Mon personnage Sexe et âge: Homme de 32 ans Aptitudes: Maîtrise du don du dessin et très doué avec les armes. Séducteur
Caym Cali
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11.11.18 3:34
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
17.11.18 16:49
- Cil’Darn a raison.
L’intéressée se reprit très vite avant de faire les gros yeux face à l’incompatibilité de cette phrase avec la bouche émettrice. Elle ne réprima toutefois pas l’éclat de satisfaction qui se manifesta quelque part dans sa moelle. Ce qu’elle tut en revanche, c’est qu’il avait lui aussi complètement raison, de dire qu’elle avait raison certes, mais aussi dans la suite de son discours. Elyssa voulait épater, marquer les esprits. Et Caym semblait partager cette aspiration.
La suite de son discours, en revanche, se fraya dans un chemin de traverse, pas totalement incompatible, mais teinté différemment. Dangereusement différemment. L’Osmose… Caym et sa soif à moitié dissimulée de pouvoir. Les interdits, les dangers, les difficultés… Ce programme intéressait déjà moins la Dessinatrice, probablement encore moins une personne comme Linae. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’y réfléchir, oubliant sur le moment que c’était ce genre de projets qui pouvait la ramener à ce genre de conséquences… Heureusement, la fin de sa tirade les ramena à quelque chose de plus… sain. Et envisageable.
Elyssa promena son regard sur ses camarades. A eux deux, ils avaient conquis l’auditoire.
*
Elyssa était épuisée. Le soleil dardait ses ardents rayons dehors, et elle demeurait coincée à l’intérieur à essayer de forcer l’accès à des Spires qui ne voulaient pas s’ouvrir à elle. Pour pouvoir avancer sur leur « projet », elle était obligée de s’accrocher à ses compagnons pour ne pas être perdue dans les Spires. Elle se raccrochait à eux avec l’énergie du désespoir, paniquée à l’idée de rester seule derrière, coincée dans une zone inconnue de l’Imagination. Mais ce travail lui demandait une concentration qui dévorait ses ressources en énergie, elle qui préférait d’ordinaire se laisser porter par les Spires sans jamais savoir dans quelle direction elle se dirigeait. Cette expérience la peinait également ; elle atteignait certes des régions inexplorées de l’Imagination, mais elle n’était jamais la tête de proue de leur équipe pour mener à bien leur cheminement. Elle avait su imposer sa vision des choses sur le travail à effectuer, et avait très souvent le dernier mot, mais ce leadership ne pouvait s’exprimer dans les Spires. Ce qui la frustrait au plus haut point.
*
- Mai s où est-ce qu’il se planque… grinça-t-elle entre ses dents.
Elle tourna en rond, soupira, se campa en tapant du pied… Ce manège dura encore une dizaine de minutes avant qu’elle ne se résigne à récupérer un premier carton pour le ramener à l’Académie. Seule.
C’est à cet instant que la silhouette de Caym apparut au coin de la ruelle. Et sa démarche, n’avait rien de celle d’un type ravi…
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Caym Cali
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26.11.18 6:39
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
04.02.20 21:16
Elyssa était épuisée. Les cernes ne parvenaient pas à ternir ses traits fins et délicats aux yeux de ses camarades, mais la fatigue était bel et bien là, tapie en elle et grignotant un peu plus de ses fibres à chaque heure passée à lutter contre l’Imagination. Car Elyssa luttait. Elle ne traçait pas sa voie dans les Spires, elle l’arrachait. Elle ne progressait que par un incroyable effort de Volonté. Elle imposait sa vision à l’Imagination au lieu de s’en inspirer. C’était la seule manière qu’elle avait trouvé pour suivre l’osmose qui progressait toujours plus vite dans les Spires, emmenée par un Caym qui semblait se délecter de la pousser dans ses retranchements. Que cherchait-il ? A prouver sa supériorité en dépit de tout résultat ? Etant si peu conscient des codes de l’Académie, se rendait-il seulement compte qu’un échec à ce rendez-vous de fin d’année pouvait ternir leur image de Dessinateur pour leur avenir professionnel ?
Le voilà justement qui apparut au détour d’un couloir alors qu’elle se rendait au réfectoire pour avaler un petit-déjeuner copieux, mais toujours insuffisant à recharger ses batteries. Ils ne faisaient même plus semblant. Le projet leur pesait à tous les deux, d’une manière propre à chacun, et aucun des deux ne cachait plus sa lassitude lorsqu’ils se trouvaient – heureusement rarement – en tête à tête. De là à ce que l’ingrat l’agrippe et la pousse dans une salle déserte… Ils avaient probablement franchi un cap en même temps que leur dernier échec.
-Toi... T'es consciente que ton niveau ridicule en dessin est un poids mort ? Que c'est toi qui nous as fait échouer hier ! Ton incapacité à Dessiner est tellement flagrante que je ne comprends pas comment tu as pu être admise à l’Académie ! Une jupe courte et un décolleté ont dû faire l’affaire…
Elle avait cligné des yeux. Trois fois au long de sa tirade. Une colère sourde montait en elle, quoique jugulée par sa fatigue physique. Aussi ne répondit-elle rien. Pendant trois secondes. Trois longues secondes où aucun son ne vint troubler le face à face. Aucun son, mais finalement un geste. Précis. Calculé. Son genou rencontra sans ménagement l’entre-jambe du dessinateur.
Dans un reniflement de dédain, Elyssa sortit de la salle et retrouva le chemin de son petit-déjeuner, sans se soucier de l’égo ratatiné du dessinateur. Et de la partie de son anatomie qui avait subi le même sort.
La journée de travail sur le Projet qui s’ensuivit, Elyssa ne fit pas pleinement grâce de sa présence. Oh la brunette était bien présente, dans la pièce. Mais elle refusa catégoriquement de prendre part à leur osmose. Elle se contenta, assise à l’autre bout de la pièce, bottines croisées sur la table en bois passif qui prenait la quasi-totalité de la pièce, d’observer les visages crispés des dessinateurs au travail.
- Puisque je vous ralentis, essayez donc sans moi.
Elle prêta donc attention aux mines de ses collègues. Tous arboraient des visages fermés, mais pas seulement par concentration. Elle voyait très bien ce qui se passait là ; Caym menait l’osmose à sa façon, imposait sa volonté aux autres tout comme elle avait l’habitude d’imposer sa volonté aux Spires. Les autres s’investissaient, avec ardeur même, mais il leur manquait l’essence même du Dessin, la Créativité. Un fin sourire étira la commissure de ses lèvres.
- Ca ne marchera pas.
Comme pour lui donner raison, l’objet informe qui résulta de leur concentration se liquéfia en dix secondes à peine.
*
Un carton contenant une part des réjouissances du surlendemain dans les bras, Elyssa visualisa la grande salle de réception de l’Académie pour dessiner son pas de côté. C’est à cet instant que la silhouette de Caym apparut au coin de la ruelle. Et sa démarche n’avait rien de celle d’un type ravi…
Bon, d’accord... Elle avait réellement souhaité qu’il disparaisse. Mais pas en la laissant seule avec toute leur commande. S’était-il rendu compte qu’il était impensable de laisser une demoiselle se coltiner tout cet attirail ? C’était bien pour ça qu’il revenait ? Elle avait du mal à y croire, mais parfois, d’accord, de très très rares fois, Caym était capable de l’impressionner. Presque agréablement. Mais à lire son visage, ce n’était pas dans le genre ‘agréable’ qu’il prévoyait de l’épater.
Mais surtout, pourquoi sa veste était-elle déchirée à l’épaule ? Et d’où lui venaient ces taches de boue sur le pantalon ?
Elyssa s’apprêtait à lancer une blague à ce sujet, pour désamorcer la glace, mais la tête du jeune homme, maintenant qu’il se trouvait à portée du halo lumineux de l’éclairage public, la poussa à s’abstenir.
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Caym Cali
Envoutant_Mentaï _Caym_Membre
07.02.20 0:10
J-6 : 9h00.
Le silence. Un silence lourd, chargé de haine et pourtant, tellement lointain. Cali était au bord de l’explosion, c’était tout ce qu’il demandait. Tout ce qu’il désirait. Il devenait fou dans cette académie, à travailler d’arrache-pied avec des gens qu’il n’estimait pas, à jouer un rôle qui ne lui correspondait pas. C’en était trop pour lui. Même si ses entrainements physiques lui permettaient d’évacuer une partie de la tension qui l’habitait cela n’était plus suffisant. Être quotidiennement proche de Cil’Darn lui mettait les nerfs à vif. Sans raison particulière, sa simple présence d’irritait. Plus il essayait de l’ignorer, plus son subconscient se concentrait sur le moindre de ses faits et gestes. Même la nuit il ne parvenait à trouver la tranquillité. Et le seul moyen qu’il connaissait d’extérioriser ces sentiments c’était par la violence. Et il savait qu’aussi frêle qu’elle paraisse Elyssa Cil’Darn était capable d’une violence inouïe. Ils en avaient fait l’expérience une fois. Une unique fois où il s’était finalement senti apaisé. Et c’était probablement pour ça qu’il s’acharnait contre elle. Dans l’espoir qu’elle explose et qu’il puisse véritablement se défouler. Alors ce silence, long et épais, ne faisait qu’empirer son état. Il attendait, trop enflammé pour parvenir à décrypter l’expression de son visage ou pour deviner le cheminement de ses pensées. Il attendait, guettant la moindre étincelle, prêt à s’enflammer. Il ne vit pas le coup partir mais il le sentit. Sa colère fut immédiatement noyée sous la douleur. Une expression de surprise douloureuse se peignit sur son visage tandis que ses poumons expiraient la totalité de son air et qu’il se courbait. Il ne cria pas, ne laissa pas échapper la moindre larme. Il vit le rictus supérieur de la brunette avant qu’elle ne l’abandonne. Agenouillé, dans une salle vide, le mercenaire du Chaos luttait contre lui-même pour refouler la douleur. Tout était dans la tête. Et pourtant…
*
Des bijoux de famille. Ils portent bien leur nom. Précieux et nécessaires pour avoir une famille. Inestimable pour qui les porte. Et elle venait de les détruire d’un coup de genoux.
*
La douleur peut rendre fou. Et Caym qui avait déjà des envies de meurtre se sentit partir. Il imaginait sa vengeance sanglante et douloureuse. Il savourait déjà la joie indescriptible qu’il aurait à éventrer cette garce… Oui, son esprit s’animait de rage, et il eut véritablement envie de lui faire du mal. Beaucoup de mal.
*
J-6 : 18h00.
Caym Cali était maître de lui-même, comme toujours. Pourtant, sa mâchoire se crispa lorsque Cil’Darn décréta qu’elle ne participerait pas. Il lui jeta un regard glacial tandis qu’elle s’installait confortablement, les pieds croisés sur une table, et se tourna vers l’équipe restante. Il ignora leur surprise ainsi que leurs doutes pour les informer qu’il était temps de se mettre au travail. Ils se plongèrent dans les spires, ensemble, et reprirent le même chemin qu’ils avaient parcouru la veille. Si leur osmose avançait plus vite sans Elyssa, il est vrai, ils s’arrêtèrent bien plus rapidement. Que ce soit la fatigue, la peur, l’incompréhension ou autre, l’équipe ne parvint pas à ses fins. Ce n’était même plus une surprise. Par ses propos, la brune avait dit à voix haute ce que tous pensaient au fond d’eux. Pour le reste de l’équipe, qui ignorait tout de l’accrochage matinal des deux Dessinateurs, la voir abandonner sans raison était un signe qu’ils ne parviendraient jamais à leur fin. Si la grande Elyssa jetait l’éponge, c’était que tout était déjà perdu. Agacé par cet échec supplémentaire et surtout le défaitisme de ses camarades, Cali sentait son humeur s’assombrir. Il avait eu du temps pour méditer sur sa vengeance à l’encontre de Cil’Darn, et les heures passées étaient parvenues à le dissuader de toute violence. En fait, il était prêt à mettre de côté, temporairement, son action pour parvenir à achever leur création à temps. C’était désormais ce qui lui importait le plus. Les échecs systématiques moins de le décourager l’enflammaient. Il voulait réussir, vaincre ce projet. Il en avait besoin. Pour se prouver à lui-même qu’il était un Dessinateur puissant, pour prouver à tous qu’il pouvait être un bon leader, pour montrer à Gwendalavir qu’il possédait un grand potentiel. Il savait que pour cela il avait besoin des autres… Et cela incluait Cil’Darn, à sa grande déception.
*
J-2 : 19h00.
Caym avait regardé Cil’Darn sans même chercher à dissimuler sa fierté. Il s’était vengé. Son action était contre le despotisme de la Dessinatrice et tout ce qu’il ne pouvait extérioriser lorsqu’ils travaillaient en groupe. Récemment elle semblait avoir attrapé la grosse tête et il comptait lui rappeler qu’il travaillait avec elle, simplement pour qu’ils atteignent tous le même objectif : la réussite et la gloire. Alors, en la voyant patienter –impatiemment ?- pour lui, les cheveux colorés en rose bonbon, il s’était estimé satisfait. Après-tout, cette fille n’était plus rien sans son physique avantageur, Narcisse réincarné. Et ce n’était que l’un de ses pièges. Caym avait mis à contribution d’autres étudiants aux idées « farceuses » puisqu’il manquait d’idées non-léthales. Le mercenaire ne laissa à la jeune femme aucune chance de l’incendier et lui attrapa le bras, prêt à effectuer leur pas sur le côté. Ils allaient chercher les feux-d’artifices…. Merde. Lorsque Cali réalisa qu’ils n’était plus dans l’académie c’était trop tard. Le Dessin n’était déjà plus qu’un songe et il était seul… quelque part. Cil’Darn n’était pas avec lui et il sentit la fureur le gagner. Elle n’avait pas osé l’envoyer seule, dans un lieu inconnu… Lui qui déteste les pas sur le côté au plus profond de son être, le voilà servit. C’est exactement pour ça qu’il déteste ces voyages instantanés. Car il n’a pas la moindre idée d’où il est actuellement et de s’in ne se trouve pas en danger… Comme pour lui donner raison, une sphère lumineuse s’éteignit soudainement, puis une autre et encore une autre. Le mercenaire sut que cela n’était pas un hasard si la ruelle où il se trouvait désormais était plongée dans l’obscurité. Trois silhouettes sortirent de l’ombre et s’approchèrent de lui. Le mentaï soupira d’agacement mais sentit l’adrénaline le gagner. Voilà une opportunité en or. L’occasion d’évacuer toute cette rage qui l’habite depuis bien trop longtemps. À mains nues… C’était risqué, mais il aimait le défi. Et surtout, il avait hâte de voir le sang couler. Leur sang à eux. Un sourire mauvais étira ses lèvres et aurait dû inquiéter les assaillants, mais l’obscurité les empêcha de l’apercevoir. Ils lui réclamèrent de l’argent et le menacèrent de leurs lames. Une épée, deux poignards et une hache qui semblait plus décorative que véritablement dédiée à la guerre. Ils avaient dû assumer qu’il était un bourgeois désireux d’alléger ses poches. Raté. Caym attaqua le premier. Il se décala, pivota et fit voler sa main directement vers la trachée de l’homme à l’épée. Le coup fut brutal et l’arme chuta au sol avec son propriétaire dans un bruit spongieux, le chemin de terre détrempé amortit la chute. Laissant sa colère prendre le dessus, le mercenaire se défoula sur les deux hommes, il ne se protégeait pas particulièrement, il cherchait surtout à taper, à faire mal. Il ne s’arrêta pas lorsqu’il vit le sang couler, la bête qui sommeillait en lui s’était réveillée et elle était affamée. Toutefois lorsqu’il fut agrippé par l’épaule par le premier assaillant, il dut se détourner. Il se dégagea brusquement et le vêtement se déchira sans qu’il ne le réalise. Il encaissa silencieusement un coup, puis un autre, et décida de rendre la pareille. Cinq minutes plus tard, trois corps gisaient dans la boue et la pluie commenta à tomber, lavant les mains du survivant. Caym Cali demeurait un mercenaire du Chaos. Un tueur qui épargna pourtant ses victimes. Alors il rejoint Elyssa, le souffle régulier mais les phalanges douloureuses. Il se sentait finalement apaisé, il était parvenu à évacuer son surplus de rage. La pluie avait trempé ses vêtements et il commençait à avoir froid. Il aperçut la silhouette de la Dessinatrice, patientant à côté de leur cargaison, sous une lumière blafarde. Il fut brièvement soulagé de la trouver ici, brièvement car elle demeurait Elyssa Cil’Darn et qu’elle lui avait fait un coup des plus vicieux. Lui qui n’avait déjà pas grande confiance en elle, c’était maintenant pire puisqu’elle l’avait abandonné lors de son précédent pas sur le côté et que c’était elle qui était supposée le ramener à l’Académie. Alors dès qu’il la rejoint il lui attrapa la main fermement et soupira. Toute la rage qui l’avait habitée un peu plus tôt s’était atténuée, il lui en voulait beaucoup mais se sentait surtout fatigué. Les yeux clos il déglutit tout en savourant cette chaleur qui se propageait dans sa main. Ses doigts à lui étaient gelés, comme tout le reste de son corps. Il sentait l’eau lui ruisseler sur le visage et tous ses vêtements étaient à tordre. Il se retenait pour ne pas grelotter, il avait sa réputation à maintenir. D’un mouvement de tête il dégagea les mèches mouillées de son front :
-On y va ?
*
J-5 : 23h30.
La nuit était tombée, et la réception n’était plus que dans quelques jours. Le programme avait été établit et les tâches distribuées. Seul leur présent était indéfini. Ils ne parvenaient pas à créer cette sculpture adaptomorphe et l’équipe de désintégrait. À cause de Cil’Darn et de ses certitudes. « Cela ne marchera pas. » À cause de lui, et de son tempérament. Alors, sous les étoiles, il suait. Il enchainait les exercices pour fatiguer son corps et espérer parvenir à trouver le sommeil. Et ces mouvements répétitifs permettaient à son esprit de cheminer seul. Il réfléchissait, se questionnant à propos de mille et une choses. Songer à sa guilde l’entrainait dans une sombre réflexion qu’il devait éviter s’il désirait parvenir à ses fins à l’Académie. Alors il réfléchissait à propos de son équipe de travail et de leur projet ambitieux. L’homme attrapa la serviette qui l’attendait et s’épongea le front. Il soupira, se sentant un plus calme. Il n’avait toujours pas trouvé de solution, si ce n’était parvenir à travailler avec Cil’Darn. Autant que ça lui en coute, cette pimbêche était nécessaire. L’équipe ne parvenait à l’osmose sans elle. Ils se démotivaient si elle ne les soutenait pas. Et c’était sans parler de son esprit. Car ça en coutait à Caym de l’admettre mais elle était intelligente. La colère gonfla de nouveau en lui et le mercenaire du chaos laissa échapper un grognement de frustration. Il la détestait irrationnellement. C’était physique. L’idée de ravaler son vomi lui semblait moins désagréable que celle d’aller s’excuser auprès d’elle. Or.. c’était la seule solution que son esprit malade parvenait à lui proposer. Expirant bruyamment le mercenaire du Chaos entama une gestuelle calme et régulière qui avait pour but d’évacuer une partie des tensions qui l’habitaient encore. Il condamna son esprit au silence, aucune pensée parasite ne devait troubler sa méditation. Lentement, son coeur parvint à un rythme régulier et sa tension diminua. Ses mouvements étaient fluides, ses muscles roulaient, s’étirant doucement tandis que son âme se tranquillisait.
*
J-4 : 00h30.
-Cil’Darn.
Caym s’immobilisa, tout proche de la jeune femme. Il la dévisagea, les yeux plissés, tandis que les mots se coinçaient dans sa gorge. Il avait envie de vomir. Jamais il ne s’excusait. Jamais. Son estime pour lui-même refit brusquement surface et il fit brusquement volte-face. Il s’éloigna de quelques pas, mordit son poing et essaya de contrôle la rage qui refaisait surface en lui. Il savait qu’il devait agir. Parler. Arranger les choses… Mais ça lui coutait tellement. Soupirant, il se retourna vers la Dessinatrice.
-Considérons-nous comme à égalité.
Bon, ce n’étaient pas des excuses… mais il admettait que son coup de genou dans les bijoux de famille était une juste punition pour les propos qu’il avait tenus. Il se força à ouvrir la bouche pour aspirer une goulée d’air et ainsi détendre sa mâchoire qui devenait douloureuse à être si contractée. Il se reconcentra sur la demoiselle et s’accroupit, une posture qu’il imaginait comme un vague signe de soumission.
-On doit travailler ensemble. Tu désapprouves nos méthodes, soit. Quelles alternatives proposes-tu ?
Il l’observa avec attention. C’était une offrande de paix qu’il venait de lui offrir. Il requérait son aide… un peu indirectement. Il admettait partiellement son échec. Mais qu’importe, seul le résultat comptait, et il semblait qu’elle était son dernier espoir.
*
Jour J.
Caym s’immobilisa, ses bras plaquaient toujours la jeune fille contre la paroi. L’obscurité du placard l’empêchait de voir ses yeux gris et maquillés pour l’occasion. Serrés dans cet espace confiné, alors qu’autour fourmillent les invités, la situation lui semble encore plus intense. Incapable de lire sur ce visage qu’il savait aussi séduisant qu’agaçant, l’homme se concentra sur ses autres sens. Son corps chaud aux courbes voluptueuses était plaqué contre le sien. Sa poitrine frôlait son torse au rythme de ses respirations. Son souffle parfumé lui chatouillant la mâchoire. La douceur de ses cheveux entre lesquels s’étaient glissés ses doigts. Il approcha son visage de celui de la demoiselle afin de laisser son nez glisser dans son cou, partant de sa clavicule jusqu’à rejoindre son oreille, s’enivrant de son parfum entêtant. Il savoura la douceur de cette peau satinée tandis que son souffle la faisait se hérisser.
-Je n’ai que deux envies en cet instant, Cil’Darn : T’embrasser sauvagement et t’arracher cette robe.
Il eut un rictus de satisfaction tandis que celle qu’il haïssait pourtant avec tellement d’énergie frémissait sous lui.
Âge : 30
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Elyssa Cil'Darn
Dessinateur
08.02.20 14:16
-Je n’ai que deux envies à cet instant, Cil’Darn : t’embrasser sauvagement et t’arracher cette robe.
Une flamme sauvage réchauffait ses iris devenus granit dans l’obscurité du placard. De même que son souffle, lorsqu’elle laissa s’échapper :
- Dommage que les hommes n’aient jamais su faire deux choses à la fois.
L’éclat de malice que renvoyèrent ses yeux illumina une fraction de seconde l’obscurité, tandis qu’ils se posaient avec défi sur les lèvres déjà beaucoup trop proches du jeune homme. La suite ne fut qu’un brouillon de sensations brûlantes et électrisantes. Elle ressentait tout : la fièvre de ses lèvres sur les siennes, les doigts qui s’emmêlaient dans ses mèches rebelles, la chaleur de son corps contre le sien, le goût du sang aussi, alors qu’elle lui avait mordu la lèvre un peu trop fort. Et le pas sur le côté presque inconscient qui les amena vers plus d’espace, plus d’air, plus de tranquillité. Cela faisait bien longtemps qu’ils avaient abandonné les rendez-vous nocturnes sur le toit de l’Académie.
*
J-4 00 :30 L’étudiante rajusta avec grâce son châle sur ses épaules légères alors que ses pas la guidaient vers l’Académie. Elle n’avait pas opté pour un pas sur le côté qui l’aurait privée de cette grande bouffée d’air tendre qui installait la capitale dans un univers ouaté. Le rythme régulier de ses talons sur les pavés, argentés sous l’éclat d’une lune généreuse, berçaient ses pensées. Elle ne s’était jamais sentie aussi proche de la fin de sa scolarité qu’en cette nuit d’été. Même si son rêve de devenir Sentinelle avait été réduit à l’état de vieille chimère, le poste qui lui avait été promis au Palais grâce à ses efforts redessinait son avenir en une courbe rassurante et prometteuse.
- Cil’Darn.
Toujours couvée par l’éclat bienveillant de la lune, elle s’immobilisa, mettant un terme à la mélodie de ses bottines, et par la même occasion au flux de ses pensées.
- Considérons-nous comme à égalité.
Elle se sentait tellement apaisée que la sentence de Caym ne lui rehaussa aucun sourcil moqueur. Au contraire, Caym semblait en proie à une véritable tempête de contradictions, qui commença à attiser légèrement sa curiosité. Bras croisés devant elle en une attitude qui démontrait clairement qu’elle ne lui ferait pas le plaisir de s’exprimer la première, elle se rapprocha toutefois de son interlocuteur de façon à ne plus se trouver au beau milieu de la rue.
- On doit travailler ensemble. Tu désapprouves nos méthodes, soit. Quelles alternatives proposes-tu ?
Elle n’aurait su dire si ce furent ses propos ou sa posture accroupie qui l’intriguaient le plus. Toujours était-il qu’il semblait requérir son aide. Genre réellement. Pour la première fois depuis des siècles, et peut-être pour la dernière. Elle se contenta de hausser les épaules.
Je mène la danse. Ton osmose ne fonctionnera pas. Tu n’avance pas avec les autres. Tu les écrases pour imposer ta trajectoire. Crois moi, je ne tolèrerai pas plus que toi de rendre un échec en guise de projet.»
L’écho de ses pas dans les rues pavées d’Al-Jeit reprit sa douce mélodie.
*
J-2 17h15
- C’est génial ! Elyssa tu es géniale !
Linaé s’était retenue, par la Dame merci, de se jeter dans ses bras, mais l’enthousiasme de la jeune fille toucha la dessinatrice.
Devant eux se tenait la version la plus parfaite – et enfin tangible – de leur projet de fin de cursus. Sur un lourd pied de marbre veiné d’un bleu léger, une sphère d’une quarantaine de centimètres de diamètre, translucide de premier abord, reposait. Ses contours n’étaient pas pleinement définis. Tous avaient pourtant vu, une poignée de secondes plus tôt, la myriade de papillons multicolores que Linaé avait représentés.
Elyssa n’en tirait pas qu’une petite satisfaction. Elle avait repris la main sur l’osmose, et c’est sa vision des choses qui avait donné naissance à l’œuvre d’art. Sa vision alliée au pouvoir de ses camarades. Elle avait alors vécu une expérience formidable, un sentiment de plénitude et de pouvoir sans bornes au beau milieu de l’Imagination, plus loin qu’elle n’avait jamais été.
Aussi avait-elle prit le soin de féliciter ses camarades pour leur travail et leur acharnement. Ils la regardaient désormais tous avec un respect nouveau. Tous sauf Caym, dont le regard sombre paraissait particulièrement nuageux.
*
J-2 19h10 Au terme d’un délai indécent pour laisser une femme seule avec la marchandise, Caym fit enfin grâce de sa présence. Il n’avait pas l’air ravi et apparut trempé de la tête aux pieds au fur et à mesure que ses pas le rapprochaient d’elle. Mais surtout, pourquoi sa veste était-elle déchirée à l’épaule ? Et d’où lui venaient ces taches de boue sur le pantalon ?
Elyssa s’apprêtait à lancer une blague à ce sujet, pour désamorcer la glace, mais la tête du jeune homme, maintenant qu’il se trouvait à portée du halo lumineux de l’éclairage public, la poussa à s’abstenir. Mais contrairement à ce à quoi elle s’attendait, il ne dévissa pas le moins du monde. Pas un déboulonnage. Pas une mise en veille du cerveau. Rien. Il se contenta de lui attraper la main – d’ailleurs depuis quand l’approchait-il de son plein gré ? – et de déclarer « On y va ? » sous les yeux ronds de la brunette. Pas une explication sur sa tenue ruinée ni sur sa subite disparition après lui avoir teint – blague de merde, soit dit en passant – les cheveux en rose. Elle se résigna ; Caym était un goujat et cela ne l’étonnait plus. Elle posa la main sur la palette qui portait leurs achats et dessina le pas sur le côté qui les ramènerait à l’Académie.
*
La dessinatrice fraîchement diplômée repoussa une mèche rebelle que le vent avait plaquée contre son front. Elle réajusta l’anse de son sac – dernières affaires qui demeuraient dans la chambre qu’elle avait occupée pendant toute sa scolarité – et promena un regard chargé d’émotions sur le parc de l’Académie, particulièrement embelli par la lumière du jour. Elle ressentait un pincement au cœur ; elle s’était sentie bien plus chez elle dans sa chambre ici que dans n’importe quelle pièce de la maison de ses parents. Elle sortir de sa torpeur malgré l’étrange calme qui régnait autour de la bâtisse, serra contre elle son sac, et se mit en marche.
Elle laissait l’Académie derrière elle pour marcher vers son avenir.