eau glacée. Il y avait eu cet homme, à l’auberge, celui qu’elle avait…tué. Cet orage ensuite, dont elle ne conservait que des souvenirs flous, mais dans lesquels elle était sûre de l’implication de Caym. Et maintenant, ça. Mais qui était-il ?
Devant l’inactivité apparente de la brunette, Caym se mit en marche dans l’optique de la laisser sur place. Dans un geste impulsif, Elyssa retint son bras, sourcils délicatement froncés et paupières plissées. Elle avait un besoin viscéral de réponses. Sans oublier que le dessinateur semblait pressé, elle annula la distance qui les séparait d’un pas presque assuré, et le suivit.
- Que s’est-il passé ? Je veux dire… l’orage.
Le regard qu’elle posa sur lui en énonçant sa question valait tous les apaisements possibles, puisque toute trace de colère s’était évaporée dans son dessin inconscient. Elle paraissait concernée et démunie mais malgré tout, conservait son maintien altier. Seuls ses bras croisés devant elle dans le but de réprimer un éventuel frisson tranchaient avec sa fierté apparente.
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Caym Cali
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21.01.17 22:15
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
22.01.17 16:56
Devil Like You ♪
Etonnamment, comme si sa propre lassitude avait déteint sur son camarade, Caym semblait plus calme.
- L’orage…
Et cette même difficulté à rassembler le souvenir.
- Disons que ça a commencé avec ton délicieux copain.
Génial. Elle en avait presque oublié pourquoi elle était venue empoigner le dessinateur.
- Je… J’ai eu envie de lui coller mon poing dans la figure.
Elyssa hausa un sourcil stupéfait, prise de court. Depuis quand Caym se souciait-il d’elle ? S’intéressait à elle ? Enfin, en dehors de leur stupide jeu ? Elle n’eut pas le temps de l’arrêter sur ce détail, bien qu’elle eût voulu le piéger à ce sujet, car elle attendait tout autant la suite du récit. Le braquer compromettrait facilement les réponses dont elle avait besoin.
- Alors je t’ai peut-être un peu… collée. De manière à le rendre jaloux. Rien de bien méchant, juste un bras dans ton dos.
Oh le… Raï. La crispation retrouva lentement le chemin de ses nerfs, mais elle continua de prêter toute son attention à son interlocuteur.
- Mais tu étais en colère et tu as brusquement fait un pas sur le côté qui nous a menés tout droit dans ta chambre. Je déteste les pas sur le côté, cette sensation de…
Lentement le souvenir reproduisit ses éclats dans la mémoire de la jeune fille.
- Bref, j’étais en colère, ta mère nous a surpris, tu t’es énervée, on s’est insulté. Tu as commencé à dessiner une petite tempête, l’air crépitait, le vent tournoyait… Mais tu ne te calmais pas.
Une tempête ? Elle qui n’était pas foutue de dessiner une minuscule fleur éphémère en moins de cinq minutes ?
- J’étais furieux et tu refusais de demander pardon pour ton acte.
Elyssa lâcha momentanément des yeux le visage du garçon, serrant les lèvres. Mm. Ce détail était plus que probable.
- J’en ai eu plus qu’assez et j’ai amplifié ton dessin. A nous deux on a créé une véritable tempête. Ton dessin, qui était brouillon je l’ai rendu précis et nous l’avons tous les deux nourri de notre rage. Et il nous a échappé bien que nous continuions à l’alimenter.
Je frémis sous l’assaut des bourrasques. Ces rafales de vent, lourdes de menaces, qui viennent de se lever et me taquinent sans parvenir à me faire ployer. Je reste de marbre, tandis que tout autour de moi est charrié, bousculé, ébranlé.
- Ta mère était furieuse, tu étais furieuse, j’étais furieux. Tu as fait un pas sur le côté et tout a brusquement cessé.
La brunette ralentit le pas, se plaçant ainsi légèrement en retrait de Caym tandis qu’elle digérait à la fois informations et souvenirs partiellement reconstruits. L’attitude de sa mère l’autre matin trouvait donc son début d’explication. Elle déboucha dans le hall deux pas après lui, sans prêter attention au brouhaha euphorique qui se glissait jusqu’à leurs oreilles. Elle se rendit pourtant vite compte que toute tentative de conversation était vaine, et se laissa guider par l’étudiant vers les marches de l’escalier principal.
- Tu…
Ce n’est qu’après avoir entamé sa phrase qu’elle crut voir Caym vaciller, trop légèrement pour qu’elle en ait la certitude. Un bruit incongru et une animation soudaine avorta la phrase qui venait de naître entre ses lèvres rosées. Dans un instinctif élan de curiosité, Elyssa se retourna. Un frisson glacé, né au creux de ses reins, lui brûla l’échine en se frayant un chemin jusqu’à sa nuque. Le corps désarticulé en bas des marches ne lui rappelait que trop bien la masse sans vie de l’ivrogne de l’autre soir. Les cris qui lui parvenaient du pied de l’escalier suffirent à confirmer le malaise qui s’attaquait insidieusement à son cœur et à ses poumons. Elle était incapable de rejoindre l’attroupement paniqué qui se formait dans le hall. Le seul mouvement qu’elle put se permettre fut de s’agripper à la rambarde, à s’en blanchir les phalanges. L’étrange silence qui succéda au brouhaha d’hystérie bourdonnait tout autant aux oreilles de la jeune dessinatrice, figée par l’anxiété. Ses yeux se posèrent sur Caym, mais elle n’aurait su y lire quoi que ce soit.
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Caym Cali
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22.01.17 17:23
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Elyssa Cil'Darn
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31.01.17 11:39
Un pas après l’autre, Elyssa se laissa entraîner par Caym. Elle n’aurait rien su faire d’autre, Elie, car son cerveau tournait à pleine vitesse sans parvenir à articuler la moindre pensée cohérente. Et au milieu de cet enchevêtrement de brouillons d’émotions, des images subliminales s’imposaient en force. La forme improbable qu’avait prise la mort au pied de l’escalier. Le visage crispé de Caym, qui serrait les dents à en faire exploser l’os de sa mâchoire. Son pas pressé et sa poigne sur son bras, qu’elle ne parvenait à expliquer. S’inquiétait-il de leur sécurité ? Craignait-il qu’on les accuse de l’accident ? Pouvait-on lier cette chute de la chute de l’ivrogne de cette fameuse soirée ? (Elle était une meurtrière.) Lorsque les deux jeunes dessinateurs furent enfin dehors, la brise légère qui déplaça une mèche de cheveux de la jeune fille lui remit plus ou moins les idées en place. Elle ferma les yeux le temps que quelques longues secondes impriment sur son visage la chaleur du soleil, sans voir que son camarade avait agi exactement de la même manière. Il l’avait lâchée d’ailleurs, elle ne s’en rendit compte qu’une fois que ses paupières eurent dévoilé au monde ses iris d’argent.
- Je ne sais pas qui de nous deux attire les… accidents, mais on devrait arrêter ça parce que ça risque de finir vraiment mal.
Excellente question. Quoiqu’elle fût convaincue que les problèmes avaient commencé à la cantine, le soir de leur première confrontation. Il était donc le principal responsable. C’était aussi simple que cela. Et elle était une meurtrière. Aussi simple que cela.
- Alors quoi maintenant ?
La brunette ajusta son blouson de cuir, et planta son regard - un regard chargé de tellement d’émotions contradictoires qu’il en devenait illisible – dans les yeux de son interlocuteur. Elle approcha d’un pas, voulant par-dessus tout se faire entendre. Il avait assez parlé. Il en avait assez fait.
- On arrête les frais ? C’est comme ça que tu veux présenter la chose ?
Un pas de plus. Elle ne se rendit même pas compte qu’elle agissait de la même manière qu’il avait employée un peu plus tôt.
- Ne voulais-tu pas dire « il vaudrait peut-être mieux pour toi que je cesse de constamment piétiner ton quotidien, de te foutre dans des situations pas possibles sans me soucier le moins du monde des conséquences de mes actes » ?
Le motif initial – les motifs, à vrai dire – pour lesquels elle était venue l’attendre une dizaine, une vingtaine de minutes plus tôt (elle avait perdu la notion du temps dans cette suite d’événements… perturbants) avaient lentement refait surface au sein de sa conscience. Elyssa s’approcha encore, annulant quasiment la distance qui tentait encore de les séparer.
- Qu’est-ce que tu cherches, Caym ?
Elle accentua étrangement son prénom, bien décidée à ne pas le lâcher, comme son regard ancré en lui pouvait déjà en témoigner.
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Caym Cali
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31.01.17 13:08
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Elyssa Cil'Darn
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31.01.17 15:07
Le pendule martelait les secondes avec une rigueur insupportable. Bras et jambes croisés, regard fixé droit devant dans une expression fermée, Elyssa n’accorde pas un regard aux deux garçons assis de part et d’autre à ses côtés. Il faut dire qu’elle en est à se demander lequel étrangler en premier.
Le visage de maître Elis, en rien amusé, apparait hors de son bureau.
- Jeunes gens, veuillez entrer.
♦
Le sourire qui se dessina sur les lèvres du Dessinateur – sur ses lèvres, et non sur son visage ; ce garçon n’avait jamais les yeux qui souriaient en même temps que ses lèvres – ne l’aida pas à trouver réponse à ses questions. Le geste qui suivit, en revanche, l’éclaira plutôt sur ses intentions.
- Cil’Darn…
La dessinatrice plissa les yeux, de multiples frissons lui parcourant l’échine.
- La question serait plutôt, ce que toi tu veux.
Elle avait envie de l’étrangler, là tout de suite. Du moins tentait-elle de s’en convaincre. Etait-il possible d’être aussi attirée et dégoûtée à la fois ? Elle abhorrait la façon dont il se jouait d’elle, comme personne ne se le permettait. Et pourtant… Pourtant elle recherchait inconsciemment son contact. Dès qu’ils se retrouvaient seuls tous les deux, tout partait de travers (doux euphémisme). Mais ils se retrouvaient encore. Tel deux drogués en manque d’adrénaline.
- Ne t’es-tu jamais sentie plus vivante qu’en ma compagnie ? N’est-ce pas… incontrôlable ?
Les yeux gris de la brunette ne l’avaient pas lâché. En était-il arrivé aux mêmes conclusions ? Etait-elle aussi son élan ? sa poussée d’adrénaline ? Il était bien la seule personne avec laquelle ses masques ne fonctionnaient pas. Et, quelque part, ça la terrorisait.
Il s’écarta d’elle, insensible au rythme cardiaque croissant de la demoiselle, qui n’avait pas desserré les mâchoires. Elle était encore partagée entre l’idée de lui sauter dessus pour l’étouffer et… d’autres desseins moins avouables. Sans masque, plus de codes. Et sans code, plus de règles.
La brunette se mordit la lèvre inférieure pour réprimer toutes les émotions qui menaçaient de la gouverner, mais avant qu’elle n’ait pu arrêter son choix sur l’une d’elles, un cri arrêta instantanément leur petit jeu. Flynn, bien évidemment. Eh merde.
- Sauvée par le gong…
Le ricanement qui accompagna son petit commentaire l’amena à tourner la tête vers lui, à lui faire face, une fois encore. Sauf qu’il l’amena aussi à laisser cette sourde colère reprendre possession de tous ses muscles, de tous ses os. Sa main se referma en un poing quand il joua une dernière fois avec ses nerfs, mais la présence de Flynn la paralysait. Elle se sentait prise la main dans le sac, comme une gamine découverte au beau milieu d’une belle bêtise dans la maison parentale. Et ce sentiment la poussait un peu plus vers cette colère qui ne faisait qu’aller croissant ces derniers jours. Tout le monde n’était là que pour la pousser dans ses retranchements, pour la pousser au faux pas et la montrer du doigt. Elle regarda froidement Caym tourner les talons. Oh que oui, ils allaient continuer, et elle pourrait enfin lui ficher son poing dans la figure. Un second pas attira son attention. Sur sa gauche, Flynn, le visage déformé lui aussi par la colère, franchissait la distance qui le séparait d’eux. L’orage n’avait pas quitté les yeux de la dessinatrice lorsqu’ils se posèrent sur l’être aimé. A moins qu’elle ne s’en fût convaincue jusqu’à lors, qu’elle l’aimait. Car pour l’instant, elle rêvait tout autant de redessiner ses pommettes à l’aide d’une claque bien placée. Toujours était-il que Flynn avançait… et ne s’arrêta pas devant elle. Il ne lui accorda même pas un regard.
- Reviens là, enfoiré !
Qu’ils aillent au diable. Lâchant des yeux le combat de coqs qui venait de naître, la jeune fille réajusta son blouson de cuir et tourna les talons, bien décidé à rayer de sa vie ceux qui n’y avaient eu leur place que pour lui causer des ennuis. Elle n’eut pas le temps de faire trois pas que le visage crispé de deux professeurs qui passaient au mauvais endroit au mauvais moment se dessina très nettement sous son nez.
♦
- Jeunes gens, veuillez entrer.
Comme si ses bottines avaient été montées sur ressorts, Elyssa fut la première debout. Menton légèrement relevé, elle entra la première, sans un regard pour ses camarades. Maître Elis leur fit prendre place face à son bureau, et un silence pesant leur tomba dessus lorsqu’il les considéra longuement sans émettre le moindre son.
- Je suis déçu de votre attitude. Qu’elle soit ou non le fruit d’une réaction émotionnelle au triste accident que nous avons vécu, elle n’en est pas moins inacceptable.
Il laissa à chacun le temps d’intégrer ces mots, avant de se focaliser sur Elyssa.
- Elyssa, je suis bien conscient que ces derniers jours n’ont pas été de tout repos pour vous, mais je ne peux que vous enjoindre à vous plonger dans vos études avec tout votre sérieux.
Le visage fermé et les bras croisés comme si elle essayait de se fondre dans le dossier de sa chaise, la concernée se contenta de hocher la tête silencieusement. Mais Maître Elis n’avait pas terminé.
- Flynn, je suis particulièrement surpris de votre comportement. Ne laissez pas vos états d’âme nuire à votre apprentissage. Vous êtes un élève brillant, il serait dommage que votre parcours scolaire soit ralenti par des futilités.
Le sourcil de la brunette s’arqua involontairement. Devait-elle considérait sa personne comme une futilité de la vie de Flynn ? Elle en voulait à l’Empire entier, calmement assise sur sa chaise.
- Quant à vous Caym, vos résultats sont en hausse ce mois-ci, ne gâchez pas tout je vous prie, je suis persuadé que vous n’avez pas dit votre dernier mot parmi nous.
Deux yeux gris goguenards coulèrent en direction de Caym. Tiens donc, voilà que monsieur terreur s’appliquait en cours. On aura tout vu !
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31.01.17 16:32
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
06.02.17 21:23
La porte de Maître Elis se referma derrière eux comme une sentence. Les deux jeunes hommes s’effacèrent sans demander leur reste, laissant en plan une dessinatrice exaspérée par leur attitude. Elle en serait bien venue aux poings, elle aussi. Mais ils avaient filé, non sans s’être adressé un dernier regard chargé de haine. Pas un seul regard pour elle.
Retenant un soupir de frustration, la brunette se dirigea machinalement vers l’internat, tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées. Et dans sa vie, par la même occasion. Il fallait qu’elle parle avec Flynn. Cette situation lui pesait au moins autant que la valse mesquine que Caym et elle semblaient poursuivre. Elle décida toutefois de laisser une heure ou deux s’écouler avant de confronter son petit ami. Les mots de Maître Elis se frayèrent un chemin jusqu’à sa conscience alors qu’elle entrait dans sa chambre. Elle avait tout intérêt à se plonger dans toutes ces matières qu’elle n’avait suivi que partiellement ces derniers jours. Ce n’était sûrement pas en giflant les deux garçons, quoique le geste la démangeât, qu’elle deviendrait Sentinelle.
Pleine de bonne volonté, elle ouvrit la première pochette qui se présentait à elle. Histoire du Dessin. Ne pouvant retenir une moue désespérée à l’image du professeur soporifique qui s’imposa à elle par association d’idées, elle ne recula toutefois pas et se saisit de sa dernière copie pour tenter d’en revoir les lacunes. Un gribouillis d’encre colorée, témoin de l’énervement évident du correcteur, attira son attention sur l’une de ses réponses. « Quelles leçons peut-on tirer de la vie de Merwyn Ril’Avalon ? » « L'Art du Dessin n'est rien à côté d'une bonne salade de champignons. ». Un sourire retrouva le chemin de ses lèvres sous la tournure colorée du commentaire en marge de sa réponse. Comprenant rapidement que cette copie ne l’aiderait en rien dans ses révisions, elle préféra changer de matière. Mais très vite, sa concentration papillonna. Son regard se perdit entre les lignes alors que les événements de ces derniers jours ne cessaient de se rappeler à elle. Elle avait enfin le temps de faire le point sur les informations qu’elle avait pu soutirer à Caym, la nuit de l’orage. Ils avaient complètement déraillé, et failli y laisser la peau. Elle avait beau ne garder qu’un souvenir très vague de cette expérience, une certitude demeurait. Elle ne s’était jamais sentie aussi puissante que cet instant-là, libérée des impasses que les Spires se plaisaient à lui imposer, libérée du Verrou qui avait cédé… Libérée du contrôle qu’elle s’astreignait à conserver. Cette étrange prise de conscience alimentait sa fierté mais aussi son inquiétude. En la poussant dans ses retranchements, Caym lui faisait découvrir une puissance qu’elle ne soupçonnait pas dans son Don. Une puissance qui la rapprochait de la voie de Sentinelle qu’elle convoitait tant, mais à quel prix ? C’était aussi ce pouvoir indomptable qui l’avait menée au meurtre. Et l’ombre du malaise planait sur elle depuis, déployant le spectre de son horreur dans son sommeil entrecoupé, nouant les fins traits de son visage, noyant sa faculté de concentrations d’insupportables images subliminales.
Sortie de ce souvenir morbide par le tremblement de ses mains, elle abandonna son bureau pour partir à la recherche de Flinn. Elle avait beau se convaincre que c’était uniquement pour mettre les choses à plat et pouvoir se débarrasser d’au moins une pensée parasite, elle ressentait surtout le besoin de retrouver ses bras rassurants. Son odeur, sa douceur, le regard qu’il posait sur elle avant tout ça. Avant qu’elle ne tue un homme, en fait.
♦
Elle vacille sous le coup des frissons. L’air vespéral se coule en courants d’air cinglants, qui s’entrelacent et se répandent tout autour d’elle, se jouant de chacune de ses mèches de cheveux et de la chaleur trop relative que confinent ses vêtements.
Le coucher de soleil était splendide, ce soir-là. Comme si sa beauté se moquait éperdument de la journée qu’elle venait de passer. Eut-elle pu regarder l’astre de face, elle aurait juré qu’il lui aurait adressé un clin d’œil mesquin. Car l’entrevue avec Flynn ne s’était pas aussi bien passée qu’elle l’aurait espéré. Doux euphémisme. Oh, le jeune homme dont elle était amoureuse – si seulement elle ne s’en était pas rendu compte aussi tard – était resté tout à fait correct malgré la douleur qu’il n’avait su lui cacher… Mais justement. Elle aurait préféré que Flynn se mette en colère. Implose. Explose. Donne un véritable motif à leur rupture. L’engueule, même, s’il le fallait. Mais non, Flynn était resté aussi parfait que d’ordinaire, et elle avait tout foutu en l’air.
Elle ne vit même pas que la nuit était tombée, engloutissant dans sa torpeur une bonne partie du panorama de la capitale, ne révélant à ses yeux rougis que les bâtiments éclairés.
Elle dut son sursaut de conscience au faible volume sonore qui vint lui chatouiller l’ouïe. Des voix. Une conversation calme, probablement intime à en juger par le caractère du lieu. Peu d’élèves s’aventuraient sur les toits. L’accès officiel était bloqué et seules quelques âmes parvenaient à ce théâtre capable de subjuguer le plus désabusé des esprits. Sa curiosité quant aux personnes qui étaient parvenues là-haut tout comme elle la poussa à s’accroupir. Elle tangua quelques secondes sur ses pieds, le temps que ses muscles redécouvrent leur élasticité après une interminable immobilité, puis, dissimulée derrière la coupole, entreprit de longer ladite œuvre d’art pour satisfaire son intérêt.
Elle déglutit devant l’étrangeté de la scène qui s’offrait à ses pupilles dilatées par l’obscurité. Que celui qu’elle voulait à tout prix éviter de croiser jusqu’à la fin de sa scolarité se complaise à de petits rendez-vous nocturnes sur les toits ne l’étonnait guère. Qu’une professeur partageât l’occasion… Avec aussi peu de… distance ? Dans un froncement de sourcils nullement feint, Elyssa attendit que l’entrevue se termine – et elle attendit longtemps – sans pouvoir en saisir le moindre mot. Car elle était persuadée que si elle tentait de s’approcher des deux silhouettes ombreuses pour ajouter le son à l’image, sa découverte était assurée. La suite, en revanche, l’était beaucoup moins…
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Caym Cali
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09.02.17 23:08
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
06.11.18 18:51
Les jours se succédaient inlassablement et quelque chose s’était éteint en elle.
Elle avait dû tirer un trait sur les moments romantiques avec Flinn. Sur la relation bancale qui la rapprochait de Caym aussi. Sur ses regrets. Et ses états d’âme.
Après une poignée de jours dévolus à se reprendre en main, Elyssa avait rebondi de la plus simple des façons pour elle. Le Masque n’avait pas été si difficile à retrouver, après tout. Chassez le naturel… et il demeure bien tranquille là où on lui demande de se tenir. Elyssa retrouvait ses amis (ceux qui ne méritaient pas la majuscule) et occupait plus souvent ses soirées à travailler qu’à sortir s’enivrer de bon vin et de douces rencontres. Les mots de Maître Elis avaient eu l’effet escompté, et la jeune dessinatrice mettait toutes les chances de son côté pour ne pas gâcher cette année scolaire. Puisque son ambition était désormais tout ce qui lui restait, autant préparer le terrain de sa réalisation.
Le Masque sut rester en place, que ce soit devant Flinn, ou Caym. Elle ne l’éprouva pas face à sa mère, préférant passer les congés d’été entre la bibliothèque de l’Académie et les coins les plus ensoleillés du parc qui l’entourait. Ses dernières déconvenues l’avaient poussée à mettre son aspiration à devenir Sentinelle au premier plan. Elle maintint toutefois sa popularité à flot en sachant parfaitement jouer des occasions à ne pas manquer, sans trop en faire. Elle se tint toujours informée des dernières rumeurs de l’Académie, et n’hésita pas à en créer et en amplifier une ou deux… Comme au bon vieux temps…
…Excepté cette tache sombre. Cette obscurité qui l’oppressait parfois le soir, lorsque le sommeil la fuyait et se terrait derrière la main crispée de l’homme de l’auberge sur son poignet, ce satané soir… Elle avait réussi à l’apprivoiser, lui semblait-elle. Le fait qu’elle ne fréquentait plus Caym n’y était sans doute pas étranger. Mais elle était là. Elle guettait la moindre faiblesse, le premier faux pas. La Dessinatrice tentait tout simplement de ne pas y prêter attention. Et lorsque la pression de la bête était trop forte, son pas sur le côté la menait là où elle avait toujours réussi à retrouver un brin de sérénité en toute quiétude. Sur le toit de l’Académie.
C’est lors d’un de ces micro-exils qu’elle assista à une scène à laquelle elle n’aurait probablement pas dû participer, même en temps que simple spectatrice. Que Dame Kurtiss aspirât à la même quiétude qu’elle sur les hauteurs de la capitale, passe encore. Qu’elle y arrange un rendez-vous suspect avec un homme suspect à la tenue suspecte dans une ambiance suspecte… Il avait beau faire nuit, Elyssa distingua parfaitement la coupe des vêtements de cuir noir, et leur qualité. Tout comme la finesse de la lame qui reposait contre sa cuisse…
Etrange coïncidence que le corps d’un ancien brillant élève retrouvé égorgé sous un saule pleureur le lendemain matin… C’en était trop. La bête grondait, l’angoisse montait… Elyssa tint deux jours avant d’en parler. C’est vers Maître Elis qu’elle se tourna, lui qui avait toujours était avenant envers elle et semblait la soutenir et l’encourager. Mais le professeur ne voulut rien entendre des soupçons que la jeune fille portait sur sa collègue. Il l’envoya même consulter à l’infirmerie avec ordre d’en ressortir avec quelques jours de repos forcés chez elle. Elle parvint à négocier un repos en chambre, pour ne pas croiser son odieuse mère et éviter d’alimenter l’ombre, mais ne put s’empêcher de ressasser son impuissance à faire reconnaître le danger.
La nouvelle ne mit pas deux heures à lui parvenir aux oreilles, bien qu’exempte de cours. Maître Elis ne l’avait pas prise au sérieux. Elle avait parlé. Et Maître Elis avait été assassiné. Par un fou à l’arme blanche. Ce qu’Elyssa ignorait, c’est que c’était un sabre, et non une dague telle que l’inconnu de l’autre soir arborait, et un sabre qui avait bien du vécu, qui avait ôté la vie de son professeur.
*
Le soleil déployait son or sur le parc de l’Académie. La jeune Dessinatrice inspira un agréable parfum estival et se permit de fermer un instant les yeux tout en offrant son visage à la chaleur de l’astre rayonnant. Les examens étaient terminés, et les notes qu’elle avait arrachées de son travail assidu la rassérénaient sur son avenir. La déception de ne pouvoir devenir Sentinelle était présente, certes, mais sa prestance et son sens de la communication lui avaient ouvert une autre voie. Au palais impérial, rien que ça… Une façon différente de rassasier son ambition.
Rassérénée par la douceur de l’air et par le parcours qui se traçait devant elle, elle rouvrit les yeux et se remit en marche. Le directeur de l’Académie l’avait convoquée, au même titre que chaque major des matières maîtresses de la formation, probablement pour les féliciter chaleureusement et leur offrir quelques perspectives pour la suite de leur brillant parcours.
*
- Si je vous ai réunis aujourd’hui, jeunes gens…
Elyssa ne desserra pas les mâchoires. Elle était heureuse, et il avait encore tout gâché. Sa seule présence l’irritait. Elle était parvenue à l’éviter efficacement pour la fin de sa scolarité, en dépit de quelques épisodes malencontreux, et jusque dans sa gloire il venait projeter son ombre. Elle ne lui offrit toutefois pas la satisfaction de lui accorder un regard, et tenta de ne conserver que les éloges que le Directeur lui avait adressés pour sa maîtrise du pas sur le côté. Elle se concentra donc sur les paroles de leur interlocuteur, tout comme les autres élèves.
- … c’est pour mettre à profit vos qualités propres. Vous avez su tirer le meilleur de l’enseignement de l’Académie, et je vous offre l’occasion de rendre à notre humble institution un bel hommage.
L’intérêt d’Elyssa pointa davantage le bout de son nez. Que leur réservait le directeur ? Une mission passionnante ? Un exercice compliqué et stimulant ? Un gala avec toute les hautes sphères de l’Empire ?
- Vous allez mettre en œuvre toute la cérémonie de remise de diplômes !
Elle avait juré que quelque chose s’était rompu. Le charme de la scène. Ses espoirs. L’envie de vivre les prochaines semaines peut-être. Elle avait beau chercher la trace d’une quelconque blague dans le regard de l’homme qui venait de leur énoncer cette absurdité, elle ne vit qu’une joie sincère et une fierté nullement dissimulée.
Et merde…
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Caym Cali
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07.11.18 5:00
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
09.11.18 16:01
Mais où était passé cet imbécile ?
Cela faisait maintenant vingt bonnes minutes qu'elle le cherchait. D'accord, dans sa colère, elle avait souhaité qu'il disparût. Mais la plaisanterie avait assez duré, et elle n'allait sûrement pas ramener à elle seule tout leur stock d'artifices et autres réjouissances. En plus elle était certaine qu'il n'avait pas effectué de pas sur le côté. Premièrement parce qu'elle connaissait ses lacunes en la matière, ensuite parce qu'elle n'avait pas senti frémir l'air autour d'elle. Il ne pouvait tout de même pas s'être désagrégé !
- C'est bon arrête tes conneries, espèce de Raï déglingué ! Si tu as envie de passer la soirée ici, libre à toi, moi je me tire !
Aucun mouvement ne lui répondit dans la ruelle. Pour ne pas arranger les choses, il se mit à pleuvoir.
*
Dans la salle allouée à la préparation de la cérémonie des diplômes, on aurait pu entendre une mouche péter. Elyssa observa un à un les quatre autres privilégiés. Le garçon le plus jeune du groupe ne semblait nullement concerné par la tâche qui leur incombait, préférant jouet avec une plume qu'il avait sous la main. Une des filles dessinait, rêveuse, des arabesques sur une feuille volante. La deuxième avait déjà noirci sa feuilles d'idees, toutes les plus nunuches les unes que les autres, Elyssa en aurait mis sa main à couper. Et Cali... Cali boudait. Elle savait que la seule raison pour laquelle il était encore parmi eux était que le doyen avait épié leur trajectoire jusqu'à la salle, toute proche de son bureau, pour s'assurer que tout le monde prenait sa mission à cœur. Ou faisait mine de le faire.
Excédée, la brunette se leva et posa les poings sur la table.
- Comme je n'ai pas envie de moisir ici alors qu'il fait un temps radieux dehors, je vais vous expliquer comment je vois les choses. Je ne veux pas d'un bal naze avec deux lampions, des froufrous et des applaudissements forcés toutes les quinze minutes, donc Linaé tu me poses tout de suite ta plume et tes idées d'ado enchantée.
L'intéressée rougit et baissa le nez sur sa feuille, si près qu'il la toucha presque.
- Je veux du spectacle, du brio, des animations jamais vues. Quelque chose qui marquera les esprits.
Pensant que finalement ma populaire Elyssa pourrait la féliciter pour cette idée qui rentrait assurément dans ce qu'elle imaginait, la petite brune a lunettes redressa le nez et osa :
- Nous pourrions rejouer la rencontre de Merwyn et Viviane !
Les épaules d'Elyssa s'affaissèrent. La partie n'était pas gagnée.